Attentat raté aux bonbonnes de gaz en 2017, le procès s'ouvre mardi

Trois hommes soupçonnés d'adhérer à l'islamisme radical sont jugés à partir de mardi devant la cour d'assises spéciale de Paris pour leur implication présumée dans un attentat raté aux bonbonnes de gaz en 2017 dans la capitale. (AFP)
Trois hommes soupçonnés d'adhérer à l'islamisme radical sont jugés à partir de mardi devant la cour d'assises spéciale de Paris pour leur implication présumée dans un attentat raté aux bonbonnes de gaz en 2017 dans la capitale. (AFP)
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Publié le Dimanche 05 juin 2022

Attentat raté aux bonbonnes de gaz en 2017, le procès s'ouvre mardi

  • Dans la nuit du 29 au 30 septembre 2017, un habitant du 31 de la rue Chanez, dans le cossu et résidentiel XVIe arrondissement, fait une inquiétante découverte dans le hall de son immeuble
  • Les enquêteurs établissent ensuite que ce détonateur a été actionné à neuf reprises. Mais l'explosion n'a pas eu lieu, épargnant la vie de la vingtaine d'habitants de cet immeuble

PARIS: Trois hommes soupçonnés d'adhérer à l'islamisme radical sont jugés à partir de mardi devant la cour d'assises spéciale de Paris pour leur implication présumée dans un attentat raté aux bonbonnes de gaz en 2017 dans la capitale.

Dans la nuit du 29 au 30 septembre 2017, un habitant du 31 de la rue Chanez, dans le cossu et résidentiel XVIe arrondissement, fait une inquiétante découverte dans le hall de son immeuble: quatre bonbonnes de gaz aspergées d'essence.

Aussitôt prévenue, la police met la main au même endroit sur quatre seaux et un jerricane contenant plus de 30 litres d'essence, des sacs à gravats et un dispositif de mise à feu composé d'un téléphone portable et de câbles électriques.

Les enquêteurs établissent ensuite que ce détonateur a été actionné à neuf reprises. Mais, en raison d'une probable défaillance ou de l'intervention du locataire, l'explosion n'a pas eu lieu, épargnant la vie de la vingtaine d'habitants de cet immeuble.

Les premiers indices mettent les policiers sur la piste de deux cousins: Aymen Balbali, un Parisien de 34 ans parfois surnommé "Daesh", et Sami Balbali, 37 ans, né dans le Val-de-Marne et gérant d'une société de transport.

Incarcérés depuis octobre 2017, tous les deux sont poursuivis, entre autres, pour tentative d'assassinat et de terrorisme.

Leur ADN a été repéré sur des objets retrouvés rue de Chanez. Aymen Balbali a également été confondu par six achats, dont quatre la veille de l'attentat avorté, de 130 litres de carburant.

L'enquête a établi qu'Aymen Balbali, ancien chauffeur de taxi, avait une pratique rigoureuse de l'islam et une addiction aux images de propagande terroriste. Il partage avec son cousin, selon les enquêteurs, des convictions jihadistes.

Mosquée visée ? 

Près de cinq ans après les faits, le projet d'attentat dont ils sont accusés et la présence du dispositif explosif rue Chanez restent toutefois largement inexpliqués.

Un troisième homme comparaîtra à leurs côtés devant la cour d'assises spéciale de Paris: Amine Abbari, natif des Ulis (Essonne), à la personnalité décrite comme complexe, manipulatrice et particulièrement prudente.

Cet homme de 35 ans au passé trouble avait été placé en garde à vue dès 2013 pour ses liens présumés avec le groupe Forsane Alizza, qui prônait le jihad armé, et fiché S dans la foulée.

Il s'autoproclame aujourd'hui informateur et s'attribue de multiples collaborations avec différents services de police. La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) avait effectivement initié fin 2016 une procédure de recrutement, mais elle ne s'est jamais concrétisée.

Les enquêteurs se sont un temps demandé si Amine Abbari n'avait pas piloté à distance l'opération de la rue Chanez.

Mais les chefs de complicité de tentative d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste retenus contre lui ont été abandonnés. Il n'est poursuivi que pour participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime d'atteinte aux personnes.

Un quatrième homme, cousin éloigné des Balbali, sera jugé avec eux pour répondre du vol présumé de la voiture utilisée pour transporter le dispositif explosif.

Le procès doit durer jusqu'au 24 juin.


Le budget de la Sécurité sociale et son débat sur les retraites suspendus au vote sur les "recettes"

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (en bas) s'exprime lors d'un débat parlementaire sur le budget 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 31 octobre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (en bas) s'exprime lors d'un débat parlementaire sur le budget 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 31 octobre 2025. (AFP)
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  • Les députés doivent voter sur la partie « recettes » du budget de la Sécurité sociale, dont le rejet bloquerait l’examen de la suspension de la réforme des retraites prévue dans la partie « dépenses »
  • Malgré les divisions, le gouvernement appelle à la responsabilité pour éviter un blocage, tandis que les oppositions cherchent à peser sur le déficit et la répartition des recettes

PARIS: Le budget de la Sécurité sociale va-t-il poursuivre son chemin à l'Assemblée? Les députés doivent se prononcer, potentiellement samedi, sur sa partie "recettes" largement remaniée, et dont le rejet interromprait les débats avant même l'article-phare suspendant la réforme des retraites.

Signe de l'importance du moment, le ministère des Relations avec le Parlement a appelé les députés à adopter cette partie du texte pour que le débat "se poursuive" sur les dépenses, avant un vote sur l'ensemble du texte prévu mercredi, plutôt que d'envoyer dès ce week-end tout le projet de loi initial au Sénat. Laconique, et s'exprimant depuis le Mexique, Emmanuel Macron a tout de même répété ses vœux de "stabilité" pour le pays, en misant sur "la responsabilité de chacun" dans l'examen de ce budget.

La partie "dépenses" contient des "sujets de santé, de prévention, d'hôpital" et "la suspension de la réforme des retraites", rappelle le ministère.

Un message nécessairement adressé aux oppositions, mais qui peut aussi se lire comme un appel à la mobilisation de son propre camp, échaudé par certaines concessions à la gauche.

"On est loyal à un gouvernement qui fait n'importe quoi", s'est emporté anonymement cette semaine un député Renaissance.

L'opportunité d'aborder tous les sujets pèse à gauche: "on ne votera pas contre la partie recettes, ne serait-ce que parce qu'on veut qu'il y ait le débat sur la réforme des retraites", a expliqué à l'AFP Stéphane Peu, patron du groupe communiste, qui devrait s'abstenir.

Renaud Labaye, secrétaire général du groupe RN, pense que tous les groupes ont "intérêt à ce qu'on aborde les dépenses" car "ce n'est pas bon de laisser entendre aux Français que quand on parle de budget on ne parle que de fiscalité". Mais la décision sera actée par la patronne Marine Le Pen.

Le gouvernement espérera nécessairement une abstention des socialistes plutôt qu'un vote contre, alors que le PS, qui a obtenu sous la menace d'une censure l'annonce d'une suspension de la réforme des retraites, a un intérêt objectif à ce que les débats aillent jusqu'à cet article crucial.

- Quel déficit? -

Les oppositions, mais aussi une partie du camp gouvernemental, peuvent aussi se targuer d'avoir largement réécrit la partie recettes: exit la surtaxe sur les mutuelles, la cotisation patronale sur les tickets-restaurants ou la fin d'une exonération sur les salaires des apprentis.

Et la gauche a aussi fait adopter des amendements PS, LFI et communiste pour une hausse de CSG sur les revenus du patrimoine, et dégager 2,8 milliards de recettes en 2026. Le tout avec un avis favorable, quoique très froid, du gouvernement, qui n'a pas approuvé le dispositif mais veut qu'il reste sur la table pour la suite de la navette parlementaire.

"C'est la seule chose, pour l'instant, qu'ils ont cédée. Si les choses ne changent pas (...) ce sera un vote contre", estimait vendredi après-midi Hendrik Davi, du groupe écologiste, qui décidera samedi de sa position.

"J'aurais bien aimé qu'il y ait un petit peu plus de recettes", pointait aussi Jérôme Guedj (PS) vendredi, déçu du manque de soutien à certaines réductions d'exonérations patronales. "Il faut qu'on voit à la fin ce qu'il y a."

Plus d'impôts, moins de dépenses... Tous les groupes s'inquiètent à leur manière de la façon dont sera réduit le déficit de la Sécu. La copie du gouvernement prévoyait 17,5 milliards d'euros de déficit en 2026 (contre 23 milliards en 2025).

Mais le feu nourri des parlementaires contre plusieurs mesures-phares, comme le gel des retraites et des minima sociaux auquel le gouvernement entend renoncer, éloigne l'objectif.

"Il faudra nous assurer que, de manière absolue, le déficit de la sécurité sociale ne soit pas supérieur à 20 milliards d'euros", a insisté mercredi la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.

Une alerte perçue comme une marge de manœuvre par certains à gauche, qui considèrent que le gouvernement de Sébastien Lecornu est effectivement prêt à renoncer à certaines mesures d'économies.


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.