STRASBOURG: Les actions menées par les autorités hongroises pour lutter contre la corruption des parlementaires, juges et procureurs restent « globalement insatisfaisantes », a averti l'un des organes du Conseil de l'Europe dans un rapport très critique rendu public mardi.
Dans ce rapport, le Groupe d'Etats contre la corruption (Greco) souligne que la Hongrie n'a absolument pas progressé par rapport à l'an dernier. Ainsi, seules cinq des 18 recommandations qu'il avait formulées en 2015 ont été mises en œuvre de façon satisfaisante.
« Des mesures plus franches restent nécessaires pour améliorer le cadre actuel du Parlement (hongrois) en matière d'intégrité », insiste le Greco.
Ce dernier appelle notamment Budapest à introduire des règles organisant les interactions des parlementaires avec les lobbyistes, à mettre en place une obligation de déclaration de leurs conflits d'intérêts, à adopter un modèle type pour leurs déclarations de patrimoine et à diminuer le périmètre de l'immunité parlementaire.
« Concernant les juges, aucun progrès n'a été enregistré » par rapport au point effectué par le Conseil de l'Europe l'an dernier.
De la même manière, « aucun progrès n'a été enregistré » concernant notamment « la large immunité dont jouissent les procureurs ».
Le Greco demande ainsi au chef de la délégation hongroise de lui remettre d'ici le 30 septembre 2021 un rapport sur l'application des mesures qu'il préconise.
Le Greco est l'organe du Conseil de l'Europe qui veille, par un système d'évaluation et de pressions, au respect par les Etats membres de ses normes anticorruption. Il regroupe les 47 Etats du Conseil de l'Europe, ainsi que le Belarus et les Etats-Unis.
Des allégations de corruption en Hongrie ont notamment conduit les Etats-Unis à interdire à certains fonctionnaires hongrois l'entrée sur leur territoire ces dernières années.







