Hare Krishna, un sanctuaire pour des fidèles ukrainiens

Des adeptes de Hare Krishna écoutent une conférence après la prière, sur l'île d'Inish Rath sur le Lough Erne, près d'Enniskillen, dans l'ouest de l'Irlande du Nord, le 26 juin 2022. (AFP)
Des adeptes de Hare Krishna écoutent une conférence après la prière, sur l'île d'Inish Rath sur le Lough Erne, près d'Enniskillen, dans l'ouest de l'Irlande du Nord, le 26 juin 2022. (AFP)
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Publié le Vendredi 01 juillet 2022

Hare Krishna, un sanctuaire pour des fidèles ukrainiens

  • Ce mouvement spirituel est une branche de l'hindouisme. Fondé dans les années 1960, il s'est rapidement étendu à l'Europe de l'Est après la chute de l'Union soviétique et revendique un million de membres dans le monde
  • Dans le calme de cette île verdoyante, où des icônes hindoues se dressent à l'ombre d'un bosquet tandis que des cerfs et des paons gambadent dans les bois, la famille se remet doucement des horreurs de la guerre

LISNASKEA: Au milieu des eaux calmes du lac Erne en Irlande du Nord, l'île d'Inish Rath abrite un temple de la communauté Hare Krishna devenu un sanctuaire pour des fidèles ukrainiens qui ont fui la ville martyre de Marioupol après l'invasion russe.

"Nous avons quitté Marioupol", dans le sud-est de l'Ukraine, "parce que c'est complètement calciné", raconte Ruskin Khabibullin, membre de l'International Society for Krishna Consciousness (ISKCON) en Ukraine.

Ce mouvement spirituel est une branche de l'hindouisme. Fondé dans les années 1960, il s'est rapidement étendu à l'Europe de l'Est après la chute de l'Union soviétique et revendique un million de membres dans le monde.

"Ils ont bombardé les immeubles, notre appartement, notre bureau, tout a brûlé. C'est pour ça que nous avons dû partir en Irlande", ajoute l'Ukrainien de 48 ans.

Avec sa femme Tatiana et leur fils Nikita, 14 ans, il vit depuis deux mois dans le temple d'Inish Rath, situé dans un pavillon de chasse du XIXe siècle au toit à pignons de style victorien.

Dans le calme de cette île verdoyante, où des icônes hindoues se dressent à l'ombre d'un bosquet tandis que des cerfs et des paons gambadent dans les bois, la famille se remet doucement des horreurs de la guerre.

"Quand il y avait du stress, c'était difficile. Lorsqu'on a vu des avions ou des hélicoptères, ça nous a immédiatement rappelé la guerre", témoigne le réfugié ukrainien.

"Mais l'attention des fidèles, des personnes qui vivent à proximité, l'atmosphère dans le temple... apportent une protection spirituelle", ajoute-t-il.

Alors que Ruskin Khabibullin et sa famille logent dans le temple, d'autres membres ukrainiens de Hare Krishna sont hébergés dans des logements des environs.

Naryan Das, 22 ans, et sa femme Valeria vivent à une vingtaine de kilomètres de là, de l'autre côté de la frontière, à Ballinamore, en République d'Irlande.

Le dimanche, Naryan aide à préparer la nourriture pour les visiteurs du temple et participe aux services religieux.

Il raconte comment à Marioupol, il s'était réfugié dans un sous-sol avec 50 autres membres de Hare Krishna pour échapper aux bombardements.

"Nous cuisinions, allions chercher de l'eau, de la nourriture", explique-t-il.

«Pas d'endroit où revenir»

L'ONU a jugé que Marioupol, située près de la frontière orientale de l'Ukraine, est l'endroit du pays où il y a eu le plus de morts après l'invasion russe en février.

Trois mois de combats dans la ville ont provoqué la fuite de centaines de milliers d'habitants et causé la mort, selon les estimations de Kiev, d'au moins 22 000 personnes.

Naryan a quitté Marioupol mi-mars, s'appuyant sur le réseau international Hare Krishna pour rejoindre l'Irlande via la Slovaquie et la République tchèque.

"Je vais réfléchir à m'installer ici", dit-il, soulignant que 90% de sa ville est désormais en ruines. "Il n'y a aucun endroit où revenir".

Le mouvement Hare Krishna a acheté l'île d'Inish Rath en 1982, s'inspirant en partie de la tradition des moines catholiques irlandais de s'isoler dans de tels endroits pour méditer.

Tulasi Priyal, un adepte de 67 ans originaire de Dublin, affirme que le temple de l'île est devenu un "point de mire" pour Hare Krishna et les hindous en Irlande.

Inish Rath sert également de centre spirituel pour la communauté indienne de Belfast.

Aditi Mathur, 29 ans, originaire de l'Etat indien du Gujarat, qui travaille pour CitiBank dans la capitale de l'Irlande du Nord, explique que l'île "vous ramène à vos racines lorsque vous êtes loin de votre pays".

Malgré l'avenir incertain, Ruskin Khabibullin conserve une foi inébranlable.

"Il est impossible de prédire, de penser à revenir ou non, car on ne sait pas ce qui va se passer avec l'Ukraine quand la guerre sera terminée", dit-il.

Quel que soit le scénario, "nous resterons entre fidèles, nous continuerons à pratiquer, que ce soit en Irlande, en Ukraine ou ailleurs dans le monde".


Imane Alaoui, auteure de «Flavors of Morocco Transcended», rejoint E& Beach Canteen pour un cours culinaire en direct ce dimanche

Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended » (fournie)
Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended » (fournie)
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  • Rejoignez Imane pour un cours de cuisine marocaine à la pittoresque cantine E& Beach, située sur la plage de Jumeirah à Dubaï
  • Imane Alaoui s'est donné pour mission de détruire le mythe selon lequel la cuisine marocaine est trop complexe

DUBAÏ : Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended », invite les aficionados de la cuisine à embarquer pour un voyage culinaire sans précédent.

Rejoignez Imane pour un cours de cuisine marocaine à la pittoresque cantine E& Beach, située sur la plage de Jumeirah à Dubaï.

Au cours de cette expérience immersive, les participants visiteront la cuisine marocaine, découvrant et savourant des recettes exquises adaptées aux palais et aux styles de vie modernes. Au cœur de l'événement se trouve le célèbre tajine marocain, pour s'adapter à l'emploi du temps trépidant des habitants de Dubaï.

Flavors of Morocco Trenscended par Imane Alaoui (fournie)
Flavors of Morocco Transcended par Imane Alaoui (fournie)

Imane Alaoui s'est donné pour mission de détruire le mythe selon lequel la cuisine marocaine est trop complexe, en veillant à ce qu'elle soit accessible à tous ceux qui ont une passion pour la cuisine et un amour pour les saveurs diverses. Grâce à ce cours culinaire, les participants acquerront des connaissances inestimables, des compétences pratiques et une nouvelle appréciation de la riche tapisserie de la gastronomie marocaine.

Pour vous lancer dans cette aventure culinaire, rendez-vous sur : www.breakbread.com/experiences .

À propos d'Imane Alaoui :

Passionnée de cuisine et par le partage de son héritage, Imane Alaoui est connue pour son approche innovante de la cuisine marocaine. Elle cherche à inspirer les autres pour embrasser la richesse et la diversité de la gastronomie marocaine.

À propos de « Flavors of Morocco Transcended » (Les saveurs du Maroc transcendées)

« Les saveurs du Maroc transcendées » est un livre de recettes qui réinvente les plats marocains traditionnels pour un public moderne. Le livre présente un mélange harmonieux de saveurs authentiques et de tournures contemporaines, invitant les lecteurs à un voyage culinaire captivant à travers le paysage culinaire vibrant du Maroc.

 


L'Arabie saoudite annonce la Semaine de la mode de la mer Rouge

Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents. (Photo Arab News).
Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents. (Photo Arab News).
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  • Organisé par la Commission saoudienne de la mode, cet événement mettra en vedette des créateurs locaux et internationaux
  • L’Arabie saoudite avait accueilli sa première semaine de la mode en 2023 à Riyad

DUBAÏ: Le Royaume s’apprête à accueillir la toute première Semaine de la mode de la mer Rouge. Prévu en bord de mer sur l'île d'Ummahat, cet événement glamour se déroulera du 16 au 18 mai au St. Regis Red Sea Resort. Organisé par la Commission saoudienne de la mode, cet événement mettra en vedette des créateurs locaux et internationaux. Son objectif est de célébrer la fusion entre l'esthétique traditionnelle saoudienne et le design contemporain de pointe.

Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents.

Rappelons que l'Arabie saoudite avait accueilli sa première semaine de la mode en 2023 à Riyad. L'événement, qui s’était déroulé dans le quartier financier du roi Abdallah du 20 au 23 octobre, a jeté les bases de la nouvelle capitale de la mode au Moyen-Orient.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


La rappeuse afghane Sonita Alizada, voix des jeunes filles pour la liberté

Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars. (AFP).
Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars. (AFP).
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  • Non au travail des enfants, aux mariages forcés, au renoncement à ses rêves: à travers le rap, Sonita Alizada (ou Alizadeh) a trouvé un médium parfait pour crier ses combats et raconter son histoire démarrée sous le régime taliban
  • Postée sur internet, la vidéo est vue plus de 8.000 fois le premier jour, tant les mariages forcés sont répandus dans le monde avec 12 millions de mineures mariées chaque année, selon l'Unicef

ARROMANCHES-LES-BAINS: Non au travail des enfants, aux mariages forcés, au renoncement à ses rêves: à travers le rap, Sonita Alizada (ou Alizadeh) a trouvé un médium parfait pour crier ses combats et raconter son histoire démarrée sous le régime taliban.

"Comme toutes les filles, je suis en cage, je ne suis qu'un mouton qu'on élève pour le dévorer", chante-t-elle, en 2014 en Iran, dans "Brides for sale" (Mariées à vendre), en robe de mariée, code-barre et ecchymoses sur le visage. "Relis le Coran! Il ne dit pas que les femmes sont à vendre."

Postée sur internet, la vidéo est vue plus de 8.000 fois le premier jour, tant les mariages forcés sont répandus dans le monde avec 12 millions de mineures mariées chaque année, selon l'Unicef.

Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars.

Repérée par la documentariste iranienne Rokhsareh Ghaem Maghami qui verse 2.000 dollars, elle a droit à six mois de sursis et saisit sa chance lorsqu'une ONG américaine lui propose d'étudier aux Etats-Unis.

Dans l'Utah, les débuts sont difficiles pour celle qui ne sait dire en anglais que "salut, je suis une rappeuse". Elle découvre aussi qu'aux Etats-Unis les mariages de mineures existent.

Elle décide de raconter son histoire dans les écoles, jusqu'au très prisé festival américain du film de Sundance où le documentaire qui lui est consacré, "Sonita", remporte en 2016 le prix du jury.

Ses jeunes années sont marquées par la peur des Talibans et la faim. Née à Herat en 1996, elle a environ cinq ans lorsqu'elle fuit avec ses parents et ses sept frères et sœurs, sans papiers, vers l'Iran.

"On pensait que la vie y serait plus facile, sans guerre mais c'était très difficile de se faire accepter à cause de l'image des Afghans", se rappelle Sonita Alizada, 27 ans, dans un entretien avec l'AFP.

Là aussi, interdiction d'aller à l'école: "Je cirais des chaussures avec mes frères puis je vendais des fleurs." Sa première bonne étoile est une femme qui apprend clandestinement aux filles à lire et à écrire dans une mosquée.

« Toujours en colère »

De retour en Afghanistan, son père, malade, meurt. Son mariage est planifié puis annulé lorsqu'elle retourne en Iran. Sonita y rencontre une association qui lui permet de prendre des cours de guitare en secret... et l'encourage à écrire après avoir remporté un prix de poésie.

Un jour l'artiste en devenir entend le rappeur star Eminem et, sans comprendre les paroles, pense que c'est "probablement la meilleure façon de partager une histoire".

La jeune fille écrit "Brides for sale" même si sa mère, mariée à 12 ans et illettrée, lui interdit de faire du rap. C'est le succès et le départ vers les Etats-Unis.

Devenue sa plus grande admiratrice, sa mère apparaît dans son clip "Run Boy", qui parle des Talibans essayant d'empêcher la scolarisation des filles.

Le 4 juin, elle sera à Caen, dans le nord-ouest de la France, pour le prix Liberté, qu'elle a remporté en 2021. La jeune artiste chantera "Stand up" avec des locaux et le clip de la chanson, filmé sur les plages du Débarquement, sera diffusé devant des vétérans de la Seconde Guerre mondiale.

"Toujours en colère", elle continue de défendre avec le rap et sur les réseaux sociaux la liberté sous toutes ses formes: à l'éducation, à s'exprimer, à choisir son partenaire. Elle a aussi mis en place deux projets en Afghanistan pour aider les enfants et les femmes.

Diplômée l'année dernière en droits humains et en musique à New York, Sonita Alizada veut maintenant étudier la politique à Oxford.

"L'art et la politique vont ensemble. Toute ma musique parle de politique, de faire la différence, de donner de l'espoir, de prendre conscience. Alors j'essaye d'éveiller les consciences à travers la musique", souligne celle qui espère, un jour, pouvoir prendre une part active dans l'avenir de son pays.