Des rassemblements en France contre la dissolution de «Soulèvements de la Terre»

Un manifestant tient une pancarte indiquant «On ne dissout pas la révolution» lors d'un rassemblement contre une décision du gouvernement de dissoudre le mouvement écologiste «Les Soulevements de la Terre», à Paris, le 19 avril 2023 (Photo, AFP).
Un manifestant tient une pancarte indiquant «On ne dissout pas la révolution» lors d'un rassemblement contre une décision du gouvernement de dissoudre le mouvement écologiste «Les Soulevements de la Terre», à Paris, le 19 avril 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 20 avril 2023

Des rassemblements en France contre la dissolution de «Soulèvements de la Terre»

  • Les manifestants se sont retrouvés dans le calme et en musique place Stalingrad, dans le nord-est de la capitale
  • D'autres rassemblements se sont tenus à Chambéry, Dijon, Montpellier, Angoulême, Orléans ou encore Lyon

PARIS: Quelques centaines de personnes se sont rassemblées mercredi à Paris en soutien du collectif Les Soulèvements de la Terre, sous le coup d'une procédure de dissolution pour avoir co-organisé fin mars une manifestation interdite contre les retenues d'eau, a constaté un journaliste de l'AFP.

Brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "Nous sommes les Soulèvements de la Terre" ou "On ne dissout pas la Terre qui se soulève", les manifestants se sont retrouvés dans le calme et en musique place Stalingrad, dans le nord-est de la capitale.

À Nantes, plusieurs centaines de manifestants ont défilé dans les rues, et ont posé derrière une immense pancarte où était écrit "nous sommes les soulèvements", a constaté un photographe de l'AFP. Ils ont entonné "Tout le monde déteste les bassines", selon des vidéos diffusées sur Twitter, après avoir allumé des fumigènes rouges. Ils ont ensuite rejoint un "Carnaval des Luttes" organisé par la CGT, a observé le photographe.

D'autres rassemblements se sont tenus à Chambéry, Dijon, Montpellier, Angoulême, Orléans ou encore Lyon.

À Lannion (Côtes d'Armor), une trentaine de personnes ont déposé quelques plants de fraisiers et de fleurs, ainsi que la terre nécessaire pour les faire pousser, devant les grilles de la sous-préfecture, selon la presse régionale.

Le mouvement avait co-organisé la manifestation contre la retenue d'eau artificielle de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) le 25 mars, qui avait donné lieu à de violents affrontements entre gendarmes et manifestants.

Trois jours plus tard, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin annonçait qu'il avait engagé la procédure de dissolution du groupe, l'estimant responsable des débordements. Le décret gouvernemental n'a pas encore été signé.

Le ministre avait notamment fustigé devant les députés "l'extrême violence de groupuscules fichés par les services de renseignement parfois depuis de très nombreuses années, comme le groupement de fait 'Soulèvements de la Terre'"

Pour Benoît Feuillu, porte-parole du mouvement, "cette dissolution, c'est une manière de détourner l'attention (...) et de retourner la responsabilité du gouvernement dans la répression brutale de manifestants ces dernières semaines, et notamment à Sainte-Soline".


Un homme tué par balle en plein jour à Marseille

LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
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  • En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille
  • Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville

MARSEILLE: Un homme a été tué par balle, en plein jour, à proximité de la plus grande salle de concert de Marseille située dans le 4e arrondissement, a-t-on appris auprès de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.

En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille à l'AFP, confirmant une information de La Provence.

Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville.

Les deux suspects, actuellement recherchés, se seraient enfuis sur un deux-roues, selon une source proche du dossier.

L’identité de la victime n'a pas été confirmée à ce stade, a fait savoir la préfecture de police.

Le lien entre cet homicide et le narcobanditisme n'a pas encore été établi, mais Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue dans la seconde ville de France.

Le 9 octobre déjà, un homme avait été mortellement visé par des tirs en plein jour dans un quartier populaire du centre de Marseille, soit très certainement un 14e narchomicide depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône, selon un décompte de l'AFP. Deux personnes avaient été interpellées quelques heures après le meurtre, selon le parquet de Marseille.


13-Novembre: recueillement à Paris et Saint-Denis, dix ans après les attentats

Des commémorations sobres et silencieuses devant le Bataclan et les terrasses parisiennes endeuillées, après une cérémonie devant le stade de France: politiques, victimes et proches des disparus se sont recueillis jeudi devant les lieux des attentats du 13-Novembre, dix ans après une nuit d'horreur. (AFP)
Des commémorations sobres et silencieuses devant le Bataclan et les terrasses parisiennes endeuillées, après une cérémonie devant le stade de France: politiques, victimes et proches des disparus se sont recueillis jeudi devant les lieux des attentats du 13-Novembre, dix ans après une nuit d'horreur. (AFP)
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  • "10 ans. La douleur demeure. En fraternité, pour les vies fauchées, les blessés, les familles et les proches, la France se souvient", a posté sur X le président de la République
  • Près des terrasses parisiennes, dans les Xe et XIe arrondissements, où 39 vies ont été fauchées au total, dont 21 devant la seule Belle Equipe, le silence règne, les yeux des personnes présentes sont embués de larmes

PARIS: Des commémorations sobres et silencieuses devant le Bataclan et les terrasses parisiennes endeuillées, après une cérémonie devant le stade de France: politiques, victimes et proches des disparus se sont recueillis jeudi devant les lieux des attentats du 13-Novembre, dix ans après une nuit d'horreur.

Les noms des 92 victimes du Bataclan - dont deux se sont suicidées depuis le massacre - ont résonné boulevard Voltaire, où une foule d'officiels, de familles et de rescapés s'est rassemblée sur le lieu le plus meurtri des attaques jihadistes.

Des membres de la BRI, le visage masqué, sont présents en nombre, dix ans après avoir donné l'assaut contre les terroristes retranchés dans la salle de concert. A eux comme aux autres primo-intervenants, le chef de l'Etat adresse la "reconnaissance" de la Nation. "Vous pouvez être fiers".

Devant les portes du Bataclan, une multitude de bouquets de fleurs ont été déposés au pied d'une plaque où sont gravés les noms des victimes.

Chacun attend son tour pour s'en approcher: certains se croisent, se reconnaissent, s'embrassent, se prennent longuement dans les bras ou échangent un petit mot de réconfort, avant de déposer à leur tour une fleur, une bougie, un signe de mémoire.

"La vie continue" 

"Aujourd'hui, je peux me souvenir, je peux pleurer, je peux me laisser aller, et puis demain, la vie continue", confie Sophie Bouchard-Stech à l'AFP, juste avant le début de la cérémonie. L'Allemande fait le voyage chaque année pour rendre hommage à son mari, tombé sous les balles des jihadistes au Bataclan.

Devant chacun des lieux frappés par les commandos téléguidés par le groupe Etat islamique (EI) cette funeste soirée du 13 novembre 2015, Arthur Dénouveaux et Philippe Duperron, présidents d'associations de victimes, ont déposé des gerbes de fleurs, avant qu'Emmanuel Macron et Anne Hidalgo ne fassent de même, avant d'observer à chaque fois une minute de silence.

"10 ans. La douleur demeure. En fraternité, pour les vies fauchées, les blessés, les familles et les proches, la France se souvient", a posté sur X le président de la République.

Près des terrasses parisiennes, dans les Xe et XIe arrondissements, où 39 vies ont été fauchées au total, dont 21 devant la seule Belle Equipe, le silence règne, les yeux des personnes présentes sont embués de larmes.

Aux alentours, les panneaux publicitaires affichent tous la devise en latin de Paris, "Fluctuat Nec Mergitur" (Il est battu par les flots, mais ne sombre pas).

"Absence immense" 

Les commémorations ont débuté le matin par une cérémonie au stade de France, avec la famille de Manuel Dias, première victime du 13-Novembre, tuée quand trois kamikazes se sont fait exploser devant les portes du stade où se jouait un match amical France-Allemagne.

"Nous n'oublierons jamais; on nous dit de tourner la page dix ans après, mais l'absence est immense", a dit dans un discours poignant sa fille, Sophie Dias, très émue.

Le vendredi 13 novembre 2015, la France a été frappée par les attaques jihadistes les plus meurtrières de son histoire et qui ont profondément marqué le pays.

L'hommage national aux 132 morts et à leurs familles, aux blessés et rescapés, aux forces de secours, doit se conclure par l'inauguration à 18H00 d'un jardin mémoriel au coeur de la capitale.

Ce jardin est fait de grandes stèles et de blocs de granit, évoquant la géographie des différents lieux visés. Des autocars doivent y emmener les familles et les victimes.

La cérémonie orchestrée par Thierry Reboul, déjà à la manœuvre pour l'ouverture des JO-2024, sera retransmise en direct à la télévision et projetée sur grand écran, place de la République à Paris, où un mémorial s'était improvisé il y a dix ans, des Parisiens traumatisés venant y déposer fleurs, bougies et mots.

"Tous ensemble" 

"L'objectif cette année, c'est de se dire +soyons tous ensemble+ (...), célébrons évidemment nos morts mais aussi la force de notre République et de notre culture: les terroristes n'ont pas gagné ce soir-là", a insisté sur RMC Arthur Dénouveaux.

"Nous avons été debout pendant 10 ans, nous serons debout (jeudi). Cette cérémonie sera aussi un acte de résistance", a salué Philippe Duperron, président de l'association "13onze15".

Les commémorations officielles se tiennent sous vigilance renforcée, dans un contexte de menace terroriste "toujours élevée", selon le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez, qui a rappelé sur BFMTV/RMC que "six attentats" avaient été déjoués depuis le début de l'année.

Jeudi soir, Notre-Dame de Paris et les églises parisiennes feront sonner leurs cloches "entre 17H57 et 18H02", a annoncé le diocèse. Des "messes, des veillées, ont lieu dans plusieurs paroisses", a précisé l'archevêque de Paris Laurent Ulrich.


13-Novembre: dix ans après les attentats de Saint-Denis et Paris, l'hommage d'une Nation

Stade de France, terrasses parisiennes, Bataclan: la France se recueille jeudi pour rendre hommage aux victimes des attentats du 13-Novembre, dix ans après une nuit d'horreur qui a meurtri Paris et Saint-Denis. (AFP)
Stade de France, terrasses parisiennes, Bataclan: la France se recueille jeudi pour rendre hommage aux victimes des attentats du 13-Novembre, dix ans après une nuit d'horreur qui a meurtri Paris et Saint-Denis. (AFP)
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  • Le vendredi 13 novembre 2015, la France a été frappée par les attaques jihadistes les plus meurtrières de son histoire, coordonnées par le groupe Etat islamique (EI) qui a ciblé un match de football, un concert de hard-rock et des bars et restaurants
  • L'hommage national aux 132 morts, à leurs familles et aux rescapés de ces attentats qui ont profondément marqué le pays se conclura par l'inauguration d'un jardin mémoriel au coeur de la capitale

PARIS: Stade de France, terrasses parisiennes, Bataclan: la France se recueille jeudi pour rendre hommage aux victimes des attentats du 13-Novembre, dix ans après une nuit d'horreur qui a meurtri Paris et Saint-Denis.

Le vendredi 13 novembre 2015, la France a été frappée par les attaques jihadistes les plus meurtrières de son histoire, coordonnées par le groupe Etat islamique (EI) qui a ciblé un match de football, un concert de hard-rock et des bars et restaurants.

L'hommage national aux 132 morts, à leurs familles et aux rescapés de ces attentats qui ont profondément marqué le pays se conclura par l'inauguration d'un jardin mémoriel au coeur de la capitale.

"Les terroristes ont voulu attaquer cette culture de Paris, de la joie, de la fête, du partage", a déclaré jeudi matin sur RTL la maire de Paris Anne Hidalgo. "Ils ont voulu nous faire perdre tout cela, on l'a reconstruit avec une forme de gravité".

Le chef de l'Etat Emmanuel Macron se rendra sur chacun des lieux des attentats, avant l'inauguration du Jardin du 13 novembre 2015, point d'orgue de cette journée de commémorations.

La cérémonie orchestrée par Thierry Reboul, déjà à la manœuvre pour l'ouverture des JO-2024, sera retransmise en direct à la télévision et projetée sur grand écran, place de la République à Paris, où un mémorial s'était improvisé il y a dix ans, des Parisiens traumatisés venant y déposer fleurs, bougies et mots.

"L'objectif cette année, c'est de se dire +soyons tous ensemble+ (...), célébrons évidemment nos morts mais aussi la force de notre République et de notre culture: les terroristes n'ont pas gagné ce soir-là", a insisté Arthur Dénouveaux, rescapé du Bataclan et président de l'association de victimes Life for Paris, jeudi matin sur RMC.

Depuis samedi, le pied de la statue de Marianne est de nouveau entouré de ces petites attentions. "Course pour la liberté" passant devant chaque site meurtri, fresque murale, Tour Eiffel illuminée en bleu blanc rouge, les hommages ont déjà commencé.

Souvenirs précis 

Impossible, pour beaucoup, d'oublier cette terrible soirée du vendredi 13 novembre 2015, quand trois commandos de l'EI ont assassiné 130 personnes, blessant des centaines d'autres. Depuis, deux rescapés du Bataclan se sont suicidés.

D'après un sondage Ifop pour la fondation Jean Jaurès, 60% des Parisiens se souviennent "précisément" de ce qu'ils faisaient ce soir-là.

Rescapés et proches de victimes appréhendent souvent ces hommages. Stéphane Sarrade a perdu son fils Hugo, 23 ans, tué au Bataclan. Il se dit toujours "incapable" de se rendre devant la salle de concert et ne participera pas aux cérémonies.

Les commémorations officielles, en présence d'Emmanuel Macron, se tiennent sous vigilance renforcée, dans un contexte de menace terroriste toujours élevée.

Elles commenceront à 11H30 avec un hommage à Manuel Dias, seule personne tuée près du Stade de France. Vers 12H30, seront lues des plaques commémoratives devant les bars Le Carillon et le Petit Cambodge, dans le 10e arrondissement de Paris, où 13 vies furent volées.

Vers 13H00, en mémoire des cinq victimes de la Bonne Bière dans le 11e, une minute de silence sera respectée, puis vers 13H30, devant l'ancien Comptoir Voltaire.

Vers 13H50, des gerbes seront déposées devant la Belle Equipe, où 21 vies furent fauchées puis vers 14H30 devant le Bataclan, où 90 personnes furent assassinées.

A partir de 18H00, le fil rouge de la cérémonie au jardin mémoriel sera la musique, "la passion" des victimes, a rappelé Thierry Reboul, avec un requiem du compositeur Victor Le Masne, joué devant 1.500 invités.

"Acte de résistance" 

Ce jardin, lieu de recueillement mémoriel situé près de l'Hôtel de Ville, est fait de grandes stèles et de blocs de granit, évoquant la géographie des différents lieux visés.

"Nous avons été debout pendant 10 ans, nous serons debout (jeudi). Cette cérémonie sera aussi un acte de résistance", a salué Philippe Duperron, président de l'association "13onze15".

"Life for Paris" sera dissoute après l'inauguration de ce lieu mémoriel, pour, selon son président Arthur Dénouveaux, "ne pas s'enfermer dans la victimité".

La question de la mémoire du 13-Novembre sera également au cœur du Musée-mémorial du terrorisme (MMT), qui doit ouvrir fin 2029 ou début 2030 à Paris.

Plus de trois ans après le procès de ces attaques jihadistes, au terme duquel Salah Abdeslam a été condamné à la perpétuité incompressible, le seul membre encore en vie des commandos a dit vouloir, selon son avocate, s'engager dans une démarche de justice restaurative. "Plusieurs victimes des attentats du 13-Novembre" sont prêtes à s'inscrire dans cette démarche de dialogue, a assuré Arthur Dénouveaux.