Russie: 15 morts dans une fusillade dans une école, Poutine dénonce un «attentat inhumain»

Cette capture d'écran tirée d'une séquence publiée par le Comité d'enquête de Russie le 26 septembre 2022 montre des enquêteurs travaillant près du corps d'un tireur dans l'école No88 à Izhevsk. (COMITÉ D'ENQUÊTE DE LA RUSSIE / AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une séquence publiée par le Comité d'enquête de Russie le 26 septembre 2022 montre des enquêteurs travaillant près du corps d'un tireur dans l'école No88 à Izhevsk. (COMITÉ D'ENQUÊTE DE LA RUSSIE / AFP)
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Publié le Lundi 26 septembre 2022

Russie: 15 morts dans une fusillade dans une école, Poutine dénonce un «attentat inhumain»

  • «A la suite du crime, 15 personnes sont décédées, dont onze enfants et quatre adultes (et) 24 autres blessées dont 22 enfants et 2 adultes», a indiqué dans l'après-midi le Comité d'enquête
  • «Selon des données préliminaires, 13 personnes, dont six adultes et sept mineurs, ont été victimes du crime, 14 enfants et 7 adultes ont eux été blessés»

MOSCOU : Au moins 15 personnes ont été tuées, dont 11 enfants, au cours d'une fusillade dans une école d'Ijevsk, dans le centre de la Russie, un "attentat terroriste inhumain" selon le président Vladimir Poutine.

"Le président regrette profondément la mort de personnes et d'enfants dans cette école où un attentat terroriste a été perpétré", a indiqué à la presse le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.

"A la suite du crime, 15 personnes sont décédées, dont onze enfants et quatre adultes (et) 24 autres blessées dont 22 enfants et 2 adultes", a indiqué dans l'après-midi le Comité d'enquête, revoyant son bilan précédent à la hausse.

"Le président souhaite la guérison aux blessés de cet attentat inhumain", a ajouté le Kremlin.

Le suspect, qui s'est suicidé selon les enquêteurs, portait un pull "noir à la symbolique nazie et une cagoule". Il s'agit d'un ancien élève de cette école, Artiom K., né en 1988, ont-ils précisé dans un communiqué séparé.

"On vérifie s'il était adepte des positions néo-fascistes et de l'idéologie nazie", selon la même source.

Les enquêteurs ont également publié une vidéo montrant le corps d'un individu allongé sur le sol, du sang autour du crâne et vêtu d'un pull noir sur lequel figurait un croix gammée rouge.

"Les policiers ont retrouvé le corps de l'homme qui a ouvert le feu. Selon nos informations, il s'est suicidé", avait indiqué de son côté le ministère russe de l'Intérieur.

Les faits se sont déroulés dans la matinée dans l'école n°88 de cette ville située juste à l'ouest du massif de l'Oural, chaîne montagneuse qui sépare la Russie européenne et asiatique. Cette cité abrite toujours les usines fabriquant les fusils d'assaut Kalachnikov.

Selon le gouverneur de la région, Alexandre Bretchalov, l'assaillant a tué le garde avant d'ouvrir le feu à l'intérieur de l'école.

Le site de l'établissement scolaire indique qu'il compte près de mille élèves et 80 enseignants.

Le gouverneur s'exprimait, visiblement ému, dans une vidéo réalisée devant l'école. Derrière lui, on pouvait voir des personnels médicaux entrer dans le bâtiment au pas de course, certains transportant un brancard.

"Des enquêteurs, des criminalistes et des experts du Comité d'enquête russe travaillent sur place", a déclaré dans l'après-midi le président du principal organe d'investigation du pays, Alexandre Bastrykine.

Selon le ministère de la Santé, "14 équipes d'ambulanciers" sont aussi sur le site et "un groupe de médecins" doit se rendre à Ijevsk "pour aider les victimes".

Une enquête pour "meurtre" et "port illégal d'armes" a été ouverte.

Climat tendu

La fusillade de lundi intervient dans un climat tendu dans de nombreuses régions de Russie, sur fond de mobilisation militaire de centaines de milliers de réservistes pour l'offensive russe en Ukraine.

Lundi également, un homme a ouvert le feu dans un centre de recrutement de l'armée russe en Sibérie, blessant grièvement un militaire qui y travaillait.

Autrefois rarissimes, les fusillades mortelles, notamment dans des écoles, ont tendance à devenir plus fréquentes en Russie depuis quelques années, au point que le président Vladimir Poutine s'en est alarmé, y voyant un phénomène importé des États-Unis et un effet pervers de la mondialisation, ce qui l'a conduit à durcir la législation sur le port d'armes.

En avril, un homme avait ouvert le feu dans une école maternelle et tué deux enfants ainsi qu'une institutrice, avant de se suicider, dans la région d'Oulianovsk, également dans le centre de la Russie.

La fusillade la plus meurtrière remonte à octobre 2018, quand un lycéen avait tué 19 personnes avant de se donner la mort dans un lycée de Kertch, dans la péninsule annexée de Crimée.

Ijevsk, ville de près de 650 000 habitants, est la capitale de la république d'Oudmourtie dans le centre du pays.

C'est dans cette ville industrielle et longtemps fermée aux étrangers sous l'ère communiste que Mikhaïl Kalachnikov a mis au point en 1947 son premier "AK-47", devenu depuis mondialement célèbre.


Catastrophe ferroviaire en Inde: le Coromandal Express a repris du service, bilan révisé

Comme à l'accoutumée, de longues files d'attente de voyageurs serpentaient devant les compartiments de sièges non réservés. (Photo, AFP)
Comme à l'accoutumée, de longues files d'attente de voyageurs serpentaient devant les compartiments de sièges non réservés. (Photo, AFP)
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  • Le train de passagers a quitté la gare de Shalimar, près de Calcutta, mercredi après-midi avec cinq minutes de retard sur l'heure prévue à 15H20 heure locale, pour un voyage de 25 heures vers le sud
  • Tard mardi soir, le secrétaire en chef de l'Etat de l'Odisha, Pradeep Jena, a annoncé un bilan officiel révisé de 275 à 288 morts, après un décompte établi dans les hôpitaux et les morgues

CALCUTTA: La ligne du Coromandal Express, l'un des trois trains impliqués dans la pire catastrophe ferroviaire de ces dernières décennies en Inde, a repris du service mercredi, six jours après la collision qui a fait 288 morts, selon un nouveau bilan officiel.

"Le Coromandal Express est de nouveau sur les rails", a déclaré à la presse Aditya Kumar Chaudhary, porte-parole des chemins de fer indiens.

Le train de passagers a quitté la gare de Shalimar, près de Calcutta, mercredi après-midi avec cinq minutes de retard sur l'heure prévue à 15H20 heure locale, pour un voyage de 25 heures vers le sud, à destination de Madras.

Comme à l'accoutumée, de longues files d'attente de voyageurs serpentaient devant les compartiments de sièges non réservés.

«Accepter mon destin»

"Quatre de mes amis qui étaient à bord du malheureux train ont disparu depuis l'accident de vendredi", déclare à l'AFP Samaresh Mondal, un travailleur migrant de 30 ans avant de monter dans le train.

"Je suis prêt à accepter mon destin", ajoute-t-il, "je suis obligé d'aller à Madras pour gagner ma vie et celle de ma famille."

Le trafic ferroviaire avait repris dès dimanche en fin de journée sur le site de la collision de trains survenue vendredi mais la ligne du Coromandal Express est restée fermée jusqu'à mercredi après-midi.

Tard mardi soir, le secrétaire en chef de l'Etat de l'Odisha, Pradeep Jena, a annoncé un bilan officiel révisé de 275 à 288 morts, après un décompte établi dans les hôpitaux et les morgues.

M. Jena a précisé que 83 corps n'avaient toujours pas été identifiés.

Au moins 1 175 personnes ont été blessées, beaucoup sont dans un état critique et encore hospitalisées.

Une équipe de six membres du Bureau central d'investigation (CBI) s'est rendue mardi sur le site de la collision.

Le Coromandal Express, reliant Calcutta à Madras, avait obtenu le feu vert pour circuler sur la voie principale avant d'être dérouté sur une voie où se trouvait déjà un train de marchandises chargé de minerai de fer, selon la presse.

Le train de passagers a percuté à une allure d'environ 130 km/h le convoi de marchandises près de Balasore, à environ 200 kilomètres de Bhubaneswar, la capitale de l'Etat d'Odisha.

«Pas d'autre alternative»

Trois wagons sont tombés sur une voie adjacente, heurtant l'arrière d'un autre train de passagers, le Howrah Superfast Express qui assurait une liaison entre Bangalore et Calcutta.

Au total, les deux trains transportaient plus de 2 000 passagers.

"Nous sommes très inquiets depuis l'accident bouleversant de vendredi", confie à l'AFP Pinki Bhuniya, 36 ans, voyageant avec son mari et sa fille.

"Nous n'avons pas d'autre alternative que de voyager en train car les billets d'avion sont trop chers pour nous", explique-t-elle.

Dimanche, le ministre indien des Chemins de fer, Ashwini Vaishnaw, a déclaré que la "cause de l'accident et les personnes qui en sont responsables" avaient été identifiées.

Il a également précisé que "le changement qui s'est produit lors de l'aiguillage électronique est à l'origine de l'accident".

Le quotidien Times of India, citant un rapport d'enquête préliminaire, avait indiqué dimanche qu'une "erreur humaine" de signalisation pourrait avoir causé la collision entre les trois trains.

"Aucun responsable" de l'accident ne sera épargné, a promis samedi le Premier ministre indien Narendra Modi qui s'est rendu sur les lieux de la catastrophe et a rencontré des blessés à l'hôpital.

A ce stade, cet accident ferroviaire est le plus meurtrier en Inde depuis 1995, quand deux trains express entrés en collision à Firozabad, près d'Agra, qui abrite le Taj Mahal, avaient fait plus de 300 morts.

Le plus meurtrier de l'histoire du pays reste celui du 6 juin 1981 dans l'Etat de Bihar (est), quand sept wagons d'un train, traversant un pont, étaient tombés dans le fleuve Bagmati, faisant entre 800 et 1 000 morts.


L'Otan s'apprête à mener son plus important exercice de manoeuvres aériennes

Le directeur de l'US Air National Guard Michael Loh et l'inspecteur de l'armée de l'air allemande Ingo Gerhartz après une conférence de presse à Berlin le 7 juin 2023 avant l'exercice "air defender" de l'OTAN. (Photo, AFP)
Le directeur de l'US Air National Guard Michael Loh et l'inspecteur de l'armée de l'air allemande Ingo Gerhartz après une conférence de presse à Berlin le 7 juin 2023 avant l'exercice "air defender" de l'OTAN. (Photo, AFP)
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  • L'exercice « Air Defender 23» se déroulera sur une dizaine de jours à partir de lundi et réunira quelque 220 aéronefs militaires de 25 pays membres et partenaires de l'Otan
  • L'exercice sera de nature purement défensive mais aura aussi pour but d'envoyer un message, notamment à la Russie, a expliqué à la presse l'ambassadrice des Etats-Unis en Allemagne, Amy Gutmann

BERLIN: L'Otan va mener la semaine prochaine son plus vaste exercice de manœuvres aériennes, coordonné par l'Allemagne, ont annoncé mercredi des responsables américains et allemands.

L'exercice "Air Defender 23" se déroulera sur une dizaine de jours à partir de lundi et réunira quelque 220 aéronefs militaires de 25 pays membres et partenaires de l'Otan.

L'exercice sera de nature purement défensive mais aura aussi pour but d'envoyer un message, notamment à la Russie, a expliqué à la presse l'ambassadrice des Etats-Unis en Allemagne, Amy Gutmann.

"Je serais très surprise qu'un dirigeant mondial ne prenne pas note de ce que cela montre en termes d'esprit de cette alliance, ce que signifie la force de cette alliance, et cela inclut M. (Vladimir) Poutine", le président russe, a-t-elle fait valoir.

L'exercice comprendra une formation opérationnelle et tactique, principalement en Allemagne, mais aussi en République tchèque, en Estonie et en Lettonie.

L'exercice a été conçu en 2018, en partie en réponse à l'annexion en 2014 de la Crimée par la Russie, même s'il ne vise précisément "personne", a de son côté assuré le général Ingo Gerhartz, chef de l'armée de l'air allemande.

"Nous sommes une alliance défensive et c'est ainsi que cet exercice est planifié", a-t-il ajouté.

"Beaucoup de choses ont changé dans le paysage stratégique mondial, en particulier ici en Europe", a pour sa part noté le général Michael Loh, directeur de la Garde nationale aérienne américaine, pour qui l'Otan se trouve à un "point d'inflexion".

"Cet exercice vise à compléter la présence permanente des Etats-Unis en Europe et à fournir une formation à une plus grande échelle que ce qui est habituellement accompli sur le continent", selon lui.

Il n'est pas prévu à ce stade de faire d'"Air Defender" un exercice régulier, a dit Mme Gutmann. Mais, a-t-elle ajouté, "nous ne souhaitons pas que cet exercice soit le dernier".

Interrogé sur les perturbations potentielles du transport aérien civil pendant l'exercice, le général Gerhartz a insisté sur le fait que les planificateurs avaient fait "tout ce qui était en leur pouvoir" pour éviter les retards ou les annulations de vols, alors que les vacances scolaires commencent dans certaines régions d'Allemagne.

Créée au début de la Guerre froide, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan) est devenue la principale organisation militaire commune de défense, avec 31 pays membres en Europe et en Amérique du Nord.


Le pape François opéré d'une hernie abdominale à Rome

Le pape François s'est rendu brièvement à l'hôpital principal de Rome mardi pour des examens et est rentré au Vatican, deux mois après avoir été hospitalisé pour une bronchite aiguë. (AFP)
Le pape François s'est rendu brièvement à l'hôpital principal de Rome mardi pour des examens et est rentré au Vatican, deux mois après avoir été hospitalisé pour une bronchite aiguë. (AFP)
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  • Cette intervention chirurgicale entraînera « plusieurs jours» d'hospitalisation, a précisé dans un communiqué le directeur du service de presse du Vatican, Matteo Bruni.
  • Le secrétaire d'Etat et N.2 du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, a précisé que cette opération n'impliquait « aucune vacance», « ni un remplacement temporaire du pape dans l'exercice de ses fonctions»

ROME: Le pape François, 86 ans, doit être opéré d'une hernie abdominale sous anesthésie générale mercredi après-midi à Rome, sur fond de préoccupations régulières autour de la santé du pontife argentin.

Cette intervention chirurgicale entraînera "plusieurs jours" d'hospitalisation, a précisé dans un communiqué le directeur du service de presse du Vatican, Matteo Bruni.

Après avoir présidé comme chaque semaine l'audience générale place Saint-Pierre et salué les fidèles à bord de sa "Papamobile", le pape a été emmené sous escorte policière à l'hôpital Gemelli, dans le nord-ouest de la capitale italienne, où il est arrivé en fin de matinée, a constaté l'AFP.

En début d'après-midi, il doit subir une opération chirurgicale de laparotomie (incision de l'abdomen) et pose d'une prothèse, a précisé M. Bruni.

"L'opération, organisée ces derniers jours par l'équipe médicale qui assiste le Saint-Père, est devenue nécessaire en raison d'une hernie abdominale qui provoque des syndromes subocclusifs récurrents, douloureux et en voie d'aggravation", a-t-il ajouté.

Le secrétaire d'Etat et N.2 du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, a précisé que cette opération n'impliquait "aucune vacance", "ni un remplacement temporaire du pape dans l'exercice de ses fonctions".

Après l'opération, l'exercice de son ministère reprendra, "même si c'est depuis un lit d'hôpital", a-t-il expliqué aux journalistes. "En cas de dossiers urgents, ils lui seront portés à l'hôpital Gemelli."

Antécédents médicaux
Mardi, le chef de l'Eglise catholique s'était déjà rendu à l'hôpital Gemelli pour des "examens" médicaux, mais le Vatican n'avait pas précisé pour quelles raisons

En juillet 2021, l'évêque de Rome avait déjà été hospitalisé une dizaine de jours dans cet hôpital pour une colectomie gauche, consistant à l'ablation d'une partie du côlon.

Il affirme avoir gardé des "séquelles" de l'anesthésie, qui l'ont poussé à écarter jusqu'ici une intervention chirurgicale au genou, dont il souffre depuis de longs mois.

En janvier, il avait révélé de nouveau souffrir de diverticulite, une inflammation des diverticules, hernies ou poches qui se forment sur les parois de l'appareil digestif.

Opéré du poumon à l'âge de 21 ans, affecté par des problèmes de hanches et de genou, François, élu pape en 2013, est régulièrement contraint d'alléger son agenda en raison de problèmes de santé , qui alimentent inquiétudes et spéculations.

Fin mars, il était déjà retourné à l'hôpital Gemelli pour une infection respiratoire, qui avait nécessité un traitement antibiotique pendant trois jours.

Il y a deux semaines, lors d'une interview avec la télévision hispanophone Telemundo, il avait confié que cette "pneumonie" avait été traitée "à temps". "Si on avait attendu quelques heures de plus, ça aurait été bien plus grave", a-t-il reconnu.

Voyages et agenda chargé
Après son opération mercredi, le pape devrait une nouvelle fois séjourner au dixième étage de l'hôpital Gemelli réservé aux papes , dans la même chambre que celle utilisée à de nombreuses reprises par Jean Paul II.

Jorge Bergoglio souffre aussi de douleurs chroniques au genou, qui l'obligent à se déplacer en fauteuil roulant ou à l'aide d'une canne.

Ces derniers mois, les spéculations sur l'éventualité d'une renonciation à sa charge et sa succession ont redoublé d'intensité.

Il a déclaré à plusieurs reprises qu'il envisagerait de démissionner -- comme son prédécesseur Benoît XVI, décédé en décembre -- si sa santé venait à faiblir, mais il a affirmé récemment que ce n'était pas d'actualité.

Malgré ces alertes médicales à répétition, François conserve un emploi du temps chargé au Vatican, avec parfois une dizaine de rendez-vous dans la même matinée.

Il continue également de voyager: il doit se rendre au Portugal début août, en Mongolie début septembre et à Marseille le 23 septembre.