Irak: des milliers de personnes manifestent, un nouveau mort dans les heurts

Des milliers d'Irakiens sont descendus dans les rues de Nassiriya lundi pour une marche funèbre après la mort d'une personne blessée lors des heurts la semaine dernière (Photo, AFP)
Des milliers d'Irakiens sont descendus dans les rues de Nassiriya lundi pour une marche funèbre après la mort d'une personne blessée lors des heurts la semaine dernière (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 01 décembre 2020

Irak: des milliers de personnes manifestent, un nouveau mort dans les heurts

  • Il a succombé à ses blessures lundi, portant à huit le nombre de personnes tuées depuis le début des heurts qui ont également fait des dizaines de blessés
  • La révolte de l'an passé s'est soldée par près de 600 morts et 30.000 blessés pour lesquels les familles disent toujours attendre justice

NASSIRIYA : Des milliers d'Irakiens sont descendus dans les rues de Nassiriya lundi pour une marche funèbre après la mort d'une personne blessée lors des heurts la semaine dernière entre manifestants antipouvoir et partisans d'un chef religieux controversé.

Ridha al-Rikaby avait été blessé par balle à la tête vendredi lors de violents affrontements entre des soutiens du leader chiite Moqtada Sadr et des manifestants antipouvoir rassemblés sur la place Habboubi de Nassiriya, ville du sud irakien bastion de la révolte populaire d'octobre 2019.

Il a succombé à ses blessures lundi, portant à huit le nombre de personnes tuées depuis le début des heurts qui ont également fait des dizaines de blessés.

Les autorités locales ont imposé un confinement pour essayer d'empêcher de nouveaux rassemblements dans la ville, limogé le chef local de la police et ouvert une enquête.

Le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi a dépêché à Nassiriya son conseiller à la sécurité nationale, Qassem al-Arakji, et d'autres hauts responsables pour discuter avec les manifestants.

Mais ils étaient encore des milliers dans les rues.

« Une fois de plus, des manifestants pacifiques meurent sous les yeux du gouvernement, et les forces de sécurité ne sont pas capables de tenir les meurtriers responsables »,  a déploré un manifestant.

Nassiriya est un bastion historique des révoltes en Irak, notamment en octobre 2019 lors du soulèvement populaire contre un gouvernement considéré comme corrompu, incompétent et trop redevable à l'Iran voisin.

La révolte de l'an passé s'est soldée par près de 600 morts et 30.000 blessés pour lesquels les familles disent toujours attendre justice.

Le lourd bilan avait suscité l'indignation en Irak et mené à la démission du Premier ministre Adel Abdel Mahdi. Son successeur, M. Kazimi, a annoncé l'organisation d'élections anticipées en juin 2021.

Si les observateurs prévoient un report des élections, les candidats sadristes sont déjà favoris. Ils avaient remporté en mai 2018 une large victoire, devenant le premier bloc au Parlement.

Il y a un an, manifestants antipouvoir et sadristes descendaient ensemble dans les rues, mais depuis, les deux camps se sont divisés, les élections anticipées attisant les appétits de tous les politiciens dans l'un des pays les plus corrompus au monde.

Dans un tweet lundi, Moqtada Sadr a enjoint les Irakiens à « se préparer » pour le scrutin de l'année prochaine pour mettre en place des réformes anticorruption.

« Nous avons installé Kazimi pour vous et changé la loi électorale », a dit M. Sadr, sous-entendant que sa popularité avait aidé M. Kazimi à accéder au pouvoir.

« Nous répondrons au reste de vos demandes » lors de l'élection, a ajouté le leader religieux qui avait annoncé la semaine dernière vouoir convaincre le Premier ministre de rejoindre son mouvement.


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.