Attentat de la rue des Rosiers en 1982: un seul suspect arrêté, clamant son innocence

L'année 2022 marque le 40e anniversaire de l'accident de Beaune, survenu dans la nuit du 31 juillet 1982. (AFP).
L'année 2022 marque le 40e anniversaire de l'accident de Beaune, survenu dans la nuit du 31 juillet 1982. (AFP).
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Publié le Samedi 06 août 2022

Attentat de la rue des Rosiers en 1982: un seul suspect arrêté, clamant son innocence

  • Ce Palestinien naturalisé Norvégien de 63 ans, dont le nom complet est Walid Abdulrahman Abou Zayed, est depuis lors mis en examen pour assassinats et tentatives d'assassinats et placé en détention provisoire
  • L'attentat a depuis été attribué au Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d'Abou Nidal, groupe palestinien dissident de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP)

PARIS : Etait-il un "Palestinien militant" ou un "exécutant" du groupe Abou Nidal? Quarante ans après l'attentat de la rue des Rosiers à Paris, le seul suspect aux mains de la justice française clame toujours son innocence, ses avocats dénonçant la recherche "d'un coupable à tout prix".

Extradé en décembre 2020 par la Norvège, ce Palestinien naturalisé Norvégien de 63 ans, dont le nom complet est Walid Abdulrahman Abou Zayed, est depuis lors mis en examen pour assassinats et tentatives d'assassinats et placé en détention provisoire.

Les juges antiterroristes français le soupçonnent d'être l'un des tireurs de l'attentat. Au total six personnes avaient été tuées et 22 blessées le 9 août 1982 dans l'explosion d'une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg puis dans une fusillade dans le quartier juif historique du Marais à Paris.

L'attentat a depuis été attribué au Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d'Abou Nidal, groupe palestinien dissident de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).

«Limbes de l'Histoire»

Abou Zayed conteste jusqu'à sa présence en France au moment des faits.

"La commémoration de cet attentat ne doit pas faire oublier qu'il y a dans cette affaire un homme détenu qui clame son innocence. Répondre au terrorisme, c'est y opposer l'Etat de droit, pas l'Etat qui venge, ni celui qui cherche un coupable à tout prix", pointent ses avocats Mes Bruno Gendrin et Romain Ruiz.

"La poursuite de notre client répond à un pur fantasme judiciaire, celui de découvrir une vérité qui s'est depuis longtemps perdue dans les limbes de l'Histoire", avancent-ils. "La justice antiterroriste ne consiste pas à faire plaisir à la société, aux victimes ou à leurs ayants droit, elle est là pour mettre de la raison là où il n'y en a plus".

Aîné de huit enfants, Abou Zayed est né en 1958 en Palestine, près de Jenine, de parents paysans. Il travaille dans le bâtiment, adhère au Fatah en 1981, et part dans un camp d'entraînement en Syrie, près de Damas, pendant plusieurs mois, selon son récit résumé dans des éléments de l'enquête consultés par l'AFP. De 1982 à 1983, il raconte avoir séjourné au Liban. Quant au Fatah-CR, il soutient ne rien vouloir en savoir.

Il se marie en 1985, a deux enfants. En 1991, il émigre avec de faux papiers en Norvège, qu'il ne quitte plus.

Trois témoignages «concordants»

Selon Me Ruiz, Abou Zayed a appris le maniement des armes comme "tous les Palestiniens militants" et n'a jamais mis les pieds en France. Mais depuis le début des années 2010, les juges d'instruction français le soupçonnent d'avoir fait partie du commando.

Ils soulignent notamment des omissions, imprécisions et contradictions sur son parcours au début des années 1980 lors de ses différents interrogatoires.

Les magistrats s'appuient également sur des notes du renseignement et sur trois témoins, se présentant comme des anciens membres d'Abou Nidal, entendus par les enquêteurs entre 2011 et 2015.

Deux évoquent Abou Zayed comme membre du commando; l'un d'eux, sous le couvert de l'anonymat, le décrit comme un "exécutant très important de 1977 à 1984" de l'organisation.

Pour la chambre de l'instruction, qui a validé sa mise en examen, l'ancienneté des faits "ne suffit pas" à discréditer leurs témoignages, par ailleurs "concordants".

Les juges pensent également avoir identifié trois autres suspects, deux localisés en Jordanie, dont le cerveau présumé de l'attentat, et un troisième en Cisjordanie, mais la Jordanie a refusé à plusieurs reprises leur extradition.

Les chances pour qu'ils soient un jour remis à la France sont "très minces", reconnaît Me Avi Bitton, avocat de parties civiles qui "attendent désespérément" la tenue d'un procès.

"Depuis 40 ans, la justice française ne baisse pas les bras mais elle se heurte à d'inacceptables obstacles politiques", déplorent Mes Pauline Manesse et Gérard Chemla, avocats d'une famille et de la Fédération nationale des attentats et des victimes d'accidents collectifs.

A la veille de la célébration du 40e anniversaire de l'attentat, en présence du ministre de la Justice, ils appellent à des "actions concrètes de la part des acteurs politiques français mais aussi internationaux" pour faire exécuter ces mandats d'arrêt.

Le 9 août 1982, l'attentat de la rue des Rosiers

Il y a 40 ans, le 9 août 1982, un commando attaquait le restaurant casher "Jo Goldenberg", en plein quartier juif de Paris, rue des Rosiers, faisant six morts et vingt-deux blessés.

Il est 13H15 ce 9 août. Une cinquantaine de personnes sont présentes dans le restaurant, situé dans une petite rue très passante du vieux quartier juif de Paris, dans le IVe arrondissement.

Un commando de trois à cinq hommes arrive rue des Rosiers, en deux groupes.

Le premier groupe jette une grenade en direction du restaurant. Le second pénètre dans l'établissement et ouvre le feu avec des pistolets-mitrailleurs "WZ-63" de fabrication polonaise.

Quelques instants plus tard, les assaillants remontent en courant la rue des Rosiers. Ils tirent sur des passants affolés, qui cherchent désespérément un refuge et courent en tous sens en hurlant. Des corps ensanglantés gisent sur les trottoirs et la chaussée.

Au total, cette attaque qui aura duré trois minutes fait six morts et 22 blessés.

En France, où l'on a encore en mémoire l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic (4 morts le 3 octobre 1980), le choc est immense.

Le président François Mitterrand interrompt ses vacances dans le Sud-Ouest et assiste le soir même du drame à un office organisé dans la synagogue de la rue Pavée, toute proche de la rue des Rosiers. Il sera conspué par une centaine de manifestants.

Le restaurant baptisé du nom de son propriétaire, Jo Goldenberg, lieu emblématique de la vie communautaire juive parisienne, devient un symbole du terrorisme antisémite international.

Le Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d'Abou Nidal, un groupe palestinien dissident de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), est très vite soupçonné. Mais pendant des années, l'enquête ne connaît pas d'avancée notable.

Abou Nidal, de son vrai nom Sabri al-Banna, meurt à Bagdad en 2002, à 65 ans. Un suicide selon les autorités irakiennes, "assassiné" par les services secrets irakiens, selon son groupe.

En 2015, des mandats d'arrêt internationaux sont délivrés contre quatre hommes soupçonnés de responsabilités dans l'attentat et vivant en Cisjordanie, en Jordanie et en Norvège.

La justice jordanienne refuse à plusieurs reprises d'extrader ses deux ressortissants concernés, d'origine palestinienne.

Le seul suspect à ce jour aux mains de la justice française est un Palestinien naturalisé Norvégien de 63 ans, Abou Zayed, soupçonné d'avoir été l'un des tireurs et extradé le 4 décembre 2020 par la Norvège.


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention. 


Le partenariat stratégique franco-saoudien: une dynamique renforcée par la vision 2030

De gauche à droite, l’ancien ambassadeur de France en Arabie Bertrand Besancenot, l’ancien conseiller présidentiel Maurice- Gourdault montagne, et les deux anciens ambassadeurs an Arabie François Gouyette et Frédéric Pouille. (Photo Arlette Khouri)
De gauche à droite, l’ancien ambassadeur de France en Arabie Bertrand Besancenot, l’ancien conseiller présidentiel Maurice- Gourdault montagne, et les deux anciens ambassadeurs an Arabie François Gouyette et Frédéric Pouille. (Photo Arlette Khouri)
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  • L’Ambassadeur d’Arabie Saoudite en France et Monaco Fahad Al-Ruwaily a partagé les chiffres saisissants d’un programme de réformes nationales qui dépasse déjà largement ses objectifs
  • Dans ce contexte de mutation rapide, la relation entre la France et l’Arabie Saoudite s’est hissée à un niveau inédit d’intensité

PARIS: Organisé par l’Ambassadeur d’Arabie Saoudite en France et Monaco Fahad Al-Ruwaily, en collaboration avec le Forum Francophone des Affaires, le deuxième colloque sur « le partenariat stratégique saoudo-français à la lumière de la Vision 2030 » a illustré de manière éclatante la profondeur des transformations en cours au Royaume ainsi que la qualité grandissante des relations bilatérales entre Riyad et Paris. 

S’exprimant à l’ouverture du colloque Al-Ruwaily, a dressé un état des lieux des avancées impressionnantes du Royaume, tout en mettant en lumière les partenariats économiques, culturels, technologiques et diplomatiques qui unissent la France et l’Arabie Saoudite.

À l’occasion du neuvième anniversaire de la Vision 2030 lancée par le prince héritier d’Arabie, Al-Ruwaily a partagé les chiffres saisissants d’un programme de réformes nationales qui dépasse déjà largement ses objectifs initiaux. 

Selon le dernier rapport officiel, 93 % des cibles fixées ont été atteintes ou dépassées, a-t-il indiqué, citant parmi les exemples les plus marquants l’accueil par le royaume de 100 millions de touristes, bien avant l’échéance de 2030.

La diversification économique du pays s’est fortement accélérée, selon Al-Ruwaily le secteur non pétrolier occupe désormais une part croissante du PIB, porté par des investissements massifs dans les infrastructures, les nouvelles technologies, le divertissement ou encore le tourisme. 

Sur le plan social, les réformes en faveur des femmes ont permis d’atteindre un taux d’emploi féminin de plus de 33,5 %, tandis que des opportunités éducatives et professionnelles sont créées pour une jeunesse qui représente 70 % de la population saoudienne.

Ces transformations trouvent aussi leur expression sur la scène internationale, indique l’ambassadeur, Riyad se préparant à accueillir l’Exposition universelle de 2030, puis la Coupe du monde de football en 2034.

Tout cela souligne Al-Ruwaily vient s’ajouter à d’autres événements comme le Rallye Dakar ou les concerts d’artistes internationaux, positionnant le Royaume comme un acteur central de la culture globale.

Au cœur de cette dynamique se trouve le Fonds Public d’Investissement (PIF), véritable bras armé financier de la Vision 2030. 

Les liens d’amitié, de coopération et de partenariat sont plus étroits que jamais, comme l’a rappelé l’Ambassadeur Al-Ruwaily, et la visite d’État du Président Français Emmanuel Macron en décembre dernier a marqué un tournant symbolique, scellé par la signature d’un mémorandum sur le partenariat stratégique entre les deux pays.

Grâce à lui, des projets structurants voient le jour dans des secteurs aussi variés que les fintech, les énergies renouvelables, les biotechnologies ou encore la cybersécurité. 

Le PIF contribue à faire du pays un hub économique et technologique régional, voire mondial.

Des projets comme Neom, ville futuriste en construction dans le nord-ouest du pays, ou AlUla, combinant tourisme de luxe et durabilité environnementale, illustrent cette ambition, et sont le reflet d’un changement de paradigme où l’économie pétrolière laisse place à une société de la connaissance et de l’innovation.

France-Arabie saoudite, une relation en plein essor

Dans ce contexte de mutation rapide, la relation entre la France et l’Arabie Saoudite s’est hissée à un niveau inédit d’intensité. 

Les liens d’amitié, de coopération et de partenariat sont plus étroits que jamais, comme l’a rappelé l’Ambassadeur Al-Ruwaily, et la visite d’État du Président Français Emmanuel Macron en décembre dernier a marqué un tournant symbolique, scellé par la signature d’un mémorandum sur le partenariat stratégique entre les deux pays.

Un des exemples les plus éclatants de cette coopération est le projet d’AlUla, piloté conjointement par une commission royale saoudienne, et l’Agence Française pour le développement d’AlUla (AFALULA).

Prenant la parole lors du colloque, le président d'AFALLA Jean-Yves Le Drian estime que ce projet singulier incarne un modèle de développement culturel, touristique et environnemental durable. 

Le Drian, ancien ministre français de la Défense puis des Affaires étrangères, a souligné l’ambition du Royaume de faire d’AlUla un hub mondial de l’archéologie, tout en y intégrant des dimensions artistiques, économiques et sociales. 

Dans le domaine aérien, la compagnie Saudia a signé en 2024 un accord historique avec Airbus pour l’achat de 105 avions, dont une vingtaine d’A330 annoncés récemment à Toulouse.

Aujourd’hui, indique-t-il, 150 archéologues travaillent sur les sites historiques, et des projets comme la Villa Hegra viendront renforcer l’attractivité du lieu à l’automne prochain.

Le partenariat ne se limite pas au secteur culturel, mais s’étend à la santé, l’aéronautique, les infrastructures et l’environnement. 

La Vision 2030 redéfinit l’identité de l’Arabie saoudite

Mi-avril, le ministre saoudien de la Santé Fahad Aljalajel a effectué une visite officielle en France pour renforcer la coopération dans le domaine médical et pharmaceutique. 

Dans le domaine aérien, la compagnie Saudia a signé en 2024 un accord historique avec Airbus pour l’achat de 105 avions, dont une vingtaine d’A330 annoncés récemment à Toulouse.

Le groupe Suez, représenté au colloque par son directeur des affaires publiques Vincent Menuet, illustre aussi l’engagement du secteur privé français. 

Présent depuis les années 1950 au Moyen-Orient, Suez gère aujourd’hui l’eau et l’assainissement pour des villes stratégiques comme La Mecque, Djeddah et Taïf, couvrant près de 9 millions d’habitants, indique Menuet. 

Suez, ajoute-t-il, est également impliquée dans les projets Neom, et AlUla, avec des solutions intégrées combinant énergie renouvelable, traitement de l’eau et durabilité.

La transformation engagée par la Vision 2030 dépasse largement les objectifs économiques. Elle redéfinit l’identité du Royaume et renforce son ouverture sur le monde. 

Laurent Vigier, président du premier fonds français dédié à l’Arabie Saoudite et actuel directeur exécutif de Five Capital, a souligné que cette vision n’est plus un projet mais une réalité, bâtissant une centralité géopolitique et économique majeure dans le Moyen-Orient.

D’autres intervenants représentant de grands groupes français ont mis l’accent sur l’enthousiasme de la jeunesse saoudienne, le soutien constant de partenaires comme la France, et une capacité d’innovation et de projection rare, qui laissent croire que l’Arabie Saoudite semble désormais prête à jouer un rôle moteur dans la définition du monde de demain.