Séisme en Turquie et en Syrie: la désinformation inonde les réseaux sociaux

Des piétons se tiennent près de bâtiments détruits à Gaziantep, deux jours après qu'un fort séisme ait frappé la région, le 8 février 2023. Le bilan du violent tremblement de terre qui a frappé la Turquie et la Syrie a dépassé les 11 200 morts le 8 février 2023, alors que les secouristes se précipitaient pour sauver les survivants piégés sous les débris dans le froid de l'hiver. (AFP).
Des piétons se tiennent près de bâtiments détruits à Gaziantep, deux jours après qu'un fort séisme ait frappé la région, le 8 février 2023. Le bilan du violent tremblement de terre qui a frappé la Turquie et la Syrie a dépassé les 11 200 morts le 8 février 2023, alors que les secouristes se précipitaient pour sauver les survivants piégés sous les débris dans le froid de l'hiver. (AFP).
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Publié le Jeudi 09 février 2023

Séisme en Turquie et en Syrie: la désinformation inonde les réseaux sociaux

  • Une série d'images sur Facebook, Instagram et Twitter, censées montrer la panique en Cisjordanie occupée après le tremblement de terre en Turquie, a recueilli des dizaines de milliers d'interactions
  • Mais une recherche d'image inversée effectuée par l'AFP a permis d'établir que les photos remontaient à juin 2017 et montraient des Palestiniens célébrant l'Aïd el-Fitr dans la ville de Naplouse, en Cisjordanie

NICOSIE : Depuis le séisme meurtrier qui a frappé lundi la Turquie et la Syrie, les réseaux sociaux regorgent d'informations erronées et d'images et de vidéos détournées supposant montrer notamment un "tsunami" ou un enfant pleurant ses parents.

Au moins 11 200 personnes ont été tuées dans le séisme de magnitude 7,8 qui a frappé lundi la Turquie et la Syrie, selon les derniers bilans officiels diffusés mercredi.

Depuis, des journalistes de l'AFP ont examiné de fausses images et vidéos partagées et visionnées des milliers de fois, montrant des scènes censées provenir du séisme ou de ses conséquences.

Ainsi, une série d'images sur Facebook, Instagram et Twitter, censées montrer la panique en Cisjordanie occupée après le tremblement de terre en Turquie, a recueilli des dizaines de milliers d'interactions.

Mais une recherche d'image inversée effectuée par l'AFP a permis d'établir que les photos remontaient à juin 2017 et montraient des Palestiniens célébrant l'Aïd el-Fitr dans la ville de Naplouse, en Cisjordanie.

Une autre vidéo largement partagée montre un "tsunami" provoqué par le séisme sur la côte sud de la Turquie. Mais l'analyse de la vidéo montre qu'il s'agissait en fait d'images d'une tempête de mars 2017 à Durban, en Afrique du Sud.

Par ailleurs, une vidéo montrant des vagues spectaculaires s'écrasant sur une côte censée se trouver en Turquie, s'est avérée provenir d'une tempête en janvier à San Diego, en Californie (Etats-Unis).

Une autre image largement partagée après le séisme montre un chien couché à côté d'une personne qui semble être ensevelie sous les décombres, accumulant plus de 1,5 million de vues sur Twitter.

Mais une recherche d'image inversée a montré que l'image était en ligne depuis au moins 2018 et faisait partie d'une série téléchargée par le photographe tchèque Jaroslav Noska sur la plateforme de photos Alamy.

Turquie : la photo d'un chien "tentant de sauver son maître" dans des décombres date d'avant le tremblement de terre du 6 février

La photo d'un chien qui semble signaler la présence de son maître sous des décombres circule largement sur les réseaux sociaux depuis le très puissant séisme qui a touché la Turquie et la Syrie le 6 février.

Présentée comme prise en Turquie après cette catastrophe très meurtrière, elle date en fait au moins de 2018, comme l'a confirmé à l'AFP une des banque d'images qui la proposent.

Depuis le séisme survenu le 6 février, de nombreuses publications surFacebook et Twitter se sont émues de la photo d'un chien, la patte posée près de celle d'un humain dans ce qui ressemble à des décombres.

"C'est incroyable ! En Turquie, un chien a été vu en train de creuser pour tenter de sauver son maître", peut-on lire par exemple.

Il se serait notamment " mis à aboyer pour demander de l'aide tout en gardant sa patte sur la main de son maître ", comme l'affirment de nombreuses publications sur Facebook et Twitter (comme ici ou ici ). A la suite du tremblement de terre, l'image a beaucoup circulé en différentes langues, comme en anglais .

Le texte a aussi parfois été partagé avec d'autres photos de chiens courant dans les décombres d'un tremblement de terre.

En réalité, ces images, issues de la même série de photos, n'ont pas été prises à la suite du tremblement de terre en Turquie et Syrie, et sont disponibles en ligne depuis au moins 2018.

En effectuant une recherche d'images inversée sur le moteur de recherche Google, il est en effet possible de retrouver trace de ces deux photos sur plusieurs banques d'image, comme Shutterstock ou Istockphoto ou Dreamstime.

Si le contexte et le lieu de ces photos n'est jamais clairement indiqué en légende, ces deux images, prises par le photographe tchèque Jaroslav Noska , datent au moins d'octobre 2018, comme l'indiquent les informations indiquées sur la banque d'images Alamy.

"Les deux images ont été téléchargées par le même contributeur en octobre 2018", a confirmé à l'AFP un représentant d'Alamy dans un mail du 7 février 2023  Contacté par l'AFP à plusieurs reprises, Jaroslav Noska n'avait pas répondu à la date de publication de l'article.

Une autre photo partagée par un média égyptien montre un petit garçon qui pleure alors qu'il était assis au sommet des décombres, avec une légende le décrivant comme un garçon syrien abandonné à son sort après le tremblement de terre.

Vérification faite, la photo fait partie d'une série de photos de mises en scène sur le site d'images Shutterstock.

D'autres vidéos prétendant montrer le sol ou des bâtiments en train de trembler ou de s'effondrer proviennent en fait de précédents tremblements de terre, parmi lesquels un séisme au Japon en 2011.


Le chef de l'ONU appelle à mettre fin au «cauchemar de la violence» au Soudan

Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
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  • Antonio Guterres appelle à des négociations immédiates pour mettre fin au conflit au Soudan, avertissant que la crise humanitaire et sécuritaire devient « incontrôlable » après deux ans de guerre entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR)
  • La situation à El-Facher, au Darfour, illustre la gravité du drame, avec des civils pris au piège, des milliers de morts, des violations massives des droits humains et près de 12 millions de déplacés selon l’ONU

DOHA: Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé mardi à des "négociations" pour un arrêt immédiat du conflit au Soudan, mettant en garde contre une crise "en train de devenir incontrôlable".

Le secrétaire général des Nations unies a exhorté les parties au conflit à "venir à la table des négociations, (et) mettre fin à ce cauchemar de violence, maintenant".

"La crise horrifiante au Soudan (...) est en train de devenir incontrôlable", a-t-il dit lors d'une conférence de presse en marge du deuxième sommet mondial pour le développement social à Doha.

Le conflit entre l'armée et les paramilitaires dure depuis deux ans et a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU.

Le 26 octobre, après 18 mois de siège, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris la ville d'El-Facher, dernier verrou stratégique de l'armée au Darfour (ouest du Soudan).

Depuis, les informations et témoignages se multiplient sur les cas d'exécutions, viols, attaques contre des humanitaires et pillages qui y sont commis, documentés par des images satellites et par des vidéos d'exactions publiées par les combattants eux-même.

"El-Facher et les zones environnantes du Nord-Darfour ont été un épicentre de souffrance, de faim, de violence et de déplacements" a souligné M.Guterres, ajoutant que depuis l'entrée des FSR dans la ville, "la situation s'aggrave de jour en jour".

"Des centaines de milliers de civils sont pris au piège par ce siège. Les gens meurent de malnutrition, de maladie et de violence. Et nous continuons à entendre des rapports sur des violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme", a affirmé M.Guterres.


Pour Aoun, le Liban «n'a pas d'autre choix que de négocier avec Israël»

Israël a bombardé le Liban à plusieurs reprises malgré le cessez-le-feu de novembre 2024 qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, multipliant les attaques ces derniers jours. (Reuters)
Israël a bombardé le Liban à plusieurs reprises malgré le cessez-le-feu de novembre 2024 qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, multipliant les attaques ces derniers jours. (Reuters)
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  • Joseph Aoun réaffirme l'engagement de Beyrouth en faveur d'un dialogue sans guerre, tout en admettant qu'Israël reste un "ennemi"
  • Les frappes aériennes israéliennes tuent deux personnes, dont un commandant du Hezbollah précédemment blessé dans l'explosion d'un téléavertisseur

BEYROUTH : Le président libanais Joseph Aoun a réaffirmé lundi son engagement à négocier avec Israël, affirmant que son pays n'avait "aucune option" en la matière.

Toutefois, il a ajouté : "La négociation n'est pas menée avec Israël : "La négociation ne se fait pas avec un ami ou un allié, mais avec un ennemi.

"Le langage de la négociation est plus important que celui de la guerre, dont nous avons vu ce qu'elle nous a fait subir.

Selon le bureau des médias du palais présidentiel, M. Aoun a réaffirmé son attachement au "langage diplomatique adopté par nous tous, du président du Parlement Nabih Berri au Premier ministre Nawaf Salam".

Le Liban reste attaché au cadre de négociation "à travers le Comité du mécanisme", qui est limité aux représentants militaires, avec la possibilité d'inclure des civils conformément à une proposition américaine présentée la semaine dernière par Morgan Ortagus aux responsables libanais.

Les remarques de M. Aoun font suite à l'intensification des attaques israéliennes sur le Sud-Liban visant à accroître la pression sur le Hezbollah pour qu'il désarme.

Une frappe aérienne israélienne a visé une moto à Aita Al-Shaab, tuant son conducteur. Il s'agit de la deuxième frappe en l'espace de quelques heures.

Des médias proches du Hezbollah ont rapporté que l'homme tué était Youssef Naameh, le frère de deux autres personnes tuées précédemment dans des frappes israéliennes.

Lors d'une frappe précédente, les forces de défense israéliennes ont visé la ville de Doueir dans le district de Nabatieh, tuant une personne et en blessant sept autres, selon un communiqué du ministère libanais de la santé.

Plusieurs médias libanais ont rapporté que l'homme tué était le commandant du Hezbollah Mohammed Ali Hadid, qui avait déjà été blessé lors de l'explosion d'un téléavertisseur par le Mossad en septembre 2024 - une opération dont Israël n'a jamais officiellement revendiqué la responsabilité.

Selon certaines informations, M. Hadid avait survécu à une première frappe israélienne dimanche dans la ville de Zefta, dans le sud du pays, au cours de laquelle des drones israéliens avaient lancé au moins trois missiles sur une cible. Ces frappes n'ont toutefois pas atteint l'objectif visé.

Des images diffusées en ligne montrent la voiture visée en proie à de violentes flammes, tandis que les équipes de pompiers luttent contre les effets de la frappe, qui a également provoqué l'incendie de plusieurs voitures en stationnement.

Un complexe commercial contenant des magasins et des restaurants a également été endommagé.

La chaîne israélienne Channel 12 a rapporté que les récentes attaques israéliennes faisaient suite aux commentaires d'une "source de sécurité israélienne" dimanche.

Cette source a déclaré que "l'État libanais ne pénètre pas dans certaines zones où le Hezbollah opère et, si l'on nous demande d'agir, nous savons comment augmenter le rythme des attaques au Liban si nécessaire".

L'escalade des frappes israéliennes a porté à 16 le nombre de morts en moins d'une semaine, la plupart étant des membres du Hezbollah.

Samedi, une frappe aérienne meurtrière sur la ville de Kfar Roummane à Nabatieh a tué quatre membres du Hezbollah et blessé trois passants.

Une source de sécurité s'attend à une escalade des attaques israéliennes au cours des derniers mois de l'année, qui est la date limite fixée par l'armée libanaise pour achever le plan de désarmement au sud de la ligne Litani.

Le ministre israélien de la défense, Israël Katz, a accusé dimanche le Hezbollah de "jouer avec le feu". Il a déclaré qu'il tenait le gouvernement et le président libanais "responsables des atermoiements dans le respect de leurs engagements concernant le désarmement du parti et son retrait du sud".

Il a également affirmé qu'"Israël continuera à appliquer une politique de riposte maximale dans ses opérations militaires et n'autorisera aucune menace visant les résidents du nord", appelant les autorités libanaises à "assumer pleinement leurs responsabilités pour assurer la stabilité et empêcher l'escalade".


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.