Iran: Nouvelles condamnations à mort après deux mois de contestation

De nombreux magasins du Grand Bazar de Téhéran étaient fermés mardi en raison d'appels à la grève suite à la mort de Mahsa Amini aux mains de la police des mœurs (Photo, AP).
De nombreux magasins du Grand Bazar de Téhéran étaient fermés mardi en raison d'appels à la grève suite à la mort de Mahsa Amini aux mains de la police des mœurs (Photo, AP).
Short Url
Publié le Jeudi 17 novembre 2022

Iran: Nouvelles condamnations à mort après deux mois de contestation

  • La justice a infligé la peine capitale à trois personnes inculpées pour leur implication dans les manifestations, a affirmé l'agence de l'Autorité judiciaire Mizan Online, portant à un total de cinq le nombre de condamnations à mort depuis dimanche
  • Malgré la répression, la mobilisation ne faiblit pas dans les rues

PARIS: La justice a annoncé mercredi trois nouvelles condamnations à mort à l'encontre de manifestants en Iran, où sept personnes ont été tuées en deux jours lors du mouvement de protestation contre la mort de Mahsa Amini, qui est entré dans son troisième mois.

La nuit de mardi à mercredi a connu des scènes de violence dans plusieurs villes. Les manifestants marquaient en parallèle le troisième anniversaire d'un autre mouvement, celui de 2019 déclenché par la hausse des prix du carburant, lui aussi réprimé dans le sang.

Plus tard dans la journée de mercredi, des assaillants à moto ont ouvert le feu sur des manifestants et des forces de l'ordre sur un marché de la ville d'Izeh, dans le sud-ouest de l'Iran, faisant six morts et au moins dix blessés, selon l'agence IRNA.

Cette attaque, attribuée par les autorités à des "éléments terroristes", n'a pas été revendiquée. Trois personnes ont été arrêtées, a indiqué IRNA.

Depuis le 16 septembre, la République islamique est secouée par une vague de manifestations après la mort de Mahsa Amini, une Kurde de 22 ans arrêtée pour infraction au code vestimentaire strict qui oblige les femmes à porter le voile islamique en public.

Les autorités qualifient la plupart des manifestants d'"émeutiers", instrumentalisés par des puissances étrangères.

La justice a infligé mercredi la peine capitale à trois personnes inculpées pour leur implication dans les manifestations, a affirmé l'agence de l'Autorité judiciaire Mizan Online, portant à cinq le nombre de condamnations à mort depuis dimanche.

L'une de ces personnes a foncé sur des policiers avec sa voiture, tuant l'un d'eux, la deuxième a blessé un garde avec une arme blanche et la troisième a tenté de bloquer la circulation et "semer la terreur", selon les actes d'accusation.

Malgré la répression, la mobilisation ne faiblit pas dans les rues.

«On se battra»

"On se battra! On mourra! On récupèrera l'Iran!", criaient des dizaines de manifestants autour d'un feu dans la nuit à Téhéran, selon une vidéo diffusée mercredi par le média en ligne 1500tasvir.

Dans une vidéo vérifiée par l'AFP, des membres des forces de l'ordre semblent tirer depuis un quai de métro sur des personnes sur le quai d'en face, provoquant des cris et des chutes.

Au Kurdistan iranien (nord-ouest), d'où est originaire Mahsa Amini, "les forces du gouvernement ont ouvert le feu" sur des manifestants dans plusieurs villes et trois d'entre eux ont été tués, deux à Sanandaj et un à Kamyarana, a déclaré mardi soir l'ONG de défense des droits humains Hengaw, basée à Oslo.

Mercredi, un manifestant, Burhan Karmi, a été tué devant la maison de l'homme tué la veille à Kamyarana, Fuad Mohammadi, un commerçant, dont les proches s'étaient rassemblés pour ses funérailles, selon Hengaw.

"Notre frère Fuad est un héros, le martyr du Kurdistan", criait la foule, selon des vidéos mises en ligne.

Un appel à trois jours de mobilisation entre mardi et jeudi avait été lancé pour commémorer le "Novembre sanglant" de 2019, lorsque des manifestations avaient entraîné des violences meurtrières dans de nombreuses villes.

«Torture physique et psychologique»

L'agence de presse officielle Irna a indiqué que deux Gardiens de la Révolution et un paramilitaire avaient été tués mardi lors de manifestations dans les villes kurdes de Boukan et Kamyaran (nord-ouest) ainsi qu'à Chiraz (sud).

Au moins 342 manifestants ont été tués dans la répression du mouvement, selon un nouveau bilan diffusé mercredi par Iran Human Rights (IHR), une ONG basée à Oslo.

Selon IHR, au moins 15 000 personnes ont été arrêtées, un chiffre démenti par Téhéran.

Dans la province de Fars (sud), 110 personnes, dont 18 femmes, ont été arrêtées mardi pour avoir bloqué des routes, endommagé des biens publics et lancé des pierres contre les forces de sécurité, selon Irna.

"Les manifestants n'ont pas accès à des avocats lors des interrogatoires, ils sont soumis à de la torture physique et psychologique pour qu'ils fassent de faux aveux et sont condamnés sur la base de ces aveux par des tribunaux révolutionnaires", a déclaré le directeur de IHR Mahmood Amiry-Moghaddam.

Il a dénoncé les condamnations à mort de manifestants, caractéristiques d'un "régime oppressif", et dit craindre "des exécutions de masse".

A Londres, le patron des services de renseignement britanniques, Ken McCallum, a mis en garde mercredi contre les "menaces directes" posées par l'Iran, qu'il accuse de chercher à "kidnapper ou tuer" des Britanniques "perçus comme des ennemis du régime".


Ukraine: des attaques russes font un mort et deux blessés dans la région de Kherson

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'adresse aux membres de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe après la signature d'un accord sur la création d'un tribunal spécial chargé de juger les hauts responsables de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, au Conseil de l'Europe à Strasbourg, dans l'est de la France, le 25 juin 2025. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'adresse aux membres de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe après la signature d'un accord sur la création d'un tribunal spécial chargé de juger les hauts responsables de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, au Conseil de l'Europe à Strasbourg, dans l'est de la France, le 25 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Les villes ukrainiennes sont ciblées quotidiennement par des frappes russes, tandis que les troupes russes grignotent depuis des semaines du terrain dans la région de Soumy (nord-est de l'Ukraine)
  • Sur le plan diplomatique, les pourparlers sont dans l'impasse, malgré la pression des Etats-Unis. Moscou exige notamment que Kiev lui cède quatre régions entières (Kherson, Donetsk, Lougansk, Zaporijjia), en plus de la Crimée annexée

KIEV: Des attaques aériennes russes ont fait un mort et deux blessés en Ukraine, dans la région méridionale de Kherson, ont annoncé les autorités locales jeudi matin.

Dans le village de Tavriyske, une frappe aérienne russe a tué un habitant né en 1987, a annoncé le gouverneur Oleksandr Prokoudine sur Telegram.

Selon l'administration militaire régionale, "des bombes guidées ont touché un immeuble résidentiel", blessant un autre homme, âgé de 34 ans, qui se trouvait à son domicile.

Par ailleurs, dans le district de Korabelny, un bombardement russe nocturne a blessé une septuagénaire, qui a été prise en charge par les secours, a rapporté la municipalité de Kherson sur Telegram.

Les villes ukrainiennes sont ciblées quotidiennement par des frappes russes, tandis que les troupes russes grignotent depuis des semaines du terrain dans la région de Soumy (nord-est de l'Ukraine).

Sur le plan diplomatique, les pourparlers sont dans l'impasse, malgré la pression des Etats-Unis. Moscou exige notamment que Kiev lui cède quatre régions entières (Kherson, Donetsk, Lougansk, Zaporijjia), en plus de la Crimée annexée, des demandes jugées inacceptables par l'Ukraine.

Le président Volodymyr Zelensky a signé mercredi un accord avec le Conseil de l'Europe pour instituer un tribunal spécial, dans l'objectif de poursuivre et juger les responsables du "crime d'agression contre l'Ukraine".


Trump affirme que les Etats-Unis auront des discussions avec l'Iran «la semaine prochaine»

Une image satellite montre une vue rapprochée des bâtiments détruits du Centre de technologie nucléaire d'Isfahan, après qu'il ait été frappé par des frappes aériennes américaines, le 22 juin. (Reuters/MAXAR)
Une image satellite montre une vue rapprochée des bâtiments détruits du Centre de technologie nucléaire d'Isfahan, après qu'il ait été frappé par des frappes aériennes américaines, le 22 juin. (Reuters/MAXAR)
Short Url
  • Donald Trump a affirmé mercredi que les Etats-Unis auraient des discussions avec l'Iran "la semaine prochaine"
  • "Nous allons parler la semaine prochaine avec l'Iran, nous pourrions signer un accord, je ne sais pas"

LA HAYE: Donald Trump a affirmé mercredi que les Etats-Unis auraient des discussions avec l'Iran "la semaine prochaine", évoquant un possible accord au sujet du programme nucléaire de Téhéran.

"Nous allons parler la semaine prochaine avec l'Iran, nous pourrions signer un accord, je ne sais pas", a dit le président des Etats-Unis lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet de l'Otan à La Haye.

 

 


Trump juge que l'Iran et Israël sont «fatigués, épuisés» par la guerre

L'Iran et Israël sont "fatigués, épuisés" par la guerre, a affirmé mercredi le président américain Donald Trump à La Haye. (AFP)
L'Iran et Israël sont "fatigués, épuisés" par la guerre, a affirmé mercredi le président américain Donald Trump à La Haye. (AFP)
Short Url
  • L'Iran et Israël sont "fatigués, épuisés" par la guerre, a affirmé mercredi le président américain Donald Trump à La Haye
  • "J'ai parlé aux deux et ils sont fatigués, épuisés"

LA HAYE: L'Iran et Israël sont "fatigués, épuisés" par la guerre, a affirmé mercredi le président américain Donald Trump à La Haye.

Interrogé sur le fait de savoir si le conflit entre les deux pays était maintenant terminé, M. Trump a répondu devant la presse : "J'ai parlé aux deux et ils sont fatigués, épuisés". "Ils se sont battus très, très durement et vraiment méchamment, et ils étaient tous les deux contents de rentrer chez eux et de s'en sortir", a ajouté le président américain devant la presse, à l'issue du sommet de l'Otan.