Tunis convoque la chargée d'affaires américaine, dénonce une «ingérence inacceptable»

Les partisans du président Kais Saied après que les sondages aient indiqué que les électeurs ont soutenu la nouvelle constitution à Tunis (Photo, Reuters).
Les partisans du président Kais Saied après que les sondages aient indiqué que les électeurs ont soutenu la nouvelle constitution à Tunis (Photo, Reuters).
Short Url
Publié le Samedi 30 juillet 2022

Tunis convoque la chargée d'affaires américaine, dénonce une «ingérence inacceptable»

  • Natasha Franceschi, principale responsable de l'ambassade, a dû se rendre au siège du ministère des Affaires étrangères
  • M. Saied faisait allusion à une série de déclarations provenant surtout des États-Unis

TUNIS: La chargée d'affaires américaine a été convoquée vendredi par la diplomatie tunisienne qui a dénoncé "une ingérence" et des déclarations "inacceptables" de responsables américains ayant critiqué cette semaine le référendum sur la Constitution tenu lundi et l'évolution politique du pays.

Natasha Franceschi, qui fait office de principale responsable de l'ambassade, a dû se rendre au siège du ministère des Affaires étrangères "après le communiqué du secrétaire d'État aux Affaires étrangères (Anthony Blinken) sur le processus politique en Tunisie, et après les déclarations inacceptables de l'ambassadeur américain désigné en Tunisie", Joey Hood, selon un communiqué du ministère tunisien.

Le ministre Othman Jerandi a dénoncé dans le communiqué "une ingérence inacceptable dans les affaires nationales intérieures", et exprimé "la stupéfaction tunisienne après ces déclarations et le communiqué (de M. Blinken) qui ne reflètent pas du tout la réalité de la situation en Tunisie".

Quelques heures auparavant, le ministre Jerandi avait rencontré le président Kais Saied, qui lui avait exprimé son "rejet de toute forme d'interférence dans les affaires internes du pays", soulignant que "la souveraineté de la Tunisie et son indépendance sont au-dessus de tout".

M. Saied faisait allusion à une série de déclarations provenant surtout des États-Unis critiquant le processus ayant abouti à un référendum sur une nouvelle Constitution, approuvée lundi par près de 95% des votants, mais avec une très faible participation de 30,5%.

Dès mardi, le porte-parole du Département d'État Ned Price faisait état d'"inquiétudes" américaines "sur le fait que la nouvelle Constitution inclut des mécanismes de contrepoids affaiblis, qui pourraient compromettre la protection des droits humains et des libertés fondamentales".

Mercredi, Joey Hood nommé ambassadeur à Tunis, mais qui doit encore être confirmé, a déploré devant la commission des Affaires étrangères du Sénat américain, "une érosion alarmante des normes démocratiques et des libertés fondamentales au cours de l'année écoulée, (en Tunisie) qui ont hypothéqué de nombreux acquis durement réalisés depuis qu'ils ont renversé un dictateur en 2011".

"Les actions du président Kaïs Saïed au cours de l'année écoulée pour suspendre la gouvernance démocratique et consolider le pouvoir exécutif ont soulevé de sérieuses questions", avait-il ajouté.

Jeudi, une nouvelle déclaration du secrétaire d'État Blinken a terminé de déclencher les foudres tunisiennes.

Sur son compte Twitter, il a dit soutenir "fortement les aspirations démocratiques du peuple tunisien", soulignant qu'un "processus de réforme inclusif et transparent est crucial pour restaurer la confiance des millions de Tunisiens, tant ceux qui n'ont pas participé au référendum, que ceux qui se sont opposés à la nouvelle Constitution".

Les États-Unis sont de plus en plus critiques vis-à-vis de Kaïs Saïed, qui s'est emparé de tous les pouvoirs le 25 juillet 2021, arguant que le pays était ingouvernable.


Sommet à Doha pour discuter de la riposte arabo-islamique à l’attaque israélienne contre le Qatar

Une photo prise le 15 octobre 2022 montre une vue de la ligne d'horizon de la capitale qatarie Doha. (AFP)
Une photo prise le 15 octobre 2022 montre une vue de la ligne d'horizon de la capitale qatarie Doha. (AFP)
Short Url
  • Un sommet arabo-islamique extraordinaire discutera de l’attaque israélienne contre l’État du Qatar ciblant des hauts responsables du Hamas

DUBAÏ : Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a déclaré samedi qu’un sommet arabo-islamique d’urgence, qui se tiendra dans la capitale Doha, discutera d’un projet de résolution concernant l’attaque israélienne contre l’État du Golfe, selon l’Agence de presse du Qatar (QNA).

« Le sommet examinera un projet de résolution sur l’attaque israélienne contre l’État du Qatar, présenté par la réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères arabes et islamiques, prévue demain dimanche », a déclaré à la QNA le porte-parole du ministère, Majid ben Mohammed Al Ansari.

Le ministère avait annoncé plus tôt que Doha accueillerait un sommet arabo-islamique extraordinaire pour débattre de l’attaque israélienne contre l’État du Qatar visant des dirigeants de haut rang du Hamas.

Al Ansari a souligné que « la tenue de ce sommet arabo-islamique à ce moment précis revêt une importance particulière, car elle reflète la large solidarité arabe et islamique avec l’État du Qatar face à l’agression israélienne lâche ».

La réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères se tiendra dimanche. Le sommet débutera lundi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza : Israël affirme que 250 000 habitants ont fui la ville, 32 morts dans de nouvelles frappes

Les habitants de Gaza ont déclaré que le coût du voyage vers le sud était prohibitif et qu'il n'y avait plus d'espace pour planter des tentes dans les zones désignées. (AFP)
Les habitants de Gaza ont déclaré que le coût du voyage vers le sud était prohibitif et qu'il n'y avait plus d'espace pour planter des tentes dans les zones désignées. (AFP)
Short Url
  • Plus de 250 000 habitants auraient fui Gaza-ville ces dernières semaines, selon l'armée israélienne qui multiplie les frappes et ordonne des évacuations massives, malgré les risques humanitaires
  • La guerre, déclenchée après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, a causé plus de 64 000 morts à Gaza selon le ministère de la Santé local

Jérusalem: L'armée israélienne a affirmé samedi que plus de 250.000 habitants avaient quitté ces dernières semaines la ville de Gaza vers d'autres secteurs du territoire palestinien, après une intensification des bombardements et raids israéliens.

De son côté, la Défense civile dans la bande de Gaza a fait état de cinq Palestiniens tués depuis l'aube dans les bombardements israéliens, au lendemain de la mort selon elle d'au moins 50 personnes à travers le territoire assiégé et dévasté par 23 mois de guerre.

"Selon les estimations de l'armée, plus d'un quart du million d'habitants de la ville de Gaza l'ont quittée pour leur propre sécurité", a déclaré le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, sur X.

Selon des estimations récentes de l'ONU, environ un million de Palestiniens vivent dans et autour de la ville de Gaza, la plus grande du territoire.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée dit vouloir prendre le contrôle de Gaza-ville, qu'elle présente comme l'un des derniers bastions du mouvement islamiste palestinien Hamas.

Samedi, l'armée de l'air israélienne a largué des tracts exhortant les habitants des quartiers ouest de la ville à les évacuer, alors que la Défense civile locale a fait état de frappes aériennes continues.

"L'armée agit avec force dans votre secteur et est déterminée à démanteler et à vaincre le Hamas", pouvait-on lire dans le tract. "Pour votre sécurité, évacuez immédiatement via la rue al-Rachid vers le sud (du territoire). Vous avez été prévenus."

Les forces israéliennes ont détruit plusieurs tours d'habitation à Gaza-ville ces derniers jours, l'armée affirmant son intention d'"intensifier le rythme (de ses) frappes ciblées (...) afin de nuire aux infrastructures terroristes du Hamas (...) et réduire la menace pour (ses) troupes".

De nombreux acteurs humanitaires jugent que le déplacement une nouvelle fois de la population du nord vers le sud du territoire est impossible et dangereux.

La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des sources officielles israéliennes.

L'offensive israélienne menée en riposte à fait au moins 64.756 morts dans la bande de Gaza, selon des données du ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. Elle a aussi dévasté le territoire palestinien et provoqué un désastre humanitaire.

L'ONU a déclaré la famine à Gaza. Israël, qui assiège le territoire, dément.


Le Liban fait état d'une personne tuée dans une frappe israélienne dans le sud

Des panaches de fumée s'élèvent après une frappe israélienne sur la colline d'Ain el-Taher dans le village de Nabatiyeh al-Faouqa, au sud du Liban, le 31 août 2025. (AFP)
Des panaches de fumée s'élèvent après une frappe israélienne sur la colline d'Ain el-Taher dans le village de Nabatiyeh al-Faouqa, au sud du Liban, le 31 août 2025. (AFP)
Short Url
  • Une personne a été tuée vendredi lors d'une attaque israélienne dans le sud du Liban, dans un contexte de raids réguliers visant le Hezbollah malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis novembre 2024
  • Le gouvernement libanais, sous pression américaine, a chargé son armée de désarmer le Hezbollah dans le sud du pays d’ici trois mois

BEYROUTH: Le ministère libanais de la Santé a indiqué vendredi qu'une personne avait été tuée dans une frappe israélienne dans le sud, où Israël mène régulièrement des raids disant viser le Hezbollah.

"Une frappe ennemie israélienne sur la ville d'Aitaroun a tué une personne", a déclaré le ministère dans un communiqué.

L'armée israélienne continue de mener des attaques régulières au Liban, affirmant cibler des membres ou sites du Hezbollah, malgré l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Jeudi, le ministère de la Santé avait annoncé la mort d'une personne dans une frappe de drone israélienne dans le sud, après des attaques israéliennes lundi dans l'est du pays ayant tué cinq personnes.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah.

Selon Beyrouth, l’armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne la partie du sud du pays proche de la frontière avec Israël.