L'UE approuve la fusion Microsoft-Activision menacée par un veto britannique

Dans un secteur du jeu vidéo en pleine consolidation, Microsoft, qui commercialise la console Xbox, avait annoncé en janvier 2022 le rachat d'Activision Blizzard (Photo, AFP).
Dans un secteur du jeu vidéo en pleine consolidation, Microsoft, qui commercialise la console Xbox, avait annoncé en janvier 2022 le rachat d'Activision Blizzard (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 16 mai 2023

L'UE approuve la fusion Microsoft-Activision menacée par un veto britannique

  • Le feu vert de Bruxelles est conditionné au respect par Microsoft de mesures proposées pour garantir la concurrence sur le marché des jeux dématérialisés accessibles en streaming
  • Ces engagements «remédient pleinement aux problèmes soulevés par la Commission», a déclaré l'exécutif européen dans un communiqué

BRUXELLES: La Commission européenne a approuvé lundi le rachat de l'éditeur américain de jeux vidéo Activision Blizzard par Microsoft pour 69 milliards de dollars, trois semaines après un veto britannique qui met en péril l'opération.

L'avenir de cette fusion géante reste totalement incertain. Non seulement l'avis positif de Bruxelles contredit le rejet prononcé fin avril par l'autorité britannique de la concurrence (CMA), mais en plus l'autorité américaine (FTC) a lancé en décembre des poursuites pour bloquer ce rachat.

Le feu vert de Bruxelles est conditionné au respect par Microsoft de mesures proposées pour garantir la concurrence sur le marché des jeux dématérialisés accessibles en streaming. Ces engagements "remédient pleinement aux problèmes soulevés par la Commission", a déclaré l'exécutif européen dans un communiqué.

Dans un secteur du jeu vidéo en pleine consolidation, Microsoft, qui commercialise la console Xbox, avait annoncé en janvier 2022 le rachat d'Activision Blizzard, éditeur de succès comme "Call of Duty", "World of Warcraft" et "Candy Crush", pour 69 milliards de dollars, un montant record dans ce secteur.

La fusion, si elle est menée à son terme, donnera naissance au troisième acteur de la filière en termes de chiffre d'affaires, derrière le chinois Tencent et le japonais Sony, fabricant de la PlayStation.

La Commission européenne, gardienne de la concurrence dans l'UE, avait ouvert en novembre une enquête approfondie sur cette opération. La procédure aura finalement permis de lever ses craintes.

Mais, pour la première fois depuis le Brexit dans un dossier d'une telle ampleur, Bruxelles et Londres ont adopté des positions divergentes.

L'autorité britannique de la concurrence avait annoncé le 26 avril sa décision de bloquer la méga-fusion, jugeant les risques trop élevés.

Microsoft avait aussitôt annoncé qu'il ferait appel. "Cette décision semble refléter une mauvaise compréhension de ce marché et du fonctionnement réel de la technologie cloud", avait alors estimé le groupe.

Le feu vert de Bruxelles devrait lui fournir des arguments solides pour contester l'avis de la CMA devant le Tribunal d'appel de la concurrence (CAT) au Royaume-Uni.

Licences gratuites

"Si Microsoft ne gagne pas l'appel devant le CAT, il ne pourra pas procéder à l'acquisition même si la Commission européenne l'approuve", estime Anne Witt, spécialiste du droit de la concurrence à l'EDHEC (France).

"À moins, bien sûr, que Microsoft décide de quitter le marché britannique, mais cela semble peu probable", a-t-elle expliqué.

Comme son homologue du Royaume-Uni, le régulateur européen écarte tout risque pour la concurrence sur le marché des consoles de jeux, alors que Sony s'était inquiété de se voir refuser l'accès aux grands succès d'Activision Blizzard.

"Microsoft n'aurait aucun intérêt à refuser de distribuer les jeux d'Activision à Sony, qui est le principal distributeur mondial de jeux pour consoles", a jugé la Commission, soulignant qu'il se vend quatre fois plus de PlayStation de Sony que de Xbox de Microsoft.

"Sony pourrait tirer parti de sa taille, de son catalogue de jeux étoffé et de sa position sur le marché pour contrer toute tentative d'affaiblissement de sa position concurrentielle", explique l'exécutif européen.

La Commission s'inquiétait, comme la CMA, pour le marché en plein essor des jeux dématérialisés accessibles en streaming qui permettent de jouer indifféremment sur tablette, smartphone ou ordinateur...

Mais, contrairement à l'autorité britannique, elle a accepté les solutions proposées par Microsoft.

"Pour une durée de 10 ans", le géant américain accordera aux consommateurs européens des licences gratuites "pour tous les jeux actuels et futurs d'Activision Blizzard" acquis légalement, leur permettant de jouer sur tout appareil, peu importe le système d'exploitation. Une licence gratuite correspondante sera également accordée aux services concurrents de jeux en streaming.

"Cette mesure s'appliquera à l'échelle mondiale et permettra à des millions de consommateurs dans le monde entier de jouer à ces jeux sur l'appareil de leur choix", s'est félicité Brad Smith, le président de Microsoft, cité dans un communiqué.

"Nous avons l'intention d'accroître considérablement nos investissements et nos équipes dans l'UE, et nous sommes impatients de voir les avantages que cette transaction apportera aux joueurs d'Europe et du monde entier", a déclaré de son côté Bobby Kotick, le patron d'Activision Blizzard.

L'autorité britannique de la concurrence a cependant réitéré son veto lundi soir. "Les propositions de Microsoft, acceptées aujourd'hui par la Commission européenne, permettraient à Microsoft de fixer les modalités de ce marché pour les dix prochaines années", a affirmé Sarah Cardell, directrice générale de la CMA.

Les mesures proposées par Microsoft "remplaceraient un marché libre, ouvert et concurrentiel par un marché soumis à une réglementation permanente des jeux vendus par Microsoft, des plateformes sur lesquelles il les vend et des conditions de vente", a-t-elle expliqué.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.

 


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".