Les Palestiniens observent avec prudence les manifestations hostiles à Netanyahou en Israël

Alors que le gouvernement nationaliste de Benjamin Netanyahou poursuit la mise en œuvre de la réforme judiciaire controversée, des manifestants poussent une barrière devant des agents de police, à Jérusalem. (Fichier/Reuters)
Alors que le gouvernement nationaliste de Benjamin Netanyahou poursuit la mise en œuvre de la réforme judiciaire controversée, des manifestants poussent une barrière devant des agents de police, à Jérusalem. (Fichier/Reuters)
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Publié le Lundi 06 mars 2023

Les Palestiniens observent avec prudence les manifestations hostiles à Netanyahou en Israël

  • Des dizaines de milliers d'Israéliens manifestent pour protester contre le projet de réforme du système judiciaire proposé par le Premier ministre
  • La Cour suprême israélienne a le pouvoir d'annuler les lois promulguées par la Knesset concernant les Palestiniens, selon un expert

RAMALLAH: Les Palestiniens vivant dans les territoires occupés et en Israël observent avec prudence la recrudescence des manifestations massives auxquelles participent les Israéliens dans un climat de colère. 

Ce sont plusieurs dizaines de milliers d'Israéliens qui protestent contre le plan controversé du Premier ministre, Benjamin Netanyahou. Ce dernier envisage en effet de réformer le système judiciaire. De son côté, le gouvernement poursuit la mise en œuvre des changements proposés. 

Dans ce contexte, les manifestants dénoncent le projet de loi que M. Netanyahou et ses alliés, que ce soit la droite ou les autorités religieuses, espèrent faire passer. Cette loi amoindrirait la capacité de la Cour suprême à statuer contre le pouvoir législatif et les juges seraient choisis par les députés. 

Pour les défenseurs de cette réforme, il est nécessaire d'empêcher la Cour suprême de s'immiscer dans la vie politique. Toutefois, les opposants à ce projet estiment qu'il fragilisera les tribunaux, compromettra les libertés civiles et portera atteinte à l'économie, ainsi qu'aux liens qu'entretient Israël avec ses alliés occidentaux. 

Certains Palestiniens sont méfiants, car les politiques du gouvernement israélien d'extrême droite sont liées à cette réforme judiciaire et elles pourraient affecter leur avenir politique et existentiel, tandis que d'autres sont optimistes quant aux protestations et les soutiennent. 

Les manifestations constituent, pour d'autres Palestiniens, un problème qui ne concerne qu’Israël. 

Pour la plupart des Palestiniens, cependant, tous les événements survenant sur la scène politique en Israël les touchent de manière directe. Cette conviction se vérifie aussi bien pour les questions économiques, politiques, de sécurité ou de vie quotidienne. En fin de compte, les Palestiniens vivent sous l'occupation israélienne. 

Esmat Mansour est un Palestinien spécialiste de la politique israélienne. Il précise dans un entretien accordé à Arab News qu’«une grande partie des réformes envisagées va fragiliser le système judiciaire israélien. Les Palestiniens recourent par ailleurs à ce système pour déposer des plaintes et faire appel contre les mesures que l'occupation israélienne leur impose.» 

«La Cour suprême israélienne a le pouvoir d'annuler des lois promulguées par la Knesset (le Parlement israélien) et de supprimer des décisions prises par l'armée israélienne contre des Palestiniens, et ce, sur tout le territoire occupé», souligne-t-il. 

La plupart des Palestiniens se méfient du système judiciaire israélien. Ils évitent de recourir aux tribunaux israéliens pour contester les actions de l'occupation. 

M. Mansour rappelle que la Cour suprême d'Israël a annulé en 1993 la décision de déporter plusieurs dizaines de Palestiniens à Marj al-Zouhour, au Liban. 

C’est cette Cour qui a donné son aval pour modifier le parcours du mur de séparation qu'Israël avait construit sur des terres appartenant aux Palestiniens pour se séparer de la Cisjordanie. Elle a également ordonné l'évacuation de l'avant-poste aléatoire d'Amona situé près de la colonie d'Ofra, à l'est de Ramallah, il y a quatre ans, ajoute-t-il. 

À l'automne de l'année dernière, la Cour suprême d'Israël a par ailleurs ordonné l'évacuation de l'avant-poste d'Avitar à proximité de Jabal Abou Sbeih, au sud de Naplouse, selon Esmat Mansour. 

«Ainsi, lorsque le gouvernement d'extrême droite promulgue des lois susceptibles d'affaiblir le système judiciaire israélien, cela permet au gouvernement, à l'armée et aux colons israéliens de poursuivre leurs agressions contre les Palestiniens.» 

Pour les Palestiniens, c'est l'opinion publique israélienne qui compte le plus. En effet, c'est elle qui élit et renverse les gouvernements, explique M. Mansour. 

Un autre expert palestinien partage cet avis. Il estime que les manifestations qui se répandent en Israël «donnent aux Palestiniens l'espoir de voir certains Israéliens s'opposer à l'annexion de la Cisjordanie et soutenir la solution des deux États». 

Pour un autre observateur, la Cour suprême avait dans le passé tranché en faveur d'une pétition dans laquelle les Palestiniens s’opposaient à l'expulsion de Palestiniens et revendiquaient la restitution des corps de Palestiniens détenus par Israël. 

Un haut dirigeant du Fatah, qui a demandé à s’exprimer anonymement, s'est confié à Arab News en précisant: «Nous ne souhaitons pas nous immiscer dans leurs différends internes, d'autant plus qu'ils ne concernent pas directement notre situation et notre avenir. La raison d'être de la Cour suprême israélienne consiste à apporter un couvert juridique aux crimes que l'occupation commet contre notre peuple.» 

Des sources palestiniennes ont indiqué à Arab News que les Israéliens qui organisaient les manifestations avaient demandé aux Palestiniens en Israël de ne pas se joindre aux rassemblements contre Benjamin Netanyahou pour ne pas décourager les partisans de la droite israélienne qui y participaient. 

Si l'Autorité palestinienne et les Palestiniens vivant en Israël gardent le silence concernant ces manifestations, c'est parce qu'ils ne souhaitent pas servir de prétexte à la droite israélienne pour critiquer les organisateurs des manifestations et affaiblir leur position, précisent les sources. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.  


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com