Tunisie: Un maire interrogé après le suicide d'un vendeur ambulant

Une grogne sociale couve en Tunisie, pays confronté à une grave crise économique qui se traduit par des pénuries récurrentes de denrées de base et une forte inflation (Photo, AFP).
Une grogne sociale couve en Tunisie, pays confronté à une grave crise économique qui se traduit par des pénuries récurrentes de denrées de base et une forte inflation (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 27 septembre 2022

Tunisie: Un maire interrogé après le suicide d'un vendeur ambulant

  • Mohamed Amine Dridi, 25 ans, s'est pendu samedi dans la localité de Mornag au sud de Tunis
  • Le maire de Mornag, Omar Hirbaoui, a été placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête en lien avec ce suicide

TUNIS: Le maire d'une localité tunisienne a été brièvement placé en garde à vue lundi après le suicide d'un vendeur ambulant dont la balance a été saisie par les services municipaux, a indiqué un porte-parole judiciaire.

Selon les médias locaux, Mohamed Amine Dridi, 25 ans, s'est pendu samedi dans la localité de Mornag au sud de Tunis, deux jours après la confiscation par des agents municipaux de la balance électronique dont il se servait pour peser les fruits et légumes qu'il vendait sur un étal.

Le maire de Mornag, Omar Hirbaoui, a été placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête en lien avec ce suicide, a indiqué le porte-parole du tribunal du gouvernorat de Ben Arous.

Il a été entendu par un juge d'instruction qui a décidé de le remettre en liberté pendant la durée de l'enquête, selon lui.

Ce suicide fait écho à celui de Mohamed Bouazizi, le vendeur ambulant qui s'était immolé par le feu le 17 décembre 2010 pour protester contre la confiscation de sa marchandise par la police, déclenchant la révolution tunisienne qui a mis fin au règne du président Zine el Abidine Ben Ali et donné le coup d'envoi aux révoltes du Printemps arabe dans la région.

Dimanche soir, des affrontements ont opposé des manifestants aux forces de l'ordre à Mornag, selon des médias locaux et des images diffusées sur les réseaux sociaux.

Scandant des slogans dénonçant le chômage et la cherté de vie, ces manifestants ont brûlé des pneus et bloqué l'artère principale à Mornag. Les policiers ont tiré du gaz lacrymogène pour les disperser.

Selon le ministère de l’Intérieur, le vendeur qui s'est donné la mort souffrait de "graves problèmes familiaux", ce que son frère a démenti dans une interview à une radio lundi.

Une grogne sociale couve en Tunisie, pays confronté à une grave crise économique qui se traduit par des pénuries récurrentes de denrées de base et une forte inflation.

Des ONG et l'opposition accusent les services de sécurité de recourir à des méthodes rappelant celles de l'Etat policier sous l'ancienne dictature, depuis que le président Kais Saied s'est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021.

Une autre manifestation contre la dégradation des conditions de vie, lors de laquelle des pneus ont été incendiés, a eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi, dans le quartier populaire de Douar Hicher dans le nord de Tunis, ont rapporté des médias locaux.


L'Arabie saoudite condamne l'escalade militaire israélienne visant les civils à Gaza

Un Palestinien pleure les corps des victimes des frappes israéliennes à l'arrière d'un véhicule avant l'enterrement, à l'hôpital Nasser de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 15 mai 2025. (AFP)
Un Palestinien pleure les corps des victimes des frappes israéliennes à l'arrière d'un véhicule avant l'enterrement, à l'hôpital Nasser de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 15 mai 2025. (AFP)
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  • Le Royaume a renouvelé son "rejet catégorique de la poursuite des crimes de génocide israéliens" à Gaza
  • Il a appelé à un cessez-le-feu immédiat, a souligné son soutien aux Palestiniens et a demandé à la communauté internationale de rendre des comptes

RIYADH : Le ministère saoudien des Affaires étrangères a condamné la prise pour cible par Israël d'un grand hôpital palestinien et l'escalade des actions militaires contre les civils dans la bande de Gaza jeudi.

L'hôpital européen de Gaza, situé dans la ville de Khan Younis, au sud de la bande de Gaza, qui est le seul établissement à assurer le suivi médical des patients atteints de cancer dans l'enclave, a annoncé qu'il était hors service jeudi, après que les attaques israéliennes ont endommagé ses installations. Les attaques israéliennes ont fait plusieurs morts et blessés parmi les Palestiniens, et les routes menant à l'hôpital ont été détruites.

Le ministère a déclaré que le Royaume renouvelait son "rejet catégorique de la poursuite des crimes israéliens de génocide" contre les civils palestiniens à Gaza.

"Le Royaume tient les forces d'occupation israéliennes pour entièrement responsables de leur violation continue de toutes les normes et lois internationales et humanitaires", ajoute le communiqué.

L'Arabie saoudite a appelé à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, a souligné son soutien aux Palestiniens et a exhorté la communauté internationale à rendre des comptes pour mettre fin aux violations du droit international par Israël, selon l'agence de presse saoudienne.


Plus de 100 morts dans de nouveaux bombardements israéliens à Gaza

De nouveaux bombardements israéliens y ont fait jeudi 120 morts, a indiqué la Défense civile palestinienne, une organisation de secouristes. (AFP)
De nouveaux bombardements israéliens y ont fait jeudi 120 morts, a indiqué la Défense civile palestinienne, une organisation de secouristes. (AFP)
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  • Dans le même temps, le président américain Donald Trump, en tournée dans le Golfe, a affirmé vouloir que les Etats-Unis "prennent" la bande de Gaza pour "en faire une zone de liberté"
  • "Gaza fait partie intégrante du territoire palestinien. Ce n'est pas un bien immobilier à vendre", a rétorqué un membre du bureau politique du Hamas, Bassem Naïm

GAZA: Les secours palestiniens ont recensé 120 morts jeudi dans des bombardements israéliens dans la bande de Gaza dévastée et assiégée, où une ONG soutenue par les Etats-Unis dit se préparer à distribuer de l'aide humanitaire d'ici la fin du mois.

Dans le même temps, le président américain Donald Trump, en tournée dans le Golfe, a affirmé vouloir que les Etats-Unis "prennent" la bande de Gaza pour "en faire une zone de liberté", dans une apparente déclinaison de son précédent projet, décrié à l'international, d'en faire une "Riviera" vidée de ses habitants.

"Gaza fait partie intégrante du territoire palestinien. Ce n'est pas un bien immobilier à vendre", a rétorqué un membre du bureau politique du Hamas, Bassem Naïm.

De nouveaux bombardements israéliens y ont fait jeudi 120 morts, a indiqué la Défense civile palestinienne, une organisation de secouristes.

L'aviation israélienne a en particulier visé le nord et le sud du territoire, ravagé par plus de 19 mois d'offensive lancée en représailles à l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre Israël, le 7 octobre 2023.

Discussions à Doha 

"Chaque jour, il y a des morts, chaque jour des blessés. On ne sait pas quand notre tour viendra", témoigne un habitant dans le nord, Amir Saleha.

A Khan Younès, dans le sud, Maryam Ashour, en larmes, caresse le linceul enveloppant le corps de sa soeur, convoyé à l'hôpital Nasser avec d'autres victimes. La jeune femme travaillait comme bénévole pour des programmes d'une agence onusienne destinés aux enfants, dit-elle.

"Israël (...) ne fait pas que tuer des gens. Il tue ce qu'il reste de l'Humanité", a lancé jeudi sur X la rapporteure spéciale de l'ONU pour les Territoires palestiniens, Francesca Albanese.

Malgré les critiques internationales sur sa conduite de la guerre, Benjamin Netanyahu a averti lundi d'une prochaine entrée "en force" de l'armée pour "achever l'opération et vaincre le Hamas", après avoir annoncé un plan pour la "conquête" de la bande de Gaza.

Rompant une trêve de deux mois, Israël a repris son offensive le 18 mars avec l'objectif déclaré d'obtenir la libération de tous les otages encore retenus à Gaza depuis le 7-Octobre.

Des délégations israélienne et du Hamas se sont rendues cette semaine au Qatar, un des pays médiateurs avec les Etats-Unis et l'Egypte.

Mais le Hamas a accusé jeudi Israël de "saper" les efforts de médiation "par une escalade militaire délibérée".

"L'exigence minimale pour instaurer un environnement propice et constructif aux négociations est de contraindre" Israël "à ouvrir les points de passage et à permettre l'entrée de l'aide humanitaire", a indiqué plus tard Bassem Naïm.

Depuis le 2 mars, les forces israéliennes bloquent toute entrée d'aide humanitaire dans Gaza, vitale pour les 2,4 millions d'habitants, désormais menacés d'une "famine de masse", selon plusieurs ONG.

"Outil d'extermination" 

Human Rights Watch a accusé Israël d'avoir fait de ce blocus "un outil d'extermination".

L'ONU a par ailleurs indiqué qu'elle ne participerait pas à la distribution d'aide à Gaza par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF). Celle-ci, soutenue par les Etats-Unis, avait annoncé plus tôt qu'elle entendait commencer à distribuer de l'aide à Gaza d'ici fin mai.

"Ce plan de distribution n'est pas en accord avec nos principes de base, y compris ceux d'impartialité, de neutralité et d'indépendance", a justifié Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU.

Face aux critiques, le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio s'est dit ouvert à une "alternative", exprimant son inquiétude face à la situation humanitaire dans le territoire palestinien.

Depuis le début de la guerre à Gaza, les violences ont aussi explosé en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967.

Israël a promis jeudi d'utiliser "tous les moyens" pour retrouver les auteurs de tirs mortels près de la colonie israélienne de Bruchin, en Cisjordanie occupée, qui ont coûté la vie dans la nuit à une Israélienne enceinte.

Les groupes WhatsApp des colons israéliens de Cisjordanie regorgeaient jeudi d'appels à la vengeance après cette attaque.

Dans le nord de la Cisjordanie, cinq Palestiniens ont été tués jeudi lors d'une opération israélienne à Tamoun, selon le maire et l'armée, qui a affirmé qu'il s'agissait de "terroristes".

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée israélienne.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 53.010 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

 


Trump atterrit aux Emirats arabes unis, dernière étape de sa tournée dans le Golfe

Le président des Émirats arabes unis, le sheikh Mohamed ben Zayed, assiste à l'accueil de son homologue américain Donald Trump au terminal présidentiel d'Abou Dhabi, le 15 mai 2025. (AFP)
Le président des Émirats arabes unis, le sheikh Mohamed ben Zayed, assiste à l'accueil de son homologue américain Donald Trump au terminal présidentiel d'Abou Dhabi, le 15 mai 2025. (AFP)
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ABOU DHABI: Le président américain, Donald Trump, est arrivé jeudi aux Emirats arabes unis, troisième et dernière étape de sa tournée dans le Golfe, après l'Arabie saoudite et le Qatar, selon deux  journalistes de l'AFP.

L'avion présidentiel a atterri à l’aéroport d'Abou Dhabi, où M. Trump espère glaner de nouvelles  promesses d'investissements et de commandes, après celles déja engrangées à Riyad et Doha.