Londres tente de renouer avec un monde des affaires britannique en crise

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak (Photo, AFP).
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 25 avril 2023

Londres tente de renouer avec un monde des affaires britannique en crise

  • L'éphémère passage à Downing Street de Liz Truss a émoussé la confiance du monde des affaires envers le parti conservateur
  • La conférence Business Connect se déroule au moment où le monde des affaires britannique est confronté à la crise qui secoue l'organisation patronale CBI

LONDRES: Le Premier ministre britannique Rishi Sunak s'est exprimé lundi au lancement de Business Connect, une nouvelle conférence rassemblant les grandes entreprises du pays, à l'heure où le monde des affaires au Royaume-Uni est secoué par la crise de l'organisation patronale CBI.

La CBI, visée par deux accusations de viol, et d'autres allégations de harcèlement sexuel, a annoncé lundi soir qu'"un certain nombre de personnes ont été licenciées", pour non-respect de ses nouvelles "normes élevées" en matière de comportement au travail.

L'événement Business Connect, diffusé en direct sur le réseau social LinkedIn rassemble "les principaux dirigeants (d'entreprises) et investisseurs du pays ainsi que des ministres", indique Downing Street dans un communiqué.

Il a lieu à Londres en présence de "plus de 200 dirigeants parmi les plus éminents, représentant des secteurs de croissance importants comme la technologie, les sciences du vivant, et les industries de fabrication".

L'économie britannique, qui continue de se remettre de la pandémie, est également confrontée à une inflation à deux chiffres, à une flambée des coûts, et le patronat réclame davantage de mesures pour soutenir l'activité et la croissance.

L'éphémère passage à Downing Street de Liz Truss a également émoussé la confiance du monde des affaires envers le parti conservateur au pouvoir, une confiance que Rishi Sunak cherche à restaurer à moins de deux ans des prochaines élections générales.

"Nous allons continuer à échanger pour faire (du Royaume-Uni) le pays le plus favorable aux affaires et à la croissance au monde", a-t-il ainsi assuré pendant la conférence.

Dans une lettre relayée par le quotidien Daily Mail, des professionnels du tourisme demandent aussi de remettre en place des achats hors taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour les touristes afin de soutenir le secteur.

Le président du conseil d'administration de la maison de luxe Burberry Gerry Murphy a notamment interpellé le premier ministre à ce sujet pendant la conférence, affirmant que la décision post-Brexit d'annuler le remboursement de la TVA pour les touristes, prise par M. Sunak alors qu'il était Chancelier de l'Echiquier, avait nui à l'attrait du Royaume-Uni.

"Quitter l'UE a entraîné des frictions significatives pour le commerce, espérons pas pour toujours (...) mais cela a eu de fait un impact négatif sur la croissance", a-t-il fait valoir.

Survie en question 

Cette conférence se déroule aussi au moment où le monde des affaires britannique est confronté à la crise qui secoue la principale organisation patronale du pays, la CBI.

L'ex-directeur général de la CBI Tony Danker, qui n'est pas l'objet des accusations de viol, avait été limogé plus tôt en avril pour "conduite inappropriée au travail". Trois autres employés avaient été suspendus.

Vendredi, à la suite des révélations sur un deuxième cas présumé de viol, une série de sociétés membres ont annoncé leur départ de l'organisation, alors que le gouvernement avait déjà suspendu auparavant sa collaboration avec la CBI.

Celle-ci a annoncé tard vendredi qu'elle suspendait ses activités politiques jusqu'en juin.

"À compter de maintenant, la CBI appliquera une approche de tolérance zéro à l'égard du harcèlement sexuel et des comportements d'intimidation", a annoncé lundi soir dans une lettre ouverte son président Brian McBride.

Mais "je ne sais tout simplement pas" si l'organisation parviendra à restaurer la confiance, a-t-il ajouté, à l'issue notamment de la remise d'un rapport du cabinet d'avocat Fox Williams chargé d'enquêter sur les diverses allégations.

L'organisation "n'a pas réussi à filtrer les personnes toxiques lors du processus d'embauche" et a aussi tardé à "se séparer des agresseurs", a-t-il déploré, ajoutant que "les hauts dirigeants et les membres du conseil d'administration de la CBI" ressentent "un sentiment collectif de honte".

Dimanche, le responsable de l'opposition travailliste pour les questions liées au travail et aux retraites Jonathan Ashworth a déclaré à la BBC que la CBI devait se réformer "de fond en combles".

D'autres dirigeants d'entreprises, comme Andy Wood, patron du brasseur Adnams, ont également dit à la BBC que l'organisation pourrait ne pas se remettre du scandale.

S'exprimant à la conférence Business Connect, le ministre des Finances Jeremy Hunt a jugé qu'il ne faisait "pas sens d'échanger avec la CBI quand leurs propres membres les désertent en masse".


France: le déficit commercial se creuse encore en juin et au premier semestre

Dans le détail au mois de juin, les importations ont augmenté de 0,4 milliard d'euros pour atteindre 57,6 milliards d'euros. Les exportations augmentent de 0,3 milliard d'euros et s'établissent à 49,9 milliards d'euros. (AFP)
Dans le détail au mois de juin, les importations ont augmenté de 0,4 milliard d'euros pour atteindre 57,6 milliards d'euros. Les exportations augmentent de 0,3 milliard d'euros et s'établissent à 49,9 milliards d'euros. (AFP)
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  • L'évolution des exportations vers les Etats-Unis "ne permet pas pour le moment d'identifier d'effet manifeste des droits de douane" et les douanes n'observent pas de "baisse significative" des exportations de la France vers les Etats-Unis
  • Cette baisse des exportations de la France vers les Etats-Unis est également moindre en comparaison à celles observées chez ses principaux partenaires européens

PARIS: Le déficit commercial de la France s'est encore creusé en juin pour atteindre 7,7 milliards d'euros, notamment affecté une dégradation du solde énergétique et des produits manufacturés, ont indiqué les douanes jeudi.

Pour l'ensemble du premier semestre, le déficit atteint 43 milliards d'euros, soit une dégradation de 4,4 milliards d'euros par rapport au second semestre 2024, en raison d'une hausse des importations qui dépasse celle des exportations, détaillent les douanes.

Depuis l'entrée en vigueur des droits de douane additionnels provisoires aux États-Unis début avril, devenus effectifs jeudi pour les produits en provenance de dizaines d'économies, les exportations de la France vers les Etats-Unis "diminuent légèrement" en glissement annuel, constatent les douanes.

En revanche, l'évolution des exportations vers les Etats-Unis "ne permet pas pour le moment d'identifier d'effet manifeste des droits de douane" et les douanes n'observent pas de "baisse significative" des exportations de la France vers les Etats-Unis en comparaison à la même période en 2024.

Cette baisse des exportations de la France vers les Etats-Unis est également moindre en comparaison à celles observées chez ses principaux partenaires européens.

Et la hausse des importations en provenance de la Chine, d'Asie du sud-est, du Mexique et du Canada pourrait traduire un "possible report vers la France" et l'UE d'une partie des exportations de ces pays, note encore le communiqué.

Dans le détail au mois de juin, les importations ont augmenté de 0,4 milliard d'euros pour atteindre 57,6 milliards d'euros. Les exportations augmentent de 0,3 milliard d'euros et s'établissent à 49,9 milliards d'euros.

Sur ce mois, le creusement du déficit commercial s'explique notamment par une diminution du solde énergétique (-0,1 milliard d'euros) en raison d'une légère hausse des importations, ainsi que celui des produits manufacturés (-0,3 milliards d'euros), selon les douanes.


Air France-KLM détecte un «accès frauduleux» aux données personnelles de clients

Le groupe Air France-KLM a déclaré jeudi enquêter sur un "accès frauduleux" aux données personnelles de certains de ses clients et a assuré avoir mis fin à l'incident, qui n'a pas affecté la sécurité des systèmes de la compagnie aérienne. (AFP)
Le groupe Air France-KLM a déclaré jeudi enquêter sur un "accès frauduleux" aux données personnelles de certains de ses clients et a assuré avoir mis fin à l'incident, qui n'a pas affecté la sécurité des systèmes de la compagnie aérienne. (AFP)
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  • Air-France KLM contacte en ce moment "individuellement les clients dont des données ont pu faire l'objet d'un accès frauduleux", et les invite "à redoubler de vigilance s'ils reçoivent des appels ou des emails suspects"
  • A l'origine de l'événement, une "activité inhabituelle" détectée sur une plateforme tierce utilisée par les centres de contact d'Air France-KLM. L'équipe de sécurité informatique a ensuite mis "fin à l'incident"

PARIS: Le groupe Air France-KLM a déclaré jeudi enquêter sur un "accès frauduleux" aux données personnelles de certains de ses clients et a assuré avoir mis fin à l'incident, qui n'a pas affecté la sécurité des systèmes de la compagnie aérienne.

"Aucune donnée sensible telle que des mots de passe, des données de voyage, le solde de Miles Flying Blue (le programme de fidélité d'Air France, ndlr), des numéros de passeport ou de carte de crédit n'ont été divulguées", a assuré Air France dans une déclaration transmise à l'AFP.

En revanche, selon un mail adressé à une cliente mercredi soir et consulté par l'AFP, la "violation" a pu concerner le "prénom", "nom de famille", des "informations de contact", ou encore "l'objet de demandes formulées par email".

Le nombre de personnes concernées n'a pas été communiqué.

Air-France KLM contacte en ce moment "individuellement les clients dont des données ont pu faire l'objet d'un accès frauduleux", et les invite "à redoubler de vigilance s'ils reçoivent des appels ou des emails suspects".

A l'origine de l'événement, une "activité inhabituelle" détectée sur une plateforme tierce utilisée par les centres de contact d'Air France-KLM. L'équipe de sécurité informatique a ensuite mis "fin à l'incident".

"Les systèmes d'Air France et de KLM ne sont pas impactés et leur sécurité n'a pas été remise en cause", a affirmé le groupe, qui a mis en place "des mesures de protection renforcées" pour éviter que des données personnelles soient à nouveau compromises.

Selon la compagnie, l'incident a été signalé à la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil).

 


Le pétrole faiblit après l'augmentation de la production de l'Opep+

Cette décision marque la dernière étape d'un renversement progressif des réductions volontaires de production de 2,2 millions de barils par jour mises en œuvre par huit membres de l'OPEP+ en 2023.
Cette décision marque la dernière étape d'un renversement progressif des réductions volontaires de production de 2,2 millions de barils par jour mises en œuvre par huit membres de l'OPEP+ en 2023.
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  • Ryad, Moscou et six autres membres du cartel ont annoncé une hausse de leur « production de 547 000 barils par jour en septembre 2025 par rapport au niveau de production » en août, a indiqué l'Opep dans un communiqué.
  • Pour l'instant, les prix du pétrole ont mieux résisté que prévu au début de la réouverture des vannes en avril, soutenus par une demande estivale traditionnellement forte et une prime de risque géopolitique élevée.

LONDRES : Les cours du pétrole ont baissé lundi, après l'annonce dimanche par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) d'une forte hausse de la production, le marché anticipant une offre abondante au quatrième trimestre.

Ryad, Moscou et six autres membres du cartel ont annoncé une hausse de leur « production de 547 000 barils par jour en septembre 2025 par rapport au niveau de production » en août, a indiqué l'Opep dans un communiqué.

Cette décision, attendue par le marché, marque le retour complet de l'une des trois tranches de réduction de la production, celle de 2,2 millions de barils par jour, que l'Opep+ avait mises en œuvre en 2022 et 2023 pour lutter contre l'érosion des prix.

Vers 9 h 30 GMT (11 h 30 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre perdait 1,15 % à 68,87 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate pour livraison en septembre, perdait 1,22 % à 66,51 dollars. 

« La question est maintenant de savoir si le groupe va commencer à mettre en œuvre la prochaine série, soit 1,66 million de barils par jour », affirme Arne Lohmann Rasmussen, de Global Risk Management.

Pour l'instant, les prix du pétrole ont mieux résisté que prévu au début de la réouverture des vannes en avril, soutenus par une demande estivale traditionnellement forte et une prime de risque géopolitique élevée.

Mais à partir de l'automne, « l'équilibre entre l'offre et la demande indique des prix du pétrole plus bas », précise l'analyste.

Si rien ne change sur le marché, « le groupe a terminé ses hausses d'approvisionnement », selon les analystes d'ING. Beaucoup dépend cependant « de ce qui arrivera aux flux pétroliers russes ».

La semaine dernière, Donald Trump a menacé Moscou de sanctions si le conflit en Ukraine ne prenait pas fin d'ici « dix jours ».

Il a notamment évoqué des « droits de douane secondaires » pour les pays qui continuent d'acheter des produits provenant de Russie, ciblant notamment l'Inde, deuxième acheteur de pétrole russe après la Chine, avec près de 1,6 million de barils par jour.

« Si aucun autre acheteur ne se présentait pour ce pétrole, l'excédent prévu pour le quatrième trimestre et l'année 2026 serait effacé, ce qui laisserait l'opportunité à l'Opep+ d'augmenter encore sa production », expliquent les analystes d'ING.