Le Royaume aide financièrement les femmes pour leurs déplacements professionnels

Pour assurer la sécurité et inspirer confiance aux travailleuses, Wusool s'est associé à des entreprises agréées par le ministère des Transports
Pour assurer la sécurité et inspirer confiance aux travailleuses, Wusool s'est associé à des entreprises agréées par le ministère des Transports
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Publié le Mercredi 04 novembre 2020

Le Royaume aide financièrement les femmes pour leurs déplacements professionnels

  • Le programme vise à réduire les frais de transport des travailleuses lors de leurs déplacements vers et depuis leur lieu de travail
  • C’est quelque chose dont je n’ai jamais entendu parler ailleurs dans le monde

DJEDDAH: Wusool, un programme destiné à aider les Saoudiennes qui travaillent dans le secteur privé à couvrir les frais de transport, a été mis à jour pour profiter à davantage de femmes qui travaillent dans le Royaume.

Soutenu par le Fonds saoudien de développement des ressources humaines (Hadaf), le programme vise à réduire les frais de transport des travailleuses lors de leurs déplacements vers et depuis leur lieu de travail. Il soutient et autonomise les femmes sur le marché du travail dans tout le Royaume.

La nouvelle version du programme aidera les femmes en leur offrant une subvention de 80 % sur le prix de chaque trajet. Pour celles dont le salaire mensuel est inférieur à 6 000 riyals saoudiens (1 SR = 0,23 euro), un maximum de 1 100 riyals peut être déduit des frais de transport chaque mois. Parallèlement, 800 SR par mois peuvent être déduits pour celles dont le salaire varie de 6 001 SR à 8 000 SR, à condition que le trajet ne dépasse pas 60 kilomètres.

Le programme couvrait auparavant une période de douze mois pour les travailleuses, mais de nouveaux changements l'ont porté à vingt-quatre mois. Pour assurer la sécurité et inspirer confiance aux travailleuses, Wusool s'est associé à des entreprises agréées par le ministère des Transports.

Reem Aqad, 24 ans, directrice générale d’une société de négoce basée à Djeddah, a essayé Wusool l'année dernière.

« C'est très utile. Si votre trajet coûte 50 riyals, vous pouvez ne payer que 10 riyals en fait, explique-t-elle à Arab News. Lorsque j'ai essayé, une offre d'un an était possible si vous êtes étiez inscrite auprès de l'Organisation générale des assurances sociales (Gosi).»

Selon le site Web de Wusool, toutes les femmes qui ne sont pas inscrites auprès du Gosi mais qui ont le même emploi depuis plus de trois ans peuvent déposer une demande.

Reem Aqad ajoute que le service est parfait, et, lorsqu'on lui demande de suggérer des améliorations, elle répond qu'elle aimerait seulement que cela dure plus d'un an. La jeune femme utilise Wusool quotidiennement pour se rendre au travail et en revenir. Elle trouve l’inscription simple et le programme facile d’utilisation. 

« On pourrait penser que, parce que c'est un service qui s'adresse aux clients pendant les heures de travail chargées, les voitures ne sont pas disponibles, mais ce n'est pas le cas. C'est aussi simple que de commander un Uber », poursuit-elle.

Waad Abdallah âgée de 26 ans, qui n'a pas encore testé ce service, a vu ses collègues de la compagnie d'assurances où elle travaille en profiter.

« Je pense que c'est très utile, pour les mères en particulier, car leur emploi du temps est souvent incompatible avec celui de leurs enfants le matin », explique-t-elle à Arab News. « C’est aussi un moyen pour elles d'économiser leur argent pour être investi dans d'autres choses comme les frais de scolarité, les fournitures de maison, etc.»

Waad Abdallah ajoute que ses amies au travail ont trouvé facile de s'inscrire au service. « Les entreprises qui l’utilisent sont également fiables et bien connues, ce qui nous aide à nous sentir en sécurité.»

« C’est quelque chose dont je n’ai entendu parler nulle part ailleurs dans le monde. Avec un tel programme, le pays habilite les femmes, leur donne la chance de travailler (pour les femmes qui peuvent déposer des demandes afin de travailler dans des entreprises pour conduire d'autres femmes) et leur offre également des privilèges, ce qui est vraiment agréable », poursuit-elle.

Nora Al-Rifai, 29 ans, qui travaille dans les ressources humaines, a découvert Wusool grâce à son activité professionnelle. Elle a fait une annonce interne sur son lieu de travail pour informer les femmes de l’existence du programme.

« Nous avons remarqué que peu d'employées étaient au courant », explique-t-elle. « Je pense que c’est une merveilleuse initiative car en raison de la nature de notre région, nous n’avons pas beaucoup d’options de transport en commun. Les femmes doivent payer des sommes déraisonnables pour se déplacer et la qualité des services et des voitures ne correspond pas toujours au prix.» 

Le programme offre un avantage supplémentaire aux femmes en les aidant à dépenser leur argent pour des choses plus importantes, ajoute-t-elle.

« Je pense que cela aide à réconforter ces employées, et, à partir du moment où elle savent qu’elles n’auront pas à supporter les coûts de transport avec leurs propres salaires et que leur gouvernement les soutient, cela se reflète de façon positive sur leur travail et leur productivité », confie Nora al-Rifai.

La responsable des comptes Rania al-Ghamdi explique que le programme a commencé un an avant la levée de l'interdiction pour les femmes de conduire dans le Royaume. « D'une certaine manière, il a été utilisé pour soutenir les femmes jusqu'à ce qu'elles obtiennent leur permis, ou pour aider celles qui ne souhaitent toujours pas conduire.»

« Il y a encore beaucoup de demande auprès des auto-écoles, et de nombreuses femmes attendent toujours que les écoles ouvrent dans leur région, ou bien elles apprennent et attendent que la demande diminue pour déposer leur demande. Ce programme est destiné aux femmes qui ne peuvent toujours pas conduire, pour les accompagner sur le marché du travail, en particulier lorsque leurs salaires sont considérablement inférieurs à ceux des hommes », ajoute-elle à Arab News.

Wusool couvre 13 régions du Royaume, dont Riyad, La Mecque, la province de l'Est, Médine, Tabuk, Asir, Qassim, Hail, Jazan, les frontières du nord, Najran, Al-Jawf et Al-Bahah.

Le programme a pour objectif de réduire le fardeau des coûts de transport pour les Saoudiennes en fournissant des services de transport sûrs et de haute qualité, en partenariat avec des sociétés de taxi privées par le biais d'applications autorisées.

Les femmes peuvent s'inscrire au programme Wusool sur le site Web wusool.sa.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 

 


Le FMI ouvre son premier bureau dans la région Mena à Riyad

Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
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  • Ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication
  • Il permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes

RIYAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert son premier bureau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Riyad.

Le bureau a été inauguré lors de la Conférence régionale conjointe sur les politiques industrielles de diversification, organisée conjointement par le FMI et le ministère des Finances le 24 avril.

Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication afin de favoriser la stabilité, la croissance et l’intégration régionale, promouvant ainsi les partenariats au Moyen-Orient et au-delà.

En outre, le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes, indique la SPA. Cette dernière indique que le FMI a remercié l’Arabie saoudite de sa contribution financière visant à renforcer le développement des capacités dans ses États membres, y compris les pays fragiles.

Abdoul Aziz Wane, chef de mission chevronné du FMI qui a une connaissance approfondie de l’institution et dispose d’un vaste réseau de décideurs et d’universitaires dans le monde entier, sera le premier directeur du bureau de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'UE impose des règles renforcées au champion chinois du prêt à porter Shein

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
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  • L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes
  • Shein revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée

BRUXELLES: Bruxelles a ajouté vendredi le champion du prêt-à-porter bon marché Shein à la liste des très grandes plateformes en ligne soumises à des contrôles renforcés dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA).

L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes pour "protéger les consommateurs contre les contenus illégaux", a annoncé la Commission européenne dans un communiqué.

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. Elle revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée.

Ces entreprises doivent notamment analyser les risques liés à leurs services en matière de diffusion de contenus ou produits illégaux et mettre en place les moyens pour les atténuer. Cette analyse doit faire l'objet d'un rapport annuel remis à la Commission européenne qui assume désormais un rôle de gendarme du numérique dans l'UE.

"Des mesures devront être mises en œuvre pour protéger les consommateurs contre l'achat de produits dangereux ou illégaux, en mettant particulièrement l'accent sur la prévention de la vente et de la distribution de produits qui pourraient être nocifs pour les mineurs", a expliqué la Commission.

Les très grandes plateformes doivent aussi fournir au régulateur un accès à leurs algorithmes pour que le respect du règlement puisse être contrôlé. Elles doivent se soumettre une fois par an à un audit externe indépendant, à leurs propres frais.

Ces obligations s'appliqueront à Shein à partir de fin août.

Les contrevenants aux règles peuvent se voir infliger des amendes jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel mondial, voire une interdiction d'opérer en Europe en cas de violations graves et répétées.

Réagissant à sa désignation comme très grande plateforme vendredi, Shein a affirmé sa volonté de se conformer aux règles européennes. "Nous partageons l'ambition de la Commission de faire en sorte que les consommateurs de l'UE puissent faire leurs achats en ligne en toute sérénité et nous nous engageons à jouer notre rôle", a déclaré Leonard Lin, responsable mondial des affaires publiques du groupe.

Les très grandes plateformes concernées par les contrôles européens renforcés incluent aussi le géant du commerce en ligne Amazon et son concurrent AliExpress, filiale du géant chinois Alibaba.

Une autre application chinoise de e-commerce, Temu, devrait s'ajouter prochainement à cette liste après avoir annoncé en avril qu'elle comptait environ 75 millions d'utilisateurs mensuels dans l'Union européenne.

Le DSA a montré son efficacité cette semaine en imposant à TikTok de suspendre dans l'UE la fonctionnalité de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans.

La Commission craignait des risques d'addiction, notamment pour les adolescents, et a ouvert une enquête. Elle soupçonne le réseau social, propriété du groupe chinois ByteDance, de ne pas avoir conduit l'analyse obligatoire des risques, en particulier pour la santé mentale des utilisateurs.

Toujours dans le cadre du DSA, Bruxelles a aussi ouvert en décembre une enquête visant le réseau social X pour des manquements présumés aux obligations de modération des contenus.

 

 


Russie: la Banque centrale maintient son taux directeur à 16% sur fond d'inflation élevée

Une femme passe devant le siège de la Banque centrale russe, dans le centre-ville de Moscou, le 6 septembre 2023. (Photo, AFP)
Une femme passe devant le siège de la Banque centrale russe, dans le centre-ville de Moscou, le 6 septembre 2023. (Photo, AFP)
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  • Le taux directeur de la BCR avait été relevé à plusieurs reprises entre l'été et la fin d'année 2023, pour finalement atteindre 16%
  • Face au patronat russe, Vladimir Poutine avait lui appelé jeudi à "être prudent" et ne pas se précipiter pour abaisser les taux

MOSCOU: La Banque centrale russe (BCR) a annoncé vendredi maintenir une nouvelle fois son taux directeur à 16% pour tenter de limiter l'inflation, tirée notamment par l'explosion du budget fédéral, le président Vladimir Poutine ayant appelé la veille à rester "prudent".

Le taux directeur de la BCR avait été relevé à plusieurs reprises entre l'été et la fin d'année 2023, pour finalement atteindre 16%, dans le but d'enrayer l'inflation qui plombe le pouvoir d'achat des Russes.

La Banque centrale russe a donc estimé qu'il était encore prématuré de l'abaisser, la hausse des prix ayant officiellement atteint 7,8% au 22 avril, bien au-delà de la cible des 4% des autorités.

"Les pressions inflationnistes actuelles s'atténuent progressivement, mais restent élevées", a dit noter la BCR dans un communiqué.

"En raison de la demande intérieure toujours élevée, qui dépasse (...) l'offre, l'inflation reviendra vers l'objectif un peu plus lentement que ce qu'avait prévu la BCR en février", a-t-elle souligné.

La baisse de l'inflation étant "trop lente" aux yeux de la cheffe de l'institution monétaire Elvira Nabioullina, "nous n'excluons pas de maintenir le taux directeur actuel jusqu'à la fin de l'année", a-t-elle prévenu en conférence de presse.

Or, de nombreux entrepreneurs se sont plaints ces dernières semaines du coût important des investissements en conséquence des taux élevés.

Face au patronat russe, Vladimir Poutine avait lui appelé jeudi à "être prudent" et ne pas se précipiter pour abaisser les taux.

"La menace de l'inflation (...) pèse toujours sur nous", avait-il mis en garde, au moment où l'explosion des dépenses fédérales, tirées par les commandes militaires pour le front, a accéléré la spirale inflationniste.

Face aux représentants des entreprises, le président russe a notamment cité l'exemple de la Turquie qui, malgré un taux directeur actuellement à 50%, n'arrive pas à endiguer l'envolée des prix.

"Si nous allons dans l'autre sens (en baissant le taux directeur, NDLR), nous risquons de nous retrouver dans une situation semblable à celle de certains pays voisins, où l'inflation est à deux chiffres (...) Ceux-ci ont franchi une sorte de seuil et ne peuvent plus y faire face", a mis en garde M. Poutine.

Les perspectives pour l'économie russe sont toutefois meilleures depuis désormais plusieurs mois, ce que le FMI a confirmé mi-avril, l'institution tablant désormais sur une croissance dans le pays de 3,2% en 2024.

La flambée des prix reste l'une des principales préoccupations de la population russe, dont le pouvoir d'achat est plombé par l'effet des nombreuses sanctions occidentales et en raison de l'affaiblissement du rouble par rapport au dollar et à l'euro.