L’ambassadrice de la Norvège à l’ONU: «nous sommes motivés par l'humanitaire en Syrie»

«Nous sommes extrêmement inquiets», a déclaré Mona Juul, représentante permanente de la Norvège auprès de l'ONU, à Arab News dans une interview exclusive à New York (Photo, AFP).
«Nous sommes extrêmement inquiets», a déclaré Mona Juul, représentante permanente de la Norvège auprès de l'ONU, à Arab News dans une interview exclusive à New York (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 01 décembre 2022

L’ambassadrice de la Norvège à l’ONU: «nous sommes motivés par l'humanitaire en Syrie»

  • La Norvège «travaille sans relâche» pour renouveler le mécanisme d'aide transfrontalière pour la Syrie, affirme Mona Juul
  • Avec l'Irlande, la Norvège est l'actuel responsable du dossier humanitaire syrien au Conseil de sécurité

NEW YORK: Les médias du monde entier ont peut-être cessé de compter les morts et les blessés dans le conflit syrien, mais la destruction généralisée des infrastructures civiles et le deuxième plus grand nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays dans le monde montrent bien que la guerre est loin d'être terminée.

Avec 90% de la population vivant sous le seuil de pauvreté, la Syrie continue de traverser l’une des pires crises humanitaires au monde. Selon le Programme alimentaire mondial, quelque 14,6 millions de personnes ont aujourd'hui besoin d'une aide humanitaire pour survivre, soit une augmentation de 1,2 million par rapport à l'année dernière.

L'effondrement économique et la menace d'une pénurie alimentaire mondiale due à la guerre en Ukraine ont rendu la situation encore plus complexe. Aujourd'hui, selon le PAM, la menace de famine est aux portes de la Syrie.

«Nous sommes extrêmement inquiets», a déclaré à Arab News Mona Juul, représentante permanente de la Norvège auprès des Nations unies, dans une interview exclusive à New York.

Selon le Programme alimentaire mondial, quelque 14,6 millions de personnes ont désormais besoin d'une aide humanitaire pour survivre (Photo, AFP).

«Nous sommes inquiets depuis des années. Mais la situation semble empirer de jour en jour. Et inévitablement, avec l’hiver qui arrive, les souffrances de millions et de millions de Syriens qui ont un besoin urgent, un besoin immédiat, d’aide humanitaire s’intensifient.

«Cela concerne pratiquement l’ensemble du pays. Mais nous sommes évidemment très préoccupés par la situation dans le nord-ouest du pays, dans la zone contrôlée par le gouvernement.»

La situation particulièrement alarmante est celle des 4,4 millions de personnes dans le nord-ouest du pays, sous le contrôle de l'opposition, qui dépendent de l'aide étrangère pour survivre et qui ne savent pas s'ils auront suffisamment de pain sur leurs tables en janvier.

C'est à ce moment-là qu'un mécanisme transfrontalier des Nations unies, de plus en plus fragile, permettant d'acheminer l'aide à la Syrie, doit expirer et que son renouvellement doit être soumis au vote du Conseil de sécurité des Nations unies. Les diplomates craignent que la Russie, alliée du régime syrien, n'utilise son veto pour fermer le dernier point d'entrée de l'aide en Syrie, facilité par les Nations unies, à savoir Bab al-Hawa, à la frontière turque.

En tant que co-responsable du dossier humanitaire de la Syrie au Conseil de sécurité, la Norvège, avec l'Irlande, est chargée de suivre la situation humanitaire en Syrie en rédigeant des résolutions, en demandant des réunions d'urgence et en organisant des visites de mission.

Le mécanisme transfrontalier a été créé en 2014 pour permettre l'acheminement de l'aide de l'ONU directement dans les zones tenues par l'opposition en Syrie.

Le droit humanitaire international exige que toutes les livraisons d'aide passent par le gouvernement hôte. Toutefois, la tactique du président syrien, Bachar Assad, consistant à traiter les aides humanitaires comme une arme de guerre a incité le Conseil de sécurité de l’ONU à approuver l'utilisation de quatre points de passage de l'aide – un depuis la Jordanie, un autre depuis l'Irak et deux derniers depuis la Turquie.

La Syrie a subi des années de guerre déclenchée par des manifestations antigouvernementales lors des soulèvements du Printemps arabe dans tout le Moyen-Orient (Photo, AFP).

Jusqu'en décembre 2019, le Conseil de sécurité des Nations unies a renouvelé le mandat de ces points de passage sans obstruction. Cependant, en janvier 2020, la Russie a utilisé son veto pour forcer la fermeture de tous les points de passage sauf un: Bab al-Hawa.

Si ce dernier point de passage est fermé, les agences humanitaires craignent qu'il soit quasiment impossible de trouver une alternative.

«Et c'est pourquoi nous travaillons sans relâche pour nous assurer que nous pouvons prolonger le mandat de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui autorise l'assistance humanitaire transfrontalière à Bab al-Hawa», a expliqué Juul.

Depuis 2020, ce renouvellement fait l'objet de négociations très délicates, à un moment où les canaux diplomatiques entre la Russie et les États-Unis sont pratiquement fermés, ce qui a un impact sur chaque question à l'ordre du jour du Conseil de sécurité.

«Ce n'est un secret pour personne que chaque fois que nous devons renouveler ce mécanisme transfrontalier, le point de départ est qu'au moins un membre du Conseil de sécurité ne veut pas de cette résolution et de ce mécanisme», a insisté Juul. «C'est le point de départ depuis que ce mécanisme a été établi en 2014.»

Moscou affirme que l'opération d'aide internationale viole la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie. Puisque la Syrie a été «libérée», elle souligne que toute l'aide destinée au nord doit passer par la capitale, Damas.

Bien que les expéditions internes depuis Damas vers les zones contrôlées par l'opposition constitueraient un complément bienvenu à la ligne de vie transfrontalière, Juul estime qu'elles ne peuvent la substituer. Même s'ils étaient déployés régulièrement, ces convois ne pourraient pas reproduire l'ampleur et la portée des opérations transfrontalières.

Même si les Nations unies assurent que leurs opérations internes d'acheminement de l'aide sont menées de manière «transparente et conforme aux principes», les organisations humanitaires maintiennent que l'aide fournie à Damas n'atteint pas les zones opposées au régime d'Assad.

Ces organisations accusent le gouvernement de priver délibérément des millions de Syriens de produits et de services de base, notamment de nourriture et d'eau potable, les utilisant comme outil de guerre.

La tactique du président syrien, Bachar Assad, consistant à traiter les aides humanitaires comme une arme de guerre a incité le Conseil de sécurité des Nations unies à approuver l'utilisation de quatre points de passage de l'aide (Photo, AFP).

Une enquête récente sur les opérations d'achat de l'ONU en Syrie, menée par le Syrian Legal Development Program et l’Observatory of Political and Economic Networks, a révélé qu'environ 50% des achats de l'ONU impliquent des acteurs liés au régime, dont beaucoup sont impliqués dans des violations des droits et des crimes de guerre.

Interrogé sur les conclusions du rapport, Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU, a déclaré à Arab News que l'ONU était «bien consciente des défis» posés par le travail dans de tels contextes.

Il a signalé que l'ONU s'engageait auprès des auteurs du rapport et que les équipes de l'ONU en Syrie continuaient «d'essayer d'améliorer» leurs méthodes.

«L'autre chose, je dirais, c'est qu'il y a une augmentation en termes de valeur des produits achetés en dehors de la Syrie, mais il y a des produits qui ne peuvent être achetés que dans le pays, comme les téléphones, le carburant, etc.

En chiffres

•          4,1 millions de personnes dans le nord-ouest de la Syrie ont besoin d'une aide humanitaire.

•          80% des Syriens recevant une aide transfrontalière sont des femmes et des enfants.

•          1/3 des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition.

•          800 camions par mois en moyenne livrent des produits via la Turquie.

«Il est également important de mentionner que nous opérons en Syrie selon les mêmes règles que dans tous les pays, en termes de change et de vendeurs.

«Nous sommes donc bien conscients des défis posés par notre travail dans de nombreux pays, notamment la Syrie, et je crois que l'effort général a été d'essayer continuellement d'améliorer notre façon de travailler et de gérer l'argent des contribuables mondiaux.»

Pour sa part, Juul a souligné que le plaidoyer de son pays pour la Syrie est ancré dans des valeurs purement humanitaires. «Notre argument très, très fort est qu'il ne s'agit pas d'aider l'opposition ou d'aider l'autre partie plutôt que le gouvernement», a-t-elle avisé.

«Nous sommes purement motivés par l'impératif humanitaire d'aider la population. C'est le peuple syrien qui nous tient à cœur et cela revient à une tradition humanitaire ancrée en Norvège. Nous sommes presque toujours là en cas de crise humanitaire et nous voulons aider.»

Cette longue tradition était au cœur du message de la Norvège lorsqu'elle a fait campagne pour obtenir un siège au Conseil de sécurité il y a deux ans, et qu'elle a également exprimé sa volonté de s’occuper du dossier syrien.

«Nous avons toujours eu une part assez importante de notre aide étrangère uniquement destinée au travail humanitaire», a reconnu Juul.

«Donc pour nous, en rejoignant le conseil, en apportant cette tradition avec nous, en ayant été pendant longtemps l'un des plus grands contributeurs humanitaires en Syrie, pas seulement par habitant, mais en termes réels, et en ayant vu le mérite de l'opération transfrontalière, nous étions tout à fait disposés à reprendre ce dossier difficile, et l'Irlande de même.»

Bien avant de devenir un riche producteur de pétrole et de gaz, la Norvège a été un jour bénéficiaire d'aide et n'est pas étrangère aux invasions, aux guerres et aux déplacements.

«Un tiers de la population norvégienne a migré en Amérique pour trouver des moyens de subsistance parce que nous n'en trouvions pas chez nous. La Norvège est un pays très froid. Il est difficile de survivre en hiver si vous êtes pauvre. Alors nous avons émigré», a expliqué Juul.

«Nous avons été ensuite occupés par les Allemands pendant cinq ans. Nous étions de l'autre côté, du côté des bénéficiaires de l'aide. Nous avons reçu l'aide Marshall des États-Unis. Nous savons ce que c'est que d'avoir besoin d'aide. Et puis, bien sûr, nous avons maintenant les ressources nécessaires pour contribuer.

«Il y a donc cette forte solidarité avec les opprimés, ceux qui souffrent. C'est ce qui nous motive. Nous ne sommes pas naïfs sur la complexité politique de la Syrie, mais nous ne voyons vraiment pas d'alternative à la poursuite de l'opération transfrontalière.»

De nombreux Syriens ont fui la guerre, se dirigeant vers des destinations comme la Jordanie, la Turquie et l'Europe (Photo, AFP).

À l'approche du dernier vote de renouvellement en juillet, d'intenses négociations se sont déroulées à huis clos. On a vu Juul et son homologue irlandaise de l'époque, Geraldine Nason Byrne, se précipiter vers les salles de l'ONU pour essayer de rallier les membres du Conseil de sécurité à la réautorisation de Bab al-Hawa.

Obtenir le vote du prochain renouvellement ne sera probablement pas facile.

«À chaque fois, il faut travailler très dur pour obtenir le renouvellement de la résolution», a déclaré Juul à Arab News. «Cela a été un défi permanent pour le Conseil de sécurité de pouvoir maintenir ce mécanisme crucial.»

Bien que le mandat de la Norvège et de l'Irlande au Conseil de sécurité arrive à son terme à la fin de l'année, Juul a promis de continuer à «faire tout son possible dans le but de préparer le terrain à une prolongation».

Elle tire espoir du renouvellement réussi qu'ils ont obtenu en juillet.

Ils accusent le gouvernement de priver délibérément des millions de Syriens de produits et de services de base, notamment de nourriture et d'eau potable, en tant qu'outil de guerre (Photo, AFP).

«Nous avons dû passer par un veto. Les négociations ont été très difficiles, principalement entre nous et les Russes. Mais nous avons réussi à la fin à trouver – je n'appellerai même pas cela un compromis – nous avons trouvé un moyen de nous mettre d'accord sur une prolongation jusqu'en janvier, mais avec une intention très claire qu'il y aura une autre prolongation dans six mois.»

«C'est ça, la diplomatie. J'ose même dire que c'est l'essence même de la diplomatie lorsque la situation est telle qu'elle est», a-t-elle ajouté.

«Nous ne pouvons pas cesser d'entretenir des relations avec ceux avec qui nous sommes en désaccord sur d'autres dossiers. La Norvège a été très claire sur la condamnation de l'invasion de la Russie et de la guerre en Ukraine. Mais, en même temps, nous voyons qu'il est très important que le Conseil de sécurité ne soit pas paralysé sur tous les autres dossiers.

«Je crois que, jusqu'à présent, le conseil de sécurité a prouvé que nous avons été capables de le faire.»

«Nous avons également beaucoup travaillé avec les autres membres élus. Et nous avons le sentiment que cette résolution est celle des membres élus. Nous avons leur soutien unanime à 100%. Et comme nous le disons, lorsque les 10 membres du conseil de sécurité sont d'accord, nous sommes le sixième pouvoir de veto du conseil», a-t-elle soutenu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.


Trump avertit Israël de ne pas «interférer» avec la Syrie

Une incursion vendredi des forces israéliennes dans un village du sud de la Syrie avait fait 13 morts, selon Damas, tandis que l'armée israélienne a affirmé avoir visé un groupe islamiste. (AFP)
Une incursion vendredi des forces israéliennes dans un village du sud de la Syrie avait fait 13 morts, selon Damas, tandis que l'armée israélienne a affirmé avoir visé un groupe islamiste. (AFP)
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  • Le président américain a échangé au téléphone avec Benjamin Netanyahu et l'a de nouveau invité à la Maison Blanche, ont affirmé les services du Premier ministre israélien peu après l'avertissement lancé par Donald Trump
  • "Il est très important qu'Israël maintienne un dialogue fort et véritable avec la Syrie, que rien ne vienne interférer avec l'évolution de la Syrie en un Etat prospère"

WASHINGTON: Donald Trump a mis en garde Israël lundi contre toute ingérence en Syrie qui risquerait de compromettre la transition du pays arabe en "Etat prospère", après une incursion vendredi de forces israéliennes dans le sud de la Syrie.

Le président américain a échangé au téléphone avec Benjamin Netanyahu et l'a de nouveau invité à la Maison Blanche, ont affirmé les services du Premier ministre israélien peu après l'avertissement lancé par Donald Trump.

"Il est très important qu'Israël maintienne un dialogue fort et véritable avec la Syrie, que rien ne vienne interférer avec l'évolution de la Syrie en un Etat prospère", a déclaré le président américain sur sa plateforme Truth Social, affirmant que les Etats-Unis étaient "très satisfaits des résultats affichés" par Damas.

Une incursion vendredi des forces israéliennes dans un village du sud de la Syrie avait fait 13 morts, selon Damas, tandis que l'armée israélienne a affirmé avoir visé un groupe islamiste.

Depuis la chute il y a près d'un an du président Bachar al-Assad, renversé par une coalition islamiste, Israël a mené des centaines de frappes et conduit des incursions en Syrie. L'opération de vendredi est la plus meurtrière de celles-ci et le ministère syrien des Affaires étrangères a dénoncé un "crime de guerre".

Donald Trump avait reçu début novembre à la Maison Blanche le nouveau chef d'Etat syrien, Ahmad al-Chareh, pour une visite cordiale, au cours de laquelle l'ancien jihadiste avait annoncé que son pays rejoindrait la coalition internationale contre le groupe Etat islamique (EI). Le président américain, qui a levé les sanctions contre Damas, pousse également pour qu'un accord de sécurité soit conclu entre Israël et la Syrie.

"Le nouveau président de la Syrie, Ahmad al-Chareh, travaille de manière assidue pour s'assurer que des bonnes choses arrivent et que la Syrie et Israël aient à l'avenir une relation longue et prospère ensemble", a déclaré lundi Donald Trump dans son post sur Truth Social.

"C'est une opportunité historique, et elle s'ajoute au SUCCÈS, déjà atteint, pour la PAIX AU MOYEN-ORIENT", a-t-il affirmé.

Invitation 

Lors de leur échange par téléphone lundi, Benjamin Netanyahu et Donald Trump ont évoqué un "élargissement" des accords de paix régionaux, selon un communiqué des services du Premier ministre israélien publié dans la foulée du post de Donald Trump.

"Trump a invité le Premier ministre Netanyahu à une rencontre à la Maison Blanche dans un avenir proche", ont-ils ajouté.

Benjamin Netanyahu a déjà effectué davantage de visites auprès de Donald Trump que n'importe quel autre dirigeant étranger depuis le retour du républicain au pouvoir.

"Les deux dirigeants ont souligné l'importance et le devoir de désarmer le Hamas et de démilitariser la bande de Gaza", précise le communiqué.

Depuis la chute de Bachar al-Assad, Israël a déployé des troupes dans la zone démilitarisée sur le plateau du Golan, au-delà de la ligne de démarcation entre la partie de ce territoire syrien annexée unilatéralement par Israël en 1981 et le reste de la Syrie.

Israël attache une "importance immense" à sa présence militaire dans la zone tampon en Syrie, avait déclaré le 19 novembre son Premier ministre, Benjamin Netanyahu, lors d'une visite à des soldats israéliens déployés dans cette zone censée être sous le contrôle de l'ONU.

Cette visite avait été dénoncée par Damas et par l'ONU.

Pendant l'été, des contacts de haut niveau entre responsables israéliens et syriens ont eu lieu, avec l'aide de Paris et Washington, les deux parties indiquant vouloir parvenir à un accord de sécurité.

Mais Benjamin Netanyahu exige pour cela une démilitarisation de toute la partie du territoire syrien courant du sud de Damas jusqu'à la ligne de démarcation de 1974, instituée après la guerre israélo-arabe de 1973.