L'UE approuve la fusion Microsoft-Activision menacée par un veto britannique

Dans un secteur du jeu vidéo en pleine consolidation, Microsoft, qui commercialise la console Xbox, avait annoncé en janvier 2022 le rachat d'Activision Blizzard (Photo, AFP).
Dans un secteur du jeu vidéo en pleine consolidation, Microsoft, qui commercialise la console Xbox, avait annoncé en janvier 2022 le rachat d'Activision Blizzard (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 16 mai 2023

L'UE approuve la fusion Microsoft-Activision menacée par un veto britannique

  • Le feu vert de Bruxelles est conditionné au respect par Microsoft de mesures proposées pour garantir la concurrence sur le marché des jeux dématérialisés accessibles en streaming
  • Ces engagements «remédient pleinement aux problèmes soulevés par la Commission», a déclaré l'exécutif européen dans un communiqué

BRUXELLES: La Commission européenne a approuvé lundi le rachat de l'éditeur américain de jeux vidéo Activision Blizzard par Microsoft pour 69 milliards de dollars, trois semaines après un veto britannique qui met en péril l'opération.

L'avenir de cette fusion géante reste totalement incertain. Non seulement l'avis positif de Bruxelles contredit le rejet prononcé fin avril par l'autorité britannique de la concurrence (CMA), mais en plus l'autorité américaine (FTC) a lancé en décembre des poursuites pour bloquer ce rachat.

Le feu vert de Bruxelles est conditionné au respect par Microsoft de mesures proposées pour garantir la concurrence sur le marché des jeux dématérialisés accessibles en streaming. Ces engagements "remédient pleinement aux problèmes soulevés par la Commission", a déclaré l'exécutif européen dans un communiqué.

Dans un secteur du jeu vidéo en pleine consolidation, Microsoft, qui commercialise la console Xbox, avait annoncé en janvier 2022 le rachat d'Activision Blizzard, éditeur de succès comme "Call of Duty", "World of Warcraft" et "Candy Crush", pour 69 milliards de dollars, un montant record dans ce secteur.

La fusion, si elle est menée à son terme, donnera naissance au troisième acteur de la filière en termes de chiffre d'affaires, derrière le chinois Tencent et le japonais Sony, fabricant de la PlayStation.

La Commission européenne, gardienne de la concurrence dans l'UE, avait ouvert en novembre une enquête approfondie sur cette opération. La procédure aura finalement permis de lever ses craintes.

Mais, pour la première fois depuis le Brexit dans un dossier d'une telle ampleur, Bruxelles et Londres ont adopté des positions divergentes.

L'autorité britannique de la concurrence avait annoncé le 26 avril sa décision de bloquer la méga-fusion, jugeant les risques trop élevés.

Microsoft avait aussitôt annoncé qu'il ferait appel. "Cette décision semble refléter une mauvaise compréhension de ce marché et du fonctionnement réel de la technologie cloud", avait alors estimé le groupe.

Le feu vert de Bruxelles devrait lui fournir des arguments solides pour contester l'avis de la CMA devant le Tribunal d'appel de la concurrence (CAT) au Royaume-Uni.

Licences gratuites

"Si Microsoft ne gagne pas l'appel devant le CAT, il ne pourra pas procéder à l'acquisition même si la Commission européenne l'approuve", estime Anne Witt, spécialiste du droit de la concurrence à l'EDHEC (France).

"À moins, bien sûr, que Microsoft décide de quitter le marché britannique, mais cela semble peu probable", a-t-elle expliqué.

Comme son homologue du Royaume-Uni, le régulateur européen écarte tout risque pour la concurrence sur le marché des consoles de jeux, alors que Sony s'était inquiété de se voir refuser l'accès aux grands succès d'Activision Blizzard.

"Microsoft n'aurait aucun intérêt à refuser de distribuer les jeux d'Activision à Sony, qui est le principal distributeur mondial de jeux pour consoles", a jugé la Commission, soulignant qu'il se vend quatre fois plus de PlayStation de Sony que de Xbox de Microsoft.

"Sony pourrait tirer parti de sa taille, de son catalogue de jeux étoffé et de sa position sur le marché pour contrer toute tentative d'affaiblissement de sa position concurrentielle", explique l'exécutif européen.

La Commission s'inquiétait, comme la CMA, pour le marché en plein essor des jeux dématérialisés accessibles en streaming qui permettent de jouer indifféremment sur tablette, smartphone ou ordinateur...

Mais, contrairement à l'autorité britannique, elle a accepté les solutions proposées par Microsoft.

"Pour une durée de 10 ans", le géant américain accordera aux consommateurs européens des licences gratuites "pour tous les jeux actuels et futurs d'Activision Blizzard" acquis légalement, leur permettant de jouer sur tout appareil, peu importe le système d'exploitation. Une licence gratuite correspondante sera également accordée aux services concurrents de jeux en streaming.

"Cette mesure s'appliquera à l'échelle mondiale et permettra à des millions de consommateurs dans le monde entier de jouer à ces jeux sur l'appareil de leur choix", s'est félicité Brad Smith, le président de Microsoft, cité dans un communiqué.

"Nous avons l'intention d'accroître considérablement nos investissements et nos équipes dans l'UE, et nous sommes impatients de voir les avantages que cette transaction apportera aux joueurs d'Europe et du monde entier", a déclaré de son côté Bobby Kotick, le patron d'Activision Blizzard.

L'autorité britannique de la concurrence a cependant réitéré son veto lundi soir. "Les propositions de Microsoft, acceptées aujourd'hui par la Commission européenne, permettraient à Microsoft de fixer les modalités de ce marché pour les dix prochaines années", a affirmé Sarah Cardell, directrice générale de la CMA.

Les mesures proposées par Microsoft "remplaceraient un marché libre, ouvert et concurrentiel par un marché soumis à une réglementation permanente des jeux vendus par Microsoft, des plateformes sur lesquelles il les vend et des conditions de vente", a-t-elle expliqué.


Comment la Vision 2030 transforme l'Arabie saoudite en une économie compétitive à l'échelle mondiale

Les investissements pour la première phase de NEOM pourraient atteindre 1 200 milliards de SR d’ici 2030. (Fourni)
Les investissements pour la première phase de NEOM pourraient atteindre 1 200 milliards de SR d’ici 2030. (Fourni)
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  • De l'efficacité et de la performance économique à l'infrastructure et à la cybersécurité, le Royaume est un endroit où il est souhaitable de faire des affaires
  • Les progrès réalisés dans les domaines du transport, de la logistique et des marchés financiers ont stimulé la compétitivité mondiale du Royaume

RIYAD: Quels exploits extraordinaires l'Arabie saoudite a-t-elle accomplis pour se voir classée devant la Chine, l'Allemagne et le Royaume-Uni dans le cadre d'une mesure mondiale de la compétitivité économique?

À l'occasion de son 8e anniversaire, la Vision 2030 a franchi plusieurs étapes remarquables et a réalisé des progrès constants depuis son lancement par le prince héritier, Mohammed ben Salmane, révélant un parcours transformateur qui continue de remodeler l'avenir du Royaume.

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La Vision 2030 a franchi plusieurs étapes et a fait des progrès constants depuis son dévoilement par le prince héritier Mohammed ben Salmane en 2016. (Photo SPA)

«C'est un plan directeur ambitieux, mais réalisable, qui exprime nos objectifs et nos attentes à long terme et reflète les forces et les capacités de notre pays», a déclaré le prince héritier lors du lancement de la Vision 2030 en 2016.

«Toutes les réussites commencent par une vision et les visions réussies reposent sur des piliers solides.»

Selon un rapport sur la compétitivité de l'International Institute for Management Development, basé en Suisse, le Royaume se classe 3e parmi les nations du G20 sur ce critère, et 17e parmi tous les pays.

Quelles sont les réalisations du Royaume qui lui ont permis d'obtenir cette place de choix parmi les pays compétitifs?

Selon le dernier bulletin annuel de la Vision 2030, l'Arabie saoudite a réalisé des progrès significatifs dans quatre facteurs de compétitivité évalués dans le rapport.

Elle s'est hissée à la 6e place en matière de performance économique, est grimpée jusqu’à la 11e place en matière d'efficacité gouvernementale et jusqu’à la 13e place en matière d'efficacité des entreprises, tout en se maintenant 34e dans le classement des infrastructures.

Parmi les autres performances, le Royaume est 3e parmi les pays du G20, 5e au niveau mondial pour l'indice des marchés financiers et 2e pour l'indicateur de cybersécurité.

PIF: une puissance d'investissement

En tant que principal moteur de la diversification économique et de la revitalisation des secteurs vitaux, le Fonds d'investissement public (PIF) possède des portefeuilles d'investissement de premier plan.

Ces derniers sont conçus pour orienter les investissements vers la diversification de l'économie, le développement des infrastructures, la stimulation de l'innovation et le renforcement des liens économiques mondiaux.

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L'Oxagon, situé au bord de la mer Rouge, dans la province de Tabuk, au nord-ouest du Royaume, est en cours de construction. Il accueillera les industries avancées et propres de Neom. (Fourni)

Le fonds a élargi son portefeuille pour englober des secteurs prometteurs dotés d'un potentiel de croissance important, allant du tourisme et du divertissement aux technologies financières en passant par les jeux et les sports.

Ses compétences en matière d'investissement se sont rapidement accrues, positionnant le PIF comme un leader mondial dans l'exploitation des opportunités économiques aux niveaux national et international.

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Des hommes marchent sur le campus de l'université des sciences et de technologie du roi Abdallah, à Thuwal. (Fourni)

Infrastructures de transport

Le secteur des transports est essentiel pour le développement durable et il joue un rôle clé dans l'amélioration de la sécurité en améliorant les routes et en mettant en œuvre des systèmes de transport avancés.

Ces efforts contribuent à réduire le nombre d'accidents de la route, de blessés et de morts, à créer un environnement plus sûr et à améliorer la qualité de vie en général, ce qui fait partie des objectifs de la stratégie nationale des transports, dans le cadre de la Vision 2030.

Le rapport présente les indicateurs de sécurité routière et souligne que le taux de mortalité routière est passé de 28,8 pour 100 000 personnes en 2016 à 13,3 en 2022.

Il indique également que le taux de blessures est tombé à 71,67 blessures pour 100 000 personnes en 2022.

Un marché financier compétitif

Le marché financier de l'Arabie saoudite a connu une croissance et une activité significatives depuis l'annonce de la Vision 2030, ce qui démontre la force et la robustesse du secteur financier du Royaume.

Le Royaume a été classé 5e au niveau mondial – et 3e parmi les pays du G20 – dans l'indice des marchés financiers, selon l’International Competitiveness Yearbook 2023 du World Competitiveness Center.

Le nombre d'entités de technologie financière en 2023 a atteint 216, dépassant de loin l'objectif de 150. Cela indique une croissance et un développement rapides dans le secteur des technologies financières.

En outre, le nombre de cotations sur le marché financier en 2023 a atteint 43, dépassant l'objectif de 24, ce qui indique un intérêt accru de la part des entreprises pour la cotation sur le marché.

Cette croissance est un signe positif de la confiance des investisseurs et de l'attrait du marché pour les offres publiques, puisque le nombre total de sociétés cotées est maintenant de 310, ce qui indique un marché diversifié et étendu.

Le pourcentage élevé de microentreprises et de petites sociétés cotées sur le marché (76,7%, par rapport à l'objectif de 44 %) montre que même les petites entreprises trouvent des occasions de s'introduire en bourse, selon le rapport.

L'histoire de la transformation de l'Arabie saoudite a de nombreux acteurs, parmi lesquels le gouvernement, les citoyens saoudiens, le secteur privé et les partenaires internationaux.

En 2023, leurs efforts combinés ont fait de l'Arabie saoudite un pays où il fait bon vivre, travailler et se rendre.

Tous écrivent le prochain chapitre en 2024 – une année d'opportunités inégalées pour le Royaume et tous ceux qui veulent faire partie de l'histoire.


L'Oréal Middle East signe un accord avec l'organisation Himayah en Arabie saoudite

L'Oréal Middle East a organisé la cérémonie de son 25e anniversaire à Dubai Expo City. (Photo fournie)
L'Oréal Middle East a organisé la cérémonie de son 25e anniversaire à Dubai Expo City. (Photo fournie)
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  • L'initiative vise à aider 600 femmes à se préparer au monde du travail
  • Le groupe se rapproche de ses objectifs 2030 en matière de durabilité, d'innovation et de technologie par le biais de partenariats stratégiques

DUBAÏ: À l'occasion de son 25e anniversaire, L'Oréal Middle East a signé un accord avec l'organisation Himayah en Arabie saoudite pour soutenir son initiative «Safe Homes», qui a pour objectif d’offrir une formation professionnelle à plus de 600 femmes.

«Ce projet vise à avoir un impact durable à long terme par le biais d'un soutien psychologique et d'une formation professionnelle», déclare Laurent Duffier, PDG de L'Oréal Middle East, lors d'une récente interview accordée à Arab News en français.

Au cours des vingt-cinq dernières années, L'Oréal a aidé 25 000 femmes dans la région.

L'Oréal a inauguré son Académie de coiffure à Riyad et Dammam en 2023, afin d'améliorer les compétences et intégrer les femmes dans le marché du travail, enregistrant un taux d'emploi de 70% dans ce segment de la beauté en plein essor en Arabie saoudite. Le programme devrait créer 15 000 emplois pour les femmes saoudiennes.

Le programme phare «L'Oréal for Women in Science» a investi plus de 925 000 dollars (1 dollar = 0,93 euro) dans des fonds de dotation afin de soutenir 51 femmes scientifiques arabes au cours de la dernière décennie et de promouvoir l'égalité des sexes dans le domaine des sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (Stim).

En outre, le projet «Stand Up Against Street Harassment» de l'entreprise a formé plus de 11 000 participants à la lutte contre la violence sexiste.

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Laurent Duffier, PDG de L'Oréal Middle East, et le Dr Sameera Alghamdi, présidente de l'organisation Himayah, annonçant la signature du protocole d'accord lors de l'événement organisé à l'occasion du 25e anniversaire de L'Oréal Middle East. (Photo fournie)

Alors que la marque est distribuée dans la région depuis les années 1960, L'Oréal a ouvert sa première filiale au Moyen-Orient en 1998 et couvre actuellement 10 marchés.

Aujourd'hui, le groupe se rapproche de ses objectifs 2030 en matière de durabilité, d'innovation et de technologie en impliquant les parties prenantes de la chaîne d'approvisionnement, y compris les consommateurs et les start-up, par le biais de partenariats stratégiques.

L'Oréal vise à encourager l'innovation en investissant dans l'écosystème des start-up, le dernier en date étant le partenariat avec Astrolabs qui a inauguré le «L'Oréal Tech Quest Challenge» plus tôt ce mois-ci.

«L'avenir est à la beauty tech, qui s'attaque aux défis actuels de l'industrie et augmente l'impact des solutions de L'Oréal. L'Oréal Tech Quest Challenge a récompensé un groupe de gagnants dont le travail sera intégré dans le développement d'outils et de meilleures pratiques dans la région Asie du Sud-Pacifique, et Moyen-Orient-Afrique du Nord [SapMena]», déclare M. Duffier.

La région abrite un écosystème de start-up en pleine expansion. «L’événement Leap qui s'est tenu au mois de mars en Arabie saoudite reflète l'énergie entrepreneuriale et créative croissante du Royaume», ajoute-t-il. C’est particulièrement important au Moyen-Orient, où l'industrie de la beauté enregistre l'un des taux de croissance les plus élevés au monde.

Le marché de la région du Conseil de coopération du Golfe (CCG) se classe parmi les 10 premiers marchés mondiaux de la beauté, avec une valeur de 11,7 milliards de dollars en 2024. Depuis la pandémie de Covid-19, le marché a connu une croissance de 10%, alimentée par les tendances macroéconomiques sous-jacentes.

«Le produit intérieur brut non pétrolier du CCG augmente de 4 à 5%, alors qu'il croît de moins de 1% en Europe. L'afflux de personnes fortunées a eu un impact positif sur le marché du luxe aux Émirats arabes unis. La demande de produits de beauté, en particulier en Arabie saoudite, a triplé au cours des trois dernières années en raison de l'accès accru des femmes au marché du travail et de l'augmentation du revenu disponible», souligne Laurent Duffier.

«La qualité de la pratique de la vente au détail et la croissance de nouveaux concepts de beauté dans le Royaume sont des facteurs qui stimulent le marché dans la région et qui sont renforcés par la croissance du commerce électronique», ajoute-t-il.

Selon un rapport du Boston Consulting Group, en 2020, la part du commerce électronique du Royaume dans le total des ventes au détail était de 6%. Ce chiffre est loin des marchés matures du commerce électronique et de la moyenne mondiale de 18%, mais il est supérieur de 60% à la part du Royaume en 2019. On prévoit une croissance à deux chiffres après la conférence sur la Covid-19, la valeur du marché devant dépasser 13,3 milliards de dollars à l’horizon 2025.

«L'Arabie saoudite affiche une croissance accélérée dans tous les segments. Les efforts de diversification de l'économie sont évidents. C'est la plus grande économie de la région, avec le plus grand potentiel, et c'est un marché prioritaire pour L'Oréal», précise M. Duffier.

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«L'avenir est à la beauty tech, qui s'attaque aux défis actuels de l'industrie et augmente l'impact des solutions de L'Oréal, » déclare M. Duffier. (Photo fournie)

Le marché de la beauté et des soins personnels devrait continuer à être stimulé par l'innovation des produits et la technologie de la beauté, pour de meilleurs résultats pour le consommateur.

«Nous mettons sur le marché Melasyl, après dix-huit ans de recherche et développement. Il s'agit d'un ingrédient révolutionnaire pour les soins de la peau, entre autres applications», indique M. Duffier.

Laurent Duffier décrit le Moyen-Orient comme le «berceau de la beauté et une région qui définit les tendances en matière de beauté». Cela s'explique par la diversité de sa clientèle, qui couvre tout le spectre des couleurs de peau et de cheveux, et du fait qu'elle s'oriente vers les plates-formes numériques et une consommation plus durable.

«Nous travaillons avec des start-up pour offrir des produits innovants et durables, 70 % des consommateurs optant pour des produits durables», confirme-t-il.

«Nous ne sommes plus une entreprise de beauté, mais une entreprise de technologie de la beauté. Ancré dans l'innovation et la durabilité, l'objectif reste la beauté pour tous. L'avenir sera de plus en plus personnalisé pour créer de la beauté qui touche le monde («Create beauty that moves the world»), et surtout pour créer de la beauté qui touche le Moyen-Orient», a-t-il ajouté.

La quête de durabilité est également le résultat de la réconciliation entre la beauté et la technologie, développée et mise en œuvre dans les différents segments: soins capillaires (hair light pro), dermocosmétiques, les derniers en date étant les outils de diagnostic en réalité virtuelle de La Roche-Posay et les applications de maquillage en collaboration avec Microsoft.

«En appliquant la science verte, 95% des ingrédients des produits seront biosourcés et traçables d'ici à 2030», affirme M. Duffier.

Dans le cadre de ses objectifs de développement durable, le programme «L'Oréal for the Future» vise à réduire les émissions de dioxyde de carbone sur tous les sites et à passer aux énergies renouvelables, à la gestion des déchets et au traitement de l'eau d'ici à 2030.

L'Oréal Middle East prévoit une réduction de 50% des émissions de dioxyde de carbone liées à la distribution et une réduction de 70% de la consommation d'eau grâce à l'introduction des pommeaux de douche Gjosa dans les salons de coiffure.

Ces pommeaux de douche, dont la distribution est prévue dans la région cette année, devraient être utilisés dans 500 salons, ce qui permettra d'économiser 35 millions de litres d'eau par an.

Cette initiative s'ajoute au recyclage de 340 tonnes de déchets au cours des deux dernières années en Arabie saoudite, une initiative de Garnier en collaboration avec Panda et Naqaa Solutions.

 


Le groupe de luxe Kering tient son assemblée générale en pleine tourmente

Kering a annoncé récemment l'achat d'un bien immobilier à Milan pour 1,3 milliard d'euros qui s'ajoute à des achats antérieurs d'autres propriétés à New York en janvier pour environ 900 millions d'euros et à Paris en 2023 pour environ 1,4 milliard d'euros, précise l'agence de notation. (AFP).
Kering a annoncé récemment l'achat d'un bien immobilier à Milan pour 1,3 milliard d'euros qui s'ajoute à des achats antérieurs d'autres propriétés à New York en janvier pour environ 900 millions d'euros et à Paris en 2023 pour environ 1,4 milliard d'euros, précise l'agence de notation. (AFP).
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  • Mercredi, le groupe a encore dévissé en Bourse, les investisseurs prenant acte de la forte baisse de "40 à 45%" de la rentabilité attendue au premier semestre alors que son chiffre d'affaires a chuté de 11% au premier trimestre
  • Depuis des mois, le groupe dirigé par François-Henri Pinault tente de redresser la marque italienne qui représente 50% de ses ventes et les deux tiers de sa rentabilité opérationnelle

PARIS: En pleine tourmente, le groupe de luxe Kering tient jeudi son assemblée générale après avoir accumulé les mauvaises nouvelles, entre chute des ventes et perte de rentabilité opérationnelle principalement à cause de sa marque phare Gucci.

Mercredi, le groupe a encore dévissé en Bourse, les investisseurs prenant acte de la forte baisse de "40 à 45%" de la rentabilité attendue au premier semestre alors que son chiffre d'affaires a chuté de 11% au premier trimestre. Par rapport à son pic de juin 2021, l'action de Kering dégringole même de 60%.

Cela montre que "la transformation de Gucci" est plus difficile que le marché ne le pensait" dans un premier temps, estime dans une note Luca Solca, analyste de la banque Bernstein.

Depuis des mois, le groupe dirigé par François-Henri Pinault tente de redresser la marque italienne qui représente 50% de ses ventes et les deux tiers de sa rentabilité opérationnelle.

Changement de directeur artistique avec l'arrivée de Sabato de Sarno, nouvelle direction incarnée par Jean-François Palus, PDG proche de François-Henri Pinault, nomination d'un directeur général adjoint venu du concurrent Louis Vuitton, Stefano Cantino : "Il est clair que Kering a l'intention de +nettoyer la maison+ pour établir des bases plus fortes pour l'avenir", note Luca Solca.

D'autres marques du groupe patinent aussi. Au premier trimestre 2024, les ventes d'Yves Saint Laurent reculent de 8%, celles de Bottega Veneta de 2% et celles des "autres maisons", qui englobent Balenciaga et Alexander McQueen, de 7%.

Mi-avril, la note de Kering a été abaissée par S&P en raison des difficultés de Gucci et des dépenses réalisées par le groupe, ce qui alourdit sa dette.

Kering a annoncé récemment l'achat d'un bien immobilier à Milan pour 1,3 milliard d'euros qui s'ajoute à des achats antérieurs d'autres propriétés à New York en janvier pour environ 900 millions d'euros et à Paris en 2023 pour environ 1,4 milliard d'euros, précise l'agence de notation.

Imposer sa définition du luxe

Kering a en outre déboursé 1,7 milliard d'euros pour acquérir 30% de Valentino, avec une option pour racheter tout le groupe au plus tard en 2028, et 3,5 milliards d'euros pour mettre la main sur Creed, parfumeur acheté en octobre dans le cadre de la création de la branche beauté.

"C'est très intelligent de créer un département beauté", explique à l'AFP Eric Briones, auteur de "Luxe et digital" (ed. Dunod). "Mais le construire avec Creed uniquement, ça ne va pas", ajoute-t-il soulignant que la licence Gucci (chez Coty) "ils la récupèrent dans 3 ou 4 ans et Saint Laurent (chez L'Oréal) aux calendes grecques". La licence des parfums Valentino est également chez L'Oréal.

"Vous allez construire sur Balenciaga qui est une marque qui s'interroge et ne s'est pas encore remise du scandale" dû à une publicité déplacée mêlant des enfants et des accessoires connotés sexuellement et qui a fait chuter ses ventes, selon le spécialiste.

"Aujourd'hui, ce qui manque le plus à Kering, c'est une vision claire, cohérente et impactante", ajoute-t-il. "En ce moment, il y a une bataille dans l'univers du luxe à imposer sa définition du luxe: Vuitton, c'est +nous sommes plus qu'une maison de luxe, nous sommes une maison culturelle+, Chanel c'est +le luxe absolu+, Jacquemus c'est +pop luxury+", détaille-t-il.

"C'est peut-être aussi un groupe trop décentralisé", souffle un autre connaisseur du secteur, "c'est le péché originel de Kering, un héritage de PPR (Pinault-Printemps-La Redoute, précédent nom du groupe, NDLR), il fonctionne davantage comme un conglomérat que comme groupe".

Récemment, quelques changements ont eu lieu dans la gouvernance: Francesca Bellettini, PDG d'Yves Saint Laurent, a été promue directrice générale adjointe de Kering, chargée de "piloter l'ensemble des maisons du groupe dans les prochaines étapes de leur développement" et Jean-Marc Duplaix, directeur financier de Kering depuis 2012, est devenu directeur général adjoint du groupe chargé des opérations et des finances.

La directrice de la communication Valérie Duport a quitté le groupe sans que soit encore nommé son successeur.

"C'est un moment compliqué et personne ne se réjouit parce que si Kering va mal, le secteur global en souffre", conclut M. Briones.