Tunisie: Très faible affluence pour élire un Parlement au rôle limité

Des policiers tunisiens montent la garde devant un bureau de vote dans le quartier d'Ennasr, près de Tunis, le 17 décembre 2022, lors des élections législatives. (Photo, AFP)
Des policiers tunisiens montent la garde devant un bureau de vote dans le quartier d'Ennasr, près de Tunis, le 17 décembre 2022, lors des élections législatives. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 18 décembre 2022

Tunisie: Très faible affluence pour élire un Parlement au rôle limité

  • Le président de l'autorité électorale Isie, Farouk Bouasker, a annoncé un maigre taux de participation, encore provisoire, de «8,8% à 18H00»
  • Il s'agit de la plus faible participation électorale depuis la Révolution de 2011

TUNIS: Les Tunisiens ont boudé massivement les urnes samedi alors qu'ils étaient appelés à renouveler leur Parlement, un scrutin voulu par le président Kais Saied pour mettre un point final au processus enclenché par son coup de force de juillet 2021.

Une nouvelle Assemblée de 161 députés, aux pouvoirs très limités, doit remplacer celle que M. Saied avait gelée le 25 juillet 2021, arguant d'un blocage des institutions démocratiques issues de la première révolte des Printemps arabes, après la chute du dictateur Ben Ali en 2011.

Le président de l'autorité électorale Isie, Farouk Bouasker, a annoncé un maigre taux de participation, encore provisoire, de "8,8% à 18H00" (17H00 GMT).

Il s'agit de la plus faible participation électorale depuis la Révolution de 2011 après des records (près de 70% aux législatives d'octobre 2014) et c'est trois fois moins que pour le référendum sur la Constitution l'été dernier (30,5%), déjà marqué par une forte abstention.

Ce nouveau Parlement "est censé être plus démocratique et représentatif que tous les précédents Parlements de l'histoire du pays", a ironisé l'analyste Youssef Chérif sur Twitter.

M. Bouasker a reconnu un "taux modeste mais pas honteux", estimant qu'il s'expliquait par "l'absence totale d'achats de voix (...) avec des financements étrangers", contrairement au passé, selon lui.

Le Front de salut national, une coalition d'opposants dominée par le parti d'inspiration islamiste Ennahdha – parti majoritaire du Parlement sortant – a qualifié ces résultats de "séisme", appelant le président à "réunir toutes les forces politiques" pour en discuter.

Accusant depuis des mois M. Saied (élu fin 2019) de "dérive dictatoriale", l'opposition et la plupart des formations politiques boycottaient le vote, pour dénoncer aussi un changement de loi électorale, imposant cette fois des candidatures sans affiliation à un parti.

Autre facteur pouvant expliquer la désaffection: les candidats (1 055), pour moitié enseignants ou fonctionnaires, étaient pour l'essentiel inconnus, avec très peu de femmes (moins de 12%) dans un pays attaché à la parité.

Avant le vote, la puissante centrale syndicale UGTT avait jugé ces législatives inutiles.

Depuis des mois, la crise économique est la préoccupation majeure des 12 millions de Tunisiens, avec une inflation de près de 10% et des pénuries récurrentes de lait, sucre ou riz.

«Pas de choix»

Salima Bahri, une étudiante de 21 ans, rencontrée par l'AFP en banlieue de Tunis, n'a pas voté, estimant qu'"il n'y a pas de choix à faire, en l'absence de partis politiques".

En province, l'atmosphère était tout aussi morose.

A Kasserine (centre), région déshéritée proche de Sidi Bouzid où avait éclaté la Révolution de 2011, Abed Jabbar Boudhiafi, 59 ans, a voté "par devoir électoral" dans l'espoir d'une amélioration "politique et économique".

Mohammed Jraidi, 40 ans, a boudé les urnes: "Je n'ai pas confiance dans la classe politique et ça va de mal en pis".

Plus au sud à Gafsa, Aicha Smari, 46 ans, a voté "poussée par la date-anniversaire du 17 décembre" 2010 quand le jeune vendeur de fruits et légumes Mohamed Bouazizi s'était suicidé par immolation après des vexations policières, déclenchant la Révolution.

L'Assemblée des députés issue du scrutin (après un second tour d'ici à début mars) aura des prérogatives très restreintes en vertu de la nouvelle Constitution votée en juillet.

«Monopole du pouvoir»

Le Parlement ne pourra pas destituer le président et il lui sera presque impossible de censurer le gouvernement. Il faudra dix députés pour proposer une loi et le président aura la priorité pour faire adopter les siennes.

"Ce vote est une formalité pour parachever le système imposé par Kais Saied et concentrer le pouvoir entre ses mains", selon le politologue Hamza Meddeb.

Le scrutin est "un outil dont se sert le président Saied pour conférer une légitimité à son monopole du pouvoir", abonde l'analyste Hamish Kinnear, du cabinet Verisk Maplecroft, estimant toutefois que le scrutin aura le mérite de faciliter l'obtention de l'aide des bailleurs de fonds étrangers.

La Tunisie, dont les caisses sont vides, a demandé un nouveau prêt de deux milliards de dollars au Fonds monétaire international (FMI), qui conditionne d'autres aides étrangères.

Mais pour Jawhar Ben Mbarek du Front de salut national, "le peuple tunisien a envoyé un message aux forces étrangères – dont certaines ont soutenu le coup d'Etat de Kais Saied – et au FMI, qu'il ne reconnaît pas ce gouvernement, donc ils doivent revoir leurs calculs".


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
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  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.