Séisme en Turquie et Syrie: Les donateurs internationaux appelés à la solidarité

La secousse de magnitude 7,8, suivie d'une autre neuf heures plus tard, a fait en Turquie près de 48.500 morts (Photo, AFP).
La secousse de magnitude 7,8, suivie d'une autre neuf heures plus tard, a fait en Turquie près de 48.500 morts (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 20 mars 2023

Séisme en Turquie et Syrie: Les donateurs internationaux appelés à la solidarité

  • Depuis le séisme, par ailleurs, plusieurs pays arabes ont repris contact avec Damas et envoyé de l'aide
  • L'appel pour la Turquie n'a jusqu'à présent été financé qu'à 16%

BRUXELLES: Les donateurs internationaux sont appelés lundi à se mobiliser en faveur des populations de Turquie et de Syrie frappées par le séisme dévastateur du 6 février, qui a fait plus de 50.000 morts et causé d'énormes destructions.

Une conférence destinée à lever des fonds et coordonner les opérations de secours et de reconstruction est organisée par l'UE à Bruxelles, en coordination avec les autorités turques.

Des millions de personnes ont vu leurs logements détruits dans la zone affectée par le séisme dans le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie, où vit une importante population réfugiée ou déplacée par le conflit syrien. Selon une estimation préliminaire de l'ONU, les seuls dégâts matériels en Turquie dépassent 100 milliards de dollars.

Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) avait regretté il y a une quinzaine de jours la faible réponse à l'appel d'urgence lancé par l'ONU à la mi-février pour récolter plus d'un milliard de dollars pour la Turquie, et près de 400 millions de dollars pour la Syrie.

L'appel pour la Turquie n'a jusqu'à présent été financé qu'à 16%.

L'ONG International Rescue Committee (IRC) a appelé les donateurs à garantir que ces appels soient entièrement couverts et que les fonds puissent parvenir "sans délai" aux organisations humanitaires sur le terrain.

"Plus d'un mois après le tremblement de terre, la situation dans les régions touchées reste désespérée. De nombreuses maisons ayant été endommagées ou détruites, beaucoup de personnes n'ont d'autre choix que de dormir dans des abris collectifs surpeuplés et sous-équipés", a souligné Tanya Evans, directrice pour la Syrie de l'IRC.

L'UE a indiqué qu'elle avait l'intention, avec ses États membres, de "prendre des engagements importants", et appelé ses partenaires internationaux à faire "des promesses à la hauteur des dommages subis".

La secousse de magnitude 7,8, suivie d'une autre neuf heures plus tard, a fait en Turquie près de 48.500 morts, selon le dernier bilan des autorités. Près de 6.000 personnes ont aussi perdu la vie en Syrie.

En Turquie, des inondations ont frappé mercredi deux des provinces touchées par le séisme, faisant une vingtaine de morts ou disparus et ajoutant à la détresse des rescapés.

Assad et Moscou exclus 

La conférence doit débuter à 13h30 (12h30 GMT) par des interventions de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, du Premier ministre suédois Ulf Kristersson dont le pays exerce la présidence semestrielle du Conseil de l'UE, ainsi que celle, par visioconférence, du président turc Recep Tayyip Erdogan.

Ce dernier, candidat à sa propre succession le 14 mai, a demandé "pardon" aux populations touchées par le séisme pour les retards dans l'arrivée des secours et promis une reconstruction au pas de charge, "en un an".

Même si les relations sont souvent tendues, la Turquie est un partenaire clé pour l'Union européenne, qui a versé plus de cinq milliards d'euros à ce pays pour l'aider à faire face à l'accueil des réfugiés syriens.

En revanche, le gouvernement du président syrien Bachar al-Assad, sanctionné par les Occidentaux depuis la répression en 2011 du soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile, n'est pas associé à la conférence.

Si l'aide internationale a rapidement été acheminée en Turquie après le séisme, les organisations humanitaires se sont elles retrouvées confrontées à d'importantes difficultés pour apporter du soutien à la population syrienne, en particulier dans la zone rebelle d'Idleb (nord-ouest).

Depuis, l'UE et les États-Unis ont allégé les sanctions imposées à la Syrie, tandis que Damas a accepté d'autoriser l'ONU à ouvrir deux autres passages frontaliers pour aider à acheminer plus d'aide.

Depuis le séisme, par ailleurs, plusieurs pays arabes ont repris contact avec Damas et envoyé de l'aide.

Le président syrien est arrivé dimanche aux Émirats arabes unis pour une visite officielle, sa deuxième dans le Golfe depuis le tremblement de terre. Les Émirats lui ont promis plus de 100 millions de dollars d'aide.

La Russie, allié principal de Damas, est exclue de la conférence des donateurs de Bruxelles en raison de la guerre menée en Ukraine.


Gaza: l'armée israélienne annonce avoir bombardé un hôpital, un journaliste tué selon le Hamas

Des Palestiniens inspectent les décombres de la mosquée Al-Hasanat détruite par des frappes israéliennes dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 12 mai 2025. (AFP)
Des Palestiniens inspectent les décombres de la mosquée Al-Hasanat détruite par des frappes israéliennes dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 12 mai 2025. (AFP)
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  • L'armée israélienne a annoncé mardi avoir bombardé un hôpital de la bande de Gaza utilisé selon elle pour des "activités terroristes" par le mouvement islamiste Hamas, qui a fait état de la mort d'un journaliste
  • Le gouvernement du Hamas a affirmé ensuite dans un communiqué qu'une frappe sur l'hôpital avait "provoqué la mort de patients", sans préciser le nombre

Jérusalem, Non défini: L'armée israélienne a annoncé mardi avoir bombardé un hôpital de la bande de Gaza utilisé selon elle pour des "activités terroristes" par le mouvement islamiste Hamas, qui a fait état de la mort d'un journaliste accusé par le passé par Israël d'avoir participé à l'attaque du 7-Octobre.

Après une pause des combats à l'occasion de la libération d'un otage israélo-américain, l'armée a indiqué sur Telegram dans la nuit de lundi à mardi avoir frappé "un centre de commandement et de contrôle situé dans l'hôpital Nasser à Khan Younès", dans le sud du territoire palestinien.

"Les hauts responsables du Hamas continuent d'utiliser l'hôpital pour des activités terroristes, en utilisant de manière cynique et brutale la population civile de l'hôpital et de ses environs", a-t-elle ajouté.

Le gouvernement du Hamas a affirmé ensuite dans un communiqué qu'une frappe sur l'hôpital avait "provoqué la mort de patients", sans préciser le nombre.

Il a accusé Israël d'avoir "assassiné" le journaliste Hassan Aslih, présenté comme le directeur de l'agence de presse palestinienne Alam24.

"L'armée israélienne a bombardé le service de chirurgie de l'hôpital Nasser à Khan Younès tôt mardi et a tué le journaliste Hassan Aslih, qui travaillait pour plusieurs organisations locales et arabes et pour plusieurs agences", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile à Gaza, Mahmoud Bassal.

Selon les autorités du Hamas, Hassan Aslih était soigné dans cet établissement après avoir été blessé le 7 avril lors d'une frappe israélienne visant une tente utilisée par des journalistes à proximité.

Deux autres journalistes avaient été tués, selon la même source à l'époque: Hilmi al-Faqaawi, qui travaillait par une agence de presse, et Ahmad Mansour, employé de l'agence Palestine Today, un média proche du mouvement palestinien Jihad islamique.

- Suspension des bombardements -

L'armée israélienne avait alors annoncé avoir ciblé Hassan Abdel Fattah Mohammed Aslih, présenté comme "un terroriste (...) agissant sous couverture de journaliste et de dirigeant une société de presse".

Selon l'armée, M. Aslih "a participé au massacre du 7 octobre et, durant le massacre, a filmé et diffusé sur les réseaux des actes de meurtre, pillage et incendies".

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) avait dénoncé la frappe et avait rapporté que M. Aslih avait travaillé pour plusieurs médias internationaux jusqu'en 2023, quand une organisation israélienne avait publié un selfie de lui avec le chef du Hamas Yahya Sinouar, assassiné en octobre dernier lors d'une opération israélienne.

Selon CPJ, au moins 178 journalistes sont morts à Gaza, en Cisjordanie en Israël et au Liban depuis le début de la guerre.

La frappe de la nuit de lundi à mardi intervient alors qu'une suspension des bombardements avait été constatée lundi à l'occasion de la libération par le Hamas d'Edan Alexander.

Le seul otage vivant ayant la nationalité américaine qui était encore retenu à Gaza avait été enlevé alors qu'il servait dans une base de l'armée dans le sud d'Israël, lors de l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023.

Sa libération a eu lieu avant le début d'une tournée au Moyen-Orient du président américain Donald Trump.

L'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 52.862 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données publiées dimanche par le ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.


Le chef de la diplomatie syrienne félicite la Turquie pour son «accord» avec le PKK

Le ministre des Affaires étrangères syrien, Assaad al-Chaibani, a félicité lundi la Turquie pour "l'accord" avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en vertu duquel il a décidé de se dissoudre, saluant un "moment charnière" pour la stabilité de la région. (AFP)
Le ministre des Affaires étrangères syrien, Assaad al-Chaibani, a félicité lundi la Turquie pour "l'accord" avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en vertu duquel il a décidé de se dissoudre, saluant un "moment charnière" pour la stabilité de la région. (AFP)
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  • Le ministre des Affaires étrangères syrien, Assaad al-Chaibani, a félicité lundi la Turquie pour "l'accord" avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en vertu duquel il a décidé de se dissoudre
  • "Au nom de la République arabe syrienne, je félicite le gouvernement turc et son peuple pour le récent accord avec le PKK"

ANKARA: Le ministre des Affaires étrangères syrien, Assaad al-Chaibani, a félicité lundi la Turquie pour "l'accord" avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en vertu duquel il a décidé de se dissoudre, saluant un "moment charnière" pour la stabilité de la région.

"Au nom de la République arabe syrienne, je félicite le gouvernement turc et son peuple pour le récent accord avec le PKK", a déclaré M. Chaibani lors d’une conférence de presse conjointe avec ses homologues turc et jordanien à Ankara, estimant que "cette étape représente un moment charnière non seulement pour la sécurité intérieure de la Turquie, mais aussi pour la stabilité de notre région dans son ensemble".

 


Huit décennies de coopération stratégique entre l’Arabie saoudite et les États-Unis

Le 14 février 1945, alors que la Seconde Guerre mondiale touche à sa fin, le président Franklin D. Roosevelt rencontre le roi Abdelaziz à bord de l'USS Quincy dans le Grand Lac Amer en Égypte, à la suite de la conférence de Yalta. Cette rencontre a marqué un tournant historique. Roosevelt demande l'avis du roi Abdelaziz sur la question des réfugiés juifs d'Europe et considère l'Arabie saoudite comme un acteur clé dans l'élaboration de l'ordre d'après-guerre. (Ministère des Affaires étrangères)
Le 14 février 1945, alors que la Seconde Guerre mondiale touche à sa fin, le président Franklin D. Roosevelt rencontre le roi Abdelaziz à bord de l'USS Quincy dans le Grand Lac Amer en Égypte, à la suite de la conférence de Yalta. Cette rencontre a marqué un tournant historique. Roosevelt demande l'avis du roi Abdelaziz sur la question des réfugiés juifs d'Europe et considère l'Arabie saoudite comme un acteur clé dans l'élaboration de l'ordre d'après-guerre. (Ministère des Affaires étrangères)
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  • Ce n’est pas un hasard si le président Donald Trump a choisi l’Arabie saoudite comme première étape de son premier voyage officiel à l’étranger durant son mandat
  • Depuis 1974, six présidents américains ont effectué des visites officielles en Arabie saoudite, preuve de l’importance stratégique continue du Royaume en tant que pôle de stabilité dans une région souvent marquée par des tensions

RIYAD: Au cours des huit dernières décennies, les relations entre l’Arabie saoudite et les États-Unis se sont progressivement transformées en un partenariat riche et diversifié, couvrant des domaines clés tels que la défense, le commerce, l’éducation, le tourisme, et bien d’autres. Cette relation s'appuie sur des liens solides à tous les niveaux – des responsables politiques jusqu'aux citoyens ordinaires.

Ce n’est pas un hasard si le président Donald Trump a choisi l’Arabie saoudite, aux côtés des Émirats arabes unis et du Qatar, comme première étape de son premier voyage officiel à l’étranger durant son mandat.

trump
Sur cette photo prise le 20 mai 2017, on voit le roi Salmane d’Arabie saoudite (à droite) accueillir le président américain Donald Trump (au centre), accompagné de la première dame Melania Trump, à leur arrivée pour une réception précédant un banquet au palais de Murabba à Riyad. (Palais royal saoudien/AFP)

Depuis 1974, six présidents américains ont effectué des visites officielles en Arabie saoudite, preuve de l’importance stratégique continue du Royaume en tant que pôle de stabilité dans une région souvent marquée par des tensions.

«Aujourd'hui, les relations américano-saoudiennes sont plus fortes que jamais, renforcées par les interactions à tous les niveaux entre nos deux pays, des responsables gouvernementaux aux citoyens ordinaires», a écrit Michael A. Ratney, le dernier ambassadeur des États-Unis en Arabie saoudite, dans une tribune publiée par Arab News le 22 septembre de l'année dernière.

Il a ajouté: «Cette force est palpable dans notre vaste coopération, qu'il s'agisse de sécurité, de commerce, de culture ou de nos efforts conjoints pour résoudre les conflits régionaux au Soudan, au Yémen et ailleurs.»

De la première coopération en matière de défense et d'énergie à la collaboration moderne dans les domaines de l'éducation, de la technologie, du tourisme et des arts, les relations bilatérales se sont approfondies au fil du temps, au gré des événements régionaux, des bouleversements mondiaux et des intérêts communs.

arabie saoudite
De la rencontre historique de 1945 entre le président Roosevelt et le roi Abdelaziz à la nouvelle ère de coopération dans le domaine de la haute technologie, les liens entre l'Arabie saoudite et les États-Unis ont résisté aux guerres, aux mutations économiques et aux changements politiques. Leur partenariat reste un point d'ancrage essentiel pour la stabilité mondiale. (AFP)

L'éducation est restée une pierre angulaire, notamment grâce au programme de bourses du roi Abdallah, qui a envoyé des milliers d'étudiants saoudiens aux États-Unis. Des étudiants américains sont également venus en Arabie saoudite grâce à l'université islamique de Médine et à des initiatives d'échange telles que le programme Fulbright et des partenariats tels que celui conclu entre l'université d'État de l'Arizona et le ministère saoudien de l'Éducation.

Ces dernières années, l'initiative Vision 2030 a insufflé un nouveau dynamisme à la collaboration entre l'Arabie saoudite et les États-Unis, ouvrant la voie à l'échange de connaissances et attirant des milliards de dollars d'investissements mutuels.

arabie saoudite
Une photo prise dans la ville côtière saoudienne de Djeddah, sur la mer Rouge, le 14 juillet 2022, avant une visite du président américain Donald Trump, montre des hôtes s'adressant à des invités lors d'une présentation de l'Initiative verte saoudienne, qui comprend également des objectifs de plantation d'arbres et de réduction des émissions. (AFP)

Comme les États-Unis, l'Arabie saoudite est une nation d'innovation, qui valorise l'esprit d'entreprise et le progrès technologique. Nombreux sont ceux qui font remonter l'élan des relations à la visite de Trump en 2017 ou à l'initiative Vision 2030. Mais les fondations ont été posées des décennies plus tôt.

Les racines remontent aux années 1940, après l'unification du Royaume par le roi Abdelaziz al-Saoud – alors connu en Occident sous le nom d'Ibn Saoud – qui a réuni les tribus de Najd et de Hijaz en 1932 pour former l'Arabie saoudite.

Le 14 février 1945, alors que la Seconde Guerre mondiale touchait à sa fin, le président Franklin D. Roosevelt a rencontré le roi Abdelaziz à bord de l'USS Quincy dans le Grand Lac Amer en Égypte, à la suite de la conférence de Yalta. Cette rencontre a marqué un tournant historique. Roosevelt demande l'avis du roi Abdelaziz sur la question des réfugiés juifs d'Europe et considère l'Arabie saoudite comme un acteur clé dans l'élaboration de l'ordre d'après-guerre.

Roosevelt avait compris que, même si la Seconde Guerre mondiale approchait de sa fin, un nouvel ordre mondial se dessinait déjà en toile de fond – et que l’Arabie saoudite serait un partenaire stratégique incontournable pour les États-Unis. Le président américain et le roi Abdelaziz ont noué une relation fondée sur un respect mutuel. En témoignage de cette amitié naissante, Roosevelt offrit au souverain saoudien un avion de ligne DC-3, bientôt suivi de deux autres, un geste symbolique qui contribua à la création de la compagnie aérienne nationale Saudia .

Roosevelt est décédé deux mois après cette rencontre historique, connue sous le nom de «Pacte du Quincy», qui posa les fondations d’une alliance durable. En 1953, les deux pays scellèrent officiellement leur coopération militaire en signant un accord d’assistance mutuelle en matière de défense.