William Noun : une figure emblématique des proches des victimes de l'explosion de Beyrouth arrêtée

William Noun -- dont le frère, pompier, a été tué dans l'explosion du port de Beyrouth en août 2020 -- a été arrêté le 13 janvier 2023 pour des propos tenus lors d'une émission de télévision, a indiqué à l'AFP une source judiciaire. Le jeune homme est une figure de proue des familles des victimes de l'explosion qui réclament la poursuite de l'enquête sur ce tragique événement, en suspens depuis plus d'un an. (AFP).
William Noun -- dont le frère, pompier, a été tué dans l'explosion du port de Beyrouth en août 2020 -- a été arrêté le 13 janvier 2023 pour des propos tenus lors d'une émission de télévision, a indiqué à l'AFP une source judiciaire. Le jeune homme est une figure de proue des familles des victimes de l'explosion qui réclament la poursuite de l'enquête sur ce tragique événement, en suspens depuis plus d'un an. (AFP).
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Publié le Samedi 14 janvier 2023

William Noun : une figure emblématique des proches des victimes de l'explosion de Beyrouth arrêtée

  • William Noun, dont le frère sapeur pompier a été tué dans la gigantesque explosion le 4 août 2020, «a été arrêté vendredi soir pour des propos» tenus lors d'une émission télévisée la veille
  • Le jeune homme est l'une des figures de proue du collectif des victimes de l'explosion, qui réclame la poursuite de l'enquête sur le drame, suspendue depuis plus d'un an en raison de pressions politiques

BEYROUTH : «Libérez William Noun !», «Justice aux victimes de l'explosion du port de Beyrouth !», réclament aux autorités des dizaines de militants libanais rassemblés depuis hier soir devant la caserne du quartier de Ramlet El Bayda, en soutien avec William Noun.

William Noun, dont le frère sapeur pompier a été tué dans la gigantesque explosion le 4 août 2020, a été arrêté vendredi soir "pour des propos tenus lors d'une émission télévisée la veille", a déclaré une source judiciaire à l'AFP.

Le jeune homme est l'une des figures de proue du collectif des victimes de l'explosion, qui réclame la poursuite de l'enquête sur le drame, suspendue depuis plus d'un an en raison de pressions politiques.

L'arrestation de William Noun a provoqué des mouvements de protestation vendredi soir, ses proches, des familles de victimes et des militants coupant des routes. Les activistes des médias sociaux exhortent les gens à soutenir la cause de William et à s'opposer à "l'État policier". 

Connu pour son franc-parler, le jeune homme avait menacé de "dynamiter le palais de justice" lors de l'émission jeudi pour protester contre la tentative du pouvoir de nommer un juge suppléant au juge d'instruction Tarek Bitar pour le court-circuiter.

Le lendemain, des proches de victimes avaient jeté des pierres contre le palais de Justice à Beyrouth, brisant des fenêtres en signe de protestation. Vendredi soir, certains militants ont même crié aux autorités à la porte qu'ils allaient aussi bombarder le palais de justice, si cela devait être nécessaire pour libérer l'homme retenu. 

Le travail du juge Bitar a été bloqué par une série de poursuites lancées contre lui et par une campagne dirigée par le Hezbollah, force dominante au Liban, qui accuse le juge de partialité.

"Il s'agit d'une tentative d'intimidation mais ça ne marchera pas. C'est une démarche politique et non pas judiciaire", a dénoncé sur une chaîne locale l'avocat de William Noun, Ralph Tannous. 

"Si seulement ils appliquaient avec autant de vigueur les mandats d'arrêts émis par le juge d'instruction dans l'enquête sur le crime du port", a déploré, dans une déclaration à l'AFP, l'avocat et député de la contestation Melhem Khalaf.

Khalaf a dénoncé la manière non réglementaire dont le jeune homme a été capturé. Dans un discours prononcé samedi matin devant la caserne, il a expliqué que le procès de Noun devait se tenir lundi. Il insiste sur le fait qu'il n'y avait aucune nécessité légale d'arrêter l'homme vendredi, sans même avertir son avocat.

La mère de Noun a déclaré aux médias locaux, en pleurant, que son fils se porte bien, mais qu'on ignore quand il sortira. "Les autorités s'en prennent aux victimes innocentes de l'explosion du port, comme s'il s'agissait de criminels. Lundi, 11 personnes sont réclamées pour être interrogées. Au lieu d'interpeller les vrais responsables", s'est-elle indignée.

L'explosion qui a fait plus de 200 morts et dévasté des quartiers entiers de la capitale a été déclenchée dans un entrepôt abritant des centaines de tonnes de nitrate d'ammonium stockées sans précaution et a été imputée par une grande partie de la population à la corruption et la négligence de la classe dirigeante.

Le juge avait tenté d'engager des poursuites contre un ex-Premier ministre et quatre anciens ministres mais a été contraint de suspendre l'enquête en raison de pressions politiques.

Les autorités libanaises ont refusé une enquête internationale, réclamée notamment par les proches des victimes et des organisations de défense des droits de l'homme.

(Avec AFP)


Trêve à Gaza: «aucune percée» jusqu'à présent dans les négociations entre Israël et Hamas

Des Palestiniens vérifient les dégâts après une frappe israélienne qui a touché une école abritant des Palestiniens déplacés dans le camp d'Al-Bureij, au centre de la bande de Gaza, le 8 juillet 2025. Une troisième journée de négociations indirectes sur un cessez-le-feu à Gaza entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas a débuté à Doha le 8 juillet, selon une source palestinienne proche des discussions. (AFP)
Des Palestiniens vérifient les dégâts après une frappe israélienne qui a touché une école abritant des Palestiniens déplacés dans le camp d'Al-Bureij, au centre de la bande de Gaza, le 8 juillet 2025. Une troisième journée de négociations indirectes sur un cessez-le-feu à Gaza entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas a débuté à Doha le 8 juillet, selon une source palestinienne proche des discussions. (AFP)
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  • "Aucune percée n'a été réalisée jusqu'à présent, et les négociations se poursuivent"
  • "Les discussions portent toujours sur les mécanismes de mise en oeuvre (d'un accord de cessez-le-feu), en particulier les clauses relatives au retrait (de l'armée israélienne) et à l'aide humanitaire" pour le territoire palestinien

LE CAIRE: Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas en vue d'un accord de cessez-le-feu et de libération d'otages à Gaza ont repris mardi à Doha au Qatar, mais sans "aucune percée" pour le moment, selon une source palestinienne proche des négociations.

"Aucune percée n'a été réalisée jusqu'à présent, et les négociations se poursuivent", a déclaré cette source à l'AFP, au troisième jour de pourparlers qui se tiennent sous l'égide de médiateurs étrangers, plus de 21 mois après le début de la guerre dans la bande de Gaza.

"Les discussions portent toujours sur les mécanismes de mise en oeuvre (d'un accord de cessez-le-feu), en particulier les clauses relatives au retrait (de l'armée israélienne) et à l'aide humanitaire" pour le territoire palestinien, avait déclaré plus tôt à l'AFP une autre source palestinienne.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a rencontré lundi à Washington le président américain, Donald Trump, qui s'est dit convaincu que le Hamas souhaitait un cessez-le-feu.

"Je ne pense pas qu'il y ait un blocage. Je pense que les choses avancent très bien", a affirmé M. Trump lorsqu'on lui a demandé ce qui empêchait la conclusion d'un accord.

Selon des sources palestiniennes proches des discussions, la proposition d'accord comprend une trêve de 60 jours, pendant laquelle le Hamas relâcherait dix otages encore en vie et remettrait des corps de captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, à laquelle l'armée israélienne a riposté en lançant une offensive d'envergure à Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 déclarées mortes par l'armée israélienne.

 


Un émissaire américain «satisfait» par la réponse du Liban à sa demande de désarmer le Hezbollah

"Je suis incroyablement satisfait de la réponse" des autorités libanaises, a déclaré à des journalistes Tom Barrack, à l'issue d'un entretien avec le président Joseph Aoun. (AFP)
"Je suis incroyablement satisfait de la réponse" des autorités libanaises, a déclaré à des journalistes Tom Barrack, à l'issue d'un entretien avec le président Joseph Aoun. (AFP)
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  • "C'est réfléchi, c'est mûrement considéré. Nous élaborons un plan pour aller de l'avant. Ce que le gouvernement nous a donné était quelque chose de spectaculaire", a-t-il dit, qualifiant de "très responsable" la position du Liban
  • Sur son compte X, la présidence libanaise a indiqué que Joseph Aoun, élu il y a six mois avec l'appui de l'Occident, avait remis à l'émissaire américain "des idées pour une solution globale" lors de leur réunion

BEYROUTH: Un émissaire américain s'est déclaré lundi "satisfait" par la réponse de Beyrouth à sa demande de désarmer le Hezbollah, qui sort affaibli d'une guerre avec Israël, et a exhorté le Liban à suivre l'exemple de la Syrie qui a entamé le dialogue avec Israël.

"Je suis incroyablement satisfait de la réponse" des autorités libanaises, a déclaré à des journalistes Tom Barrack, à l'issue d'un entretien avec le président Joseph Aoun.

"C'est réfléchi, c'est mûrement considéré. Nous élaborons un plan pour aller de l'avant. Ce que le gouvernement nous a donné était quelque chose de spectaculaire", a-t-il dit, qualifiant de "très responsable" la position du Liban.

Sur son compte X, la présidence libanaise a indiqué que Joseph Aoun, élu il y a six mois avec l'appui de l'Occident, avait remis à l'émissaire américain "des idées pour une solution globale" lors de leur réunion.

Un responsable libanais qui a requis l'anonymat a déclaré à l'AFP que la partie libanaise avait soumis une réponse initiale il y a deux jours aux Etats-Unis, qui avaient demandé des modifications.

Les responsables libanais "se sont réunis tout le weekend pour élaborer la version finale", a-t-il ajouté.

Lors d'une visite précédente à Beyrouth le 19 juin, M. Barrack, ambassadeur des Etats-Unis en Turquie et émissaire pour la Syrie, avait demandé aux autorités libanaises de s'engager formellement à désarmer le Hezbollah pro-iranien.

Longtemps force politique dominante au Liban, le Hezbollah, seule faction à avoir conservé ses armes après la guerre civile au Liban (1975-1990), est sorti très affaibli de la guerre avec Israël, avec sa direction quasiment décimée. Le mouvement islamiste refuse toute discussion sur la remise de ses armes tant que l'armée israélienne ne s'est pas totalement retirée du Liban.

Dimanche, son chef, Naïm Qassem, a affirmé que sa formation n'allait pas "capituler" ou rendre ses armes sous la menace. Il a ajouté que Israël devait d'abord appliquer l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre entre les deux parties en novembre 2024, en se retirant notamment des territoires qu'il occupe encore au Liban et en arrêtant ses frappes contre le Liban.

"Perle de la Méditerranée" 

L'accord de cessez-le-feu stipule que le Hezbollah retire ses forces et démantèle toute infrastructure militaire dans le sud du pays, mais il repose sur une résolution de l'ONU prévoyant le désarmement des milices sur l'ensemble du territoire libanais.

L'émissaire américain a souligné que le Hezbollah était aussi "un parti politique". "Le Hezbollah doit voir qu'il y a un avenir pour eux, que cette voie n'est pas uniquement dirigée contre eux", a-t-il dit, faisant miroiter "la paix et la prospérité".

M. Barrack a par ailleurs averti le Liban qu'il serait "laissé de côté" s'il ne rejoignait le camp du changement dans la région, prenant l'exemple de la Syrie voisine qui a engagé selon lui un "dialogue" avec Israël.

"Le dialogue a commencé entre la Syrie et Israël, tout comme le dialogue doit être réinventé par le Liban", a-t-il dit.

Il a souligné que le président Donald Trump était convaincu que "le Liban reste la clé de la région, il peut être la perle de la Méditerranée".

La Syrie, où des islamistes ont pris le pouvoir en décembre, renversant Bachar al-Assad, s'est déclarée vendredi prête à coopérer avec les Etats-Unis pour revenir à un accord de sécurité datant de 1974 avec Israël, qui mène des incursions et des attaques sur son territoire.


Israël attaque des cibles houthies au Yémen

Israël attaque des cibles houthies au Yémen
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  • L'armée israélienne a affirmé que les ports visés sont utilisés par les Houthis "pour transférer des armes provenant du régime iranien, qui sont utilisées pour mener des opérations terroristes contre l'Etat d'Israël et ses alliés"
  • Dans le port de Ras Issa, Israël a dit avoir frappé le cargo Galaxy Leader, capturé par les Houthis en novembre 2023, et sur lequel, toujours selon l'armée israélienne, les rebelles ont installé un système radar pour suivre les navires en mer

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé avoir frappé tôt lundi des infrastructures de rebelles Houthis au Yémen, dans le port de Hodeida et d'autres zones contrôlées par ces insurgés soutenus par l'Iran.

Quelques heures plus tard, l'armée a dit avoir détecté deux missiles tirés depuis le Yémen en direction d'Israël, où les sirènes d'alerte aérienne ont retenti dans plusieurs endroits. Elle n'a pas précisé dans l'immédiat si ces missiles avaient été interceptés ou non.

Les attaques menées par l'aviation et la marine israéliennes ont visé les ports yéménites de Hodeida, Ras Issa et Salif, ainsi que la centrale électrique de Ras Al-Kathib, a annoncé l'armée dans un communiqué.

"L'ennemi israélien cible le port de Hodeida", avait indiqué plus tôt la chaîne de télévision Al-Masirah contrôlée par les Houthis, rapportant également des frappes sur les autres lieux mentionnés par Israël.

L'armée israélienne a affirmé que les ports visés sont utilisés par les Houthis "pour transférer des armes provenant du régime iranien, qui sont utilisées pour mener des opérations terroristes contre l'Etat d'Israël et ses alliés".

Dans le port de Ras Issa, Israël a dit avoir frappé le cargo Galaxy Leader, capturé par les Houthis en novembre 2023, et sur lequel, toujours selon l'armée israélienne, les rebelles ont installé un système radar pour suivre les navires en mer.

Depuis fin 2023, les insurgés yéménites ont attaqué des dizaines de navires qu'ils estiment liés à Israël au large du Yémen, puis des bateaux américains, avant de conclure début mai un accord de cessez-le-feu avec Washington pour mettre fin à des semaines de bombardements américains.

Ils ont toutefois promis de continuer à viser les navires israéliens croisant en mer Rouge par solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, théâtre d'une guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par l'attaque sans précédent en Israël du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023.

Dimanche, un navire marchand a été attaqué en mer Rouge au large de Hodeida, d'après deux agences de sécurité maritimes britanniques, l'une faisant état de l'abandon par l'équipage du bateau endommagé.

Ces attaques à répétition ont poussé de nombreux armateurs à éviter cette zone par laquelle transite 12% du commerce mondial, d'après la Chambre internationale de la marine marchande (ICS).

Les insurgés yéménites ont également mené des dizaines d'attaques aux missiles et drones contre Israël.