L'Iran prêt à tenir ses engagements nucléaires en cas de levée des sanctions américaines

Pour le chef de la diplomatie iranienne, Mohammed Javad Zarif, « c'est une très bonne chose que M. Biden veuille revenir » à l'accord de Vienne, mais « il doit être clair que l'Iran n'acceptera aucune condition » (Photo, AFP)
Pour le chef de la diplomatie iranienne, Mohammed Javad Zarif, « c'est une très bonne chose que M. Biden veuille revenir » à l'accord de Vienne, mais « il doit être clair que l'Iran n'acceptera aucune condition » (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 19 novembre 2020

L'Iran prêt à tenir ses engagements nucléaires en cas de levée des sanctions américaines

  • « Les États-Unis peuvent respecter leurs engagements (...) et nous respecterons les nôtres (...) Il n'y a besoin pour cela ni de négocier ni de poser des conditions »
  • Le président élu américain Joe Biden a dit vouloir un changement de cap par rapport à la politique de « pression maximale »

WASHINGTON : L'Iran a signalé mercredi sa disposition à revenir « automatiquement » au respect intégral de ses engagements en matière nucléaire si le futur gouvernement de Joe Biden lève les sanctions imposées par Washington contre Téhéran depuis 2018.

Cette déclaration a été suivie par l'annonce de nouvelles représailles américaines, visant notamment le ministre des Renseignements, Mahmoud Alavi, et la Fondation des déshérités, qui gère les biens de l'ancienne famille royale et de ses proches saisis au lendemain de la révolution islamique de 1979.

« Quelque chose peut être fait automatiquement », a déclaré le chef de la diplomatie iranienne, Mohammed Javad Zarif, dans un entretien publié par le quotidien gouvernemental Iran.

« Les États-Unis peuvent respecter leurs engagements (...) et nous respecterons les nôtres (...) Il n'y a besoin pour cela ni de négocier ni de poser des conditions », détaille M. Zarif.

« Si les États-Unis respectent la résolution (2231 du Conseil de sécurité des Nations unies), que les sanctions sont levées et qu'il n'y a aucun obstacle aux activités économiques de l'Iran, alors, l'Iran, ainsi qu'il l'a annoncé, respectera ses engagements », ajoute-t-il.

Le président élu américain Joe Biden a dit vouloir un changement de cap par rapport à la politique de « pression maximale » menée par le gouvernement de Donald Trump contre Téhéran.

Celui-ci a sorti unilatéralement en mai 2018 les États-Unis de l'accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne trois ans plus tôt. M. Trump a ensuite remis en vigueur les sanctions américaines que ce pacte avait permis de lever et en a imposé de nouvelles.

Validé par la résolution 2231, l'accord de Vienne offre à Téhéran un allègement des sanctions internationales visant la République islamique en échange de garanties vérifiées par l'ONU et destinées à prouver que le programme nucléaire iranien n'a aucune visée militaire.

Le retour des sanctions américaines a plongé l'Iran dans une violente récession et prive le pays des retombées qu'il attendait de ce pacte.

En riposte, Téhéran s'est désengagé progressivement de la plupart de ses engagements clés.

« Aucune condition »

Si Washington « revient au respect de ses engagements, nous agirons rapidement », a répété M. Zarif, dont le pays produit désormais selon l'ONU de l'uranium enrichi à un degré supérieur à ce que prévoit l'accord et en accumule bien plus que ce à quoi ce texte l'autorise.

L'Iran a aussi mis en service des centrifugeuses, utilisées pour enrichir l'uranium, plus perfectionnées que celles dont l'accord permet l'utilisation.

Institution onusienne, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a indiqué mercredi que l'Iran avait transféré et commencé à faire tourner dans une nouvelle installation souterraine de son complexe nucléaire de Natanz (centre de l'Iran) les « centrifugeuses avancées » qui avaient été mises en route dans un bâtiment frappé en juin par une explosion, qualifiée par Téhéran de « sabotage ».  

Pour M. Zarif, « c'est une très bonne chose que M. Biden veuille revenir » à l'accord de Vienne, mais « il doit être clair que l'Iran n'acceptera aucune condition ».

Avant la présidentielle américaine du 3 novembre, M. Biden a dit sa volonté de réintégrer les États-Unis à l'accord de Vienne, à condition que l'Iran revienne « à un respect rigoureux de ses engagements ».

En attendant, Washington va imposer de nouvelles sanctions contre Téhéran, dont les plus draconiennes visent la Fondation des déshérités ou Bonyad Mostazafan. 

« Le guide suprême iranien utilise Bonyad Mostazafan pour récompenser ses alliés sous prétexte de charité », a justifié le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin, tandis que le secrétaire d'Etat Mike Pompeo, en déplacement à Jérusalem, a jugé que ces mesures « privent le régime de fonds qu'il utiliserait pour mener ses activités malveillantes ».

Dans son entretien à Iran, M. Zarif estime que l'accord « n'est pas semblable à une porte tournante permettant d'entrer dans un bâtiment par un côté et d'en sortir par l'autre ».

Pour l'Iran, contrairement à la levée des sanctions, « le retour des États-Unis » à l'accord de Vienne « n'est pas une priorité » et devra faire l'objet de « négociations », dit-il.

De son côté, le président iranien, Hassan Rohani, a estimé en Conseil des ministres que M. Biden allait « revenir » sur la politique iranienne de M. Trump et que cela devrait « ramener l'atmosphère » de détente qui prévalait en 2015 lors de la conclusion de l'accord de Vienne.

La publication de l'entretien de M. Zarif survient après celle d'un article du New York Times indiquant que M. Trump a sondé récemment plusieurs hauts responsables américains sur la possibilité d' « agir » contre des installations du programme nucléaire iranien.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.