Attentats de Bruxelles: les vies brisées du 22 mars 2016

Prévenus, avocats et tribunal assistent à l'ouverture du procès contre les neuf djihadistes présumés accusés d'avoir participé aux attentats-suicides de mars 2016, au bâtiment Justitia à Bruxelles le 30 novembre 2022. (AFP)
Prévenus, avocats et tribunal assistent à l'ouverture du procès contre les neuf djihadistes présumés accusés d'avoir participé aux attentats-suicides de mars 2016, au bâtiment Justitia à Bruxelles le 30 novembre 2022. (AFP)
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Publié le Vendredi 02 décembre 2022

Attentats de Bruxelles: les vies brisées du 22 mars 2016

  • Rescapés et témoins des attentats jihadistes de 2016 à Bruxelles se disent marqués à vie par les «scènes de guerre» qu'ils ont vécues
  • «L'aéroport on l'a reconstruit en six mois, et les vies des gens ça fait six ans qu'on attend», dit Danielle Iwens, qui a perdu une collègue de travail ce jour-là

BRUXELLES: Séquelles physiques mais aussi troubles du sommeil, crises de panique, peur du bruit et de la foule: rescapés et témoins des attentats jihadistes de 2016 à Bruxelles se disent marqués à vie par les "scènes de guerre" qu'ils ont vécues.

Un millier de personnes réclament au procès la réparation d'un préjudice, soit bien au-delà des proches des 32 tués dans ces attaques suicides à l'aéroport et dans le métro le 22 mars 2016. Trois de ces parties civiles ont accepté de se confier à l'AFP.

«Vie détruite»

Philippe Vandenberghe, 51 ans, travaillait dans les bureaux de l'aéroport de Zaventem au moment où deux kamikazes se sont fait exploser dans le terminal. L'informaticien, titulaire d'un brevet de secouriste, se précipite auprès des victimes.

"Sauver des personnes c'est la chose la plus importante qui puisse vous arriver", dit-il. "Je suis intervenu sur 18 personnes différentes, je suis sûr d'en avoir sauvé une, probablement deux ou trois".

Le plafond s'est effondré, des débris jonchent le sol et la fumée est encore dense. Le secouriste progresse difficilement. Certaines personnes ont des membres arrachés. Il voit deux enfants à côté d'un corps sans vie, "probablement leur mère", et "tente une réanimation".

Un garrot d'un côté, plusieurs évacuations sur des chariots à bagages vers le poste médical avancé: il se démène pendant une heure. "J'étais couvert de sang", raconte-t-il.

Un collègue le raccompagne chez lui "en état de choc", et il se fait prescrire des calmants par un médecin. Ses troubles dits de "stress post-traumatique" (TSPT) ne seront diagnostiqués que bien plus tard, après des mois de nuits sans sommeil.

Après avoir été soigné dans une clinique spécialisée, il rompt en 2019 avec son employeur, Brussels Airport, avec lequel il est en conflit à propos de la prise en charge des frais médicaux.

"Ma vie a été complètement détruite, j'ai perdu mes amis, mes hobbies, mon emploi", lâche ce célibataire, aujourd'hui bénévole à la Croix-Rouge et qui veut devenir ambulancier.

En 2016, Bruxelles ciblée par la cellule jihadiste qui a déjà ensanglanté Paris

De la tuerie de masse à Paris et Saint-Denis le 13 novembre 2015 à celle de Bruxelles le 22 mars 2016, l'Europe a été frappée deux fois en quelques mois par une même cellule jihadiste pilotée depuis la Syrie par l'Etat islamique (EI).

Retour sur la genèse, les membres et les projets de ce réseau démantelé après avoir fait 162 morts et des centaines de blessés.

Sa genèse

Selon l'enquête, c'est en novembre 2014 en Syrie que le Belge Oussama Atar, un vétéran du jihad passé par les geôles irakiennes et haut placé dans la hiérarchie du "califat" proclamé quelques mois plus tôt, pose les bases de la future cellule.

Oussama Atar, qui aurait été tué en novembre-décembre 2017 par une frappe de la coalition internationale, est jugé par défaut à Bruxelles comme il l'a été à Paris où il a été condamné à la perpétuité incompressible pour avoir commandité les attentats.

Une rencontre avec son cousin Khalid El Bakraoui en zone turco-syrienne est retenue comme "le point de départ" de la cellule belge. Considérés comme les logisticiens en chef, Khalid El Bakraoui et son frère Ibrahim s'occupent de louer les planques et d'accueillir à partir d'août 2015 les jihadistes "aguerris" sélectionnés par leur cousin dans les bataillons d'élite de l'EI.

"33 membres identifiés" avant le 13-Novembre

Munis pour la plupart de faux passeports syriens, ces combattants se mêlent aux flux de migrants gagnant l'Europe par la Grèce et les Balkans.

Cette route a été empruntée avant eux par Abdelhamid Abaaoud avec l'homme recruté pour commettre un attentat à bord d'un Thalys en août 2015, déjoué par des passagers.

Originaire de la commune bruxelloise de Molenbeek, comme de nombreux autres protagonistes du dossier, Abaaoud s'est fait connaître des services antiterroristes occidentaux en paradant sur une vidéo où il tractait des cadavres en Syrie. Il a peu à peu gravi les échelons au sein de l'EI et est soupçonné d'avoir piloté à distance la cellule de Verviers, vue comme un "brouillon" de celle du 13-Novembre.

Chef opérationnel des commandos qui ont attaqué Paris, il était l'un des cadres de la cellule, avec les frères El Bakraoui, Najim Laachraoui, geôlier d'otages occidentaux en Syrie, et Mohamed Belkaïd. Ces deux derniers avaient été convoyés en septembre 2015 de Hongrie en Belgique par Salah Abdeslam.

Au total, "33 membres" de la cellule terroriste ont été "identifiés" avant les attentats du 13-Novembre, européens et étrangers, d'après la procédure française.

Sa reconstitution après les attaques de Paris

Neuf jihadistes sont décédés les 13 et 18 novembre 2015, dont Abdelhamid Abaaoud.

Seul membre encore en vie des commandos de Paris, Salah Abdeslam a été exfiltré en Belgique où il s'est terré dans des caches pendant quatre mois.

La cellule se reconstitue, l'un des appartements sert à fabriquer du TATP, un explosif instable prisé de l'EI. L'artificier Najim Laachraoui se vante auprès d'Oussama Atar quelques semaines avant les attentats de Bruxelles d'en avoir "fait 100 kilos", selon un fichier audio d'un ordinateur abandonné près d'une des planques, retrouvé le 23 mars 2016.

D'autres audios éclairent sur les projets, nombreux, du groupe, comme kidnapper "une ou deux têtes" pour faire libérer des "frères qui ont travaillé". Mais la cible principale reste l'Euro-2016 de football en France. En faisant par exemple foncer dans la foule un camion chargé d'explosifs.

L'arrestation le 18 mars 2016 de Salah Abdeslam vient contrecarrer leurs plans.

Les noms et photos de Najim Laachraoui et des frères El Bakraoui sont diffusés dans la presse, ils préviennent Atar qu'il faut agir vite: "+Tout le monde est cramé, tu vois+".

Les trois hommes se font exploser le 22 mars, deux à l'aéroport de Zaventem, un autre dans le métro bruxellois.

Sa postérité

Avec un bilan de 130 morts en France et 32 en Belgique, cette cellule était parmi "les plus abouties" de l'EI, avait souligné un policier antiterroriste au procès parisien.

Constituée en Europe, mais avec "l'appui de l'organisation Etat islamique et de ses milliers de membres", elle avait une "envergure européenne et mondiale", considère une source proche du dossier. On estime de même source que la cellule n'a pas de disciples et est "bien décimée".

Tous les membres survivants du réseau sont soit "incarcérés en Europe ou en Turquie", soit "présumés décédés" en zone irako-syrienne, selon une source judiciaire, pour qui les attentats de Bruxelles marquent bien le point final de cette cellule.

«Plus la même maman»

Présente dans le terminal à l'aéroport, Danielle Iwens, 58 ans, compte parmi les nombreux blessés ayant perdu partiellement leurs capacités auditives: "60% en moins à l'oreille gauche", à cause de l'"effet de souffle" des explosions, confie cette femme qui travaillait derrière un comptoir d'enregistrement.

Pour elle concentration et mémorisation sont problématiques. Elle fuit le bruit et la foule. "Je ne vais plus au concert, ni jamais à un feu d'artifice, et au restaurant je m'installe toujours près d'une sortie". "Je ne suis plus la même maman, ni la même amie".

Les attentats ont aggravé les symptômes de sa maladie de Parkinson, qui lui vaut une pension d'invalidité.

Mme Iwens, qui a perdu une collègue de travail ce jour-là, a définitivement quitté en 2022 son emploi chez le logisticien Aviapartner, une retraite anticipée vivement conseillée par ses médecins. "Le stress et l'angoisse, c'était trop pour mon corps".

Comme beaucoup d'autres elle témoigne aussi du difficile combat avec les assureurs sur le remboursement des soins.

"L'aéroport on l'a reconstruit en six mois, et les vies des gens ça fait six ans qu'on attend".

«Ce regard me hante»

Le commissaire Christian De Coninck se croyait blindé par 40 ans de carrière sous l'uniforme bleu. La carapace s'est fissurée quand ce porte-parole de la police de Bruxelles a été dépêché sur les lieux du second attentat, au métro Maelbeek, pour répondre aux journalistes.

"C'était le désastre (...) des choses que personne ne devrait voir. Et puis cette puanteur qui sortait de la station".

Sous les yeux du policier (aujourd'hui 62 ans, retraité): "des dizaines de personnes allongées sur le trottoir, adossées au mur". Toutes sortent ou ont été extraites du wagon ou de la station dévastés par l'explosion.

Il accompagne ensuite le bourgmestre à la rencontre de blessés soignés dans un hall d'hôtel reconverti en hôpital de fortune. C'est là que les images les plus choquantes vont s'imprimer dans son esprit.

"En entrant j'ai vu une personne assise dans un fauteuil, la tête bandée, les yeux hagards, vraiment sans vie. Ce regard me hante toujours (...) il y avait aussi un jeune homme, qui n'a pu être réanimé, mort à mes pieds".

Pour M. De Coninck, le diagnostic de TSPT ne sera posé qu'environ un an plus tard. Ses collègues ont vu son comportement changer, "devenir très agressif", et lui ont intimé de consulter un psychiatre. Il a dû arrêter de travailler.


Pourparlers sur l'Ukraine: Kiev et l'Europe voient des avancées mais encore beaucoup de travail

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
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  • Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou
  • Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine

KIEV: Le chancelier allemand a insisté lundi pour que la Russie rejoigne la table des négociations sur un plan de paix pour l'Ukraine, au lendemain de pourparlers à Genève ayant donné lieu à un "nouvel élan", mais qui nécessitent encore "du travail" selon Kiev et l'UE.

Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou. Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine.

L'Ukraine, qui lutte depuis près de quatre ans contre l'invasion de la Russie, est de nouveau au coeur d'échanges lundi à Luanda en marge d'un sommet entre l'UE et l'Union africaine. Et la "Coalition des volontaires", qui réunit les alliés de l'Ukraine, se réunira mardi en visioconférence.

"La Russie doit être présente à la table (des négociations)", a affirmé le chancelier allemand Friedrich Merz, jugeant néanmoins improbable "une percée" diplomatique cette semaine.

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre".

Salué par le président russe Vladimir Poutine, le texte initial du plan Trump reprenait plusieurs exigences cruciales pour Moscou. Le Kremlin a dit lundi n'avoir aucune information à l'issue des pourparlers de Génève, mais savoir que des "modifications" avaient été apportées.

Si M. Zelensky a salué lundi des avancées, il a estimé qu'il fallait "beaucoup plus" pour parvenir à une "paix réelle" avec la Russie et mettre fin au conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Atmosphère "constructive"

Le dirigeant ukrainien s'est néanmoins félicité de l'inclusion d'éléments "extrêmement sensibles": la libération totale des prisonniers ukrainiens selon la formule de "tous-contre-tous" et des civils, et le retour des "enfants ukrainiens enlevés par la Russie".

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que l'hypothèse d'une visite de Volodymyr Zelensky à Washington était "au stade de la discussion", sans date fixée.

L'atmosphère à Genève était "parfois tendue, parfois plus légère mais dans l'ensemble constructive", a-t-il décrit, évoquant une ambiance "typique des négociations extrêmement importantes".

Depuis Luanda, les alliés européens de Kiev se sont dit prudemment optimistes.

"Il reste encore du travail à faire mais il y a une base solide pour avancer", a dit la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a lui salué un "nouvel élan".

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a aussi noté les "progrès significatifs" réalisés à Genève.

Aucune nouvelle version du texte n'a pour l'heure été publiée.

"Nous continuons tous à travailler avec nos partenaires, en particulier les États-Unis, et à rechercher des compromis qui nous renforcent et ne nous affaiblissent pas", a dit M. Zelensky lors d'une conférence virtuelle en Suède, ajoutant que son pays se trouve à un "moment critique".

Le président américain a semblé se réjouir de l'issue de la rencontre à Genève. "Est-ce vraiment possible que de grands progrès soient réalisés dans les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine??? Ne croyez que ce que vous voyez, mais quelque chose de bon pourrait bien se produire", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.

A Genève, son secrétaire d'Etat Marco Rubio s'était dit dimanche "très optimiste" sur la possibilité de conclure "très vite" un accord, estimant que "les points qui restent en suspens ne sont pas insurmontables".

Les Russes auront "leur mot à dire", avait-il aussi assuré.

Lors d'un entretien téléphonique lundi entre Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le dirigeant russe a réitéré son opinion selon laquelle le plan initial des États-Unis pourrait "servir de base à un règlement de paix final".

La poussée lente, mais progressive, des troupes russes accentue la pression sur Kiev.

Moscou a revendiqué lundi la prise d'un village dans la région de Zaporijjia (sud), tandis que des frappes aériennes russes ont fait au moins quatre morts à Kharkiv.

La Russie cible quasi quotidiennement le pays au moyen de drones ou de missiles. Les infrastructures énergétiques sont particulièrement visées, faisant craindre un hiver difficile en Ukraine. Kiev vise de son côté régulièrement des dépôts et raffineries de pétrole et d'autres installations côté russe.

 


L'IA générative, un potentiel «Frankenstein des temps modernes», prévient le chef des droits humains de l'ONU

Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
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  • "Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk
  • Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé

GENEVE: Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes.

"L'IA générative recèle un immense potentiel, mais son exploitation à des fins purement politiques ou économiques peut manipuler, déformer et détourner l'attention", a déclaré le Haut Commissaire Volker Türk lors d'une réunion à Genève (Suisse), soulignant que "sans garanties et réglementations adéquates, les systèmes d'IA pourraient se transformer en un monstre de Frankenstein des temps modernes".

"Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk lors d'un forum sur les entreprises et les droits humains.

Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé.

L'exploitation de cette technologie "à des fins purement politiques ou économiques" fait peser une menace "sur plusieurs droits humains, notamment le droit à la vie privée, la participation politique, la liberté d'expression et le droit au travail".

Le Haut Commissaire a averti que ces menaces "pourraient se concrétiser en préjudices qui compromettent les promesses des technologies émergentes et pourraient engendrer des conséquences imprévisibles".

"Il est de la responsabilité des gouvernements de s'unir pour éviter un tel scénario", a insisté M. Türk.

Par ailleurs, le chef des droits humains de l'ONU a mis en évidence une autre menace représentée par la concentration croissante du pouvoir des entreprises et l'"accumulation massive de richesses personnelles et d'entreprises entre les mains d'une poignée d'acteurs".

"Dans certains cas, cela dépasse le poids économique de pays entiers", a-t-il déclaré, insistant sur le fait que lorsque "le pouvoir n'est pas encadré par la loi, il peut mener à des abus et à l'asservissement".

 


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.