L'armée ukrainienne continue d'avancer, Moscou veut regagner le terrain perdu

M. Poutine avait auparavant juré de toute faire pour défendre les zones annexées, quitte à utiliser des armes nucléaires, menace qui n'a arrêté ni la contre-offensive ukrainienne, ni les livraisons d'armes occidentales. (AFP)
M. Poutine avait auparavant juré de toute faire pour défendre les zones annexées, quitte à utiliser des armes nucléaires, menace qui n'a arrêté ni la contre-offensive ukrainienne, ni les livraisons d'armes occidentales. (AFP)
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Publié le Mercredi 05 octobre 2022

L'armée ukrainienne continue d'avancer, Moscou veut regagner le terrain perdu

  • Mercredi, le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk (est), jusqu'ici sous le contrôle quasi-total de Moscou, a revendiqué une percée
  • Poutine a signé la loi actant l'annexion au sein de la Fédération de Russie, décidée formellement vendredi, des quatre régions de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia

KIEV: Kiev a revendiqué de nouvelles victoires militaires sur l'armée russe, cette fois-ci dans l'est, tandis que le Kremlin assurait vouloir reconquérir le terrain perdu dans les régions ukrainiennes dont il revendique l'annexion malgré sa série de revers.

Mercredi, le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk (est), jusqu'ici sous le contrôle quasi-total de Moscou, a revendiqué une percée.

"Maintenant c'est officiel. La dé-occupation de la région de Lougansk a commencé. Plusieurs localités ont déjà été libérées de l'armée russe", a déclaré Sergiï Gaïdaï dans une vidéo postée sur Telegram, sans plus de précisions.

Mardi, l'Ukraine avait déjà revendiqué une percée dans le nord de la région méridionale de Kherson, tandis que la quasi-totalité de la région de Kharkiv (nord-est) apparaît désormais sous contrôle ukrainien, ouvrant la voie vers celle de Lougansk, bastion des séparatistes installées par Moscou depuis 2014.

Après un mois de revers militaires et l'annonce de la mobilisation de centaines de milliers de réservistes russes, Vladimir Poutine a de son côté signé mercredi la loi actant l'annexion au sein de la Fédération de Russie, décidée formellement vendredi, des quatre régions de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia.

Son porte-parole, Dmitri Peskov a assuré que ces territoires resteraient russes "pour toujours", et que Moscou allait regagner le terrain perdu à un rythme effréné depuis un mois.

Ces territoires "seront repris", a-t-il assuré lors de son briefing quotidien.

M. Poutine avait auparavant juré de toute faire pour défendre les zones annexées, quitte à utiliser des armes nucléaires, menace qui n'a arrêté ni la contre-offensive ukrainienne, ni les livraisons d'armes occidentales.

L'armée russe avait reconnu à demi-mot des retraites mardi, en publiant des cartes des territoires qu'elle contrôle. Celles-ci montrent que Moscou a cédé toute une partie du nord de la région de Kherson et qu'elle avait quitté presque toute la rive orientale de la rivière Oskil, dernière zone de la région de Kharkiv qu'elle contrôlait encore.

Pas de bonnes nouvelles 

Un responsable des autorités d'occupation a cependant assuré que le repli russe dans le sud était tactique et temporaire.

"Le regroupement sur le front dans les conditions actuelles permet de rassembler les forces et de porter un coup" aux troupes ukrainiennes, a affirmé ce responsable, Kirill Stremooussov, à l'agence russe Ria Novosti.

La veille, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait salué des avancées "puissantes", affirmant que des "dizaines de localités ont été libérées rien que cette semaine" dans les quatre régions dont Moscou revendique l'annexion.

Dans l'est, la retraite de Kharkiv permet aux forces ukrainiennes de porter le combat plus à l'est, vers la région de Lougansk, par exemple en direction de la ville de Svatové.

Si les autorités russes ont dit le minimum sur ces revers, les correspondants de guerre de médias russes pro-pouvoir insistent sur leur ampleur. Nombre de commentateurs pro-Kremlin ont aussi critiqué l'armée russe.

"C'est ainsi. Il n'y aura pas de bonnes nouvelles dans un avenir proche. Ni du côté du front de Kherson, ni désormais de celui de Lougansk", a commenté depuis Svatové mardi sur sa chaîne Telegram, Alexandre Kots, du journal Komsomolskaïa Pravda.

Aller plus loin 

Près de Lyman, noeud ferroviaire stratégique repris dans la région de Donetsk (est) le weekend passé, un parachutiste ukrainien croisé mardi par l'AFP a reconnu que lui et ses camarades étaient "très épuisés", mais déterminés à continuer.

"On se repose un peu et on ira plus loin", a dit un jeune soldat barbu, "on va les chasser".

Oleksandre, 31 ans, un para de la même unité, a expliqué que les combats avaient été "très durs", mais qu'il leur fallait "aller de l'avant".

Il a assuré ne pas craindre l'arrivée de renforts russes à la suite de la mobilisation de centaines de milliers de réservistes russes décrétée par Vladimir Poutine le 21 septembre pour tenter d'enrayer la spirale des défaites.

"Leur mobilisation... Peu importe combien ils sont, ils n’ont pas vraiment très envie de nous combattre", a estimé le jeune militaire.

Cette mobilisation s'est avérée chaotique, l'armée ayant choqué en convoquant des personnes inaptes, tandis que des foules de Russes ont préféré fuir le pays.

Sur le front diplomatique, le président américain Joe Biden a annoncé mardi un nouvel envoi américain d'équipements militaires, pour une valeur de 625 millions de dollars, dont quatre nouveau systèmes de lance-roquette Himars, puissants et très appréciés par les Ukrainiens.

De leur côté les Etats membres de l'Union européenne se sont mis d'accord mercredi sur une nouvelle série de sanctions contre des entités et personnalités russes.

La Russie a elle réclamé mercredi de participer à l'enquête sur les fuites des gazoducs Nord Stream, la Suède, en charge des investigations, ayant bloqué l'accès à la zone de ce sabotage présumé située en mer Baltique.

Moscou a sous-entendu que les Etats-Unis ont pu saboter ces tuyaux clés pour l'approvisionnement énergétique de l'Europe, quand les Occidentaux suspectent eux la Russie.


Indonésie: 54 blessés dans une explosion d'origine inconnue près d'une école à Jakarta, selon la police

 Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
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  • "Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV
  • L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre

JAKARTA: Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre.

"Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV.

L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre.

La police "procède aux constatations sur la scène de crime", a déclaré M. Asep, précisant qu'une équipe de déminage de la police de Jakarta était sur place afin de déterminer la cause de l'explosion.

Des postes de secours ont été établis dans deux hôpitaux pour aider les familles à retrouver les victimes blessées, a-t-il également indiqué.

Une enquête est en cours pour déterminer la cause de l'explosion, a ajouté M. Asep. "Nous sommes en train de mener les investigations car cet incident vient de se produire", a-t-il expliqué.


Au moins neuf morts dans l'accident d'un avion-cargo aux États-Unis

Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
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  • "Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien"
  • L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT)

WASHINGTON: Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky.

"Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien", a écrit sur X le gouverneur de l'Etat, Andy Beshear.

L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT).

Le vol UPS 2976, qui devait rejoindre Hawaï, "s'est écrasé vers 17H15 heure locale" (22H15 GMT) mardi, selon le régulateur américain de l'aviation, la FAA. L'appareil était un McDonnell Douglas MD-11.

L'avion avait "trois membres d'équipage à son bord", a déclaré dans un communiqué le transporteur UPS, dont le siège de la division aérienne est installé à Louisville.

L'appareil aurait percuté "de manière assez directe" une installation de recyclage de pétrole, a précisé le gouverneur.

Une vidéo amateur partagée par la chaîne locale WLKY montre le moteur gauche de l'avion en feu tandis que l'appareil rase le sol en tentant de décoller de la piste, avant visiblement d'exploser plus loin, provoquant un large panache de fumée noire.

L'appareil a terminé sa course à près de 5 km de l'aéroport, selon la police.

Des images aériennes de télévisions locales montraient aussi, peu après le crash, un large brasier s'étalant sur plusieurs centaines de mètres de long dans une zone de hangars et de parkings, avec les gyrophares des équipes de secours à proximité.

Les vols, annulés mardi soir, ont été rétablis à l'aéroport international Mohamed-Ali de Louisville, a annoncé mercredi matin sur X le maire de la ville, Craig Greenberg.

UPS a annoncé mercredi via un communiqué suspendre toutes les opérations de tri des colis sur place, pour la deuxième journée consécutive.

Louisville sert de principal hub aérien américain pour UPS, selon une fiche d'information de l'entreprise.

Paralysie budgétaire 

Les enquêteurs de l'Agence américaine de sécurité des transports (NTSB) doivent arriver mercredi sur place.

L'accident de mardi intervient au moment où les conséquences de la paralysie budgétaire, due à un désaccord entre républicains et démocrates au Congrès, se font particulièrement ressentir dans le domaine du transport aérien.

Depuis plusieurs semaines, des pénuries de contrôleurs aériens - qui travaillent depuis le 1er octobre sans être payés - entraînent retards et annulations de vols à travers le pays.

Si la paralysie budgétaire se prolonge au-delà de cette semaine, l'espace aérien américain pourrait même être partiellement fermé, a mis en garde mardi le ministre des Transports, Sean Duffy.

UPS Airlines, la division aérienne du groupe américain de messagerie et de livraison de colis, opérait début septembre une flotte d'environ 500 avions de transport de marchandises, dont 27 MD-11, l'appareil impliqué dans l'accident de mardi.

Le dernier accident aérien majeur aux Etats-Unis s'est produit le 29 janvier dernier à proximité de l'aéroport Ronald-Reagan de Washington, quand un hélicoptère militaire est entré en collision avec un avion de ligne sur le point d'atterrir, tuant 67 personnes au total.


Mamdani élu maire de New York, soirée de revers pour Trump

Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
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  • L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias
  • Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis

NEW YORK: Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat.

L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias.

Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis.

Sa victoire a été accueillie par des cris de joie et parfois les larmes de ses partisans réunis dans une grande salle rococo des années 1920 du centre de Brooklyn.

"En cette période d'obscurité politique, New York sera la lumière", leur a lancé le jeune élu, ajoutant que la ville pouvait "montrer à une nation trahie par Donald Trump comment le vaincre".

L'ancien président démocrate Bill Clinton, dont M. Cuomo a fait partie de l'administration, a souhaité au vainqueur de "transformer l'élan de (sa) campagne" pour construire "un New York meilleur, plus juste et plus abordable".

"L'avenir s'annonce un peu meilleur", a commenté pour sa part Barack Obama, évoquant les différentes victoires démocrates de la soirée.

Participation record 

Donald Trump, qui a fait de Zohran Mamdani l'une de ses nouvelles bêtes noires, a lui aussi rapidement réagi. Dans un message publié sur son réseau Truth Social, il a cité des "sondeurs" anonymes affirmant que les défaites républicaines étaient dues à la paralysie budgétaire -- le  "shutdown" -- et au fait que son propre nom ne figurait pas sur les bulletins de vote.

Plus tôt dans la journée, il avait appelé les électeurs juifs à faire barrage au candidat, militant de la cause palestinienne. En réponse, Zohran Mamdani s'est de nouveau engagé, dans son discours de victoire, à "bâtir une mairie qui (...) ne faiblira pas dans la lutte contre le fléau de l'antisémitisme".

Vainqueur surprise de la primaire démocrate en juin, l'élu du Queens à l'Assemblée de l'Etat de New York n'a jamais, depuis lors, quitté la tête des sondages, même après le retrait de la course du maire sortant Eric Adams, qui a également appelé à le battre en ralliant Andrew Cuomo.

Signe de l'engouement pour le scrutin, avant la fermeture des bureaux de vote à 21H00, plus de deux millions d'électeurs s'étaient rendus aux urnes, la plus importante participation depuis près de 60 ans.

Né en Ouganda dans une famille d'intellectuels d'origine indienne, arrivé aux Etats-Unis à sept ans et naturalisé en 2018, Zohran Mamdani a fait de la lutte contre la vie chère le coeur de sa campagne.

Si Donald Trump l'a qualifié de "communiste", ses propositions -- encadrement des loyers, bus et crèches gratuits -- relèvent plutôt de la social-démocratie.

Autres victoires démocrates 

Très populaire auprès des jeunes, le futur maire a également ramené à lui de nombreuses personnes qui s'étaient éloignées de la politique, "des électeurs frustrés par le status quo, en quête de nouvelles personnalités", selon le politologue Costas Panagopoulos.

"Si Zohran Mamdani devient maire, Trump n'en fera qu'une bouchée", a prédit Andrew Cuomo avant le verdict mardi, insistant, comme il l'a fait durant toute la campagne, sur l'inexpérience de son adversaire.

Plusieurs fois, le président républicain a promis de mettre des bâtons dans les roues du jeune candidat démocrate s'il était élu, en s'opposant au besoin au versement de certaines subventions fédérales à la ville.

Voisin de New York, l'Etat du New Jersey a choisi la démocrate Mikie Sherrill contre l'homme d'affaires républicain Jack Ciattarelli. L'Etat a longtemps été considéré comme un bastion démocrate. Mais à la dernière présidentielle, Donald Trump y avait considérablement réduit l'écart.

Plus au sud sur la côte est, la Virginie a élu la première femme à sa tête, la démocrate Abigail Spanberger, battant la républicaine Winsome Earle-Sears.

Enfin, les Californiens ont approuvé un texte visant à redécouper leur carte électorale en faveur des démocrates, qui cherchent à compenser ce qu'ont fait au Texas les républicains sous la pression de Donald Trump.