Tunisie: les nouveaux députés ne savent pas sur quel pied danser

Les nouveaux représentants du peuple ne sont pas encore parvenus à formuler une réponse collective sur le rôle qu’ils pensent jouer en tant que pouvoir législatif (Photo d'archives)
Les nouveaux représentants du peuple ne sont pas encore parvenus à formuler une réponse collective sur le rôle qu’ils pensent jouer en tant que pouvoir législatif (Photo d'archives)
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Publié le Mardi 04 avril 2023

Tunisie: les nouveaux députés ne savent pas sur quel pied danser

  • À quoi peut servir un député dans un régime hyperprésidentiel comme celui qui a été instauré par le président Kaïs Saïed par la Constitution du 25 juillet 2022 ?
  • La campagne électorale pour le premier et le second tour des élections législatives de décembre 2022-janvier 2023 avait déjà révélé la perplexité des députés de la «Nouvelle république»

TUNIS: À quoi peut servir un député dans un régime hyperprésidentiel comme celui qui a été instauré par le président Kaïs Saïed par la Constitution du 25 juillet 2022? Cette question taraude les membres de la nouvelle Assemblée des représentants du peuple (ARP). 

Entre ceux qui promettent à leurs électeurs de faire avancer la démocratie – et de consolider le prestige de la Tunisie – et ceux qui se sont engagés à obtenir la réalisation de projets d’infrastructures dans leur circonscription, autant de promesses qu’ils n’ont pas le pouvoir de tenir, les membres de la nouvelle ARP peinent à se trouver un rôle à l’ombre d’une nouvelle Constitution qui concentre tous les pouvoirs entre les mains du président

Alors qu’ils ont commencé, le 13 mars 2023 à mettre en place les structures internes du parlement et à en élaborer le règlement intérieur, après en avoir élu le président, l’ancien bâtonnier Brahim Bouderbala, les nouveaux représentants du peuple ne sont pas encore parvenus à formuler une réponse collective sur le rôle qu’ils pensent jouer en tant que pouvoir législatif.

La campagne électorale pour le premier et le second tour des élections législatives de décembre 2022-janvier 2023 avait déjà révélé la perplexité des députés de la «Nouvelle république», et même un certain désarroi. 

La nouvelle Constitution les ayant privés de – presque – tout rôle à l’échelle nationale, la plupart d’entre eux se sont focalisés sur les problèmes de leur petite circonscription. Lors des législatives de 2010, leur nombre est passé de trente-trois (dont six à l’étranger) à cent soixante et un (dont dix à l’étranger). Par ignorance de la nouvelle réalité politique et notamment de la répartition des pouvoirs entre le Parlement et le président ou par souci de garantir leur élection, ils ont pris des engagements concrets qui portent sur la réalisation de projets précis: écoles, routes, hôpitaux…

Certains, plus prudents et fort probablement conscients des limites de leurs prérogatives, à l’instar du candidat et futur président de l’ARP, Brahim Bouderbala, ont évité de faire des promesses dont ils savaient qu’ils ne pourraient pas les tenir. 

Entre ceux qui promettent à leurs électeurs de faire avancer la démocratie – et de consolider le prestige de la Tunisie – et ceux qui se sont engagés à obtenir la réalisation de projets d’infrastructures dans leur circonscription, autant de promesses qu’ils n’ont pas le pouvoir de tenir, les membres de la nouvelle ARP peinent à se trouver un rôle à l’ombre d’une nouvelle Constitution qui concentre tous les pouvoirs entre les mains du président.


Pendant la campagne électorale, l’ancien bâtonnier, qui se présentait à Rades, dans la banlieue sud de Tunis, s’est déclaré «préoccupé» par le problème de la pollution, et notamment celui du littoral, dans sa circonscription. Mais après son élection au premier tour, après la fin du processus politique avec l’organisation des élections, il a simplement promis de se focaliser «sur le processus économique et social».

Quelques futurs élus, enfin, à l’instar d’Imed Ouled Jibril, désormais président de la Commission de règlement intérieur, ont été suffisamment fourbes ou inconscients pour promettre de faire avancer des dossiers et des questions qui sont du ressort du pouvoir exécutif, et sur lesquels ils n’ont donc aucune prise: pousser à la réalisation de grands projets, «renforcer la position politique et stratégique de la Tunisie dans son environnement régional et international», «enraciner un climat démocratique», «changer le régime politique de manière à garantir le prestige de l’État et les droits du citoyen» ainsi que «consolider la compétitivité de l’économie nationale». 

Un candidat a toutefois émergé du lot par sa lucidité ou sa franchise. S’adressant aux électeurs pendant la campagne électorale et probablement convaincu que l’entrée au Parlement représente un bon ascenseur social, il leur a avoué qu’il savait qu’il n’allait pas pouvoir résoudre leurs problèmes et leur a demandé de voter pour lui afin de l’aider à régler les siens.

 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.