Séisme: Un village syrien d'Idlib emporté par une inondation après l'effondrement d'un barrage

Les habitants d'Al-Taloul, dans la province d'Idlib, au nord-ouest de la Syrie, se sont retrouvés sans abri et exposés à des conditions hivernales glaciales après que le tremblement de terre de lundi a détruit un barrage et inondé leur village (Photo, Fournie).
Les habitants d'Al-Taloul, dans la province d'Idlib, au nord-ouest de la Syrie, se sont retrouvés sans abri et exposés à des conditions hivernales glaciales après que le tremblement de terre de lundi a détruit un barrage et inondé leur village (Photo, Fournie).
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Publié le Samedi 11 février 2023

Séisme: Un village syrien d'Idlib emporté par une inondation après l'effondrement d'un barrage

  • Les habitants d'Al-Taloul se sont retrouvés sans abri pendant les températures hivernales glaciales qui ont suivi le tremblement de terre de lundi
  • Peu d'aide est arrivée dans le nord-ouest de la Syrie, où vivent environ 4,5 millions de personnes déjà dépendantes de l'aide

AL-TALOUL, Syrie: Un village de la région syrienne d'Idlib a été emporté par les eaux après que le barrage local, endommagé par les violents tremblements de terre de lundi, a soudainement cédé jeudi. En quelques heures, les eaux de crue ont englouti les maisons et déplacé toute la population.

À la suite des tremblements de terre qui ont frappé successivement le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie en début de semaine, les habitants du village de Salqin ont été contraints de s'abriter dans une oliveraie locale après que le fleuve Oronte a inondé leurs maisons.

Najmeddine ben Abdel Rabiei, un habitant de 26 ans, a déclaré à Arab News que son village avait subi d'importants dégâts causés par le tremblement de terre. Il a indiqué que les villageois avaient désespérément besoin d'aide humanitaire, notamment de tentes pour les protéger des intempéries.

«Toutes nos maisons sont noyées dans l'eau», a affirmé Abdel Rabiei à Arab News. «Où les gens peuvent-ils aller? Ils n'ont pas d'abri.»

Craignant de subir le même sort que les habitants d'Al-Taloul, les résidents d'autres villages situés le long de la rivière Oronte ont fui vers les hauteurs de Jisr al-Choghour et de Darkouch.

Le tremblement de terre de magnitude 7,8 a frappé certaines parties du sud-est de la Turquie, du nord-ouest de la Syrie et des régions voisines aux premières heures de lundi, suivi d'un séisme de magnitude 7,5 quelques heures plus tard.

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Avant même le tremblement de terre, deux millions de personnes n'avaient déjà pas de logement adéquat pendant le rude hiver syrien  (Photo, Fournie).

Selon le président turc, Recep Tayyip Erdogan, la mort d'au moins 19 388 personnes a été confirmée vendredi en Turquie, dépassant ainsi le bilan du tremblement de terre dévastateur de 1999. Au moins 3 377 personnes sont mortes en Syrie.

Dans le nord-ouest de la Syrie, tenu par les rebelles, les secouristes ont déclaré que plus de 2 037 personnes sont mortes et 2 950 ont été blessées, selon le Washington Post. Dans la Syrie contrôlée par le gouvernement, les médias d'État ont fait état de 1 347 morts et de 2 295 blessés.

Bien que des secouristes et des travailleurs humanitaires soient arrivés en Turquie voisine pour participer aux efforts de secours, le nord de la Syrie, où vivent environ 4,5 millions de personnes, dont 90% dépendaient déjà de l'aide humanitaire, a reçu très peu d'aide.

«La communauté internationale a promis une aide considérable à la Turquie, à juste titre, mais, comme d'habitude, les Syriens ne sont pas pris en compte», a écrit Charles Lister, chercheur principal et directeur des programmes sur la Syrie et la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme à l'Institut du Moyen-Orient, dans le magazine Foreign Policy cette semaine.

Pour des communautés comme d’Al-Taloul, cela signifie que de nombreuses personnes ont été contraintes de dormir dehors dans des températures glaciales.

Certaines zones du nord-ouest de la Syrie ont récemment connu des températures allant jusqu'à — 4 degrés. En raison du gel hivernal, des milliers de personnes passent la nuit dans leur voiture ou se blottissent autour de feux devenus omniprésents dans la région touchée par le séisme.

La défense civile syrienne, également connue sous le nom de «Casques blancs», a été déployée à Al-Taloul pour aider à évacuer les civils piégés dans les véhicules et les bâtiments et pour nettoyer le réseau d'égouts local afin d'évacuer les eaux de crue.

Ce vendredi, les Casques blancs ont accusé l'ONU de bâcler son intervention dans le nord-ouest de la Syrie.

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Le tremblement de terre de magnitude 7,8 a frappé certaines parties du sud-est de la Turquie, du nord-ouest de la Syrie et des régions voisines aux premières heures de lundi, suivi d'un séisme de magnitude 7,5 quelques heures plus tard  (Photo, Fournie).

«L'ONU a commis un crime contre le peuple syrien dans le nord-ouest du pays», a déclaré Raed Saleh, chef des Casques blancs, à l'Agence France-Presse, affirmant que les agences de l'ONU n'avaient fourni aucune aide spécifique aux survivants depuis la catastrophe survenue lundi avant l'aube.

«L'ONU doit présenter ses excuses au peuple syrien», a ajouté Saleh.

Les habitants d'Al-Taloul étaient déjà appauvris avant le tremblement de terre, ayant vécu en état de siège dans la région tenue par l'opposition au cours des douze dernières années de guerre civile en Syrie.

Hatem al-Ali, un résident de 62 ans, a déclaré à Arab News que le tremblement de terre est la goutte d'eau qui fait déborder le vase pour la communauté.

«Al-Taloul est un village extrêmement pauvre où les gens n'ont rien», a-t-il affirmé. «L'argent a disparu et tout ce que les gens possédaient est parti en fumée. Et croyez-moi, certaines personnes ne peuvent même pas acheter un paquet de pain.»

Le besoin le plus urgent à l'heure actuelle, affirme-il, est de disposer d'abris convenables, de nourriture et d'eau potable pour éviter l'hypothermie, la faim et la propagation des maladies. «Nous demandons aux responsables d'aider ces pauvres gens», a ajouté Al-Ali.

Plus de dix ans de guerre civile et de bombardements aériens avaient déjà détruit les hôpitaux et provoqué des pénuries d'électricité et d'eau dans le nord-ouest de la Syrie, laissant les communautés totalement démunies face à une catastrophe naturelle de cette ampleur.

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Les habitants du village proche de Salqin ont été contraints de se réfugier dans une oliveraie locale après que le fleuve Oronte a inondé leurs maisons (Photo, Fournie).

«Après 12 ans d'un conflit brutal au cours duquel le régime syrien a utilisé presque toutes les armes disponibles contre sa propre population, le niveau de destruction infligé par le tremblement de terre au nord-ouest de la Syrie est sans commune mesure», a écrit Lister dans son article du magazine Foreign Policy.

«S'agissant spécifiquement du nord-ouest de la Syrie contrôlé par l'opposition, une catastrophe naturelle comme celle-ci n'aurait pas pu toucher une population plus vulnérable. Avant le tremblement de terre, la région représentait l'une des crises humanitaires les plus graves au monde.»

«Plus de 4,5 millions de civils vivent dans une petite zone qui ne représente pas plus de 4% de la Syrie — et près de 3 millions d'entre eux sont déplacés. Au moins 65% des infrastructures de base sont détruites ou fortement endommagées.»

Avant même le tremblement de terre, 2 millions de personnes n'avaient déjà pas de logement adéquat pendant le rude hiver syrien. Parmi elles, 800 000 personnes, dont la plupart sont des enfants, vivent dans des abris de fortune sans accès fiable au chauffage, à l'électricité, à l'eau potable ou aux installations sanitaires.

«C'est vraiment un scénario de cauchemar», a dévoilé Lister. «Une catastrophe naturelle désastreuse frappe l'une des populations les plus vulnérables du monde, laissant des milliers de bâtiments rasés et des milliers de victimes dans un climat hivernal glacial et pas une seule route n'est ouverte pour acheminer l'aide.»

Le Programme alimentaire mondial des Nations unies a lancé un appel de 77 millions de dollars américains (1 dollar américain = 0,94 euro) pour fournir des rations alimentaires et des repas chauds à 874 000 personnes touchées par le séisme meurtrier.

Le bilan des besoins d'aide «comprend 284 000 personnes nouvellement déplacées en Syrie et 590 000 personnes en Turquie, dont 45 000 réfugiés et 545 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays», a précisé le rapport.

Mike Ryan, directeur exécutif du programme d'urgences sanitaires de l'Organisation mondiale de la santé, a déploré vendredi la «crise oubliée» de la Syrie.

«Les Syriens semblent être une réflexion après coup», a déclaré Charles Lister, directeur des programmes sur la Syrie et la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme à l'Institut du Moyen-Orient.

Alors que l'OMS se prépare à acheminer des fournitures médicales vers la Syrie depuis Dubaï, Ryan a signalé qu'un énorme retard dans l'acheminement de l'aide attendait d'atteindre le nord-ouest de la Syrie, tenu par les rebelles.

«Le monde a oublié la Syrie», a déclaré Ryan aux journalistes à Dubaï, lors des préparatifs du vol d'aide. «Franchement, le tremblement de terre a ramené l'attention. Mais ces millions de personnes en Syrie luttent maintenant depuis des années. Cela est devenu une crise oubliée.»

La Syrie est maintenant confrontée à un «désastre secondaire» de vies perdues à cause d'un manque d’équipements médicales, a insisté Ryan.

«Nous devons reconnaître que l'ampleur de cette catastrophe est si grande qu'elle dépasse les capacités de chacun. S'ils n'ont pas d'équipement, ils ne peuvent pas faire leur travail — c'est comme demander à un pompier de se précipiter sur un incendie sans lance à eau.» 

Bab al-Hawa, en Turquie, le seul poste frontalier par lequel l'aide humanitaire des Nations unies est autorisée à entrer dans le nord de la Syrie, a été initialement fermé en raison des dommages subis lors du tremblement de terre.

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Dans le nord-ouest de la Syrie tenu par les rebelles, les secouristes ont déclaré que plus de 2 037 personnes sont mortes et 2 950 ont été blessées, selon le Washington Post   (Photo, Fournie).

Comme la majeure partie de l'aide entrant en Syrie doit passer par Damas, qui contrôle strictement sa distribution aux gouvernorats, la fermeture de Bab al-Hawa a rendu encore plus difficile l'acheminement d'une aide adéquate et rapide dans les zones les plus durement touchées.

Les premières livraisons d'aide internationale dans le nord-ouest de la Syrie, tenu par les rebelles, suite au séisme, sont arrivées jeudi. Le gouvernement syrien a déclaré qu'il avait également approuvé l'acheminement de l'aide humanitaire dans les zones touchées par le séisme qui ne sont pas sous son contrôle.

Un deuxième convoi d'aide de l'ONU a traversé la Syrie tenue par les rebelles depuis la Turquie vendredi. Le convoi de 14 camions transportait des articles non alimentaires tels que «des kits de secours, des lampes solaires, des couvertures et d'autres aides», a révélé Paul Dillon, porte-parole de l'Organisation internationale pour les migrations, dans un communiqué.

L'aide «sera suffisante pour environ 1 100 familles dans les zones touchées par le séisme à Idlib», a-t-il ajouté.

Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a exhorté le Conseil de sécurité à autoriser l'ouverture de nouveaux points d'aide humanitaire transfrontaliers entre la Turquie et la Syrie. La Turquie a déclaré qu'elle travaillait à l'ouverture de deux nouveaux itinéraires vers les régions de la Syrie tenues par les rebelles.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La diplomatie française estime qu'Israël doit faire preuve de « la plus grande retenue » au Liban

Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
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  • l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, Hezbollah.
  • Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

PARIS : La France a exhorté mercredi Israël « à faire preuve de la plus grande retenue » au Liban après la frappe israélienne qui a touché Beyrouth dimanche dernier, et a souligné que le démantèlement des sites militaires du Hezbollah revenait « exclusivement aux forces armées libanaises ».

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après plus d'un an de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, très affaibli, qui affirme de son côté respecter l'accord.

Le week-end dernier, Israël a assuré avoir visé un entrepôt de missiles.

Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

« La France rappelle que le respect du cessez-le-feu s'impose à toutes les parties sans exception afin de garantir la sécurité des populations civiles des deux côtés de la Ligne bleue », la frontière de facto délimitée par les Nations unies, a souligné mercredi Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

« La France appelle donc Israël à faire preuve de la plus grande retenue et à se retirer au plus vite des cinq points toujours occupés sur le territoire libanais », a-t-il ajouté lors d'un point presse.

Une commission regroupant le Liban, Israël, les États-Unis, la France et l'ONU est chargée de superviser l'application du cessez-le-feu.

Beyrouth presse la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques et se retire des cinq positions frontalières où il s'est maintenu dans le sud du pays, malgré l'accord.


Les services de sécurité des Émirats déjouent un transfert illégal d'armes vers le Soudan

Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
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  • Les services de sécurité ont réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises 
  • Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays

ABU DHABI: Les services de sécurité des Émirats arabes unis ont déjoué une tentative de transfert illégal d'armes et d'équipements militaires aux forces armées soudanaises, a déclaré mercredi le procureur général des Émirats arabes unis, Hamad Saif al-Chamsi.

M. Al-Chamsi a déclaré que les services de sécurité avaient réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises après l'arrestation de membres d'une cellule impliquée dans la médiation non autorisée, le courtage et le trafic illicite d'équipements militaires, sans avoir obtenu les licences nécessaires auprès des autorités compétentes.

Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays.

L'avion transportait environ cinq millions de munitions de type Goryunov (54,7 x 62 mm).

Les autorités ont également saisi une partie du produit financier de la transaction en possession de deux suspects dans leurs chambres d'hôtel.

M. Al-Chamsi a déclaré que l'enquête avait révélé l'implication de membres de la cellule des chefs militaires soudanais, notamment l'ancien chef des services de renseignement Salah Gosh, un ancien officier de l'agence de renseignement, un ancien conseiller du ministre des Finances et une personnalité politique proche du général Abdel Fattah al-Burhan et de son adjoint Yasser al-Atta. Plusieurs hommes d'affaires soudanais ont également été impliqués.

Selon les enquêteurs, les membres de la cellule ont conclu un marché d'équipement militaire portant sur des fusils Kalachnikov, des munitions, des mitrailleuses et des grenades d'une valeur de plusieurs millions de dollars.

Les armes ont été transférées de l'armée soudanaise à une société d'importation des Émirats arabes unis en utilisant la méthode de transfert des HAWALADARS.

La transaction a été facilitée par l'intermédiaire d'une société appartenant à un membre fugitif de la cellule travaillant pour les forces armées soudanaises, en coordination avec le colonel Othman al-Zubair, responsable des opérations financières au sein de l'armée soudanaise.

De faux contrats et de fausses factures commerciales ont été utilisés pour prétendre que les paiements concernaient un contrat d'importation de sucre.

L'enquête a conclu que ces transactions avaient été effectuées à la demande du comité d'armement des forces armées soudanaises, présidé par Al-Burhan et son adjoint Al-Atta, en toute connaissance de cause et avec leur approbation. Les membres de la cellule ont été directement chargés de négocier et de finaliser les transactions par Ahmed Rabie Ahmed al-Sayed, une personnalité politique proche du commandant en chef soudanais et responsable de la délivrance des certificats et des approbations des utilisateurs finaux.

Les enquêteurs ont confirmé que Salah Gosh jouait un rôle central dans la gestion du trafic illégal d'équipements militaires aux Émirats arabes unis, en coordination avec d'autres membres de la cellule.

Le groupe a réalisé une marge bénéficiaire de 2,6 millions de dollars (1 dollar = 0,88 euro) par rapport à la valeur réelle des deux transactions, qu'il s'est répartie entre lui et plusieurs complices. La part de Gosh a été retrouvée en possession du suspect Khalid Youssef Mukhtar Youssef, ancien officier de renseignement et ex-chef de cabinet de Gosh.

La cargaison saisie était arrivée à l'aéroport des Émirats arabes unis à bord d'un avion privé en provenance d'un pays étranger.

L'avion s'était posé pour faire le plein et avait officiellement déclaré qu'il transportait un lot de fournitures médicales.

Cependant, la cargaison militaire a été découverte sous la supervision du ministère public, sur la base de mandats judiciaires émis par le procureur général.

Les autorités ont également saisi des copies des contrats relatifs aux deux transactions, de faux documents d'expédition, ainsi que des enregistrements audio et des messages échangés entre les membres de la cellule.

L'enquête a permis de découvrir plusieurs sociétés appartenant à un homme d'affaires soudano-ukrainien, dont une opérant aux Émirats arabes unis.

Ces sociétés ont fourni à l'armée soudanaise des armes, des munitions, des grenades et des drones, en collaboration avec les membres de la cellule et le responsable financier de l'armée.

L'une des sociétés figure sur la liste des sanctions américaines.

Les enquêtes en cours ont révélé que les intérêts financiers et les profits du groupe sont étroitement liés à la poursuite du conflit interne au Soudan.

Le procureur général a souligné que cet incident représentait une grave atteinte à la sécurité nationale des Émirats arabes unis, en faisant de leur territoire une plateforme pour le trafic illégal d'armes à destination d'un pays en proie à des troubles civils, en plus de constituer des infractions pénales punissables par la loi.

Il a conclu en déclarant que le ministère public poursuivait ses procédures d'enquête en vue de déférer les suspects à une procédure judiciaire d'urgence.

Les résultats définitifs seront annoncés à la fin de l'enquête.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.