Kiev revendique des percées dans le sud et la reprise d'une ville clé dans l'est

Des combattants de l'armée ukrainienne sont assis sur le toit d'un véhicule armé à Kharkiv le 9 septembre 2022, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo, AFP)
Des combattants de l'armée ukrainienne sont assis sur le toit d'un véhicule armé à Kharkiv le 9 septembre 2022, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 10 septembre 2022

Kiev revendique des percées dans le sud et la reprise d'une ville clé dans l'est

  • Dans l'est, l'Ukraine affirme avoir repris le contrôle de la ville de Koupiansk, qui se trouve sur des routes d’approvisionnement de l'armée russe
  • La veille, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait annoncé que les forces de Kiev avaient repris 30 localités aux troupes russes dans cette région frontalière de la Russie

KHARKIV : L'Ukraine a annoncé samedi des percées de ses troupes sur "plusieurs dizaines de km" sur le front sud, ainsi que la reconquête d'une ville clé dans l'est, nouvelle victoire dans la contre-offensive éclair de Kiev qui lui a permis de reprendre des pans entiers de territoire.

"Nos soldats avancent sur les lignes de front dans le sud dans plusieurs zones allant de deux à plusieurs dizaines de kilomètres", a déclaré à des médias locaux la porte-parole du commandement militaire du sud de l'Ukraine, Natalia Goumeniouk.

Dans l'est, l'Ukraine affirme avoir repris le contrôle de la ville de Koupiansk, qui se trouve sur des routes d’approvisionnement de l'armée russe.

Cette nouvelle victoire de Kiev dans la région de Kharkiv pourrait affecter d'une manière significative la capacité de la Russie à ravitailler et à apporter un soutien logistique efficace à ses positions sur le front de l'est.

La veille, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait annoncé que les forces de Kiev avaient repris 30 localités aux troupes russes dans cette région frontalière de la Russie, dans le nord-est de l'Ukraine.

"Koupiansk, c'est l'Ukraine", a écrit un responsable régional sur les réseaux sociaux en publiant une photo de soldats ukrainiens dans la ville de 27.000 habitants.

Les forces spéciales ukrainiennes ont elles aussi diffusé des images montrant leurs officiers "à Koupiansk, qui a été et sera toujours ukrainienne".

"Les forces ukrainiennes avancent dans l'est de l'Ukraine, libérant plus de villes et de villages. Leur courage additionné au soutien militaire occidental donne des résultats surprenants", a déclaré le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Oleg Nikolenko, sur les réseaux sociaux.

"Il est crucial d'envoyer des armes à l'Ukraine. Infliger une défaire à la Russie sur le champ de bataille signifie gagner la paix en Ukraine", a-t-il ajouté.

La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock est entretemps arrivée à Kiev pour une visite surprise de soutien à l'Ukraine.

La Russie a annoncé vendredi avoir envoyé des renforts dans la région de Kharkiv. Les médias d'Etat russes ont diffusé des images montrant des colonnes de blindés, d'obusiers et de véhicules de soutien roulant sur des routes non carrossables.

La plus grande ville reconquise par les forces de Kiev jusqu'à présent est celle de Balakliïa, dont la population avant la guerre était estimée à 30.000 habitants.

 

Centrale de Zaporijjia: nouvel appel entre Macron et Zelensky

Le président Emmanuel Macron a de nouveau échangé par téléphone samedi avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky à propos de la situation toujours "très préoccupante" autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia, a indiqué l'Elysée.

Les deux présidents "sont revenus sur la situation autour de la centrale de Zaporijjia, qui demeure très préoccupante. Ils ont marqué leur soutien au travail de l'Agence internationale de l'énergie atomique", souligne la présidence française.

Le chef de l'Etat français a aussi "interrogé le président Zelensky sur les développements du conflit sur le terrain, et sur les besoins de l'Ukraine auxquels la France pourrait contribuer à répondre", ajoute l'Elysée, alors que les Etats-Unis ont déjà annoncé une nouvelle aide militaire de 2,8 milliards de dollars pour Kiev et des pays de la région.

Au sujet de la centrale de Zaporijjia, Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky "partagent la même exigence d'un retrait des forces russes de la zone pour garantir la sécurité et sûreté des installations nucléaires", indique l'Elysée.

Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky s'étaient déjà entretenus lundi à ce sujet.

Vendredi, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avait fait état d'une "coupure totale de courant" dans la ville ukrainienne d'Energodar (sud), où est située la centrale nucléaire de Zaporijjia, une situation qui "compromet la sécurité des opérations".

"C'est totalement inacceptable. Cela ne peut pas continuer", avait déclaré dans un communiqué le directeur général, Rafael Grossi, appelant à "cesser immédiatement les bombardements dans la zone".

«Ils peuvent compter sur nous»

Dans le village de Grakové près de Kharkiv, repris par les forces ukrainiennes, les journalistes de l'AFP ont vu des destructions témoignant de la violence de combats, pylônes électriques abattus et câbles étalés sur le sol.

Des chats et des chiens errants vagabondaient à la recherche de nourriture dans les habitations vides.

"C'était effrayant, il y avait des bombardements et des explosions partout", a raconté à l'AFP Anatoli Vassiliev, 61 ans, évoquant la bataille au cours de laquelle les forces ukrainiennes ont repris aux Russes la village de Grakové.

Les corps de deux civils, avec des traces de torture et des impacts de balle à l'arrière de la tête, y ont été découverts, a annoncé samedi le bureau du procureur général qui a ouvert une enquête et un examen médico-légal des corps.

Selon cette source, après la reprise de la localité par les forces ukrainiennes, un habitant de Grakové s'est rendu à la police, assurant que des soldats russes l'avaient obligé à enterrer les deux hommes.

La visite de la ministre allemande à Kiev est sa deuxième dans la capitale ukrainienne depuis l'invasion de l'Ukraine par les forces russes. Elle intervient une semaine après la visite à Berlin du Premier ministre ukrainien Denys Shmygal qui a de nouveau demandé l'envoi d'armes à son pays.

"Je me suis rendue à Kiev aujourd'hui pour montrer qu'ils peuvent continuer à compter sur nous. Que nous continuerons à soutenir l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra, par la livraison d'armes, par un soutien humanitaire et financier", a assuré Mme Baerbock, citée dans un communiqué de ses services.

Au cours des dernières semaines, l'Allemagne a livré à l'Ukraine des obusiers, des lance-roquettes et des missiles anti-aériens, qui font partie de l'arsenal militaire fourni par l'Occident ayant, selon les experts, contribué à affecter les capacités des forces russes.

La visite de la ministre allemande intervient après un voyage du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken qui a promis une nouvelle aide militaire de 2,8 milliards de dollars.

Lors d'une rencontre à Bruxelles avec le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, M. Blinken a déclaré que l'envoi de renforts par la Russie montrait qu'elle payait "un prix énorme" dans sa tentative de s'emparer du territoire ukrainien.

Les forces russes ont pour leur part causé des destructions sévères lors des bombardements de Kharkiv et dans la région industrielle du Donbass à l'est.

le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Sinegoubov, a déclaré que les bombardements russes, effectués "en représailles" à la contre-offensive réussie des forces ukrainiennes, avaient blessé 14 civils.

Pavlo Kirilenko, gouverneur de la région de Donetsk, dans le Donbass, a fait état de deux morts dans les frappes russes.


Bissau: formation d'un gouvernement, le président renversé est à Brazzaville

Mercredi, des militaires ont annoncé avoir renversé le président Embalo et suspendu les élections présidentielle et législatives du 23 novembre, dont les résultats devaient être annoncés cette semaine dans ce petit pays lusophone d'Afrique de l'Ouest à l'histoire jalonnée de coups de force et de troubles politiques. (AFP)
Mercredi, des militaires ont annoncé avoir renversé le président Embalo et suspendu les élections présidentielle et législatives du 23 novembre, dont les résultats devaient être annoncés cette semaine dans ce petit pays lusophone d'Afrique de l'Ouest à l'histoire jalonnée de coups de force et de troubles politiques. (AFP)
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  • La junte a depuis nommé le général Horta N'Tam président d'une transition censée durer un an et un Premier ministre
  • Le nouveau gouvernement compte également cinq officiers, dont le général de brigade Mamasaliu Embalo, nommé au poste de ministre de l'Intérieur, et le général Stive Lassana Manssaly qui occupe le portefeuille de la Défense nationale

BISSAU: La junte au pouvoir en Guinée-Bissau a formé samedi un nouveau gouvernement composé de 28 membres, en majorité des civils, quatre jours après avoir renversé le président Umaro Sissoco Embalo, qui est arrivé à Brazzaville.

Mercredi, des militaires ont annoncé avoir renversé le président Embalo et suspendu les élections présidentielle et législatives du 23 novembre, dont les résultats devaient être annoncés cette semaine dans ce petit pays lusophone d'Afrique de l'Ouest à l'histoire jalonnée de coups de force et de troubles politiques.

La junte a depuis nommé le général Horta N'Tam président d'une transition censée durer un an et un Premier ministre.

Le nouveau gouvernement compte également cinq officiers, dont le général de brigade Mamasaliu Embalo, nommé au poste de ministre de l'Intérieur, et le général Stive Lassana Manssaly qui occupe le portefeuille de la Défense nationale. Quatre femmes intègrent aussi le gouvernement.

M. N'Tam a exhorté le nouveau gouvernement à "lutter contre la corruption et le trafic de drogue", dans ce pays très pauvre et considéré comme une plaque tournante de ce trafic entre l'Amérique latine et l'Europe.

Brièvement arrêté par les militaires mercredi, puis parti au Sénégal jeudi dans un vol affrété par le gouvernement sénégalais, M. Embalo "est arrivé à Brazzaville pour y rester", a affirmé samedi à l'AFP une source proche de la présidence congolaise, sous couvert de l'anonymat.

Echauffourées 

M. Embalo, 53 ans, est réputé proche du président congolais Denis Sassou Nguesso, et s'est rendu à plusieurs reprises en visite au Congo.

"Le président Embalo est arrivé en fin de matinée à Brazzaville à bord d'un jet privé affrété par les autorités", a indiqué à l'AFP une source proche du pouvoir congolais, jointe depuis Bissau.

Dans la capitale bissau-guinéenne, le Parti Africain pour l'Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), puissante et historique formation d'opposition, a dénoncé l'"envahissement" de son siège samedi matin dans la capitale et des "dégradations" par des "miliciens armés".

Selon le PAIGC, ces derniers ont "procédé à l'expulsion de toutes les personnes qui s'y trouvaient, à l’effraction des portes de bureaux et à la grave violation de l’intégrité des installations".

Le principal opposant Domingos Simoes Pereira - dirigeant du PAIGC, parti ayant mené la Guinée-Bissau à l'indépendance en 1974 - avait été écarté de la présidentielle du 23 novembre. Le parti avait ensuite soutenu le candidat d'opposition Fernando Dias, devenu le principal adversaire de M. Embalo lors du scrutin.

M. Pereira a été arrêté mercredi en Guinée-Bissau, selon des proches et un collaborateur.

Dans une déclaration jeudi à l'AFP, M. Dias affirme avoir largement remporté la présidentielle au premier tour et accuse M. Embalo d'avoir "organisé" le coup d'Etat pour empêcher son accession au pouvoir.

M. Dias affirme être "en sécurité" et se cacher dans le pays.

Par ailleurs, des échauffourées mineures ont eu lieu samedi dans la matinée dans un quartier périphérique de Bissau, non loin du siège de campagne de M. Dias, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Mercredi, les auteurs du putsch avaient expliqué vouloir garantir la "sécurité au niveau national et rétablir l'ordre", évoquant la découverte par les "renseignements généraux" d'un "plan visant à déstabiliser le pays avec l'implication des barons nationaux de la drogue".

Des opposants et des experts soupçonnent néanmoins M. Embalo, au pouvoir depuis 2020, d'avoir orchestré lui-même son renversement afin d'arrêter le processus électoral.

Coup "factice" 

La prise de pouvoir par les militaires a été largement critiquée, notamment par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres qui a dénoncé une "violation des principes démocratiques".

La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) a suspendu la Guinée-Bissau de "tous ses organes décisionnels". L'Union africaine (UA) a également suspendu le pays de ses instances.

Samedi, le président du Conseil des Sages et ancien chef d'Etat du Nigeria, Goodluck Jonathan, qui faisait partie des observateurs des scrutins du 23 novembre, a à nouveau affirmé que le coup d'état était selon lui "factice".

Il répondait à un journaliste de la télévision nationale après avoir briefé le président nigérian Bola Tinubu sur la situation en Guinée-Bissau.

"C'est une cérémonie mise en scène par le chef de l'Etat (Embalo, NDLR) lui même", a-t-il accusé. "Nous sommes fatigués de tout cela en Afrique....", a-t-il fustigé.

La Guinée-Bissau, située entre le Sénégal et la Guinée (Conakry), a déjà connu quatre coups d'Etat et une kyrielle de tentatives de putsch depuis son indépendance du Portugal en 1974. La proclamation des résultats électoraux y a souvent donné lieu à des contestations.


Pourparlers sur l'Ukraine: Kiev et l'Europe voient des avancées mais encore beaucoup de travail

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
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  • Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou
  • Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine

KIEV: Le chancelier allemand a insisté lundi pour que la Russie rejoigne la table des négociations sur un plan de paix pour l'Ukraine, au lendemain de pourparlers à Genève ayant donné lieu à un "nouvel élan", mais qui nécessitent encore "du travail" selon Kiev et l'UE.

Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou. Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine.

L'Ukraine, qui lutte depuis près de quatre ans contre l'invasion de la Russie, est de nouveau au coeur d'échanges lundi à Luanda en marge d'un sommet entre l'UE et l'Union africaine. Et la "Coalition des volontaires", qui réunit les alliés de l'Ukraine, se réunira mardi en visioconférence.

"La Russie doit être présente à la table (des négociations)", a affirmé le chancelier allemand Friedrich Merz, jugeant néanmoins improbable "une percée" diplomatique cette semaine.

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre".

Salué par le président russe Vladimir Poutine, le texte initial du plan Trump reprenait plusieurs exigences cruciales pour Moscou. Le Kremlin a dit lundi n'avoir aucune information à l'issue des pourparlers de Génève, mais savoir que des "modifications" avaient été apportées.

Si M. Zelensky a salué lundi des avancées, il a estimé qu'il fallait "beaucoup plus" pour parvenir à une "paix réelle" avec la Russie et mettre fin au conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Atmosphère "constructive"

Le dirigeant ukrainien s'est néanmoins félicité de l'inclusion d'éléments "extrêmement sensibles": la libération totale des prisonniers ukrainiens selon la formule de "tous-contre-tous" et des civils, et le retour des "enfants ukrainiens enlevés par la Russie".

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que l'hypothèse d'une visite de Volodymyr Zelensky à Washington était "au stade de la discussion", sans date fixée.

L'atmosphère à Genève était "parfois tendue, parfois plus légère mais dans l'ensemble constructive", a-t-il décrit, évoquant une ambiance "typique des négociations extrêmement importantes".

Depuis Luanda, les alliés européens de Kiev se sont dit prudemment optimistes.

"Il reste encore du travail à faire mais il y a une base solide pour avancer", a dit la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a lui salué un "nouvel élan".

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a aussi noté les "progrès significatifs" réalisés à Genève.

Aucune nouvelle version du texte n'a pour l'heure été publiée.

"Nous continuons tous à travailler avec nos partenaires, en particulier les États-Unis, et à rechercher des compromis qui nous renforcent et ne nous affaiblissent pas", a dit M. Zelensky lors d'une conférence virtuelle en Suède, ajoutant que son pays se trouve à un "moment critique".

Le président américain a semblé se réjouir de l'issue de la rencontre à Genève. "Est-ce vraiment possible que de grands progrès soient réalisés dans les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine??? Ne croyez que ce que vous voyez, mais quelque chose de bon pourrait bien se produire", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.

A Genève, son secrétaire d'Etat Marco Rubio s'était dit dimanche "très optimiste" sur la possibilité de conclure "très vite" un accord, estimant que "les points qui restent en suspens ne sont pas insurmontables".

Les Russes auront "leur mot à dire", avait-il aussi assuré.

Lors d'un entretien téléphonique lundi entre Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le dirigeant russe a réitéré son opinion selon laquelle le plan initial des États-Unis pourrait "servir de base à un règlement de paix final".

La poussée lente, mais progressive, des troupes russes accentue la pression sur Kiev.

Moscou a revendiqué lundi la prise d'un village dans la région de Zaporijjia (sud), tandis que des frappes aériennes russes ont fait au moins quatre morts à Kharkiv.

La Russie cible quasi quotidiennement le pays au moyen de drones ou de missiles. Les infrastructures énergétiques sont particulièrement visées, faisant craindre un hiver difficile en Ukraine. Kiev vise de son côté régulièrement des dépôts et raffineries de pétrole et d'autres installations côté russe.

 


L'IA générative, un potentiel «Frankenstein des temps modernes», prévient le chef des droits humains de l'ONU

Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
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  • "Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk
  • Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé

GENEVE: Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes.

"L'IA générative recèle un immense potentiel, mais son exploitation à des fins purement politiques ou économiques peut manipuler, déformer et détourner l'attention", a déclaré le Haut Commissaire Volker Türk lors d'une réunion à Genève (Suisse), soulignant que "sans garanties et réglementations adéquates, les systèmes d'IA pourraient se transformer en un monstre de Frankenstein des temps modernes".

"Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk lors d'un forum sur les entreprises et les droits humains.

Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé.

L'exploitation de cette technologie "à des fins purement politiques ou économiques" fait peser une menace "sur plusieurs droits humains, notamment le droit à la vie privée, la participation politique, la liberté d'expression et le droit au travail".

Le Haut Commissaire a averti que ces menaces "pourraient se concrétiser en préjudices qui compromettent les promesses des technologies émergentes et pourraient engendrer des conséquences imprévisibles".

"Il est de la responsabilité des gouvernements de s'unir pour éviter un tel scénario", a insisté M. Türk.

Par ailleurs, le chef des droits humains de l'ONU a mis en évidence une autre menace représentée par la concentration croissante du pouvoir des entreprises et l'"accumulation massive de richesses personnelles et d'entreprises entre les mains d'une poignée d'acteurs".

"Dans certains cas, cela dépasse le poids économique de pays entiers", a-t-il déclaré, insistant sur le fait que lorsque "le pouvoir n'est pas encadré par la loi, il peut mener à des abus et à l'asservissement".