Les Palestiniens craignent que Ben-Gvir ne maltraite les prisonniers s’il devient ministre

Le président du parti Force juive, Itamar Ben-Gvir, s’exprime après l’annonce des sondages de sortie des urnes, lors des élections générales en Israël, au siège de son parti à Jérusalem, le 2 novembre 2022. (Reuters)
Le président du parti Force juive, Itamar Ben-Gvir, s’exprime après l’annonce des sondages de sortie des urnes, lors des élections générales en Israël, au siège de son parti à Jérusalem, le 2 novembre 2022. (Reuters)
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Publié le Mardi 08 novembre 2022

Les Palestiniens craignent que Ben-Gvir ne maltraite les prisonniers s’il devient ministre

  • S’il devenait ministre de la Sécurité intérieure, le parlementaire d’extrême droite pourrait mettre à exécution ses menaces d’imposer davantage de restrictions aux prisonniers palestiniens
  • Dans ce cas de figure, les factions palestiniennes se sont mises d’accord pour déclencher des grèves dans les prisons, qui pourraient être les plus importantes de l’histoire des prisonniers palestiniens en Israël

RAMALLAH: Les factions palestiniennes sont convenues d’élaborer un plan global, qui consiste notamment à intensifier la résistance dans différentes régions de Cisjordanie et à préparer des grèves dans les prisons. Ces grèves pourraient être les plus importantes de l’histoire des prisonniers palestiniens en Israël.

Des décisions qui font suite à la possible nomination d’Itamar Ben-Gvir, membre d’extrême-droite de la Knesset israélienne, Itamar Ben-Gvir, comme ministre de la Sécurité intérieure et de la Police. Ce dernier pourrait en effet mettre à exécution ses menaces d’imposer davantage de restrictions aux prisonniers palestiniens.

Lundi, il a insisté pour que le président du Likoud et vainqueur des élections, Benjamin Netanyahou, lui confie ce ministère aux vastes pouvoirs lorsqu’il formera le prochain gouvernement israélien. Des sources palestiniennes s’attendent à ce que le déclenchement d’affrontements contre l’armée israélienne empêche Ben-Gvir de mettre en œuvre son plan, qui concerne près de 5 000 prisonniers.

L’insistance de Ben-Gvir pour que son parti obtienne trois portefeuilles ministériels, dont le ministère de la Sécurité intérieure et de la Police, doté de larges prérogatives, a fait la une des journaux israéliens mardi.

Salem Badi, 50 ans, ancien prisonnier de la ville d’Al-Bireh, a affirmé à Arab News que les inquiétudes des prisonniers de sécurité palestiniens concernant les menaces de Ben-Gvir sont fondées. Il affirme qu’il y a neuf mois, le dirigeant d’extrême-droite a visité la prison d’Ofer près de Ramallah, où Badi était détenu, et a fait des déclarations provocantes sur les conditions de vie des prisonniers.

«Il a débarqué à la prison d’Ofer, nous a accusés de vivre dans un hôtel cinq étoiles et a monté l’administration pénitentiaire contre nous», a raconté Badi à Arab News. Ben-Gvir s’est également rendu dans un hôpital israélien où étaient soignés des prisonniers de sécurité palestiniens poursuivant une grève de la faim et s’est montré provocateur à leur encontre, a indiqué Badi.

Selon lui, les difficultés ont été causées par l’ex-ministre israélien de la Sécurité intérieure, Gilad Erdam, qui a limité la liberté des prisonniers d’acheter de la nourriture à la cafétéria de la prison, diminué leurs heures de sport et leurs pauses et les a empêchés de recevoir une formation universitaire à distance.

«Pendant tout ce temps, les autorités de sécurité israéliennes harcelaient les prisonniers de sécurité palestiniens, mais avec l’arrivée de Ben-Gvir, le harcèlement et les restrictions pourraient connaître une dangereuse escalade», estime Badi.

Le général de division Qadri Abou Baker, chef de la Commission des affaires des prisonniers et des ex-prisonniers, a confié à Arab News qu’il était lui aussi préoccupé par la possibilité que Ben-Gvir prenne le contrôle du ministère et que la situation des prisonniers palestiniens se dégrade comme jamais auparavant.

«Ben-Gvir est déterminé à se venger des prisonniers palestiniens car il les considère comme des terroristes, et nous n’avons aucun doute sur son intention de les harceler», a déclaré le général Abou Baker à Arab News. Il a souligné que si Ben-Gvir devient le ministre de la Sécurité intérieure, il empêchera la présence d’organisations palestiniennes dans les prisons et rendra plus difficile la visite des familes à leurs proches détenus.

Abou Bakr a souligné que les prisonniers ne céderaient pas à de telles mesures et que le peuple palestinien serait solidaire avec eux. Il a ajouté que son groupe communiquait avec l’ONU, la Croix-Rouge, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et divers groupes internationaux de défense des droits de l’homme pour empêcher la mise en œuvre des projets de Ben-Gvir. Les autorités israéliennes ont arrêté plus d’un million de Palestiniens depuis leur occupation des territoires palestiniens en 1967.

Les prisonniers ont mené des dizaines de grèves de la faim pour réclamer l’amélioration de leurs conditions de détention. Aujourd’hui, 4 700 prisonniers, dont 31 femmes, 175 enfants, et 560 prisonniers sont condamnés à perpétuité. Ce nombre comprend également plus de 300 prisonniers qui ont passé plus de vingt ans derrière les barreaux, 600 prisonniers malades, 25 prisonniers atteints de cancer, neuf sous dialyse, huit entièrement paralysés et des dizaines de personnes âgées.

Qadoura Fares, qui a passé dix-huit ans dans les prisons israéliennes et dirige aujourd’hui le Club des prisonniers palestiniens, a indiqué à Arab News: «Nous sommes préoccupés par l’idéologie et la doctrine dangereuses qu’épouse Ben-Gvir. Il est si dangereux que même Israël a refusé de le recruter dans son armée en raison de ses positions extrêmes.»

Fares considère l’émergence de Ben-Gvir et le contrôle de l’extrême-droite israélienne sur le gouvernement comme une menace pour tout le peuple palestinien et la stabilité dans la région.

«Ben-Gvir avait accroché dans son salon une photo de Baruch Goldstein, le juif extrémiste qui a commis le massacre de la mosquée Ibrahimi à Hébron en 1994, au cours duquel 29 fidèles palestiniens ont été tués et 129 blessés», a ajouté Fares.

«Il a été arrêté plus d’une fois pour des raisons criminelles, et Netanyahou a refusé de s’allier avec lui auparavant. Même avant les récentes élections, il a refusé de se prendre en photo avec Ben-Gvir.»

 Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".