La Tunisie rejette des propos «disproportionnés» de Borrell

Josep Borrell, vice-président de la Commission européenne chargé du Haut-Représentant de l'Union pour la politique étrangère et la politique de sécurité (Photo, AFP).
Josep Borrell, vice-président de la Commission européenne chargé du Haut-Représentant de l'Union pour la politique étrangère et la politique de sécurité (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 22 mars 2023

La Tunisie rejette des propos «disproportionnés» de Borrell

  • Cette réaction survient alors qu'une délégation de l'UE est attendue mardi en Tunisie pour évaluer la situation dans le pays
  • «Ces propos sélectifs continuent d'ignorer toute responsabilité (de l'UE) dans la situation qui a prévalu en Tunisie»

TUNIS: La Tunisie a rejeté mardi des propos "disproportionnés" du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, qui s'était inquiété la veille de la situation dans le pays, redoutant son "effondrement".

Cette réaction survient alors qu'une délégation de l'UE est attendue mardi en Tunisie pour évaluer la situation dans le pays, en proie à une grave crise socio-économique et où l'opposition dénonce un recul des droits et des libertés depuis que le président Kais Saied s'est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021.

"Les propos prononcés sont disproportionnés, tant au vu de la résilience bien établie du peuple tunisien tout au long de son histoire, que par rapport à une menace migratoire vers l'Europe en provenance du sud", a réagi le ministère tunisien des Affaires étrangères dans un communiqué.

"Ces propos sélectifs continuent d'ignorer toute responsabilité (de l'UE) dans la situation qui a prévalu en Tunisie et ailleurs, notamment depuis 2011 et jusqu'au 25 juillet 2021", soit la période allant de la révolution qui a renversé la dictature jusqu'au coup de force du président Kais Saied.

Parlant à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Bruxelles, M. Borrell avait averti mardi que la situation en Tunisie était "très dangereuse", évoquant même un risque d'"effondrement"de l'État susceptible de "provoquer des flux migratoires vers l'UE et entraîner une instabilité dans la région MENA" (Moyen-Orient et Afrique du Nord).

La Tunisie dont certaines portions de littoral se trouvent à moins de 150 km de l'île italienne de Lampedusa, enregistre très régulièrement des tentatives de départ de migrants, originaires en majorité de pays d'Afrique subsaharienne, vers l'Italie.

Selon des chiffres officiels italiens, plus de 32.000 migrants sont arrivés clandestinement en Italie en provenance de Tunisie en 2022.

M. Saied avait suscité un tollé en février en dénonçant la présence en Tunisie de "hordes" d'immigrés clandestins d'Afrique subsaharienne et une "entreprise criminelle" visant selon lui à modifier la démographie de son pays.

«Très grave»

Par ailleurs, les autorités ont arrêté depuis février plusieurs personnalités de l'opposition, des ex-ministres, des hommes d'affaires et le directeur de la radio privée la plus écoutée de Tunisie.

Ces arrestations sont survenues alors que la Tunisie, en proie à une grave crise financière, négocie depuis plusieurs mois avec le Fonds monétaire international (FMI) un prêt de près de deux milliards de dollars

"L'Union européenne ne peut pas aider un pays incapable de signer un accord avec le Fonds monétaire international", a soutenu M. Borrell. "Le président Kais Saied doit signer avec le FMI et mettre en oeuvre l'accord, sinon la situation sera très grave pour la Tunisie".

La représentation de l'UE à Tunis a indiqué dans la matinée qu'une délégation européenne, dont l'envoi avait été annoncé lundi par M. Borrell lundi, était attendue en Tunisie dès ce mardi.

Selon M. Borrell, cette mission doit mener "une évaluation de la situation pour permettre à l'UE d'orienter ses mesures".

Conduite par Gert Jan Koopman, directeur général pour le Voisinage, Johannes Luchner, directeur général adjoint chargé des migrations et Luigi Soreca, envoyé spécial pour les aspects extérieurs des migrations, cette délégation doit rencontrer plusieurs ministres lors de son séjour, selon l'UE.

"Les discussions devraient porter, entre autres, sur la situation politique et socio-économique en Tunisie et sur la manière dont l'UE peut continuer à soutenir au mieux la population tunisienne dans le contexte actuel", selon un communiqué de la délégation de l'UE à Tunis.

"La visite sera également l’occasion d’aborder la coopération entre l'UE et la Tunisie en matière de migration et d’identifier des pistes d’engagement concrètes", a ajouté le texte.


L'envoyé américain Jared Kushner s'entretient avec Benjamin Netanyahu à Jérusalem 

L'envoyé américain Jared Kushner s'entretient lundi à Jérusalem avec Benjamin Netanyahu, a indiqué le bureau du Premier ministre israélien sans fournir davantage de détails. (AFP)
L'envoyé américain Jared Kushner s'entretient lundi à Jérusalem avec Benjamin Netanyahu, a indiqué le bureau du Premier ministre israélien sans fournir davantage de détails. (AFP)
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  • "Le Premier ministre Benjamin Netanyahu rencontre actuellement dans son bureau à Jérusalem l'envoyé spécial et gendre du président américain (Donald) Trump, Jared Kushner"
  • Selon des médias israéliens, la visite de Jared Kushner intervient alors que Washington intensifie ses efforts pour assurer le maintien du cessez-le-feu négocié par les États-Unis dans la bande de Gaza

JERUSALEM: L'envoyé américain Jared Kushner s'entretient lundi à Jérusalem avec Benjamin Netanyahu, a indiqué le bureau du Premier ministre israélien sans fournir davantage de détails.

"Le Premier ministre Benjamin Netanyahu rencontre actuellement dans son bureau à Jérusalem l'envoyé spécial et gendre du président américain (Donald) Trump, Jared Kushner", a déclaré le bureau de Netanyahu.

Selon des médias israéliens, la visite de Jared Kushner intervient alors que Washington intensifie ses efforts pour assurer le maintien du cessez-le-feu négocié par les États-Unis dans la bande de Gaza.

 


Frappe israélienne sur une route principale dans le sud du Liban: un mort 

Deux personnes avaient été tuées dimanche dans deux frappes séparées sur le sud du Liban, et trois autres samedi. (AFP)
Deux personnes avaient été tuées dimanche dans deux frappes séparées sur le sud du Liban, et trois autres samedi. (AFP)
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  • La frappe intervient au lendemain d'un week-end au cours duquel cinq personnes ont été tuées dans des frappes d'Israël, qui a récemment intensifié ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien, l'accusant de se réarmer
  • Selon le ministère de la Santé, "une frappe israélienne sur une voiture dans la localité de Baissariyé a fait un mort"

BEYROUTH: Une frappe israélienne contre une voiture qui circulait sur la route reliant les principales villes du sud du Liban a tué un homme lundi matin, selon le ministère de la Santé, au moment où Israël intensifie ses attaques dans ce secteur.

La frappe intervient au lendemain d'un week-end au cours duquel cinq personnes ont été tuées dans des frappes d'Israël, qui a récemment intensifié ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien, l'accusant de se réarmer.

Selon le ministère de la Santé, "une frappe israélienne sur une voiture dans la localité de Baissariyé a fait un mort".

Un journaliste de l'AFP a vu une voiture calcinée sur la route entre Saïda, principale ville du Liban sud, et Tyr, plus au sud. Des secouristes rassemblaient des restes humains, au milieu d'un embouteillage monstre sur cette route très fréquentée.

Deux personnes avaient été tuées dimanche dans deux frappes séparées sur le sud du Liban, et trois autres samedi.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du mouvement pro-iranien au Liban en l'accusant de chercher à reconstituer ses capacités militaires.

Le Hezbollah a été très affaibli par la dernière guerre avec Israël et les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour le désarmer, ce que le mouvement islamiste refuse.


Sanctions contre le Hezbollah: le Liban dit lutter contre le blanchiment d'argent

Jeudi, les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont imposé des sanctions à plusieurs membres du Hezbollah accusés d'avoir "facilité le transfert de dizaines de millions de dollars de l'Iran vers le Hezbollah en 2025, en utilisant des bureaux de change". (AFP)
Jeudi, les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont imposé des sanctions à plusieurs membres du Hezbollah accusés d'avoir "facilité le transfert de dizaines de millions de dollars de l'Iran vers le Hezbollah en 2025, en utilisant des bureaux de change". (AFP)
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  • La visite de la délégation à Beyrouth, menée par Sebastian Gorka, le chef de la lutte antiterroriste à la Maison Blanche, intervient alors que Washington cherche à couper les sources de financement du Hezbollah
  • Cette déclaration survient quelques jours après que Washington a pris des sanctions économiques contre des personnes accusées de blanchir de l'argent servant à financer les activités du Hezbollah

BEYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a affirmé dimanche à des responsables américains en visite au Liban que son pays appliquait "scrupuleusement" des mesures pour prévenir le blanchiment d'argent et le "financement du terrorisme".

Cette déclaration survient quelques jours après que Washington a pris des sanctions économiques contre des personnes accusées de blanchir de l'argent servant à financer les activités du mouvement libanais pro-iranien Hezbollah.

La visite de la délégation à Beyrouth, menée par Sebastian Gorka, le chef de la lutte antiterroriste à la Maison Blanche, intervient alors que Washington cherche à couper les sources de financement du Hezbollah, tout en continuant à exercer des pressions sur les autorités libanaises pour qu'elles désarment ce mouvement.

Dans un communiqué publié à l'issue de la rencontre, M. Aoun a déclaré avoir informé la délégation que "le Liban applique scrupuleusement les mesures adoptées pour prévenir le blanchiment d'argent, la contrebande ou leur utilisation dans le financement du terrorisme".

Jeudi, les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont imposé des sanctions à plusieurs membres du Hezbollah accusés d'avoir "facilité le transfert de dizaines de millions de dollars de l'Iran vers le Hezbollah en 2025, en utilisant des bureaux de change".

Le mouvement "utilise ces fonds pour soutenir ses forces paramilitaires, reconstruire son infrastructure terroriste et résister aux efforts du gouvernement libanais visant à affirmer son contrôle souverain sur l'ensemble du territoire libanais", indique le communiqué du ministère américain des Finances.

"Nous avons discuté des moyens avec lesquels nous pouvons collaborer pour stopper le flux d’argent en provenance d’Iran à destination du Hezbollah et créer un Liban plus sûr et plus prospère", a déclaré dimanche sur X le secrétaire adjoint au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, John Hurley, qui faisait partie de la délégation.

En septembre, l'émissaire américain Tom Barrack avait affirmé que le groupe recevait "60 millions de dollars par mois".

Affaibli par la guerre qui l'a opposé l'an dernier à Israël, le Hezbollah est sous intense pression pour désarmer.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, Israël continue de mener des attaques régulières contre ses bastions au Liban.

M. Aoun a appelé dimanche à "faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques".