En Irak, la paralysie politique freine le développement économique

Les forces de sécurité irakiennes prennent position dans une formation bondée avec des boucliers lors d'un rassemblement pour marquer trois ans depuis que des manifestations nationales ont éclaté contre la corruption endémique, dans la ville méridionale de Bassorah, le 1er octobre 2022. (AFP)
Les forces de sécurité irakiennes prennent position dans une formation bondée avec des boucliers lors d'un rassemblement pour marquer trois ans depuis que des manifestations nationales ont éclaté contre la corruption endémique, dans la ville méridionale de Bassorah, le 1er octobre 2022. (AFP)
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Publié le Samedi 08 octobre 2022

En Irak, la paralysie politique freine le développement économique

  • Riche en hydrocarbures mais ravagé par des décennies de conflits, le pays a pourtant engrangé cette année des revenus faramineux grâce aux exportations pétrolières
  • Si la Banque mondiale (BM) salue des projections prévoyant une croissance économique annuelle moyenne de 5,4% entre 2022 et 2024, elle rappelle les défis à surmonter

BAGDAD: Ni nouveau gouvernement ni budget. Un an après des législatives anticipées organisées en réponse à une contestation populaire, l'Irak a manqué son rendez-vous avec le changement, et la paralysie politique entrave réformes et grands projets d'infrastructures.

Riche en hydrocarbures mais ravagé par des décennies de conflits, le pays a pourtant engrangé cette année des revenus faramineux grâce aux exportations pétrolières. Mais ces richesses dorment dans les caisses de la Banque centrale, où les réserves en devises étrangères ont atteint 87 milliards de dollars.

Car pour investir cet argent, il faudrait un nouveau gouvernement capable de présenter au Parlement un budget, une prérogative que n'a pas l'actuel Premier ministre, Moustafa al-Kazimi, chargé depuis un an de gérer les affaires courantes.

"Tout projet d'infrastructure exige du gouvernement des années de planification financière", dit l'économiste Yesar Al-Maleki. "La situation politique a provoqué une perturbation massive, qui a aggravé la mauvaise réputation de l'Irak auprès des investisseurs".

Depuis les législatives organisées le 10 octobre 2021, en vue de calmer le soulèvement antipouvoir de fin 2019, les barons de la politique n'ont pas réussi à faire élire un nouveau président ni à désigner un Premier ministre.

En filigrane, un bras de fer entre les deux grands pôles de la communauté musulmane chiite, majoritaire en Irak.

D'un côté, l'imprévisible Moqtada Sadr réclame une dissolution du Parlement et des législatives anticipées.

De l'autre, le Cadre de coordination, une alliance de factions chiites pro-Iran incluant les ex-paramilitaires du Hachd al-Chaabi, veut un nouveau gouvernement avant tout scrutin.

«Extrêmement volatile»

L'épreuve de force a atteint son comble le 29 août, quand plus de 30 partisans sadristes ont été tués dans des combats contre l'armée et le Hachd al-Chaabi, intégré aux troupes régulières en 2017.

"La situation reste extrêmement volatile", a déploré devant le Conseil de sécurité l'émissaire de l'ONU en Irak, Jeanine Hennis-Plasschaert: "Trop d'Irakiens ont perdu confiance en la capacité de la classe politique à agir dans l'intérêt du pays".

Si la Banque mondiale (BM) salue des projections prévoyant une croissance économique annuelle moyenne de 5,4% entre 2022 et 2024, elle rappelle les défis à surmonter.

"Plus de retard dans la formation du gouvernement et la ratification du budget 2022 pourraient limiter l'utilisation des recettes pétrolières exceptionnelles (...) tandis que de nouveaux projets d'investissements sont suspendus", selon la BM.

Sans budget 2022, le gouvernement applique les dispositions du budget 2021, établi sur un prix du baril bien plus bas qu'il ne l'est actuellement, soit des dépenses publiques plus restreintes.

Pour parer aux dépenses indispensables, le Parlement a voté en juin une loi fourre-tout sur des financements d'urgence d'un montant de 17 milliards de dollars, permettant notamment l'achat de gaz et d'électricité à l'étranger ou de céréales pour garantir la "sécurité alimentaire".

Ce colmatage "ne permet pas de créer des opportunités de croissance économique et prive (l'Irak) de grands projets stratégiques", explique Mazhar Saleh, conseiller financier du Premier ministre, déplorant "des opportunités perdues".

«Il y a de l'or»

A l'approche de 2023, les autorités pourraient être tentées d'adopter une autre loi de financements d'urgence.

De fait, plusieurs projets lancés par le ministère du Pétrole et des entreprises étrangères pour garantir le torchage du gaz des champs pétroliers "progressent lentement", reconnaît M. Maleki.

En 2021, l'Irak a signé un contrat de 10 milliards de dollars avec TotalEnergies, englobant des installations de récupération du gaz torché et la construction d'une centrale électrique solaire.

Financé en partie par les autorités, ce projet en est à ses débuts. "Le gouvernement s'emploie à lever les obstacles", d'après une source proche du dossier.

Après sa démission en août 2022, l'ex-ministre des Finances, Ali Allawi, qui avait préparé un plan de réformes jamais concrétisé, n'a pas mâché ses mots.

"Les programmes du gouvernement se sont toujours heurtés à la nécessité d'obtenir un accord d'une classe politique fracturée. Tous les appels à la réforme sont contrecarrés par le système politique".

En attendant, dans cet Irak de 42 millions d'habitants, près de quatre jeunes sur dix sont au chômage. Un tiers de la population vit dans la pauvreté, selon l'ONU.

Pour dénoncer la classe politique, le militaire à la retraite Amine Salmane a participé aux manifestations marquant début octobre le 3e anniversaire du soulèvement de 2019.

Le sexagénaire touche une retraite de 274 dollars par mois. Ses deux fils sont au chômage. "Il y a des milliards en Irak, il y a de l'or. Mais les politiciens ne se préoccupent que de leurs poches et de leurs partis."


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com