Après trois mois de combats, la Russie contrôle 20% du pays, affirme Zelensky

Une bombe aérienne non explosée FAB-250 à Marioupol le 2 juin 2022 (Photo, AFP).
Une bombe aérienne non explosée FAB-250 à Marioupol le 2 juin 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 03 juin 2022

Après trois mois de combats, la Russie contrôle 20% du pays, affirme Zelensky

  • Les forces russes contrôlent actuellement «environ 20%» du territoire ukrainien, soit près de 125 000 km2
  • M. Zelensky a indiqué jeudi soir dans son message quotidien que la situation dans le Donbass n'avait pas changé

KIEV: L'armée russe a resserré jeudi son emprise dans l'est de l'Ukraine, son objectif prioritaire dans cette guerre qui lui a permis de mettre la main sur 20% du pays, selon Kiev.

Trois mois après le début de l'invasion, les forces russes contrôlent actuellement "environ 20%" du territoire ukrainien, soit près de 125.000 km2, a déclaré jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Avant l'invasion, les forces russes ou prorusses y contrôlaient 43.000 km2, depuis l'annexion de la Crimée et la prise d'un tiers du Donbass en 2014. Depuis le 24 février, elles ont notamment avancé dans l'est et au sud, le long des mers Noire et d'Azov, contrôlant désormais un corridor côtier stratégique reliant l'est russe à la Crimée.

Après l'échec de leur offensive-éclair pour faire tomber le gouvernement de Kiev, les forces russes se concentrent sur la conquête du Donbass (est) où se joue désormais une guerre d'usure, notamment autour de la ville stratégique de Severodonetsk.

Et la tactique du rouleau compresseur appliquée par Moscou pour grignoter lentement du terrain semble porter ses fruits.

"La situation la plus difficile" concerne Lougansk, l'une des deux régions du Donbass, a souligné le commandant en chef des forces armées ukrainiennes Valeri Zaloujny, cité dans un communiqué de l'armée publié dans la nuit de mercredi à jeudi.

Severodonetsk, capitale administrative de la région, est "occupée à 80%" par les forces russes et les combats font rage dans les rues, a déclaré le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, dans la nuit de mercredi à jeudi.

M. Zelensky a indiqué jeudi soir dans son message quotidien que la situation dans le Donbass n'avait pas "changé de manière significative dans la journée".

"Nous avons rencontré quelques succès dans la bataille pour Severodonetsk. Mais il est encore trop tôt. C'est la zone la plus difficile actuellement", a-t-il précisé, évoquant une situation similaire aux alentours notamment à Lyssytchansk et à Bakhmout.

Nouveau Marioupol

Les dirigeants ukrainiens ont ces derniers jours accusé Moscou de vouloir faire de Severodonetsk un "nouveau Marioupol".

La pression russe reste également importante sur Donetsk, l'autre région du Donbass, notamment Sloviansk, à quelque 80 km à l'ouest de Severodonetsk. Les habitants de la région manquent notamment de gaz, d'eau et d'électricité, selon Kiev.

L'Ukraine attend des livraisons de systèmes de lance-missiles plus puissants promis par le président américain Joe Biden, en espérant que cela change le rapport de force sur le terrain.

La Russie a affirmé jeudi avoir stoppé l'afflux de "mercenaires" étrangers voulant combattre aux côtés de l'armée de Kiev, à force de leur infliger de lourdes pertes ces dernières semaines.

Selon le ministère russe de la Défense, le nombre de combattants étrangers a été "quasiment divisé par deux", passant de 6.600 à 3.500, et un "grand nombre" d'entre eux "préfèrent quitter" le pays "le plus rapidement possible".

Les forces russes bombardent des lignes de chemin de fer dans la région de Lviv (ouest), où arrivent notamment les armes livrées à l'Ukraine par les pays occidentaux, une aide dénoncée par Moscou.

UE: Accord sur le 6e paquet de sanctions contre la Russie, le patriarche Kirill épargné

L'UE a approuvé jeudi un sixième paquet de sanctions contre Moscou incluant un embargo pétrolier avec des exemptions mais renoncé à inscrire sur la liste noire le chef de l'Eglise orthodoxe russe, à l'issue de négociations difficiles sous la pression de la Hongrie.

Le texte, approuvé jeudi par les ambassadeurs des Vingt-Sept, doit encore recevoir l'accord écrit de chaque Etat membre en vue de sa publication vendredi au Journal officiel pour permettre l'entrée en vigueur des mesures, selon la présidence française du Conseil de l'UE.

La Commission européenne avait proposé d'inscrire sur la liste des personnes sanctionnées par un gel des avoirs et une interdiction d'entrée dans l'UE le patriarche Kirill pour son soutien à l'offensive russe mais la Hongrie s'y est opposée.

Risque de crise alimentaire

Les forces ukrainiennes perdent chaque jour jusqu'à cent soldats, selon le président ukrainien.

"La situation dans l'est est vraiment difficile (...) Nous perdons de 60 à 100 soldats par jour, tués au combat, et quelque 500 sont blessés", a-t-il détaillé.

Dans le sud, les Ukrainiens s'inquiètent d'une possible annexion des régions conquises par les forces russes, Moscou évoquant des référendums dès juillet.

A Mykolaïv, près d'Odessa, les bombardements russes ont fait au moins un mort et plusieurs blessés dans la population civile, a fait savoir jeudi soir le commandement ukrainien de la région sud.

Sur le plan diplomatique, les pays de l'UE ont approuvé jeudi un sixième paquet de sanctions contre Moscou incluant un embargo, avec des exemptions, sur les achats de pétrole mais renoncé à inscrire sur la liste noire le chef de l'Eglise orthodoxe russe, le patriarche Kirill, sous la pression de la Hongrie.

Le texte doit encore recevoir l'accord écrit de chaque Etat membre en vue de sa publication vendredi au Journal officiel pour permettre l'entrée en vigueur des mesures, a précisé la présidence française du Conseil de l'UE.

Le vice-Premier ministre russe chargé de l'Energie Alexandre Novak a réagi en assurant que les Européens seraient les premiers à "souffrir" de cet embargo pétrolier.

"Les consommateurs européens seront les premiers à souffrir de cette décision. Non seulement les prix du pétrole mais aussi ceux des produits pétroliers augmenteront. Je n'exclus pas qu'il y ait un grand déficit de produits pétroliers dans l'UE", a déclaré M. Novak.

Aux Etats-Unis, l'administration Biden a annoncé une nouvelle série de sanctions visant une série de nouveaux oligarques ou membres de "l'élite" de Moscou, dont la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova.

 

L'Occident doit se préparer à une guerre d'usure en Ukraine

Les pays occidentaux doivent se préparer "à une guerre d'usure" sur le "long terme" en Ukraine, a prévenu jeudi le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg à Washington, après sa rencontre avec le président américain Joe Biden.

"Nous devons être préparés sur le long terme. Parce que ce que nous voyons est que cette guerre est désormais devenue une guerre d'usure", a affirmé M. Stoltenberg à des journalistes.

Jens Stoltenberg est présent dans la capitale américaine pour préparer le sommet de l'Otan prévu du 28 au 30 juin à Madrid et a indiqué avoir l'intention d'aboutir à des résultats avant l'événement.

"Je suis reconnaissant envers le président Biden, tous nos amis américains et la population des Etats-Unis pour leur soutien", a relevé M. Zelensky jeudi soir.

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a estimé jeudi après une rencontre avec le président Biden à Washington que les pays occidentaux devaient se préparer "à une guerre d'usure" sur le "long terme".

"Nous devons être préparés sur le long terme. Parce que ce que nous voyons est que cette guerre est désormais devenue une guerre d'usure", a-t-il relevé.

La guerre en Ukraine "pourrait se terminer demain, si la Russie mettait fin à son agression", avait déclaré mercredi M. Stoltenberg lors d'une conférence de presse aux côtés du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken. Mais "nous ne voyons aucun signe dans cette direction à ce stade", avait-il ajouté.

La guerre menée par la Russie en Ukraine va durer encore "de nombreux mois", avait abondé M. Blinken.


L'écrivain israélien David Grossman qualifie de "génocide" la situation à Gaza

Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
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  • Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza
  • Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël

ROME: Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza, affirmant en avoir "le cœur brisé", dans une interview publiée vendredi dans le quotidien italien La Repubblica.

"J'ai refusé pendant des années d'utiliser ce terme: "génocide". Mais maintenant je ne peux pas m'empêcher de l'utiliser, après ce que j'ai lu dans les journaux, après les images que j'ai vu et après avoir parlé avec des personnes qui y ont été", dit-il.

"Je veux parler comme une personne qui a fait tout ce qu'elle pouvait pour ne pas en arriver à qualifier Israël d'Etat génocidaire", assure-t-il.

"Et maintenant, avec une douleur immense et le cœur brisé, je dois constater ce c'est ce qui se passe devant mes yeux. "Génocide". C'est un mot avalanche: une fois que tu l'as prononcé, il ne fait que grossir, comme une avalanche. Et il apporte encore plus de destruction et de souffrance", ajoute M. Grossman dont les œuvres ont été traduites en de nombreuses langues, dont le français, l'anglais ou l'italien.

Interrogé sur ce qu'il pensait en lisant les chiffres sur les morts à Gaza, il a répondu: "je me sens mal".

"Mettre ensemble les mots +Israël+ et +famine+, le faire en partant de notre histoire, de notre supposée sensibilité aux souffrances de l'humanité, de la responsabilité morale que nous avons toujours dit avoir envers chaque être humain et non seulement envers les juifs... tout ça c'est dévastateur", poursuit M. Grossman.

Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël, "principalement parce que je ne vois pas d'alternative", saluant dans ce contexte la volonté du président français Emmanuel Macron de reconnaître en septembre l'Etat palestinien.

"Je pense que c'est une bonne idée et je ne comprends pas l'hystérie avec laquelle elle a été accueillie en Israël", dit-il.

"Il est clair qu'il faudra avoir des conditions précises: pas d'armes. Et la garantie d'élections transparentes dont sera exclu quiconque pense à utiliser la violence contre Israël", a conclu l'écrivain.


L'émissaire de Trump promet davantage d'aides humanitaires après une visite à Gaza

Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
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  • L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire
  • L'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis

Gaza, Territoires palestiniens: L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire, au moment où la pression s'accentue sur Israël face aux pertes humaines dans le territoire palestinien affamé.

En amont de cette visite de l'émissaire du président Donald Trump, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis.

Après près de 22 mois d'une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la bande de Gaza assiégée par Israël est menacée d'une "famine généralisée" selon l'ONU et est totalement dépendante de l'aide humanitaire.

Entretemps, les bombardements et tirs israéliens ont continué dans le territoire palestinien, où la Défense civile a fait état de 22 Palestiniens tués, dont huit qui attendaient de l'aide.

"Qu'ont fait nos fils et nos filles? Qu'ont fait les enfants pour mériter cette famine? Ayez pitié de nous!", se lamente la sexagénaire Yasmine al-Farra à l'hôpital Nasser de Khan Younès (sud), où elle pleure son fils tué.

Steve Witkoff et l'ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, ont visité dans la matinée un centre de la GHF "afin de connaître la vérité sur les sites d'aide", a indiqué M. Huckabee.

- "Nourrir les gens" -

M. Witkoff a ensuite précisé sur X que leur visite, de "plus de cinq heures", avait pour but "de fournir à @POTUS (le président Trump) une compréhension claire de la situation humanitaire et d'élaborer un plan visant à livrer de la nourriture et une aide médicale aux habitants de Gaza".

Selon le site américain Axios, M. Trump a déclaré travailler sur un plan à Gaza "pour nourrir les gens".

La GHF a lancé ses opérations fin mai, après près de trois mois de total blocus humanitaire imposé par Israël, écartant le système d'aide mis en place par l'ONU.

Depuis, 1.373 Palestiniens qui attendaient de l'aide ont été tués à Gaza, dont 859 près des sites de la GHF, une organisation au financement opaque, "la plupart" par l'armée israélienne, a affirmé l'ONU.

Dans un rapport, HRW a dénoncé un système humanitaire "militarisé" qui a provoqué selon l'ONG des "bains de sang". Elle a qualifié de "crimes de guerre" les "meurtres de Palestiniens en quête de nourriture, par les forces israéliennes".

L'armée israélienne, sollicitée par l'AFP, a dit examiner les rapports faisant état de victimes civiles près des zones de distribution d'aides.

Depuis une semaine, des avions de plusieurs pays ont largué des vivres à Gaza. Les autorités israéliennes ont annoncé que plus de 200 camions d'aide avaient été distribués jeudi par les organisations internationales.

Les agences internationales jugent ces aides insuffisantes et selon l'ONU 6.000 camions attendent le feu vert israélien pour entrer à Gaza.

- Vidéo d'un otage -

M. Witkoff, qui s'était rendu à Gaza en janvier, a rencontré jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sous pression à la fois en Israël pour tenir ses engagements à détruire le Hamas et libérer les Israéliens kidnappés le 7-Octobre, et à l'étranger pour faire taire les armes à Gaza.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée.

L'offensive de représailles lancée par Israël à Gaza, a fait au moins 60.249 morts, en majorité des civils, d'après les données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.

Vendredi, le Hamas a diffusé une vidéo d'un otage israélien, identifié par les médias israéliens comme Evyatar David, 24 ans. L'otage y apparaît amaigri et visiblement affaibli, détenu dans un tunnel.

L'AFP n'a pas pu déterminer l'authenticité de la vidéo, ni la date de son enregistrement.

Dans un rapport d'enquête publié vendredi, la chaîne publique britannique BBC a affirmé avoir recueilli des témoignages de membres du personnel médical, de groupes de défense des droits humains et de témoins sur plus de 160 enfants touchés par balle pendant la guerre à Gaza. Elle a ajouté que 95 avaient été touchés à la tête ou à la poitrine et que, selon des témoins, 57 d'entre eux auraient été visés par l'armée israélienne.

Interrogée à ce sujet, l'armée israélienne a déclaré que "toute atteinte intentionnelle aux civils, et en particulier aux enfants, est strictement interdite" par l'armée israélienne et le droit international.


Washington cible l'Autorité palestinienne, en plein débat sur la reconnaissance d'un Etat de Palestine

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
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  • Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine.

L'annonce des sanctions américaines survient en effet au moment où de nombreux Etats, dont la France et le Canada, ont promis de reconnaître un Etat de Palestine en marge de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre, provoquant la colère d'Israël et des Etats-Unis qui parlent d'une "récompense" faite au Hamas dans la bande de Gaza.

La France et l'Arabie saoudite ont co-présidé lundi et mardi à l'ONU une conférence internationale, plaidant ainsi pour la solution à deux Etats, israélien et palestinien, seul chemin pour parvenir à la paix au Proche-Orient.

Washington, qui rejette toute reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien, a décrit la conférence comme étant une "insulte" faite aux victimes de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Dans un communiqué jeudi, le département d'Etat américain a fait part de sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'OLP, sans les identifier, accusés notamment d'"internationaliser le conflit avec Israël".

Washington reproche aux deux institutions de "soutenir des actions au sein d'organisations internationales qui sapent et contredisent les engagements antérieurs" notamment à travers la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI).

Washington avait sanctionné en juin quatre magistrates de la CPI, estimant que leurs procédures visant l'exécutif israélien étaient "illégitimes" et "politisées".

Washington, principal allié d'Israël, accuse aussi l'OLP et l'Autorité palestinienne de "continuer à soutenir le terrorisme, y compris par l'incitation et la glorification de la violence" dans les livres scolaires, une accusation de longue date.

Les sanctions consistent en un refus de visa pour des membres des deux institutions.

- "Distorsion morale" -

"Il est dans l'intérêt de notre sécurité nationale d'imposer des sanctions et de tenir l'OLP et l'Autorité palestinienne responsables du non-respect de leurs engagements et de la remise en cause des perspectives de paix", a indiqué le département d'Etat.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, s'est aussitôt félicité de cette décision, jugeant que "l'Autorité palestinienne doit payer le prix de sa politique actuelle consistant à verser des indemnités aux terroristes et à leurs familles pour les attentats commis et pour l'incitation à la haine contre Israël dans les écoles, les manuels scolaires, les mosquées et les médias palestiniens".

Il a également relevé, sur X, que cette mesure "met en évidence la distorsion morale de certains pays qui se sont empressés de reconnaître un Etat palestinien virtuel tout en fermant les yeux sur le soutien de l'Autorité palestinienne au terrorisme et à l'incitation à la haine".

L'Autorité palestinienne, dont le président est Mahmoud Abbas, administre la Cisjordanie occupée, tandis que l'OLP, créée en 1964, est le mouvement fondateur représentant les Palestiniens, longtemps dirigée par leur leader historique Yasser Arafat.

L'OLP rassemble la majorité des mouvements politiques palestiniens mais pas le mouvement islamiste Hamas, qui s'est emparé du pouvoir à Gaza en 2007.

Des pays arabes et occidentaux voudraient voir l'Autorité palestinienne, très affaiblie, jouer un rôle dans la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre qui y fait rage depuis octobre 2023.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président Donald Trump, qui a accueilli le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu par trois fois à la Maison Blanche, plus qu'aucun autre dirigeant étranger, a apporté un soutien inconditionnel à Israël, tout en oeuvrant sans succès pour un cessez-le-feu à Gaza.

Mais il s'est montré peu disert sur l'Autorité palestinienne, décriée pour le manque de réformes et la corruption.

Parmi ses premiers décrets, le président Trump avait levé des sanctions imposées sous son prédécesseur Joe Biden visant des colons israéliens extrémistes en Cisjordanie, en proie à une recrudescence des violences.