Le sommet de la Ligue arabe s'achève en présence d'Assad et de Zelensky

Photo de famille lors du sommet de la Ligue arabe. (Photo fournie)
Photo de famille lors du sommet de la Ligue arabe. (Photo fournie)
Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane prend la parole lors du sommet de la Ligue arabe. (Photo fournie)
Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane prend la parole lors du sommet de la Ligue arabe. (Photo fournie)
Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane prend la parole lors du sommet de la Ligue arabe. (Photo fournie)
Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane prend la parole lors du sommet de la Ligue arabe. (Photo fournie)
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Publié le Samedi 20 mai 2023

Le sommet de la Ligue arabe s'achève en présence d'Assad et de Zelensky

  • Le Royaume a accueilli le sommet au cours duquel le président syrien, Bachar al-Assad, a été réintégré après douze ans de suspension
  • Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a fait une visite surprise pour appeler au soutien de son pays

DJEDDAH: Lors du sommet de la Ligue arabe, le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, a déclaré qu’il ne fallait pas laisser la région se transformer en zone de conflit, tout en rassurant le monde sur le fait que la «paix dans le monde» est proche.

Le Royaume a accueilli le sommet au cours duquel le président syrien, Bachar al-Assad, a été réintégré après douze ans de suspension. De même, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a fait une visite surprise pour appeler au soutien de son pays.

«Nous espérons que le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe marquera la fin de la crise», a indiqué le prince héritier. Le président sortant de la Ligue arabe a appelé le monde à mettre fin à la politique de colonisation israélienne, ajoutant que «la cause palestinienne était et demeure la principale préoccupation des Arabes».

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui est arrivé à Djeddah peu de temps avant le début du sommet, a affirmé aux délégués que ce qui se passe dans son pays est une guerre, pas seulement un conflit.

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Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et le prince héritier Mohammed ben Salmane. (SPA)

Il a ensuite salué la médiation saoudienne pour la libération des prisonniers de guerre l’année dernière.

Vendredi également, le président russe a envoyé un télégramme à la Ligue arabe, assurant que son pays continuerait à fournir toute l’assistance possible pour régler le conflit israélo-palestinien. Il a par ailleurs annoncé que Moscou avait l’intention d’étendre sa coopération multidimensionnelle avec les pays arabes et que la Russie souhaitait soutenir les efforts visant à résoudre les crises au Soudan, en Libye et au Yémen.

Dans son discours d’ouverture, le président sortant de la Ligue arabe, le Premier ministre algérien, Aymen Benabderrahmane, a félicité l’Arabie saoudite d’avoir organisé l’événement. Il a indiqué que le monde connaissait une polarisation accrue, une crise énergétique et des menaces pour la sécurité alimentaire. 

Il a également indiqué que tous les efforts visant à résoudre la crise actuelle au Yémen seraient appréciés. Le roi Abdallah II de Jordanie a précisé lors du sommet que le système d’action arabe conjointe exigeait le renforcement de la coopération entre les pays. «Une paix juste et globale ne sera possible que par la création d’un État palestinien indépendant», a-t-il souligné.

Selon le roi Abdallah, les conséquences de la crise syrienne ont été lourdes. «Nous saluons son retour au sein de la Ligue arabe», a-t-il ajouté en s’adressant aux Syriens. Abdel Fattah al-Sissi, quant à lui, a affirmé que les pays traversaient une période difficile dans la région. «La préservation des institutions nationales de nos pays est nécessaire et vitale», a-t-il ajouté. Il a assuré que l’Égypte poursuivait ses efforts pour stabiliser Gaza et a insisté sur la nécessité de créer un État palestinien pour parvenir à la paix régionale.

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Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, accueilli au sommet par le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane. (SPA)

De son côté, le président palestinien, Mahmoud Abbas, a appelé la communauté internationale à «assurer la protection du peuple palestinien» et à «recourir à tous les tribunaux internationaux pour rétablir les droits des Palestiniens». Il a toutefois remercié ses voisins arabes pour leur soutien. «Nous saluons les positions fermes des dirigeants arabes à l’égard de la cause palestinienne.»

Le président tunisien, Kaïs Saïed, a condamné ce qu’il a qualifié «d’inaction» de la communauté internationale à l’égard de la Palestine. «Il faut mettre fin aux violations commises à l’encontre du peuple palestinien et au silence de la communauté internationale à son égard», a-t-il lancé.

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Le président tunisien, Kaïs Saïed. (Capture d’écran)

Dans son premier discours devant la Ligue arabe depuis plus de dix ans, le président syrien Bachar al-Assad a remercié l’Arabie saoudite d’avoir favorisé la réconciliation dans la région. «Nous nous trouvons face à une occasion historique de trouver une solution à notre situation sans intervention étrangère», a-t-il remarqué. Sans nommer de pays en particulier, il a ajouté: «Nous devons empêcher toute ingérence étrangère dans nos affaires.»

Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, avait accueilli des dignitaires tout au long de l’après-midi à l’occasion du lancement du sommet de la Ligue arabe à Djeddah. Les représentants ont commencé à arriver pour les réunions préparatoires au sommet en début de semaine. Le président syrien, Bachar al-Assad, a été accueilli par le prince héritier. Les deux hommes se sont ensuite serré la main et ont posé pour une photo.

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Le président syrien, Bachar al-Assad, et le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane. (SPA)

Assad réintègre l'alliance après plus de dix ans de suspension. Peu après l’inauguration du sommet, des images du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, ont été diffusées dans le monde entier, alors qu’il arrivait pour ce qu’il a décrit comme une «visite historique» visant à établir des relations avec les nations arabes.

L’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, a quitté le sommet vendredi après-midi, a annoncé le palais princier de Doha dans un communiqué.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.