LR: Ciotti destitue Pradié de son poste de numéro 2

Dans cette photo d'archive prise le 14 février 2023, le président du parti français de droite Les Républicains (LR) Eric Ciotti s'entretient avec Aurélien Pradie (L) alors qu'ils assistent à une session pour discuter le plan de réforme des retraites du gouvernement à l'Assemblée nationale, Chambre basse du Parlement français, à Paris. (Photo, AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 14 février 2023, le président du parti français de droite Les Républicains (LR) Eric Ciotti s'entretient avec Aurélien Pradie (L) alors qu'ils assistent à une session pour discuter le plan de réforme des retraites du gouvernement à l'Assemblée nationale, Chambre basse du Parlement français, à Paris. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Samedi 18 février 2023

LR: Ciotti destitue Pradié de son poste de numéro 2

  • Dans toute la négociation sur les retraites, Aurélien Pradié a campé sur une ligne intransigeante, menaçant de ne pas voter la réforme alors même que la direction de LR semblait avoir conclu un accord avec le gouvernement
  • Le débat s'est cristallisé ces derniers jours sur les carrières longues, le député du Lot réclamant que personne n'ait à cotiser plus de 43 ans pour partir à taux plein

PARIS: La crise couvait depuis plusieurs semaines: le président des Républicains Eric Ciotti a démis samedi de ses fonctions son numéro 2 Aurélien Pradié, dont la surenchère sur les retraites, à contre-courant du parti, avait fini par exaspérer à droite.

"Ses prises de positions répétées (n'étaient) plus conformes avec les valeurs de cohérence, d'unité et de rassemblement qui doivent guider la droite républicaine", a justifié le patron des LR dans un communiqué annonçant la destitution du vice-président exécutif.

Dans toute la négociation sur les retraites, Aurélien Pradié a campé sur une ligne intransigeante, menaçant de ne pas voter la réforme alors même que la direction de LR semblait avoir conclu un accord avec le gouvernement.

Le débat s'est cristallisé ces derniers jours sur les carrières longues, le député du Lot réclamant que personne n'ait à cotiser plus de 43 ans pour partir à taux plein.

Une position finalement reprise vendredi dans un amendement de son groupe, et même par Horizons, au point que les oppositions de gauche ont salué les prises de parole du député dans l'hémicycle.

"Qu'il soit applaudi par la Nupes a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", explique-t-on dans l'entourage d'Eric Ciotti, exaspéré aussi par les atermoiements d'Aurélien Pradié sur un amendement dont il était pourtant cosignataire.

"La droite populaire est morte", a assuré samedi sur Twitter le député LFI Antoine Léaument.

Eric Ciotti, qui a pris sa décision vendredi soir après avoir sondé le groupe, l'a annoncée à Aurélien Pradié par SMS, n'ayant pu le joindre par téléphone.

"Des convictions, ça se défend. Sans relâche", a tweeté, impavide, le député du Lot quelques minutes après l'annonce publique de sa destitution, se félicitant que "même les députés de la majorité rejoignent cette bataille" sur les 43 ans -- communiqué d'Horizons à l'appui...

Les proches du sénateur Bruno Retailleau, qui avait lui-même appelé à l'éviction d'Aurélien Pradié il y a une semaine s'il refusait toujours de voter la réforme, ne cachaient pas leur satisfaction. "On ne peut pas être dedans et dehors", a affirmé à l'AFP Othman Nasrou, premier secrétaire général délégué du parti, tandis que le sénateur Stéphane le Rudulier saluait une "clarification idéologique qui réfute un pseudo travaillisme socialo-occitan".

«Acte d'autorité»

Avec ses positions tranchées et sa parole parfois rugueuse, Aurélien Pradié exaspérait l'aile libérale et conservatrice du parti, notamment les sénateurs inquiets de voir chaque concession sur les retraites détricoter un texte très proche de leurs propres souhaits.

Dans son communiqué, Eric Ciotti a déploré une "aventure personnelle", qui "ne peut se substituer à l’action collective et à l’esprit de responsabilité".

Une interprétation que récusent les proches du député du Lot: "Aurélien Pradié c'est un collectif sur des valeurs", assure son collègue du Haut-Rhin Raphaël Schellenberger, alors que le député du Lot défend une droite populaire se réclamant de Jacques Chirac.

"Entre le rétrécissement et le rassemblement, j’ai toujours préféré rassembler. C’est la seule façon de reconstruire", a affirmé sur Twitter le président des Hauts-de-France Xavier Betrand, lui aussi du côté de cette "droite sociale" demandant plus d'avancées.

Aurélien Pradié "a saturé les médias au mépris du collectif!" s'agace un cadre du parti, où certains le soupçonnent d'avoir voulu préempter le rapport de force avec Matignon -- le député du lot a longuement été appelé par le cabinet d'Elisabeth Borne le week-end dernier.

Au point de fragiliser la position du nouveau président du parti? Un cadre salue un "acte d'autorité" envers le numéro 2, nommé à ce poste après avoir réuni 22% des voix au premier tour de l'élection à la tête de LR en décembre.

Il partageait ce fauteuil avec François-Xavier Bellamy, proche du sénateur Bruno Retailleau qui s'était lui hissé en finale de l'élection.

Quant à une exclusion du parti, elle ne semble pas à l'ordre du jour. "Il n'est pas exclu de LR", assure la secrétaire générale Annie Genevard, pour qui Aurélien Pradié "partage les valeurs" du parti... "mais pas le sens du collectif".


Guillaume Ancel: Gaza, « un champ de la mort » avec une complaisance internationale

Ancien officier de l’armée française et éditeur du blog « ne pas subir » dédié aux questions politiques et de défense, répond à Arab News en français. (AFP)
Ancien officier de l’armée française et éditeur du blog « ne pas subir » dédié aux questions politiques et de défense, répond à Arab News en français. (AFP)
Short Url
  • Netanyahou, aussi bien que son ministre des Finances Bezalel Smotrich, ont clairement affirmé qu’il ne s'agissait plus de rentrer dans Gaza pour en ressortir, et que l’enclave sera à nouveau occupée par Israël
  • Des médias israéliens indiquent avec photos à l’appui, qu’un terrain est actuellement déblayé dans le Sud de Gaza pour accueillir les Gazaouis dans un premier temps

PARIS: L’opération « Chariots de Gédéon » validée il y a presque une semaine par le gouvernement israélien est bel et bien en marche dans Gaza.

L’objectif affiché de l’opération a été précisé par le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou sur la plateforme X.

« Nous avons décidé d’intensifier l’opération à Gaza, selon la recommandation du chef d'État-major pour aller vers la défaite du Hamas » écrit-il.

Détruire le Hamas, n’est pas nouveau puisque cet objectif a été brandi par le premier ministre dès le lendemain du 7 octobre, et l'élément nouveau de cette opération est l’occupation pure et simple de l’enclave.

Netanyahou, aussi bien que son ministre des Finances Bezalel Smotrich, ont clairement affirmé qu’il ne s'agissait plus de rentrer dans Gaza pour en ressortir, et que l’enclave sera à nouveau occupée par Israël.

Des médias israéliens indiquent avec photos à l’appui, qu’un terrain est actuellement déblayé dans le Sud de Gaza pour accueillir les Gazaouis dans un premier temps.

D’autre part, Israël maintient son blocus hermétique qui affame les habitants de la bande, alors que l’armée israélienne s’adonne au quotidien à des bombardements meurtriers.

Ancien officier de l’armée française et éditeur du blog « ne pas subir » dédié aux questions politiques et de défense, Guillaume Ancel répond à Arab News en français. Il confie avoir espéré « ne plus jamais voir, ou avoir à témoigner » sur pareilles horreurs.

Mais le voilà de nouveau face à la guerre de Gaza, qu’il décrit dans un article publié sur son blog comme étant « le champ de la mort », depuis l’attaque du 7 octobre.

 


Paris et Alger s'enfoncent dans la crise diplomatique

La crise diplomatique entre Paris et Alger s'est encore aggravée avec de nouvelles expulsions de fonctionnaires français du territoire algérien, à laquelle la France va répondre "de manière immédiate", "ferme" et "proportionnée", a annoncé lundi le ministre français des Affaires étrangères. (AFP)
La crise diplomatique entre Paris et Alger s'est encore aggravée avec de nouvelles expulsions de fonctionnaires français du territoire algérien, à laquelle la France va répondre "de manière immédiate", "ferme" et "proportionnée", a annoncé lundi le ministre français des Affaires étrangères. (AFP)
Short Url
  • Cette convocation du diplomate français serait intervenue après le constat de manquements flagrants et répétés de la partie française au respect des procédures consacrées en matière d'affectation d'agents auprès des représentations diplomatiques
  • Les autorités algériennes dénonceraient aussi le blocage du processus d'agrément de deux consuls généraux algériens nommés à Paris et Marseille, ainsi que de sept autres consuls, en attente d'agrément depuis plus de cinq mois

PARIS: La crise diplomatique entre Paris et Alger s'est encore aggravée avec de nouvelles expulsions de fonctionnaires français du territoire algérien, à laquelle la France va répondre "de manière immédiate", "ferme" et "proportionnée", a annoncé lundi le ministre français des Affaires étrangères.

"C'est une décision qui est incompréhensible et qui est brutale", a réagi Jean-Noël Barrot lors d'un point presse à Pont-L'Evêque (ouest) où il était en déplacement.

"Le départ d'agents en mission temporaire est injustifié et injustifiable. Et comme je l'ai fait le mois dernier, nous y répondrons de manière immédiate, de manière ferme et de manière proportionnée à l'atteinte qui est portée à nos intérêts", a-t-il ajouté.

Malgré une tentative de réconciliation début avril orchestrée par les deux présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune, les deux pays ont échoué à reprendre langue de manière apaisée et durable, Alger ayant expulsé mi-avril douze fonctionnaires français du ministère de l'Intérieur.

Le chargé d'affaires de l'ambassade de France en Algérie - en l'absence de l'ambassadeur Stéphane Romatet, rapatrié à Paris pour consultations - a été convoqué dimanche au ministère algérien des Affaires étrangères pour lui notifier cette nouvelle demande des autorités algériennes, avait-on appris plus tôt de sources diplomatiques françaises.

"Manquements flagrants" 

Les fonctionnaires concernés étaient en mission de renfort temporaire, selon ces mêmes sources, qui n'étaient pas en mesure de préciser leur nombre, ni quand l'expulsion sera effective.

"C'est une décision que je déplore parce qu'elle n'est ni dans l'intérêt de l'Algérie ni dans l'intérêt de la France", a également commenté Jean-Noël Barrot.

A ce stade, le ministère algérien des Affaires étrangères n'a pas publié de communiqué officialisant cette demande qui a été annoncée par une dépêche de l'Agence de presse algérienne (APS).

L'Algérie exige "le rapatriement immédiat" de tous les employés français nommés dans des "conditions irrégulières", affirme APS.

"Cette convocation du diplomate français serait intervenue après le constat de manquements flagrants et répétés de la partie française au respect des procédures consacrées en matière d'affectation d'agents auprès des représentations diplomatiques et consulaires françaises en Algérie", poursuit l'agence, "sans que ces affectations n'aient fait, au préalable, l'objet, ni de notifications officielles, ni de demandes d'accréditation appropriées comme l'exigent les procédures en vigueur.

Les autorités algériennes dénonceraient aussi le blocage du processus d'agrément de deux consuls généraux algériens nommés à Paris et Marseille, ainsi que de sept autres consuls, en attente d'agrément depuis plus de cinq mois.

Mi-avril, les autorités algériennes avaient déjà déclaré persona non grata douze fonctionnaires français, tous travaillant pour le ministère de l'Intérieur. Ils avaient dû quitter l'Algérie en 48 heures.

Alger avait alors justifié cette décision par le fait que les autorités françaises avaient arrêté et mis en détention un agent consulaire algérien.

La France avait immédiatement riposté en prenant une mesure similaire - l'expulsion de 12 agents consulaires algériens - et en rappelant Stéphane Romatet pour consultations. Le diplomate est toujours à Paris.

Gravité inédite 

Dimanche, Jean-Noël Barrot avait souligné que la relation bilatérale restait "totalement gelée" depuis mi-avril, lors d'un entretien aux médias français France Inter/France Télévisions/Le Monde.

La récente crise, d'une gravité inédite entre l'Algérie et son ancienne puissance coloniale (1830-1962), a démarré à l'été 2024 lorsque Emmanuel Macron a apporté son soutien total à un plan d'autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, revendiqué depuis 50 ans par les indépendantistes du Polisario soutenus par Alger. L'Algérie avait immédiatement retiré son ambassadeur à Paris.

A l'automne, l'arrestation à Alger de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pour des déclarations portant, selon l'Algérie, "atteinte à l'intégrité du territoire", avait fait monter d'un cran les tensions.

Les tensions se sont ensuite enflammées début 2025 lorsque Paris a réclamé l'expulsion d'influenceurs algériens, refusée par Alger.

Les autorités françaises reprochent, elles, le refus d'Alger de reprendre ses ressortissants qui sont frappés d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF).


Expulsions de fonctionnaires français d'Algérie: la France répondra «de manière immédiate», «ferme» et «proportionnée» 

 La France répondra de "manière immédiate", "ferme" et proportionnée" à la décision "incompréhensible" de l'Algérie d'expulser d'autres fonctionnaires français du territoire algérien, a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. (AFP)
La France répondra de "manière immédiate", "ferme" et proportionnée" à la décision "incompréhensible" de l'Algérie d'expulser d'autres fonctionnaires français du territoire algérien, a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. (AFP)
Short Url
  • La France répondra de "manière immédiate", "ferme" et proportionnée" à la décision "incompréhensible" de l'Algérie d'expulser d'autres fonctionnaires français du territoire algérien
  • "C'est une décision qui est incompréhensible et qui est brutale", a réagi M. Barrot lors d'un point-presse à Pont-L'Evêque (ouest)

PONT-L'EVEQUE: La France répondra de "manière immédiate", "ferme" et proportionnée" à la décision "incompréhensible" de l'Algérie d'expulser d'autres fonctionnaires français du territoire algérien, a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

"C'est une décision qui est incompréhensible et qui est brutale", a réagi M. Barrot lors d'un point-presse à Pont-L'Evêque (ouest). "Le départ d'agents en mission temporaire est injustifié et injustifiable. Et comme je l'ai fait le mois dernier, nous y répondrons de manière immédiate, de manière ferme et de manière proportionnée à l'atteinte qui est portée à nos intérêts (...) C'est une décision que je déplore parce qu'elle n'est ni dans l'intérêt de l'Algérie ni dans l'intérêt de la France", a-t-il ajouté.