Radio: Alex Dutilh, un passeport pour le jazz

Le critique de jazz français Alex Dutilh pose lors d'une séance photo à Paris le 12 avril 2023. (Photo, AFP)
Le critique de jazz français Alex Dutilh pose lors d'une séance photo à Paris le 12 avril 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 22 avril 2023

Radio: Alex Dutilh, un passeport pour le jazz

  • «Open Jazz» n'est pas la première expérience radiophonique d'Alex Dutilh, qui a fait ses débuts sur France Musique en février 1982. Quarante après, il en est devenu un pilier
  • Parisien depuis 1971, sans avoir renié l'accent chaud de son terroir, les Landes, Alex Dutilh fête son entrée dans une cinquième décennie sur les ondes par un concert retransmis en direct sur France Musique mardi soir

PARIS: Ancien inspecteur des douanes, Alex Dutilh délivre depuis près de quinze ans dans son émission "Open Jazz" sur France Musique des passeports pour un genre musical qu'il s'ingénie à rendre accessible.

"Je fais mon émission sans concession, en programmant aussi bien du jazz manouche que du John Zorn (musicien avant-gardiste new-yorkais, ndlr). John Zorn, on se dit 'c'est effrayant', mais pas du tout ! Ça dépend comment on le présente", s'exclame Alex Dutilh.

"L'émission s'appelle 'Open Jazz', parce que justement, je tiens à cette ouverture, stylistique, géographique et de générations", ajoute celui pour qui le jazz n'a pas de frontières.

Cet "amplificateur" réussit à transmettre sa passion: son émission, qu'il anime de manière savante, ludique et conviviale, est la plus podcastée (124 000 podcasts en mars) et la troisième la plus écoutée de la station.

"Open Jazz" n'est pas la première expérience radiophonique d'Alex Dutilh, qui a fait ses débuts sur France Musique en février 1982. Quarante après, il en est devenu un pilier.

"Le héros de mon enfance, c'était (le rugbyman) Pierre Albaladejo, qui n'a eu qu'un seul maillot, celui rouge et blanc de Dax, révèle ce fan de rugby. Je suis aussi l'homme d'un seul maillot, celui de France Musique. Je n'ai jamais travaillé pour une autre radio".

Parisien depuis 1971, sans avoir renié l'accent chaud de son terroir, les Landes, Alex Dutilh fête son entrée dans une cinquième décennie sur les ondes par un concert retransmis en direct sur France Musique mardi soir.

Il en a imaginé le fond et la forme: une vingtaine de musiciens de tous âges, en formations souvent inédites, rendront hommage à Bill Evans. Un clin d'oeil au passé: la première émission qu'il anima en remplaçant au pied levé Laurent Goddet, était consacrée au célèbre pianiste.

"Le piano, c'est une madeleine. J'ai commencé le piano à cinq ans, j'en ai fait douze ans, c'est un instrument dont j'entends les subtilités plus facilement", explique-t-il.

«Gourmandise»

La passion pour le jazz s'est abattue sur ce Landais comme la foudre sur un arbre. A 18 ans, alors étudiant en droit à Bordeaux, un ami lui fait découvrir "Olé" du saxophoniste John Coltrane.

"Je suis sorti de l'écoute de ce disque pétrifié. J'étais glacé, j'avais eu un choc esthétique", raconte Alex Dutilh à l'AFP. "J'ai compris que cette musique allait changer ma vie".

Pendant ses études supérieures, il va approfondir son érudition jazzistique en dévorant disques, livres, revues, concerts...

Lorsqu'il monte à Paris pour exercer le métier d'inspecteur des douanes, Alex Dutilh va rapidement imposer sa silhouette et sa bonne humeur dans le milieu du jazz.

"Pour résumer, je gagnais ma vie dans la douane, et je la dépensais dans le jazz". À 73 ans, Alex Dutilh, qui a fini par quitter les douanes en 1984, possède toujours une pêche incroyable.

"Comment j'entretiens ma forme ? Par la gourmandise et la curiosité, et la pratique du sport. La gourmandise c'est comme un dopage intellectuel, elle s'applique aussi bien à la musique, qu'à ce qu'on mange, ce qu'on boit, ce qu'on voit, aux amis qu'on a", décrit-il.

"L'autre chose, c'est le sport. Mes parents se sont connus en faisant de l'athlétisme, ma grande fille est prof d'éducation physique, et moi je fais une à deux fois par semaine de la pelote basque, le sport de mon enfance".

Ce dynamisme lui permet, dès qu'il n'est pas à l'antenne, d'enfourcher son scooter orange pour aller écouter des concerts. "Je l'appelle mon orange pressée", confie-t-il, avec humour.

Car ce solide gaillard au physique de première ligne aime plus que tout aller au contact. "Aller sur le terrain, aller écouter des concerts, aller dans les festivals, ça me semble essentiel. Il n'est pas possible de faire ce métier sans un contact direct et constant avec les musiciens".


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.