Le Liban décide de négocier officiellement le rapatriement des réfugiés avec la Syrie

Issam Charafeddine, le ministre libanais intérimaire des Déplacés à Beyrouth le mercredi 6 juillet 2022 (Photo, AP).
Issam Charafeddine, le ministre libanais intérimaire des Déplacés à Beyrouth le mercredi 6 juillet 2022 (Photo, AP).
Short Url
Publié le Vendredi 08 juillet 2022

Le Liban décide de négocier officiellement le rapatriement des réfugiés avec la Syrie

  • Le pays affirme que les réfugiés constituent un fardeau pour les services sociaux
  • Les pourparlers de Damas sont prévus après la fête de l’Eid

BEYROUTH: Le Liban a décidé de négocier officiellement le rapatriement des réfugiés avec la Syrie, a déclaré jeudi un ministre du gouvernement intérimaire.

Le ministre des Déplacés, Issam Charafeddine, a indiqué qu’il se rendrait à Damas après les vacances de l’Eid al-Adha, faisant de lui le premier ministre libanais à se rendre dans la capitale syrienne à titre officiel depuis 2011.

Charafeddine discutera du plan de rapatriement par étapes des réfugiés syriens et «sécurisera les mécanismes exécutifs» pour leur retour.

Il a confirmé avoir reçu un mandat officiel du président, Michel Aoun, et du Premier ministre intérimaire, Najib Mikati, pour la question des réfugiés syriens.

En Bref

Les organisations internationales tentaient de faire obstruction à cette question en menaçant de ne pas aider les réfugiés s’ils retournaient dans leur pays, a déclaré le ministre des Déplacés, Issam Charafeddine.

Selon Charafeddine, le plan prévoyait «le rapatriement de 15 000 réfugiés par mois», car le Liban estimait que la guerre en Syrie était terminée et que le pays était sûr. «Le Liban n’acceptera pas le non-retour des réfugiés syriens dans leur pays.»

Le Liban, qui est déjà en crise, affirme que les réfugiés syriens constituent un lourd fardeau pour les services de base et les infrastructures.

Selon les manifestants libanais, les réfugiés ont partagé «notre pain, qui est devenu une denrée rare, et les gens se bousculent pour l’obtenir ces derniers jours».

Des ministres libanais se sont déjà rendus à Damas et ont rencontré des responsables syriens, malgré la suspension de l’adhésion de la Syrie à la Ligue arabe, mais ils ont tenu à souligner que ces visites étaient personnelles.

Le ministre syrien de l’Énergie s’est rendu plus d’une fois au Liban dans le cadre de la signature d’un contrat pour le passage du gaz égyptien et de l’électricité jordanienne au Liban via la Syrie.

Jeudi, Charafeddine a confirmé que le Liban traitait avec l’État syrien, en particulier parce qu’il était la deuxième partie directement concernée par la question des réfugiés, indépendamment de l’avis du HCR.

Il a également déclaré que l’État syrien était très coopératif dans ce domaine.

Les personnes qui souhaitent rentrer chez elles mais qui font l’objet de décisions judiciaires défavorables ou de circonstances juridiques particulières verront leur cas traité ou seront expulsées vers des pays tiers, a-t-il ajouté.

Les organisations internationales tentent de faire obstruction à cette question en menaçant de ne pas aider les réfugiés s’ils retournent dans leur pays, a déclaré Charafeddine.

Le HCR estime qu’il y a moins d’un million de réfugiés dans le pays. Les autorités évaluent pour leur part ce nombre à 1,5 million.

La porte du rapatriement a été ouverte il y a deux ans en soumettant aux autorités syriennes les noms des réfugiés qui souhaitaient retourner dans leurs agglomérations.

Ceux qui souhaitaient rentrer devaient obtenir l’approbation des autorités syriennes. Mais le processus s’est arrêté par la suite parce que de nombreux réfugiés n’ont pas obtenu l’approbation, les autorités voulant garantir une infrastructure adéquate pour vivre.

Une source au sein du gouvernement libanais a déclaré à Arab News que «le processus se poursuit sur deux fronts. Le ministre Charafeddine prend en charge le côté lié aux autorités syriennes et détient une couverture officielle du côté libanais, et le Premier ministre Mikati prend en charge le côté lié aux institutions internationales.

«Jusqu’à présent, le Liban n’a reçu aucune réponse du HCR. Il y a des questions épineuses, notamment celles liées aux dissidents syriens, et ces questions doivent être traitées calmement pour atteindre la phase de mise en œuvre.»

Le député Razi al-Hajj, du parti des Forces libanaises, a critiqué le «populisme et les agendas contradictoires» dans le traitement de la question des réfugiés syriens et palestiniens au Liban.

 «Pourquoi, jusqu’à présent, n’y a-t-il pas de chiffres unifiés dans les institutions du pouvoir exécutif sur le nombre de réfugiés? Qu’en est-il de la classification de ces réfugiés entre personnes déplacées et travailleurs? Et pourquoi cette classification légale a-t-elle été ignorée jusqu’à ce jour?

«Le gouvernement libanais actuel et les gouvernements qui l’ont précédé ont ignoré la signature d’un protocole de coopération avec le HCR. S’ils craignent que ce protocole ne fasse du Liban un pays d’asile, un protocole de coopération de base peut définir les droits, les devoirs et la politique de rapatriement des réfugiés.

«Une proposition visant à établir des abris frontaliers temporaires à l’intérieur de la Syrie, sous les auspices des Nations unies, a été rejetée par le passé. Ce rejet avait-il pour but de maintenir une contrebande facile et des frontières ouvertes, également pour le Hezbollah?»

Il a demandé pourquoi le gouvernement, par le biais du ministère des Affaires étrangères, n’a pas demandé au Groupe international de soutien au Liban d’inscrire la question du rapatriement des réfugiés syriens à l’ordre du jour des sessions du Conseil de sécurité des Nations unies, et pourquoi il n’a pas demandé que le Liban soit un membre observateur du processus de Genève, étant donné son «incapacité à tolérer» ces charges.

Il a ajouté que le Liban avait soumis une demande tardive pour être membre observateur du processus d’Astana, qui s’est soldé par un «échec catastrophique».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'écrivain Boualem Sansal ne se pourvoira pas en cassation en Algérie

L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pose après avoir reçu le Grand Prix du Roman à l'Académie française à Paris, le 29 octobre 2015. (Photo de FRANCOIS GUILLOT / AFP)
L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pose après avoir reçu le Grand Prix du Roman à l'Académie française à Paris, le 29 octobre 2015. (Photo de FRANCOIS GUILLOT / AFP)
Short Url
  • « D'après nos informations, il ne fera pas de pourvoi en cassation », a d'abord assuré Noëlle Lenoir, présidente du comité de soutien international à l'écrivain franco-algérien, sur la station de radio publique française France Inter.
  • Ses proches, qui précisent qu'il est « bien traité », espèrent néanmoins qu'il obtiendra une « grâce humanitaire à titre personnel ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison pour « atteinte à l'unité nationale » en Algérie, ne fera pas de pourvoi en cassation, a appris l'AFP de sources concordantes samedi.

« D'après nos informations, il ne fera pas de pourvoi en cassation », a d'abord assuré Noëlle Lenoir, présidente du comité de soutien international à l'écrivain franco-algérien, sur la station de radio publique française France Inter.

« Cela signifie que la condamnation est définitive. D'ailleurs, compte tenu de l'état de la justice en Algérie, il n'a aucune chance en cassation pour faire requalifier son infraction », a ajouté l'ancienne ministre.

Des proches de l'écrivain ont ensuite indiqué à l'AFP qu'il avait « renoncé à un recours ».

Sollicité par l'AFP, son avocat français, Me Pierre Cornut-Gentille, a refusé de faire tout commentaire.

Emprisonné depuis plus de sept mois, le romancier et essayiste de 80 ans a vu sa condamnation confirmée en appel mardi. Il dispose en principe de huit jours pour introduire un pourvoi en cassation.

Parmi les faits qui lui sont reprochés par la justice algérienne, figurent notamment des déclarations faites en octobre 2024 au média d'extrême droite français Frontières, dans lesquelles l'écrivain estimait que l'Algérie avait hérité de territoires appartenant jusque-là au Maroc sous la colonisation française.

Selon ses proches, M. Sansal, atteint d'un cancer de la prostate, ne figurait pas parmi les milliers de personnes graciées par la présidence algérienne vendredi, à la veille de la fête de l'indépendance du pays, et rien ne laissait présager une grâce imminente ce week-end.

Ses proches, qui précisent qu'il est « bien traité », espèrent néanmoins qu'il obtiendra une « grâce humanitaire à titre personnel ».

Noëlle Lenoir estime également qu'il ne faut pas s'attendre à une grâce à l'occasion de la fête de l'indépendance, même si elle a assuré à France Inter « garder l'espoir ». 

« Nous pensons qu'il sera libéré. Il est impossible que l'Algérie prenne la responsabilité de sa mort en prison », a-t-elle avancé.

L'écrivain fait l'objet d'une âpre lutte diplomatique entre l'Algérie et la France depuis son arrestation à son arrivée à Alger, le 16 novembre.


334 000 citoyens saoudiens ont reçu une formation à intelligence artificielle

Le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a participé au Forum du secteur à but non lucratif sur l'éducation et la formation 2025 le 2 juillet, en compagnie du ministre de l'Éducation, Yousef Al-Benyan, et du vice-ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, Mansour Al-Mushaiti. (SPA)
Le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a participé au Forum du secteur à but non lucratif sur l'éducation et la formation 2025 le 2 juillet, en compagnie du ministre de l'Éducation, Yousef Al-Benyan, et du vice-ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, Mansour Al-Mushaiti. (SPA)
Short Url
  • Lancé en septembre 2024, ce programme de formation s'adresse aux citoyens de tous âges et de tous horizons professionnels.
  • Lors de la session plénière du Forum, le directeur de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a souligné les principales caractéristiques du programme.

RIYAD : Selon l'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle, 334 000 citoyens saoudiens ont bénéficié d'un programme gouvernemental leur permettant d'acquérir des compétences en intelligence artificielle.

Intitulé « Un million de Saoudiens dans l'IA », il a été mis en place en septembre 2024 en partenariat avec le ministère de l'Éducation et le ministère des Ressources humaines et du Développement social.

Lors de la session plénière du Forum du secteur à but non lucratif dans l'éducation et la formation 2025, qui s'est tenue à Riyad le 2 juillet, le directeur de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a souligné les principales caractéristiques du programme.

Il a déclaré que les partenariats noués par l'autorité avec d'autres agences gouvernementales avaient permis au Royaume de se positionner au niveau mondial en matière d'autonomisation des femmes dans le domaine de l'IA et de sensibilisation de la communauté, a récemment rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Lancée lors du Sommet mondial sur l'IA, l'initiative SAMAI s'adresse aux citoyens de tous âges et de tous horizons professionnels.

Il a également cité plusieurs initiatives nationales issues de cette collaboration, notamment l'Olympiade nationale de programmation et d'intelligence artificielle, ou concours ATHKA.

Plus de 260 000 élèves de collèges et de lycées y ont participé et 10 000 d'entre eux se sont qualifiés pour la finale, a-t-il ajouté.

Le directeur de la SDAIA a également cité le programme « Road to ATHKA », qui a formé plus de 570 000 élèves aux concepts de l'IA.

Une autre initiative, intitulée « Future Intelligence Programmers », a permis de former plus de 10 000 enseignants.

La SDAIA et le ministère de l'Éducation ont également créé le Centre d'excellence en éducation.

Il a été conçu pour « institutionnaliser l'intégration technologique dans le secteur de l'éducation, soutenir les initiatives tournées vers l'avenir et tirer parti de l'IA pour améliorer les résultats scolaires ». 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza : la Défense civile annonce 32 morts dans des raids et tirs israéliens

Des Palestiniens inspectent les dégâts causés par une frappe israélienne dans le camp d'Al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 juillet 2025. (Photo : Eyad BABA / AFP)
Des Palestiniens inspectent les dégâts causés par une frappe israélienne dans le camp d'Al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 juillet 2025. (Photo : Eyad BABA / AFP)
Short Url
  • Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation de premiers secours de Gaza, cinq personnes ont été tuées dans un raid aérien sur une école de Gaza-ville (nord), qui servait de refuge à des déplacés.
  • Une frappe nocturne à proximité d'une autre école de la ville a coûté la vie à trois Palestiniens et fait une dizaine de blessés, dont des enfants, a indiqué la même source.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : La Défense civile locale a fait état de 32 Palestiniens tués samedi dans la bande de Gaza, où Israël a étendu son offensive, près de 21 mois après le début de la guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation de premiers secours de Gaza, cinq personnes ont été tuées dans un raid aérien sur une école de Gaza-ville (nord), qui servait de refuge à des déplacés.

Une frappe nocturne à proximité d'une autre école de la ville a coûté la vie à trois Palestiniens et fait une dizaine de blessés, dont des enfants, a indiqué la même source.

Depuis le début de la guerre, déclenchée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, de nombreux Gazaouis déplacés par le conflit trouvent refuge dans des bâtiments scolaires, qui ont été à plusieurs reprises la cible d'attaques israéliennes.

Selon l'armée israélienne, ces attaques visent des combattants du Hamas qu'elle accuse de se cacher parmi les civils.

M. Bassal a également fait état de huit Palestiniens tués par des tirs de l'armée israélienne à proximité d'un centre de distribution d'aide humanitaire, dans le sud du territoire assiégé par Israël.

Quatre Palestiniens, membres d'une même famille, ont été tués par une frappe qui a touché leur tente dans le secteur d'Al-Mawassi, dans le sud de la bande de Gaza, d'après la même source.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré ne pas être en mesure de faire de commentaires sur des frappes en particulier, en l'absence de coordonnées géographiques précises.

Compte tenu des restrictions imposées par Israël aux médias et des difficultés d'accès au terrain à Gaza, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les affirmations de la Défense civile.

Vendredi soir, le Hamas a affirmé être prêt à engager « immédiatement » des négociations sur la mise en œuvre d'une proposition de cessez-le-feu parrainée par les États-Unis.

Un responsable gouvernemental israélien a indiqué à l'AFP qu'« aucune décision n'avait été prise à ce stade sur la question ».