Décès de Saëb Erakat, négociateur en chef des Palestiniens, des suites de la Covid-19

Saëb Erekat, ancien secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine (Photo, AFP).
Saëb Erekat, ancien secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine (Photo, AFP).
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Décès de Saëb Erakat, négociateur en chef des Palestiniens, des suites de la Covid-19

  • Le négociateur en chef des Palestiniens, Saëb Erekat, est mort des suites de la Covid-19. Il était atteint de problèmes pulmonaires chroniques, et avait été diagnostiqué positif à la Covid-19 le 9 octobre dernier
  • Secrétaire général de l'OLP et proche du président palestinien Mahmoud Abbas, Saëb Erekat a participé à de nombreuses discussions pour une tentative de règlement du conflit israélo-palestinien

PARIS: Le négociateur en chef des Palestiniens, Saëb Erekat, est mort des suites de la Covid-19. Il était atteint de problèmes pulmonaires chroniques, et avait été diagnostiqué positif à la Covid-19 le 9 octobre dernier.

Saëb Erakat, l'une des personnalités palestiniennes les plus connues à l'étranger, est décédé mardi après avoir contracté le nouveau coronavirus à l'âge de 65 ans, a indiqué la présidence palestinienne.

Atteint de fibrose pulmonaire et greffé du poumon, le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) "est décédé il y a peu de temps à l'hôpital Hadassah" de Jérusalem, où il avait été admis le 18 octobre, a déclaré cette source.

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Le négociateur en chef des Palestiniens, Saëb Erekat, est mort des suites de la Covid-19. (AFP).

L'hôpital Hadassah Ein Kerem de Jérusalem, qui l'avait admis à la demande de responsables de l'Autorité palestinienne, avait qualifié de "défi" le fait de soigner M. Erakat en raison de ses problèmes pulmonaires. Il était atteint de fibrose pulmonaire, et avait subi en 2017 une greffe du poumon dans un hôpital américain avant de reprendre ses activités.

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Juin 2017, Saeb Erakat écoute le discours du président américain Donald Trump sur la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël. (AFP). 

Dans un communiqué, l'établissement a confirmé le décès, présentant ses condoléances à la famille et "au peuple palestinien".

Après être arrivé "dans un état grave", selon l'hôpital, M. Erakat avait été mis sous respirateur et endormi, puis placé sous une machine appelée "Ecmo", qui remplace de facto le coeur et les poumons pour oxygéner et faire circuler le sang dans le corps.

 

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En 2017, il effectuait une tournée avec les ambassadeurs occidentaux en poste à Tel Aviv pour leur montrer, sur le terrain, le développement des colonies israéliennes en Cisjordanie. Ici, en mars 2017, près du village palestinien de Jalud (AFP). 

Sa famille avait appelé les médias à la prudence devant la circulation de fausses informations et communiquait fréquemment sur son état de santé.

Gravitant dans le cercle restreint du président palestinien Mahmoud Abbas, 85 ans, Saëb Erakat passait pour l'un de ses successeurs potentiels.

Secrétaire général du Comité exécutif de l'OLP et proche du président palestinien Mahmoud Abbas, Saëb Erekat a participé à de nombreuses discussions pour une tentative de règlement du conflit israélo-palestinien. Il avait encore multiplié ces derniers mois les déclarations contre la normalisation des relations entre Israël et des pays du Golfe.

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Saeb Erekat, ancien secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine, était très proche du président palestinien Mahmoud Abbas. (Photo, Abbas MOMANI/AFP).

Il avait ainsi vivement critiqué la récente normalisation des relations entre Israël et des pays arabes, décidée sans paix préalable entre les Palestiniens et l'Etat hébreu.

Dans une vidéo-rencontre en août dernier avec des journalistes, il avait fustigé cette normalisation qui, disait-il, "mine la possibilité de la paix" israélo-palestinienne.

Elle "renforce les extrémistes" chez les Israéliens et les Palestiniens, les premiers pensant ne plus avoir besoin à négocier avec les Palestiniens et les seconds ne plus avoir à attendre quoique ce soit d'Israël, affirmait-il.

Polémique

Son transfert depuis son domicile de Jéricho, dans la vallée du Jourdain en Cisjordanie occupée, vers un hôpital israélien avait rapidement suscité des critiques.

Peu après son hospitalisation, des manifestants s'étaient rassemblés devant l'établissement, brandissant des drapeaux israéliens et pour certains criant "Mort aux terroristes".

"Des lits pour les malades d'Israël et pas pour les invités d'Israël", pouvait-on lire sur une pancarte, tandis qu'une affiche avec des Israéliens tués dans des attentats commis par des Palestiniens avait été installée sur un grillage.

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Dans une vidéo-rencontre en août dernier avec des journalistes, Erakat avait fustigé la normalisation israélienne avec les pays du Golfe. (AFP).

Son hospitalisation était survenue quelques mois après la décision de l'Autorité palestinienne de stopper la coopération avec Israël, ce qui a notamment eu pour effet de compliquer les transferts médicaux de Palestiniens vers des hôpitaux israéliens.

En Cisjordanie occupée, plus de 50.000 cas de contamination au coronavirus -- dont plus de 480 décès -- ont été recensés. Dans la bande de Gaza, autre territoire palestinien contrôlé par le mouvement islamiste Hamas et sous blocus israélien, environ 8.740 cas ont été enregistrés officiellement, dont près de 40 décès, sur environ deux millions de Palestiniens.

 


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.


Frappes israéliennes sur le sud du Liban: deux morts 

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
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  • Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé
  • Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani

BEYROUTH: Des frappes israéliennes sur le sud du Liban ont tué lundi deux personnes et blessé sept autres, a indiqué le ministère libanais de la Santé, au lendemain de la menace d'Israël d'intensifier ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du Hezbollah. Et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé dimanche le Hezbollah de tenter de se "réarmer".

Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé.

Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani.

Sur place, un photographe de l'AFP a vu des pompiers tenter d'éteindre l'incendie de la voiture visée qui s'est propagé à d'autres véhicules à proximité. Des ouvriers ramassaient les bris de verre des devantures de commerces endommagées, a-t-il également constaté.

Une autre frappe sur un village de la région de Bint Jbeil a fait un mort, selon le ministère de la Santé.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah.

Des centaines de personnes ont participé à leurs funérailles dimanche dans la ville de Nabatiyé, scandant "Mort à Israël".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, ce que le Hezbollah refuse.

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", avait averti le Premier ministre israélien dimanche.


La Turquie mobilise ses partenaires musulmans autour de Gaza

La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
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  • Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël
  • "Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens

ISTANBUL: La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien.

Les ministres de ces sept pays (Turquie, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Jordanie, Pakistan et Indonésie), tous membres de l'organisation de la coopération islamique (OCI), avaient été reçus par Donald Trump fin septembre à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, avant la présentation du plan de paix américain six jours plus tard.

Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, alors que "le Hamas semble déterminé" à respecter l'accord, estime-t-il.

"Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens.

En amont de cette réunion, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a reçu samedi une délégation du bureau politique du Hamas emmenée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du mouvement islamiste palestinien.

Selon des responsables du ministère des Affaires étrangères, M. Fidan doit appeler à la mise en place de mécanismes permettant aux Palestiniens d'assurer la sécurité et la gouvernance de Gaza.

"Agir avec prudence" 

"Nous devons mettre fin au massacre à Gaza. Un cessez-le-feu à lui seul ne suffit pas", a insisté M. Fidan lors d'un forum à Istanbul.

"Nous devons reconnaître que Gaza doit être gouvernée par les Palestiniens et agir avec prudence", a encore souligné le ministre turc, plaidant de nouveau pour une solution à deux Etats.

Le chef de la diplomatie turque accuse Israël de chercher des prétextes pour rompre le cessez-le-feu.

Mais les efforts d'Ankara, qui multiplie les contacts diplomatiques avec les pays de la région et cherche à infléchir la position pro-israélienne des Etats-Unis, sont vus d'un mauvais œil par Israël qui juge Ankara trop proche du Hamas.

Les dirigeants israéliens ont exprimé à plusieurs reprises leur refus de voir la Turquie participer à la force internationale de stabilisation à Gaza.

En vertu du plan de Donald Trump, sur lequel est basé l'accord de cessez-le-feu, cette force de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l'armée israélienne s'en retirera.

Seuls des pays jugés "impartiaux" pourront rejoindre cette force, a cependant prévenu le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

Autre signe de la méfiance du gouvernement israélien : une équipe de secouristes turcs dépêchée pour participer à la recherche de corps, y compris israéliens, dans les ruines de Gaza, attendait toujours en fin de semaine dernière le feu vert israélien pour entrer dans le territoire palestinien, selon Ankara.