Algérie: Des députés européens condamnent la bonne entente algéro-russe

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov serre la main du président algérien Abdelmadjid Tebboune (Photo, AFP).
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov serre la main du président algérien Abdelmadjid Tebboune (Photo, AFP).
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Algérie: Des députés européens condamnent la bonne entente algéro-russe

  • Les députés européens accusent l’Algérie «de financer le gouvernement russe par l’achat d’équipements militaires»
  • Parallèlement, Alger multiplie les accords avec les pays d’Europe, à court de gaz de gaz russe

ALGER: Les relations algéro-russes continuent à faire couler beaucoup d’encre dans le monde occidental qui voit d’un mauvais œil le commerce d’arme entre les deux pays.

Dix-sept députés européens ont adressé une lettre à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen pour demander de rouvrir l'accord d'association de l'UE avec l'Algérie, en vigueur depuis 17 ans. 

L’Algérie faisant partie des quatre principaux acheteurs d'armes russes, ces députés ont exprimé leur inquiétude, accusant l’Algérie «de financer le gouvernement russe par l’achat d’équipements militaires ». 

À la tête des signataires (de France, de Lituanie, d’Hongrie, d’Estonie, de Suède, de Bulgarie, de Finlande, de Pologne, du Danemark et de Slovaquie), Andrius Kubilius, un ancien Premier ministre lituanien, demande à l’Algérie de signer et de ratifier le traité sur le commerce des armes, qui réglemente le commerce international des armes. 

Neutralité 

Depuis le début de la guerre en Ukraine, le gouvernement algérien, à de nombreuses reprises, a démontré la neutralité de sa position en créant de nouveaux partenariats avec l’Europe tout en maintenant ses relations avec son premier fournisseur d'armes.

Ainsi, l'Algérie, comme de nombreux pays d’Afrique, s'est abstenu de voter la résolution de l'ONU du 2 mars 2022 qui « exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine ».

Il y a quelques semaines, l’Etat algérien a officiellement demandé à adhérer aux BRICS, et sa candidature a vivement été soutenue par Vladimir Poutine. Dans la foulée, le ministre algérien des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a annoncé, la semaine dernière, que la visite d’Abdelmadjid Tebboune en Russie, «se préparait activement».

Parallèlement, l’Algérie multiplie les accords avec les pays d’Europe, à court de gaz russe. 

Ces derniers mois, le président Algérien Abdelmadjid Tebboune a reçu la visite de nombreux dirigeants européens. Parmi les plus marquantes, la venue Mario Draghi, à l’époque, à la tête du conseil italien. Suivie, au mois d’août, par la visite de trois jours du président français Emmanuel Macron dans un contexte de réconciliation. 

Des élus américains exigent des sanctions  

Au mois de septembre dernier, des hommes politiques américains reprochaient à l’Algérie ses relations avec la Russie. Dans une lettre adressée au secrétaire d'État Antony Blinken, 27 élus américains demandaient des sanctions contre Alger. 

En chef de file, le sénateur républicain et vice-président de la commission du renseignement du Sénat américain, Marco Rubio, a envoyé une lettre le 16 septembre à cet effet. 

Et ce, en évoquant un article de loi sur «la lutte contre les adversaires américains par le biais de sanctions et ordonne au président d'imposer des sanctions aux parties impliquées dans des transactions importantes avec des représentants des secteurs de la défense ou du renseignement du gouvernement de la Fédération de Russie».

Le même mois, Lisa McCain, représentante républicaine, a appelé, à son tour, à appliquer la loi «anti-américaine à l'Algérie, en tant que pays qui soutient la Russie, qui elle mène une guerre barbare contre l'Ukraine et a besoin de plus de fonds en vendant des armes.»

«Rien que l'année dernière, l'Algérie a conclu un accord sur les armes avec la Russie pour un total de plus de 7 milliards de dollars. Dans cet accord, l'Algérie a accepté d'acheter des avions de combat russes avancés, y compris le Sukhoi 57, que la Russie n'a jusqu'à présent accepté de vendre à aucun autre pays, faisant de l'Algérie le troisième plus grand destinataire d'armes russes au monde. » prétend McCain dans sa missive. 

Données mensongères 

Alger a fermement démenti les informations mensongères des parlementaires américains. En effet, le gouvernement algérien n'a signé aucun contrat d'armement d'une valeur de 7 milliards de dollars en 2021 avec Moscou.

D’après les informations recueillies par l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique, les exportations totales d'armes de la Russie vers l'Algérie l'année dernière se sont élevées à 985 millions de dollars, et à 2 milliards de dollars en 2020. 

Selon des analystes politiques algériens, ces appels utilisent ouvertement de fausses informations pour exhorter l’Occident à imposer de sanctions contre l'Algérie pour sanctionner son impartialité dans le conflit en Ukraine. Et ce, sans compter la pression des lobbies hostiles à l'Algérie qui utilisent la question des armes russes comme prétexte pour condamner l’Algérie pour ses bonnes relations avec la Russie, qui ne datent pourtant pas d’hier. 

L’Algérie et la Russie prévoient de signer en 2023 un contrat militaire d’un montant de 12 milliards de dollars. Ce contrat, toujours en cours de négociation, s’inscrit dans la cadre de la décision de l’État nord africain de multiplier le budget de l’armée par deux.


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
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  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
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  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
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  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com