Iran: L'effondrement de la monnaie ébranle encore un régime en crise de légitimité

L'isolement international croissant de Téhéran a eu de graves conséquences sur la valeur du rial iranien (Photo, AFP).
L'isolement international croissant de Téhéran a eu de graves conséquences sur la valeur du rial iranien (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 26 janvier 2023

Iran: L'effondrement de la monnaie ébranle encore un régime en crise de légitimité

  • Le rial, la monnaie iranienne, a perdu 29% de sa valeur depuis le début des manifestations d’une part et d'une sévère répression du régime d’autre part
  • Le double choc de la dépréciation de la monnaie et de l'inflation élevée a provoqué une crise du coût de la vie et un mécontentement

ERBIL, Kurdistan irakien: La monnaie iranienne a atteint un niveau record par rapport au dollar américain, ce qui, selon les observateurs, reflète l'isolement croissant du régime sur la scène internationale et la gravité des nouvelles sanctions de l'UE contre son exécuteur paramilitaire, le Corps des gardiens de la révolution islamique.
S'ajoutant aux manifestations de masse en cours, déclenchées par la mort de Jina Mahsa Amini, 22 ans, en garde à vue en septembre dernier, l'effondrement de la monnaie a défié des mesures telles que le remplacement du directeur de la banque centrale le mois dernier et a alimenté les spéculations selon lesquelles cela déstabiliserait, voire ferait tomber, le régime en 2023.
Le rial a perdu 29% de sa valeur depuis le début des manifestations antigouvernementales et de la sévère répression du régime à la fin de l'année dernière. Le 22 janvier, il s'échangeait à environ 450 000 rial iranien contre un dollar américain, ce qui représente un nouveau niveau historique.
Le Dr James Devine, professeur agrégé au département de sciences politiques et de relations internationales de l'université Mount Allison, estime que c'est l'isolement politique croissant de l'Iran – dû à sa répression brutale des manifestants, à son soutien militaire à la guerre de la Russie contre l'Ukraine et aux doutes quant à la relance de l'accord nucléaire de 2015 – qui a fait chuter la valeur du rial.
«Tout cela est aggravé par la mauvaise gestion et la corruption, qui ont entravé la planification économique iranienne depuis que le régime est au pouvoir», a déclaré Devine à Arab News.
Bien que la situation économique de l'Iran semble particulièrement sombre à l'heure actuelle, Emily Hawthorne, analyste principale pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord au sein de la société de renseignement sur les risques RANE, qualifie la dépréciation du rial de sérieuse, «mais certainement pas sans précédent».
«L'inflation élevée, l'isolement international, la faible confiance des investisseurs et la faible confiance des consommateurs sont autant de facteurs qui expliquent ce déclin», a-t-elle expliqué à Arab News.
Le double choc de la dépréciation du rial et de l'inflation élevée a déclenché une crise du coût de la vie, qui a à son tour répandu le mécontentement et alimenté la colère contre le régime.

De nouvelles manifestations sont attendues à cause de la hausse des prix et de la pénurie de produits pour les consommateurs iraniens (Photo, AFP).

Arach Azizi, auteur de The Shadow Commander: Soleimani, the US, and Iran's Global Ambitions (Le commandant de l'ombre: Soleimani, les États-Unis et les ambitions mondiales de l'Iran) et candidat au doctorat en histoire à l'université de New York, affirme que l'effondrement de la monnaie «a depuis longtemps un poids psychologique important en Iran», avec des conséquences politiques et économiques potentielles.
«Ceux qui se languissent de l'Iran d'avant 1979, par exemple, aiment généralement parler de la façon dont un dollar américain valait 70 rial, contre plus de 450 000 aujourd'hui», a déclaré Azizi à Arab News.
«Cela continue également à avoir un réel effet à la baisse sur les salaires, qui sont loin d'avoir suivi l'inflation et la chute de la monnaie.
«La grande partie des produits en Iran est importée et le paiement de ces importations est devenu de plus en plus difficile pour les particuliers et les entreprises. Cela a également rendu les voyages à l'étranger très difficiles pour la plupart des Iraniens, même pour des endroits proches comme Dubaï et la Turquie, bien que cette dernière ait également vu sa propre monnaie s'effondrer.»
Selon Hawthorne, la situation «mauvaise et fragile» de l'environnement économique mondial rend cette période pire que les précédentes et crée «une pression extérieure supplémentaire sur l'économie iranienne.»
«De plus, certains Iraniens ressentent une colère croissante contre le gouvernement, comme en témoignent les manifestations de Mahsa Amini et certaines grèves et manifestations syndicales organisées récemment, ce qui contribue au sentiment d'insécurité économique», a-t-elle ajouté.
Toutefois, Hawthorne doute que les nouvelles sanctions de l'UE contre le Corps des gardiens de la révolution islamique aient «un impact significatif sur le rial, au-delà de la pression à la baisse déjà créée par les sanctions croissantes de l'Europe à l'encontre d'autres personnes et entités iraniennes».
Pour sa part, Devine est convaincu qu'avec des sanctions de plus en plus sévères il y a un effet cumulatif qui devient sérieux pour le régime.»
Toutefois, si l'effondrement de la monnaie a accentué la pression sur Téhéran, il n'est pas certain qu'il s'agisse du «point le plus vulnérable» du régime.
«Je n'ai vu aucun signe clair indiquant que l'effondrement de la monnaie ou les sanctions représentent la goutte d'eau qui fait déborder le vase pour Le CGRI», a déclaré Devine. «Le CGRI contrôle entre 25% et 40% de l'économie iranienne, ils auront donc toujours accès aux biens et services en Iran.»

En Bref

- Fin décembre, le gouverneur de la banque centrale iranienne a démissionné après que le rial a perdu environ 30% de sa valeur en deux mois, passant de 330 000 à 430 000 rial iranien pour 1 dollar américain.
- Le 22 janvier, la monnaie nationale s'échangeait à environ 450 000 rial pour 1 dollar, un nouveau niveau historique, après que l'inflation a atteint 45% à la fin du mois de décembre 2022.

Compte tenu de cette position privilégiée, le CGRI est le mieux placé pour tirer parti du marché noir et de la contrebande, selon Devine. Et s'il ne fait aucun doute qu'il ressent la pression, ni ses dirigeants ni ses membres de base ne sont susceptibles d'envisager de changer de cap ou de faire défection au régime.
Devine a ajouté: «Si le régime disparaît, le CGRI disparaît avec lui. Il n'a aucune raison d'être sans la République islamique. En outre, s'il y avait un changement de gouvernement, les dirigeants du CGRI seraient probablement poursuivis dans leur pays et/ou à l'étranger.
«Aux niveaux inférieurs du rang, il n'y a peut-être pas le même engagement idéologique ou les mêmes privilèges, mais ils sont quand même mieux lotis que l'Iranien moyen et l'avenir post-régime est incertain pour eux aussi.
«En bref, il faudra beaucoup d’efforts pour découpler le CGRI et les services de sécurité du régime.»
Si le consensus mondial croissant contre l'Iran n'inclut pas la Chine et la Russie, la capacité des deux puissances non occidentales à contribuer à inverser le déclin du rial est sujette à caution.
«La Chine et la Russie partagent avec l'Iran une aversion pour les sanctions unilatérales d'un pays ou d'une institution et sont susceptibles de continuer à traiter avec l'Iran, en particulier la Russie, qui est également isolée du reste de la communauté mondiale en raison des sanctions liées à son invasion de l'Ukraine», a indiqué Hawthorne à Arab News.
«Néanmoins, cela ne constituera pas une bouée de sauvetage suffisante pour permettre à l'Iran de maintenir le rial à flot. Au contraire, cela pourrait permettre un certain commerce et un certain échange de biens et d'équipements, mais ne sauvera pas l'économie.»
Devine estime également que, même si l'Iran vend un nombre «sain» de barils de pétrole par jour, principalement à la Chine, cela ne suffira probablement pas à «redynamiser le rial».
Par ailleurs, Washington a commencé à réprimer la contrebande de dollars par l’Iran depuis l’Irak voisin, ce qui a également un impact négatif sur la valeur du rial.
«Si la Russie et la Chine ne sont peut-être pas en mesure de renflouer le rial, elles peuvent faire en sorte qu'à l'avenir, l'Iran ne soit pas aussi isolé économiquement qu'il l'a été par le passé», a signalé Devine.
Hawthorne prévoit qu'il y aura davantage de «manifestations à motivation économique» en Iran tout au long de l'année 2023, mais doute que le gouvernement iranien s'effondre cette année ou dans un avenir proche, «même si les tensions économiques contribueront à son impopularité».
Azizi affirme également que «le régime a longtemps survécu à de dures crises économiques et celle-ci n'est pas une exception». Il a ajouté: «Cela accentue ses problèmes, mais cela ne semble pas encore conduire à l'effondrement de l'État.»
Devine s'attend à de nouvelles manifestations en raison de la hausse des prix et de la pénurie de marchandises pour les consommateurs iraniens, ce qui minera encore davantage la légitimité du régime et le rendra plus dépendant du pouvoir coercitif pour maintenir son contrôle.
Mais qu'il s'agisse ou non d'un point de basculement pour le régime est une question beaucoup plus compliquée.
«Je pense que le régime possède la capacité institutionnelle et coercitive de survivre au niveau actuel d'agitation et probablement un peu plus», a révélé Devine. «Toutefois, il pourrait perdre le contrôle s'il commet des erreurs politiques.

Le rial a perdu 29% de sa valeur (Photo, AFP).

«Par exemple, si le régime réagit de manière excessive aux manifestations et commencent à tuer un grand nombre d'Iraniens dans la rue, en particulier des jeunes femmes. L'exécution de dissidents est également susceptible de provoquer un retour de bâton.»
Devine croit que le «facteur de complication» en jeu est la «cohérence du régime».
«Les réformistes et les modérés ont critiqué le président, Ebrahim Raïssi, pour avoir été trop dur avec les manifestants et par les partisans de la ligne dure pour avoir été trop indulgents», a-t-il souligné à Arab News. «Ce genre d'environnement pourrait conduire le régime à mesurer mal sa réaction.»
«À un moment donné, les membres les plus modérés du régime peuvent aller au-delà de la critique et désavouer le régime. Si un nombre suffisant d'entre eux le font, cela pourrait avoir un effet boule de neige et déboucher sur une crise, en particulier si l'armée régulière se joint à eux.»
En attendant, selon Devine, les manifestants ont besoin d'une meilleure organisation. S'ils peuvent créer «de petites perturbations», ajoute-t-il, ils ne semblent pas avoir le type d'organisation qui pourrait réellement remettre en cause le «contrôle du pays et de l'économie» par le régime.
«Peut-être que la crise monétaire donnera l'impulsion nécessaire pour que cela se produise, mais je ne l'ai pas encore vu», a-t-il soutenu.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël attend la libération samedi de trois otages à Gaza

Cette deuxième phase doit permettre la libération de tous les otages et la fin définitive de la guerre, avant la dernière étape consacrée à la reconstruction de Gaza, un chantier gigantesque estimé par l'ONU à plus de 53 milliards de dollars. (AFP)
Cette deuxième phase doit permettre la libération de tous les otages et la fin définitive de la guerre, avant la dernière étape consacrée à la reconstruction de Gaza, un chantier gigantesque estimé par l'ONU à plus de 53 milliards de dollars. (AFP)
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  • Les otages sont Sacha Trupanov, ressortissant israélo-russe, Sagui Dekel-Chen, israélo-américain, et Yair Horn, israélo-argentin, précise le bureau dans un communiqué
  • La Croix-Rouge s'était dite peu avant "très inquiète" du sort des otages retenus depuis 16 mois dans la bande de Gaza

JERUSALEM: Le bureau du Premier ministre israélien a indiqué vendredi avoir reçu les identités de trois otages israéliens devant être libérés de le bande de Gaza samedi dans le cadre de l'accord de trêve avec le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Les otages sont Sacha Trupanov, ressortissant israélo-russe, Sagui Dekel-Chen, israélo-américain, et Yair Horn, israélo-argentin, précise le bureau dans un communiqué.

La Croix-Rouge s'était dite peu avant "très inquiète" du sort des otages retenus depuis 16 mois dans la bande de Gaza.

L'un des ex-otages, Keith Siegel, un Israélo-américain de 65 ans, a raconté les "conditions inimaginables" dans lesquelles il a été détenu pendant 484 jours, avant sa libération le 1er février. "Je suis un survivant (...) chaque jour me semblait être le dernier", a-t-il raconté dans un message vidéo.

"Affamé et torturé" 

"Je vivais dans la peur constante (...) J'étais affamé et j'étais torturé, à la fois physiquement et émotionnellement. Quand la guerre s'est intensifiée, les terroristes qui me retenaient m'ont traité encore plus mal que d'habitude", a ajouté cet homme à la voix posée.

"Les terroristes m'ont donné des coups de pied, m'ont craché dessus et m'ont retenu sans eau, sans lumière et sans air à respirer."

Après une médiation menée par l'Egypte et le Qatar, le Hamas s'était dit prêt jeudi à respecter le calendrier prévu par l'accord de trêve, après avoir menacé de bloquer les libérations d'otages en accusant Israël de violations du cessez-le-feu, notamment d'entraver l'entrée de l'aide humanitaire dans le territoire en ruines.

La trêve, entrée en vigueur après 15 mois de guerre et pour une durée initiale de 42 jours, a déjà permis la libération de 16 otages israéliens contre 765 prisonniers palestiniens.

Mais lors du cinquième échange, le 8 février, le Hamas avait remis au CICR trois otages très affaiblis physiquement, lors d'une mise en scène qui avait provoqué la colère en Israël.

Le CICR, qui prône une neutralité absolue, avait alors demandé au Hamas de veiller à ce que les échanges à venir se déroulent dans un cadre plus privé et plus digne.

Le CICR s'est dit vendredi "très inquiet des conditions de vie des otages". "Les dernières opérations de libération renforcent la nécessité urgente pour le CICR d'avoir accès aux personnes retenues en otages", a-t-il déclaré sur X.

Deuxième phase incertaine 

Les otages ont été enlevés en Israël lors de l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre. Sur 251 personnes alors emmenées de force à Gaza, 73 s'y trouvent toujours, dont au moins 35 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Durant la première phase de la trêve, 33 otages et 1.900 détenus doivent être libérés.

Mais la suite du cessez-le-feu reste incertaine, alors que les négociations sur la deuxième phase, censée prendre effet début mars, n'ont toujours pas commencé.

Cette deuxième phase doit permettre la libération de tous les otages et la fin définitive de la guerre, avant la dernière étape consacrée à la reconstruction de Gaza, un chantier gigantesque estimé par l'ONU à plus de 53 milliards de dollars.

L'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.211 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité à Gaza.

L'offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 48.222 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Au pied de squelettes d'immeubles, entre les débris et les flaques d'eau boueuse, des habitants de Gaza veulent croire que la trêve se maintiendra.

"La guerre ne va pas reprendre, car personne n'y a intérêt", a affirmé à l'AFP l'un d'entre eux Abdel Nasser Abou al-Omrain, rentré comme des centaines de milliers de déplacés dans le nord du territoire. Mais pour lui, "Gaza est devenu un enfer insupportable, et nous ne pouvons pas y vivre".

Le président américain Donald Trump avait annoncé la semaine dernière un plan, décrié à travers le monde mais applaudi en Israël, visant à placer Gaza sous contrôle américain pour reconstruire le territoire, après avoir expulsé ses habitants vers l'Egypte et la Jordanie.

Un sommet de cinq pays arabes doit se tenir le 20 février à Ryad pour préparer une réponse commune à ce plan, avant un autre sommet une semaine plus tard en Egypte.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio, attendu au Moyen-Orient, a déclaré jeudi que les Etats-Unis étaient ouverts à toute autre proposition des pays arabes.

"Pour l'instant le seul plan - ils ne l'aiment pas - mais le seul plan, c'est celui de Trump. Donc s'ils en ont un meilleur, le moment est venu de le présenter", a-t-il dit.


L'Arabie saoudite salue l'appel téléphonique entre les États-Unis et la Russie

L'Arabie saoudite salue l'appel téléphonique entre les États-Unis et la Russie
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  • La déclaration du ministère des Affaires étrangères réaffirme l'engagement du Royaume dans la médiation de la résolution de la guerre en Ukraine
  • Le communiqué indique en outre que l'Arabie saoudite est prête à accueillir tout sommet potentiel et réaffirme son engagement à jouer un rôle de médiateur dans la résolution de la guerre en cours en Ukraine

RIYADH : L'Arabie saoudite a salué vendredi un récent appel téléphonique entre le président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine, ainsi que la possibilité d'accueillir un sommet entre les deux dirigeants dans le Royaume, selon un communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères.

"Le Royaume d'Arabie saoudite salue l'appel téléphonique qui a eu lieu entre Son Excellence le président Donald J. Trump, président des États-Unis d'Amérique, et Son Excellence le président Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie, le 12 février 2025", peut-on lire dans le communiqué.

Le communiqué indique en outre que l'Arabie saoudite est prête à accueillir tout sommet potentiel et réaffirme son engagement à jouer un rôle de médiateur dans la résolution de la guerre en cours en Ukraine.

Le prince héritier Mohammed bin Salman a réitéré le soutien du Royaume à la médiation depuis le début de la guerre, et lors d'appels séparés avec Poutine et le président ukrainien Volodymyr Zelensky le 3 mars 2022.

"Le Royaume affirme ses efforts continus pour parvenir à une paix durable entre la Russie et l'Ukraine", ajoute le communiqué, soulignant les initiatives diplomatiques continues de Riyad au cours des trois dernières années.


L'armée israélienne se prépare à se retirer du Liban, selon un haut responsable israélien

Le président du Parlement libanais, Nabih Berri, a déclaré jeudi que les Etats-Unis l'avaient informé que Israël se retirerait le 18 février, mais que son armée resterait déployée dans cinq endroits. (AFP)
Le président du Parlement libanais, Nabih Berri, a déclaré jeudi que les Etats-Unis l'avaient informé que Israël se retirerait le 18 février, mais que son armée resterait déployée dans cinq endroits. (AFP)
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  • Dans la nuit de jeudi à vendredi, des chasseurs israéliens ont frappé "des sites militaires de l'organisation terroriste du Hezbollah où étaient entreposés des armes et des lanceurs, qui constituent une menace directe pour le front intérieur israélien"
  • Des médias libanais ont rapporté que des chasseurs israéliens avaient frappé des sites dans le sud du pays

JERUSALEM: L'armée israélienne est prête à se retirer du territoire libanais et à transférer des zones à l'armée libanaise dans les délais prévus par l'accord de cessez-le-feu conclu sous médiation franco-américaine, selon un haut responsable de la sécurité israélienne.

"Nous sommes toujours déployés conformément à l'accord (dont l'application est) contrôlé(e) par les Etats-Unis et nous travaillons en étroite collaboration avec les Etats-Unis pour nous assurer que le transfert des responsabilités à l'armée libanaise se fera dans les délais prévus", a déclaré ce responsable sous couvert d'anonymat, conformément aux protocoles.

Ses déclarations ont été autorisées à être publiées vendredi.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, des chasseurs israéliens ont frappé "des sites militaires de l'organisation terroriste du Hezbollah où étaient entreposés des armes et des lanceurs, qui constituent une menace directe pour le front intérieur israélien", selon l'armée israélienne.

Des médias libanais ont rapporté que des chasseurs israéliens avaient frappé des sites dans le sud du pays.

Le président du Parlement libanais, Nabih Berri, a déclaré jeudi que les Etats-Unis l'avaient informé que Israël se retirerait le 18 février, mais que son armée resterait déployée dans cinq endroits.

"Je les ai informés en mon nom et au nom du président, le général Joseph Aoun, et du Premier ministre, le juge Nawaf Salam, de notre rejet absolu de cette proposition", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Le haut responsable israélien a déclaré que le retrait de l'armée était en cours et que "la prochaine étape de l'accord stipule que nous nous retirerons jusqu'à la ligne bleue et que nous (céderons) à l'armée libanaise, de manière ordonnée, (le contrôle de) la zone d'où nous nous retirons".

Cependant, a-t-il observé, l'armée israélienne continue à surveiller les mouvements du Hezbollah. "Nous avons vu plusieurs incidents clairs où le Hezbollah essayait de violer l'accord, comme l'infiltration dans le sud (...), essayant de restaurer ou d'enlever des munitions, et aussi la contrebande d'armes dans la vallée de la Bekaa", a-t-il dit.

L'ONU et le Hezbollah ont accusé Israël de commettre des violations de l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre, après deux mois de guerre ouverte.

Auparavant, le Hezbollah et Israël avaient échangé des tirs pendant plus d'un an. Le mouvement libanais a commencé à tirer des projectiles sur Israël après le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza le 7 octobre 2023, affirmant agir en soutien aux Palestiniens.

reg/bfi/sg

 

© Agence France-Presse