L'Eurodistrict Strasbourg-Ortenau, une «mini Europe» à cheval sur le Rhin

Des passagers arrivent pour monter à bord du premier train Nightjet entre Vienne et Paris à la gare centrale de Vienne, en Autriche, le 13 décembre 2021, dans le cadre de l'expansion des trains de nuit en Europe comme alternative verte à l'avion. (Photo par JOE KLAMAR / AFP)
Des passagers arrivent pour monter à bord du premier train Nightjet entre Vienne et Paris à la gare centrale de Vienne, en Autriche, le 13 décembre 2021, dans le cadre de l'expansion des trains de nuit en Europe comme alternative verte à l'avion. (Photo par JOE KLAMAR / AFP)
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Publié le Dimanche 22 janvier 2023

L'Eurodistrict Strasbourg-Ortenau, une «mini Europe» à cheval sur le Rhin

  • Même si, parfois, ça coince: en dépit de ses efforts, l'Eurodistrict n'a pas pu jusqu'à présent instaurer une vignette automobile environnementale binationale, faute de cadre juridique adéquat
  • Problématique, au moment où les zones à faibles émissions (ZFE) se multiplient

STRASBOURG: "Faciliter le quotidien": l'Eurodistrict Strasbourg-Ortenau s'ambitionne en "laboratoire" d'une "mini Europe" transfrontalière où vivent 940.000 Français et Allemands et réclame des "pouvoirs élargis" pour aller "plus loin" dans la coopération, 60 ans après le Traité de l'Elysée.

En ce matin de janvier, le froid est piquant à Lahr, une ville du sud-ouest de l'Allemagne au pied de la Forêt Noire. Devant la gare, le bus 280 s'apprête à repartir vers la ville française d'Erstein (Bas-Rhin).

A bord, un seul passager: Julien Schemmel, un dessinateur industriel de 23 ans qui prend cette ligne transfrontalière de temps en temps "pour aller au travail".

Le jeune Allemand, qui ne l'a utilisée "qu'une fois" pour aller en France, la juge "utile", surtout pour les travailleurs transfrontaliers, comme ceux de Zalando, le géant allemand du commerce en ligne qui a installé l'une de ses plateformes à Lahr. Plus de 1.300 personnes y travaillent, dont de nombreux frontaliers français.

«Lobbying»

Cette ligne, mise en place en 2017 et surnommée "Erstein-Zalando" ou "bus Eurodistrict", est très prisée par ces salariés. Publique depuis 2020, elle propose six allers-retours quotidiens, du lundi au samedi.

"L'un de nos plus grands succès", explique Frank Scherer, le président allemand de l'Eurodistrict Strasbourg-Ortenau, la structure qui a porté ce projet avec différents acteurs des deux côtés du Rhin.

Créé en 2005, constitué depuis 2010 en Groupement européen de coopération territoriale (GECT), l'Eurodistrict Strasbourg-Ortenau a été lancé par le président français Jacques Chirac et le chancelier allemand Gerhard Schröder en 2003, lors des 40 ans du Traité de l'Elysée, socle de la réconciliation franco-allemande, explique Birte Wassenberg, professeure d'histoire contemporaine à Sciences-Po Strasbourg.

Strasbourg-Ortenau, dont le conseil est composé de 15 élus allemands et autant de français, est l'un des quatre Eurodistricts du Rhin supérieur, région riche en partenariats et institutions transfrontaliers (Conseil Rhénan, Conférence du Rhin supérieur...), poursuit-elle.

Il "englobe les 61 communes de l'Eurométropole de Strasbourg et du canton d'Erstein" ainsi que "les 51 communes" de l'arrondissement allemand de l'Ortenau, soit "940.000 habitants", détaille sa vice-présidente et maire de Strasbourg, l'écologiste Jeanne Barseghian.

Un espace de vie où le fleuve-frontière, le Rhin, se traverse "au quotidien, pour le travail, pour les services, pour les courses" ou "pour retrouver (...) familles et amis", explique-t-elle. Une "mini Europe où le sentiment d'appartenance a créé un cadre institutionnel commun".

Dans cet espace-là, l'un des objectifs de l'Eurodistrict est de "faciliter le quotidien transfrontalier", notamment en levant les barrières bureaucratiques, selon M. Scherer.

Avec 850.000 euros de budget annuel, l'Eurodistrict ne peut toutefois financer à lui seul de coûteux projets et ses réalisations concrètes restent modestes: il est à l'origine d'un gobelet écolo réutilisable ou encore de l'opération "Vélo Gourmand", un parcours cyclable entre Alsace et Ortenau ponctué de haltes gastronomiques.

«Timidement»

Mais il développe encore une action de "lobbying auprès des autorités régionales, nationales et européennes" ou finance des projets de rencontres transfrontalières. Outre la mobilité, le climat est un thème important pour l'Eurodistrict, qui va organiser cette année un forum sur l'adaptation au changement climatique appelé à  servir de socle pour "un plan d'action (...) transfrontalier", insiste Frank Scherer.

Même si, parfois, ça coince: en dépit de ses efforts, l'Eurodistrict n'a pas pu jusqu'à présent instaurer une vignette automobile environnementale binationale, faute de cadre juridique adéquat. Problématique, au moment où les zones à faibles émissions (ZFE) se multiplient.

Une illustration des limites rencontrées par les entités transfrontalières qui n'ont "pas de véritables compétences" pour réaliser leurs projets, constate Birte Wassenberg: certes, elles peuvent réfléchir à des "politiques" ou des projets "communs", mais leur mise en place effective revient aux Etats.

Une lacune à laquelle le Traité d'Aix-la-Chapelle, signé en 2019 par Emmanuel Macron et Angela Merkel, proposait de remédier en les dotant de "compétences appropriées". "Malheureusement, beaucoup des espoirs que les Eurodistricts plaçaient" dans ce traité (...) ne se sont pas concrétisés", constate M. Scherer, qui regrette que "les compétences et les pouvoirs élargis des Eurodistricts" ne soient "toujours pas mis en œuvre" ou "trop timidement".

"Nous n'irons pas plus loin sans un transfert de compétences et des cadres de financement adaptés", prévient-il.


En France, les taxes américaines empêchent les négociants de vin de Bordeaux de dormir

Début avril, Donald Trump avait menacé l'Union européenne (UE), dans le cadre de négociations bilatérales, d'imposer des droits de douane de 200 % sur les alcools (Photo AFP)
Début avril, Donald Trump avait menacé l'Union européenne (UE), dans le cadre de négociations bilatérales, d'imposer des droits de douane de 200 % sur les alcools (Photo AFP)
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  • Dans le sud-ouest de la France, les négociants en vin de Bordeaux vivent depuis des mois au rythme des annonces du président américain Donald Trump concernant les droits de douane, assistant, impuissants, au bouleversement d'un secteur déjà en crise.
  • Début avril, Donald Trump avait menacé l'Union européenne (UE), dans le cadre de négociations bilatérales, d'imposer des droits de douane de 200 % sur les alcools, en riposte à un projet de taxes européennes sur le bourbon américain.

BORDEAUX, FRANCE : Augmenteront-ils de 10 % ? 30 % ? 200 % ? Dans le sud-ouest de la France, les négociants en vin de Bordeaux vivent depuis des mois au rythme des annonces du président américain Donald Trump concernant les droits de douane, assistant, impuissants, au bouleversement d'un secteur déjà en crise.

En effet, les États-Unis représentent de loin le premier marché d'exportation pour les bordeaux, avec plus de 400 millions d'euros de chiffre d'affaires (20 % du total), suivis par la Chine (300 millions) et le Royaume-Uni (200 millions), selon Philippe Tapie, président de Bordeaux Négoce.

« C'est très compliqué à gérer parce que c'est totalement insaisissable. Un jour, c'est blanc, le lendemain, c'est noir ; l'administration américaine peut changer d'avis du jour au lendemain, et nous n'avons aucune visibilité », explique-t-il à l'AFP.

Début avril, Donald Trump avait menacé l'Union européenne (UE), dans le cadre de négociations bilatérales, d'imposer des droits de douane de 200 % sur les alcools, en riposte à un projet de taxes européennes sur le bourbon américain. Début avril, il a brandi une nouvelle menace de 20 % de droits de douane sur tous les produits européens, finalement suspendue.

Depuis, ces taxes s'élèvent à 10 %, mais fin mai, le locataire de la Maison Blanche a de nouveau menacé d'appliquer 50 %, avant d'annoncer un taux de 30 % à partir du 1er août, date à laquelle les négociations en cours avec l'UE devraient prendre fin.

« À 10 % ou 15 %, on trouvera des solutions. À 30 %, non. » C'est la fin de l'histoire », lance le président du syndicat des négociants bordelais, qui regrette que les exportateurs soient aujourd'hui « condamnés à rester en attente, face à une administration américaine totalement imprévisible », alors que les stocks s'accumulent.

- Incertitude -

En effet, pour exporter du vin, « il faut compter au minimum 30 jours de bateau. Si l'on passe de l'autre côté, en Californie, c'est 60 jours. On ne peut pas raisonner à la semaine », poursuit M. Tapie, assurant n'avoir « jamais été confronté à une situation pareille » en trente ans de métier.

Twins Bordeaux, l'une des principales maisons de négoce bordelaises, est également particulièrement « impactée » par le yo-yo des annonces et des menaces.

« Le marché américain représente environ un tiers de notre chiffre d'affaires, soit quelque 30 millions d'euros », explique Sébastien Mosès, codirecteur et copropriétaire de Twins, qui expédie habituellement plus d'un million de bouteilles par an aux États-Unis.

Depuis janvier, « on doit être à 50 % de chiffre d'affaires en moins par rapport à l'année dernière », dit-il.

Les négociants jouent un rôle central dans la commercialisation du vin bordelais, assurant notamment la majorité des ventes à l'export.

« Jusqu'à présent, on arrive à peu près à sauver les meubles, parce que dès l'élection de Donald Trump, en novembre 2024, on a anticipé et envoyé un maximum de stocks aux États-Unis », explique M. Mosès, soulignant que cette incertitude n'est « pas propice à la mise en place d'une stratégie stable ». 

- Expédition par avion - 

« On fonctionne vraiment au coup par coup, avec un niveau de risque élevé », dit-il.

Twins Bordeaux a même expédié, en mars, environ 10 000 bouteilles par voie aérienne. « Mais uniquement des vins très chers, à partir de 150/200 euros la bouteille, car par avion, c'est au moins deux fois et demi le prix d'un envoi par bateau », explique-t-il.

D'autres ont adopté des stratégies différentes bien avant le retour de Donald Trump à la présidence, comme la maison de négoce bordelaise Bouey, pour qui le marché américain représente moins de 10 % de ses exportations.

« On a entrepris depuis longtemps un éclatement géographique. Face au désordre du monde, les stratégies commerciales ne peuvent plus reposer sur une stratégie mono ou bi-pays », avait indiqué à l'AFP en avril Jacques Bouey, le PDG de l'entreprise.

Pour le plus grand vignoble bénéficiant d'une appellation d'origine contrôlée (AOC) de France, ces droits de douane interviennent dans un contexte déjà difficile, marqué notamment par une baisse de la consommation et des difficultés générales à l'exportation ayant entraîné une surproduction et un effondrement du prix du vrac. Début 2023, un tiers des quelque 5 000 vignerons bordelais se déclaraient en difficulté.

« On commence à être champion du monde dans l'accumulation de problèmes », se désole Philippe Tapie.


En Écosse, Trump et von der Leyen tentent de conclure un accord douanier de dernière minute

Le président américain Donald Trump réagit en jouant au golf sur le parcours Trump Turnberry, à Turnberry, sur la côte sud-ouest de l'Écosse, le 26 juillet 2025 (Photo : ANDY BUCHANAN / AFP)
Le président américain Donald Trump réagit en jouant au golf sur le parcours Trump Turnberry, à Turnberry, sur la côte sud-ouest de l'Écosse, le 26 juillet 2025 (Photo : ANDY BUCHANAN / AFP)
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  • L'heure tourne : le républicain de 79 ans, lancé dans une vaste offensive protectionniste, se donne jusqu'au 1er août pour imposer des taxes douanières de 30 % sur les produits européens entrant aux États-Unis.
  • Toute entente entre les deux dirigeants devra être validée par les États membres de l'UE. Les diplomates européens ont prévu de se concerter dès dimanche soir ou lundi, en cas d'accord à Turnberry.

TURBERRY, ÉCOSSE : selon le président américain, il y a « une chance sur deux » d'y parvenir. Dimanche, Donald Trump négocie avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pour tenter d'arracher un accord douanier.

L'heure tourne : le républicain de 79 ans, lancé dans une vaste offensive protectionniste, se donne jusqu'au 1er août pour imposer des taxes douanières de 30 % sur les produits européens entrant aux États-Unis.

Toute entente entre les deux dirigeants devra être validée par les États membres de l'UE. Les diplomates européens ont prévu de se concerter dès dimanche soir ou lundi, en cas d'accord à Turnberry.

C'est dans cette localité tranquille de la côte ouest de l'Écosse, où la famille Trump possède un luxueux complexe de golf, que la rencontre aura lieu, à 16 h 30 (15 h 30 GMT), selon la Maison Blanche.

« Nous avons une chance sur deux » de trouver un accord, avait lancé Donald Trump vendredi à son arrivée en Écosse, d'où il repartira mardi après un séjour mi-privé, mi-diplomatique, en estimant qu'il restait « environ 20 sujets » contentieux à régler. 

« Très respecté »

Il a assuré être « impatient » de s'entretenir avec Ursula von der Leyen, une « femme très respectée ».

Ce ton aimable tranche avec les invectives dont le dirigeant républicain accable l'Union européenne, qu'il accuse d'avoir été créé dans le but d'« arnaquer » les États-Unis.

Jeudi, un porte-parole de la Commission européenne a affirmé qu'un accord était « à portée de main ».

Selon plusieurs sources européennes, le texte en discussion prévoit des surtaxes douanières de 15 % sur les exportations européennes à destination des États-Unis, avec des exemptions pour l'aéronautique et les spiritueux, mais pas pour le vin.

L'acier serait soumis à des règles spécifiques, avec des quotas pour les importations en provenance d'Europe.

Les Européens s'engageaient également à acheter du gaz naturel liquéfié et à investir aux États-Unis. 

« Bazooka »

L'ensemble évoque l'accord annoncé il y a quelques jours entre les États-Unis et le Japon.

L'Union européenne est actuellement soumise à une taxe de 25 % sur les voitures, de 50 % sur l'acier et l'aluminium, ainsi qu'à des droits de douane généraux de 10 %.

Si Ursula von der Leyen et Donald Trump ne parviennent pas à s'entendre, Bruxelles affirme qu'il est prêt à riposter en taxant les produits et services américains.

L'exécutif européen, sous l'impulsion de certains pays comme la France, pourrait également geler l'accès aux marchés publics européens ou bloquer certains investissements.

Dégainer ce « bazooka » ,appelé instrument « anti-coercition » dans le jargon bruxellois,entraînerait l'Europe et l'Amérique dans une escalade commerciale sans précédent, dont les effets se feraient sentir des deux côtés de l'Atlantique. 

- Epstein -

Donald Trump, ancien promoteur immobilier et auteur d'un livre à succès sur « l'art du deal », affirme être en position de force sur le plan commercial.

Cependant, certains sondages montrent que les Américains doutent de sa stratégie douanière et de sa manière de gérer les affaires en général.

Selon un récent sondage Gallup, sa cote de confiance est tombée à 37 %, soit 10 points de moins qu'en janvier.

Le milliardaire new-yorkais, qui a toujours su se sortir des scandales et des poursuites pénales, peine à se dépêtrer de l'affaire Jeffrey Epstein.

Une partie de sa base l'accuse de manquer de transparence sur les relations qu'il entretenait avec ce riche financier, mort en prison avant un procès pour crimes sexuels qui s'annonçait rétentant, et dont il était un ami.

Annoncer un accord avec l'UE, en promettant des retombées pharaoniques pour l'économie américaine, et ce, dans la foulée de ceux conclus ces derniers jours avec le Japon, le Vietnam et les Philippines, pourrait être une diversion bienvenue.

Lundi, des négociateurs américains s'efforceront d'éviter une reprise de l'escalade commerciale entre les deux premières économies mondiales, susceptibles d'ébranler l'économie de la planète entière, lors d'une rencontre à Stockholm avec la Chine.

Avant cette rencontre, le dirigeant républicain, féru de golf, a profité samedi du green surplombant la mer à Turnberry, en compagnie de son fils Eric, l'un des dirigeants de la Trump Organization.

Cette holding familiale détient le golf de Turnberry, ainsi que celui d'Aberdeen, sur la côte est de l'Écosse, où le président américain se rendra pour inaugurer un nouveau parcours avant de regagner Washington.


Al-Falih: L'Arabie saoudite souhaite renforcer les liens économiques avec la Syrie

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  • La conférence sur l'investissement marque un renouveau significatif des relations entre les deux pays
  • En avril, l'Arabie saoudite s'est jointe au Qatar pour régler la dette de 15 millions de dollars de la Syrie envers la Banque mondiale, dans le cadre d'efforts plus larges visant à soutenir le redressement financier du pays

RIYADH : Le Forum d'investissement syro-saoudien a débuté à Damas, avec la participation de plus de 120 investisseurs et cadres des secteurs public et privé du Royaume.

S'exprimant à cette occasion, le ministre saoudien de l'investissement, Khalid Al-Falih, a annoncé que le forum verrait la signature de 47 accords et mémorandums d'entente, pour un montant total de 24 milliards de SR (6,4 milliards de dollars).

La conférence sur l'investissement marque un renouveau significatif des relations entre les deux pays. En avril, l'Arabie saoudite s'est jointe au Qatar pour régler la dette de 15 millions de dollars de la Syrie envers la Banque mondiale, dans le cadre d'efforts plus larges visant à soutenir le redressement financier du pays.

S'exprimant lors du forum, M. Al-Falih a déclaré : "Nous sommes déterminés à renforcer les relations avec la Syrie : "Nous sommes déterminés à renforcer nos relations avec la Syrie, en particulier dans les domaines de l'économie et de l'investissement. Plus de 20 entités gouvernementales et 100 entreprises du secteur privé participent à ce forum".

Le ministre a ajouté que l'Arabie saoudite se préparait à investir en Syrie dans de nombreux secteurs, notamment l'énergie, l'immobilier, l'industrie et les infrastructures.

Selon M. Al-Falih, les services financiers, les soins de santé, l'agriculture, les télécommunications, les technologies de l'information, la construction et l'éducation constituent d'autres domaines de collaboration potentiels.

Le ministre a ajouté que des accords d'une valeur supérieure à 11 milliards de SR seraient signés dans le secteur des infrastructures au cours de ce forum, qui comprend le lancement de trois nouvelles installations de production de ciment.

Le 23 juillet, M. Al-Falih et le ministre syrien de l'économie, M. Mohammed Al-Shaar, ont inauguré l'usine de ciment blanc Fayhaa dans la ville industrielle d'Adra, la première de ce type en Syrie.

Soutenue par un investissement de 20 millions de dollars de la Northern Region Cement Co. d'Arabie saoudite, l'usine devrait produire du ciment blanc de haute qualité tout en créant 130 emplois directs et plus de 1 000 emplois indirects.

Dans son dernier discours, M. Al-Falih a déclaré que ce forum serait également le théâtre d'accords d'une valeur de 4 milliards de SR dans le secteur des télécommunications, le ministère syrien des communications et plusieurs sociétés de télécommunications saoudiennes souhaitant approfondir leurs liens.

"Dans le secteur agricole, nous sommes impatients de collaborer avec la Syrie pour développer des projets communs de grande qualité, notamment des fermes modèles et des industries de transformation", a déclaré M. Al-Falih.

Il a ajouté : "Dans le secteur des services financiers et des banques, ce forum verra la signature d'un protocole d'accord entre le groupe saoudien Tadawul et la bourse des valeurs mobilières de Damas pour renforcer la coopération dans les solutions fintech."

Lors de son discours, M. Al-Falih a également affirmé la position de soutien du Royaume pour guider la Syrie vers la voie de la prospérité et du développement durable.

"Dans ce forum, nous ne construisons pas de nouveaux ponts, car des liens sociaux, économiques et culturels étroits unissent depuis longtemps nos deux nations. Depuis l'Antiquité, la péninsule arabique et le Levant sont des maillons essentiels du commerce mondial", a déclaré M. Al-Falih.

Il a ajouté que les relations entre l'Arabie saoudite et la Syrie continueraient à s'épanouir car "les deux nations sont les deux faces d'une même pièce politique, économique et sociale".

Le ministre syrien de l'économie et de l'industrie, Mohammad Al-Shaar, a qualifié le forum de "jalon historique" dans l'évolution des relations entre le Royaume et la Syrie.

"La Syrie connaît un véritable élan vers la croissance et la prospérité, et nous réaffirmons notre engagement total à fournir toutes les formes de soutien nécessaires à la réussite de ce forum, afin que les peuples syrien et saoudien en tirent profit", a-t-il déclaré.

Lors d'une autre table ronde organisée dans le cadre du forum, M. Al-Falih a déclaré que la Syrie était en train de devenir une destination propice aux investissements, en dépit des difficultés rencontrées.

"L'Arabie saoudite continue de soutenir la Syrie, et les investissements et les projets que nous avons annoncés aujourd'hui ne sont que la partie émergée de l'iceberg", a déclaré M. Al-Falih.

Il a ajouté : "La Syrie fait un bond en avant en tant que pays attractif pour les investissements, malgré tous les défis. Depuis le début de sa nouvelle ère, nous avons constaté une réelle volonté d'offrir des opportunités d'investissement aux hommes d'affaires saoudiens."

M. Al-Shaar, s'exprimant au cours de la discussion, a déclaré que la Syrie veillera à la création d'un environnement d'investissement sûr pour les investisseurs d'Arabie saoudite et d'autres entités étrangères.

Pour sa part, Mazen Al-Salhani, ministre syrien du tourisme, a déclaré que l'industrie du voyage et des loisirs était l'un des secteurs d'investissement les plus importants du pays.

"Pour faciliter les procédures, nous avons lancé le nouveau site web du ministère, qui comprend toutes les lois et réglementations régissant le secteur", a ajouté M. Al-Salhani.