Renault et Nissan refondent leur alliance

Images d'archives du siège, d'usines et de modèles Nissan et Renault (Photo, AFP).
Images d'archives du siège, d'usines et de modèles Nissan et Renault (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 06 février 2023

Renault et Nissan refondent leur alliance

  • Renault avait annoncé fin 2022 une réorganisation majeure de ses activités
  • Le rééquilibrage de la relation Renault-Nissan est vu d'un bon oeil au Japon

LONDRES: Renault et Nissan doivent détailler lundi à Londres une profonde refonte de leur collaboration, avec un rééquilibrage de leur relation capitalistique, mais aussi une relance de leurs projets industriels communs.

En plein flou depuis la chute en 2018 de Carlos Ghosn, l'ancien grand patron de cette Alliance, Renault et Nissan ont négocié pendant de longs mois les détails d'un accord, examiné dimanche par le conseil d'administration de Renault, et lundi matin par celui de Nissan, selon des sources proches de l'Alliance.

Cet accord implique d'abord de remettre les constructeurs sur un pied d'égalité: Renault et Nissan vont chacun détenir 15% du capital de l'autre, contre 43,4% actuellement pour Renault, avaient indiqué les partenaires fin janvier.

Le groupe français ne va toutefois pas vendre immédiatement le reste de ses actions Nissan (28,4%), car leur valeur de marché est très inférieure à leur valeur actuellement inscrite dans ses comptes.

Dans le cadre de l'Alliance, Renault, Nissan et Mitsubishi collaborent déjà sur de nombreux véhicules, avec des économies à la clé. Des Renault et Nissan partagent des mêmes moteurs, la future petite Nissan Micra sera basée sur la Renault 5, et des Renault sont vendues sous badge Mitsubishi. Les trois partenaires comptent d'ailleurs investir ensemble 23 milliards d'euros dans l'électrification au cours des cinq prochaines années.

Avec ce nouvel accord, ils devraient annoncer plusieurs nouvelles initiatives industrielles, notamment sur le marché indien, selon des sources proches de l'Alliance.

Nissan pourrait profiter sur ce marché en plein développement du savoir-faire de Dacia. Il pourrait vendre en Inde des SUV s'inspirant très largement de la gamme de la marque à bas coût en pleine croissance de Renault, avec la Spring 100% électrique et des grands SUV.

Les deux constructeurs prévoiraient également de concevoir une nouvelle plateforme commune de voitures à bas coût pour gagner des parts de marché en Afrique, en Amérique Latine ou en Asie centrale.

En pleine course à l'électrification, ils devraient par ailleurs développer une plate-forme commune pour leurs futurs SUV électriques de taille moyenne, pour succéder en 2028 à la Renault Mégane et au Nissan Ariya.

La hauteur de l'investissement de Nissan dans Ampere, la future filiale électrique de Renault, ne devrait cependant pas être précisée lundi.

Renault avait annoncé fin 2022 une réorganisation majeure de ses activités, avec le lancement en Bourse d'Ampere, prévu au second semestre 2023, et la création de Horse, une coentreprise dans les motorisations thermiques avec le géant chinois Geely, propriétaire de Volvo. Le géant pétrolier saoudien Aramco devrait devenir le troisième actionnaire de Horse, selon une source proche du dossier.

La participation de Nissan dans Ampere dépendra de l'ampleur des brevets que le groupe japonais voudra placer dans cette société, et des perspectives de sa valorisation future, sachant que Nissan ne va pas prendre plus de 15%, selon les mêmes sources proches.

Divorce ou nouveau départ ? 

Le rééquilibrage de la relation Renault-Nissan est vu d'un bon oeil au Japon. "Pour que l'alliance continue à remplir ses fonctions, mettre fin à des relations inégales (entre Renault et Nissan, NDLR) qui pouvaient encore amplifier la méfiance mutuelle était une tâche inévitable", avait souligné le quotidien économique japonais Nikkei dans un édito fin janvier.

D'autres journaux japonais comme l'Asahi et le Sankei ont titré sur la dissolution des "traités inégaux" entre Renault et Nissan, une expression faisant référence aux traités imposés au Japon par les puissances occidentales au 19ᵉ siècle et qui désavantageaient Tokyo.

Le ministre français du Commerce extérieur Olivier Becht a défendu cet accord, qui ne constitue pas selon lui un "divorce".

"Je vois ça comme un nouveau départ, comme un départ prometteur sur une base industrielle renouvelée", a déclaré M. Becht lors d'une visite à Tokyo le 1er février.

Le mariage de Renault et Nissan remonte à 1999, à une époque où le constructeur japonais connaissait de grandes difficultés financières. Renault prend alors 36,8% du constructeur nippon, et envoie son numéro deux Carlos Ghosn redresser Nissan. Les résultats du constructeur japonais s'améliorent rapidement après une restructuration drastique.

En 2015, l'augmentation surprise de la participation de l'État français au capital de Renault, pour asseoir ses droits de vote, met en colère Nissan qui redoute une fusion.

En 2016, l'alliance s'élargit au japonais Mitsubishi Motors, dont Nissan prend 34%. Les trois alliés deviennent en 2017 le premier producteur automobile mondial, avec plus de 10 millions de véhicules vendus.

Les tensions culminent avec la chute spectaculaire de Carlos Ghosn, devenu patron de l'Alliance, et arrêté fin 2018 au Japon sur des accusations de malversations financières. Il a fui un an plus tard au Liban alors qu'il était en liberté sous caution au Japon dans l'attente de son procès.

Avec le recul de leurs ventes, lié au marché, mais aussi à des changements de stratégie, les trois constructeurs sont désormais à la quatrième place mondiale, loin derrière Toyota et Volkswagen, et doublés par Hyundai-Kia.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com