Financement libyen: la défense de Nicolas Sarkozy tance le «vide abyssal» du dossier

Le président français Nicolas Sarkozy et le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi (Photo, AFP).
Le président français Nicolas Sarkozy et le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Samedi 13 mai 2023

Financement libyen: la défense de Nicolas Sarkozy tance le «vide abyssal» du dossier

  • Pour la défense, les accusations initiales formulées par le dirigeant libyen visaient à «décrédibiliser M. Sarkozy»
  • Au coeur du dossier, la question fondamentale de savoir si l'argent sorti de Libye a concrètement financé la campagne

PARIS: Un "vide abyssal", des "mensonges" et une absence de preuves : les avocats de l'ex-président Nicolas Sarkozy demandent un non-lieu dans l'enquête sur les soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle 2007 pour lesquels il risque un procès, selon une note de janvier dont l'AFP a eu connaissance vendredi.

La décision finale sur un procès, demandé mercredi par le Parquet national financier (PNF) pour 13 personnes, dont l'ex-chef de l'Etat et trois de ses anciens ministres, Claude Guéant, Brice Hortefeux et Eric Woerth, appartient désormais aux juges d'instruction, qui ont reçu en janvier cette note de 42 pages, signée par Me Christophe Ingrain, avocat de Nicolas Sarkozy avec Me Thierry Herzog.

«Allégations»

Pour la défense, l'échafaudage de cette enquête est branlant d'emblée : les accusations initiales formulées par le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et sa garde rapprochée avant la chute du régime en 2011 visaient à "décrédibiliser M. Sarkozy pour tenter d'éviter une intervention militaire occidentale que ces dirigeants libyens savaient fatale à leur régime".

L'édifice est encore affaibli, d'après les avocats de l'ex-président, par les nombreuses "allégations" ultérieures de l'intermédiaire Ziad Takieddine, personnage central de ce "dossier libyen".

Me Ingrain en a fait un recensement exhaustif dans un tableau d'une page. Seule absente, la rétractation de M. Takieddine en novembre 2020 devant la caméra de BFM TV et Paris Match, que la justice soupçonne d'avoir été monnayée, avec l'éventuel aval de Nicolas Sarkozy.

Pour l'avocat, les juges d'instruction ont "accordé un incroyable crédit" à toutes ces déclarations "mensongères, contradictoires et opportunistes". Il note que M. Takieddine comme certains dirigeants libyens ont évoqué des preuves qui "n'ont jamais été fournies".

«Pas de traces" de l'argent»

Au coeur du dossier, la question fondamentale de savoir si l'argent sorti de Libye a concrètement financé la campagne de l'ex-président, et comment le cas échéant.

Pour le PNF, "des circuits opaques de circulation de fonds libyens ont abouti, in fine, à des décaissements d'espèces dans une temporalité et une chronologie compatibles avec un usage occulte" pendant la présidentielle 2007.

Pour le camp Sarkozy, au contraire, il y a une "absence totale de traces (de ce) prétendu financement" dans la campagne.

Il balaie une note "approximative et mensongère" versée à l'enquête, évaluant à 250.000 euros une partie des primes versées en espèce au personnel UMP de cette campagne.

Puis affirme qu'"aucun lien" n'a pu être établi avec 440.000 euros versés d'un compte de Ziad Takieddine à Thierry Gaubert, un temps proche de Nicolas Sarkozy. Des retraits d'espèces ont été constatés, sachant que M. Gaubert, qui a fait appel, a été condamné dans le dossier Karachi pour un mode opératoire comparable.

Au final, "pas un centime d’origine libyenne n’a été identifié dans le financement de la campagne présidentielle de 2007" ou "sur les comptes de M. Sarkozy ou de sa famille", assure son avocat.

Contreparties ?

Le camp Sarkozy s'attaque enfin à un autre pilier de l'accusation, celui des "contreparties diplomatiques, économiques et judiciaires" qui auraient bénéficié au régime libyen en échange de ce financement.

Le PNF évoque plusieurs éléments, dont le retour de la Libye sur la scène diplomatique, la conclusion de contrats ou encore le règlement de la situation pénale d'Abdallah Senoussi, condamné par contumace en France pour l'attentat du DC-10 d'UTA de 1989.

Côté ex-président, on estime que le premier élément était "un fait politique, acté dès 2004", voire même avant, avec la levée des sanctions de l'ONU contre la Libye en 2003 ou la visite officielle du président Jacques Chirac en 2004.

Considérer la signature du contrat de surveillance Amesys comme une contrepartie est présenté comme une thèse "incompatible avec la réalité géopolitique de l'époque".

Enfin, concernant un éventuel coup de pouce à l'ex-chef des renseignements militaires de Mouammar Kadhafi, l'avocat de Nicolas Sarkozy assure qu'il s'agit d'une "fable".

Cela serait démontré par la demande ultérieure de son client, en tant que président, que M. Senoussi soit extradé en France : un risque, s'il détenait "des informations compromettantes".

Silences

La note est en revanche moins diserte sur d'autres éléments retenus à charge par l'enquête à l'appui d'un possible financement de cette campagne : témoignages versés au dossier, rencontres secrètes entre officiels français et libyens, ou d'autres transferts de fonds suspects.


Condamnation de Christophe Gleizes en Algérie: «profonde inquiétude» de Macron qui promet d'agir pour «sa libération»

Short Url
  • La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin
  • Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française

PARIS: Emmanuel Macron a "appris avec une profonde inquiétude la condamnation en appel" à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes en Algérie, a déclaré jeudi l'Elysée.

"Il lui adresse ses pensées ainsi qu'à sa famille. Nous continuerons d'agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération et son retour en France dans les plus brefs délais", a ajouté la présidence française.

La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin.

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, le journaliste de 36 ans s'était rendu en Algérie en mai 2024 pour un article sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi Ouzou, à 100 km à l'est d'Alger.

Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française.

Le ministre français de l'Intéreur Laurent Nuñez a affirmé jeudi que sa libération était "un élément majeur" des discussions en cours "entre Paris et Alger", relancées depuis la grâce présidentielle octroyée mi-novembre à l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal par l'Algérie.

Emmanuel Macron s'était ensuite dit "disponible" pour échanger avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune si cela permet d'"obtenir des résultats" et d'"avancer" dans les relations tendues entre les deux pays, mais cet échange n'a pas encore eu lieu.

 

 

 

 


Lecornu annule ses rencontres avec CGT et CFDT pour se «consacrer» au budget de la Sécu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Short Url
  • Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année
  • A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues"

PARIS: Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique.

"En l'état des discussions, le Premier ministre souhaite consacrer entièrement sa journée aux débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale", a expliqué son entourage.

"Pour cette raison, les consultations avec les syndicats CGT et CFDT ainsi que le déjeuner avec les parlementaires sur l'énergie seront reportés", a-t-on précisé.

Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année.

A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues" : le déficit, la réforme de l’État, l'énergie, l'agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure, avec débats et votes possibles à la clé.

Les partis présents au gouvernement (centre et LR), le PS, les Écologistes, le PCF et le RN ont été reçus, ainsi que les représentants du Medef.

La rencontre avec Force ouvrière prévue mercredi avait déjà été reportée.

La discussion sur le budget de la Sécu devait se poursuivre jeudi mais son éventuelle adoption le 9 décembre reste très hypothétique dans la mesure où les groupes Horizons et LR menacent de voter contre ou de s'abstenir.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Short Url
  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.