Comment deux analystes pro-israéliens ont réagit au sondage YouGov sur les Palestiniens pour Arab News

Deux leaders d'opinion pro-israélienne, de gauche et de droite, ont donné leur avis sur les résultats d'un récent sondage YouGov pour Arab News (Photo d'illustration, Fournie).
Deux leaders d'opinion pro-israélienne, de gauche et de droite, ont donné leur avis sur les résultats d'un récent sondage YouGov pour Arab News (Photo d'illustration, Fournie).
Short Url
Publié le Dimanche 21 mai 2023

Comment deux analystes pro-israéliens ont réagit au sondage YouGov sur les Palestiniens pour Arab News

  • Les accords d'Abraham n'ont pas été conçus pour résoudre le conflit et les Palestiniens ont été déçus par leurs dirigeants, déclare Jason Greenblatt
  • Yossi Mekelberg déclare que les Palestiniens n'ont aucune raison de faire confiance à Benjamin Netanyahou, qui est «pris en otage» par un gouvernement d'extrême droite

CHICAGO: Deux leaders d'opinion pro-israélienne, de gauche et de droite, ont donné leur avis sur les résultats d'un récent sondage YouGov pour Arab News, qui a exploré les attitudes des Palestiniens sur une série de sujets, des accords d'Abraham à la question de savoir qui pourrait être un «médiateur honnête», en référence aux États-Unis, à la Russie ou à la Chine.

Le 17 mai, Jason Greenblatt, architecte des accords d'Abraham et ancien envoyé du président Donald Trump au Moyen-Orient, et Yossi Mekelberg, chercheur associé à l’Institut royal des affaires internationales, ont exprimé leur point de vue sur le sondage, réalisé auprès de 953 Palestiniens entre le 28 avril et le 11 mai, dans le cadre de l'émission «The Ray Hanania Radio Show».

Le sondage a révélé qu'une grande partie des personnes interrogées (25%) préféreraient que la Russie joue le rôle de médiateur dans le conflit qui oppose depuis des décennies les Israéliens et les Palestiniens, tandis qu'environ 18% accueilleraient favorablement une initiative menée par la Chine afin d’aider à négocier la paix, ce qui témoigne d'une nette perte de confiance dans les efforts déployés par les États-Unis.

Bien que Greenblatt ait déclaré que les États-Unis étaient déterminés à agir dans leur propre intérêt, il s'est interrogé sur la Russie en tant que médiateur potentiel et a affirmé que le potentiel de la Chine en tant que médiateur n'avait pas encore été déterminé.

«Je crois que les Palestiniens sont très intelligents», a signalé Greenblatt. «Ils se rendent compte que leurs dirigeants ont échoué. Les dirigeants de Gaza, que je considère comme des terroristes, ne font que soumettre les Palestiniens — les quelque 2 millions de Palestiniens qui vivent dans cette région et qui souffrent à cause de ces dirigeants.

Il a ajouté: «Je pense qu'ils ont reconnu qu'ils avaient échoué. Leur économie est en très mauvaise posture. Leur vie ne cesse de se dégrader. Il n'y a pas de chemin vers la paix. Il n'y a pas de chemin vers un avenir meilleur.»

En ce qui concerne le rôle des médiateurs externes alternatifs pour faire avancer le processus de paix, Greenblatt a toutefois indiqué qu'il pense qu'il n'existe pas de «médiateur honnête».

Il a précisé: «Washington a un parti pris pour les intérêts américains. Si ces intérêts américains signifient qu'ils sont biaisés en faveur d'Israël, oui, je répondrai. Bien que nous ayons donné, en tant que pays, des milliards et des milliards de dollars aux Palestiniens.»

«Selon le président, et dans ce cas je parle de l'administration du président Joe Biden, il y a de nombreuses politiques que le président Biden a mises en œuvre et que le président Barack Obama avant le président Trump ont mises en œuvre à l'égard des Palestiniens, et je dirais que nous avons été partiaux à l'égard des Palestiniens.»

«Mais il y a très peu de pays dans le monde, du moins ceux qui jouent sur la grande scène, qui n'ont pas de parti pris pour l'un ou l'autre camp.»

«Mais encore une fois, si l'on regarde du côté de ce pays, j'ai remarqué dans ce sondage YouGov un résultat intéressant: de nombreux Palestiniens pensent que la Russie peut jouer un rôle important dans cette affaire, un bon rôle.»

«Pensons-y. La Russie et la guerre en Ukraine — et la plupart des gens sont contre ce que la Russie fait en Ukraine, les attaques, l'invasion, la mort et la destruction — si c'est le pays sur lequel ils comptent pour la paix, je ne pense pas que nous ayons la moindre chance de parvenir à la paix.»

Mekelberg, chercheur associé au programme pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord de l'Institut royal des affaires internationales (Chatham House) et professeur invité à l'université de Roehampton, a affirmé que le conflit avait désespérément besoin d'un «médiateur honnête», même s'il n'est pas certain du rôle de la Russie ou de la Chine.

«Il faut un intermédiaire honnête, car il s'agit d'un conflit non symétrique. Il s'agit d’une part d'un État doté d'une puissance militaire, d'une puissance économique et d'un soutien mondial, et d’autre part d'un semi-État, la Palestine, qui est elle-même divisée entre Gaza et la Cisjordanie, et entre le Fatah et le Hamas», a-t-il avisé.

«Il est évident que les Palestiniens et l'Autorité palestinienne chercheront à obtenir un soutien de l'extérieur. Mais je suis convaincu que dans ce cas également, je suis toujours surpris que l'Autorité palestinienne et l'Organisation de libération de la Palestine ne soient pas plus proactives.»

«Ils doivent présenter un plan. Comment voulez-vous que nous vous aidions au sein de la communauté internationale? Il ne suffit pas de renvoyer la balle dans le camp de la communauté internationale. C'est votre responsabilité», a insisté Mekelberg.

Mekelberg se dit «fasciné» par la confiance palestinienne en Russie.

«La frustration que je ressens à l'égard des États-Unis est, d'une part, comme le démontre le sondage YouGov, que tout le monde croit que les États-Unis ont la capacité d'influencer Israël, mais qu’ils ne veulent pas le faire pour des raisons politiques qui leur sont propres », a-t-il spécifié.

«Quelles sont les chances que les républicains ou les démocrates, surtout un an et demi avant les élections présidentielles, fassent quelque chose pour tenter d'influencer Israël?»

Il a ajouté: «Il est intéressant de constater que de plus en plus de personnes considèrent la Chine comme un potentiel médiateur. Je ne crois pas que la Chine vienne avec le passif de certains autres pays de l'UE ou des États-Unis. Ce qui semble être un succès apporte une poussée pour l'Iran et l'Arabie Saoudite, peut-être est-ce une nouvelle aube.»

En ce qui concerne la crédibilité de l'enquête en ligne YouGov-Arab News, Tarek Ali Ahmed, chef de l'unité de recherche et d'études d'Arab News, qui a supervisé le sondage, a révélé à  l’émission «The Ray Hanania Radio Show» que l'agence de sondage basée au Royaume-Uni s'est appuyée sur un large échantillon de personnes interrogées, dont 55% d'hommes et 45% de femmes.

«L'échantillon comprend un large éventail de personnes — des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza», a-t-il affirmé. «Nous avons un large éventail de personnes âgées de 18 à plus de 45 ans. Nous avons des personnes qui ont un emploi, d'autres qui sont au chômage. Nous avons également des personnes qui gagnent beaucoup d'argent et qui ont un bon niveau d'éducation.»

«Il s'agit donc davantage de la qualité de l'échantillon de personnes impliquées dans l'enquête pour obtenir une voix réelle et justifiée du peuple et de la rue palestinienne. Je pense que 953 personnes constituent un bon échantillon.»

Interrogé sur le fait que les Palestiniens reprochent au gouvernement israélien d'avoir évité un accord de paix définitif, Greenblatt a défendu l'administration de Benjamin Netanyahou, tout en soulignant qu'il n'était pas du tout d'accord avec le point de vue de certains ministres israéliens.

«Je ne suis pas d'accord avec le fait que le sondage suggère qu'un gouvernement de droite en Israël, notamment le Premier ministre Benjamin Netanyahou, ne serait pas capable de parvenir à la paix», a-t-il souligné.

«En ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, nous partageons la même opinion, Netanyahou et moi. Mais je vous dirais que dans les bonnes circonstances, avec toutes les bonnes positions discutées et négociées, c'est un homme qui peut parvenir à la paix», a estimé Greenblatt. Mais ce ne sera pas la paix que les dirigeants palestiniens et tant d'autres dans le monde ont promise aux Palestiniens depuis plus de 70 ans.

«Si les Palestiniens peuvent comprendre cela et s'asseoir à la table des négociations de manière significative et de bonne foi, je suis persuadé qu'un gouvernement de droite est en fait le type de gouvernement qui peut parvenir à la paix.»

«Je présume que le gouvernement est plutôt de droite. Il y a certainement des ministres au sein du gouvernement qui disent des choses qui ne devraient pas être tolérées. Je pense qu'ils tiennent des propos haineux et je ne suis pas d'accord avec eux.»

«Je crois que, dans l'ensemble, le gouvernement fait de gros efforts dans des circonstances difficiles, même si elles n'ont rien à voir avec les Palestiniens. Il y a les manifestations contre la réforme judiciaire. Il y a toutes sortes de choses qui se passent en Israël. C'est une période difficile.»

«Je pense que le point de vue adopté est que ce gouvernement de droite est très mauvais pour les Palestiniens. Je suis convaincu qu'une certaine partie de ce gouvernement de droite est mauvaise, deux ministres en particulier, et je suis contre les déclarations que certains de ces ministres ont faites.»

«Et je ne pense pas que les gens devraient se focaliser là-dessus parce que je ne crois pas que c'est ce que pense le gouvernement Netanyahou dans son ensemble.»

Mekelberg, en revanche, ne croit pas que le gouvernement de Netanyahou soit digne de confiance.

«Nous en sommes au point où les Israéliens ne font plus confiance à Netanyahou et où ils manifestent dans les rues», a-t-il jugé. «Pourquoi les Palestiniens devraient-ils faire confiance au gouvernement Netanyahou? Il a formé le plus grand gouvernement d'extrême droite de l'histoire du pays.

«Il a placé certains d'entre eux dans une position de pouvoir, qu'il s'agisse du ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, ou du ministre des Finances pour des raisons étranges, ou encore du ministre de la Défense, Bezalel Smotrich.»

«Ils croient en l'annexion de la Cisjordanie. Ils n'accepteront jamais une solution à deux États. Et Netanyahou est fondamentalement pris en otage, non pas qu'il soit exonéré par cela, mais par l'extrême droite à cause de ce procès pour corruption.»

Netanyahou a été inculpé de trois chefs d'accusation de corruption par la justice israélienne.

En ce qui concerne les accords d'Abraham, Greenblatt a défendu l'effort diplomatique, affirmant que les gens attendent souvent trop de cet accord. «Les accords d'Abraham n'ont pas été conçus pour résoudre le conflit israélo-palestinien», a-t-il clarifié.

«Les accords d'Abraham n'ont pas été conçus pour résoudre la terrible et tragique guerre civile en Syrie. Ils n’ont pas été conçus pour résoudre la terrible situation au Liban. Le Liban est essentiellement occupé par le régime iranien et ce beau pays qu'est le Liban n'a presque plus rien. Ils n’ont pas été conçus pour résoudre le problème du Yémen. Je pense que les gens accordent plus de poids et de responsabilité aux accords d'Abraham qu'il ne le faudrait.»

«Ils ont fait baisser quelques tensions. Cela peut faire baisser d’autres tensions. Mais en fin de compte, il y a beaucoup de conflits au Moyen-Orient qui n'ont rien à voir avec le conflit israélo-palestinien et qui restent très difficiles à résoudre», a indiqué Greenblatt.

Se référant à l'initiative de paix arabe, Mekelberg a déclaré que la meilleure proposition de paix avait été dévoilée en 2002 par le gouvernement de l'Arabie saoudite. Mais il a ajouté que les dirigeants palestiniens sont confrontés à leur incapacité à être «proactifs».

Il a ajouté: «L'autre option, et c'est malheureusement ce qui s'est passé, c'est qu'ils sont tous devenus complaisants et arrogants à ce sujet.»

«Pourquoi devons-nous (les Israéliens) faire des progrès sur la question palestinienne? Il n'y a pas d'urgence. C'est ce que nous voyons aujourd'hui. Je pense que les Palestiniens doivent être proactifs. Ils ne peuvent pas attendre que le monde résolve le problème parce que le monde va dans l'autre sens.»

En effet, selon Mekelberg, la «crise constitutionnelle» en Israël a relégué la question palestinienne «à l'arrière-plan».

Diffusé en direct à Détroit et à Washington D.C. sur le réseau américain des radios arabes, «The Ray Hanania Radio Show» est parrainé par Arab News

Écoutez le podcast sur ArabNews.com/rayradioshow.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L'Égypte coordonne avec la Grèce le retour des victimes du bateau de migrants et met en garde contre les itinéraires irréguliers

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
Short Url
  • Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine
  • Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux

DUBAI: Les mesures prises par l'Égypte ont reçu le soutien de la communauté internationale, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a demandé à l'ambassade égyptienne à Athènes de renforcer la coordination avec les autorités grecques, a rapporté Ahram Online mardi.

Cette mesure vise à soutenir les survivants et à accélérer le rapatriement des corps des victimes une fois les procédures légales achevées.

Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine.

Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux et réglementés.

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016, les responsables soulignant que le pays ne sera pas utilisé comme voie de transit vers l'Europe.

Les autorités affirment qu'aucun bateau de migrants n'a quitté les côtes égyptiennes depuis l'introduction de la stratégie, bien que l'Égypte accueille près de 10 millions de ressortissants étrangers, y compris des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants de 133 pays.

L'approche a continué à évoluer au fil des ans, tout récemment avec l'adoption du plan d'action national 2024-2026 par le Comité national pour la lutte et la prévention de la migration illégale et de la traite des personnes.

Des initiatives antérieures ont également soutenu ces efforts, notamment le programme "Lifeboats" de 2019, qui a alloué 250 millions EGP pour créer des opportunités d'emploi dans les villages considérés comme les plus vulnérables à la migration irrégulière.

Les mesures prises par l'Égypte ont bénéficié d'un soutien international, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières, les capacités de recherche et de sauvetage et les efforts de lutte contre le trafic de migrants.


Explosion du port de Beyrouth: un juge libanais en Bulgarie pour l'enquête

Short Url
  • Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort
  • Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban"

BEYROUTH: Le juge libanais Tarek Bitar s'est déplacé mercredi en Bulgarie pour interroger le propriétaire du navire lié à l'explosion meurtrière dans le port de Beyrouth en 2020, a indiqué un responsable judiciaire à l'AFP.

Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort.

M. Grechushkin est désigné par les autorités libanaises comme le propriétaire du Rhosus, le navire qui transportait le nitrate d'ammonium débarqué dans le port de Beyrouth dans un entrepôt, où il avait explosé suite à un incendie, faisant plus de 200 morts, des milliers de blessés et d'importants dégâts.

Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban, acte terroriste ayant entraîné la mort d'un grand nombre de personnes et désactivation de machines dans le but de faire couler un navire", selon le parquet bulgare.

"M. Bitar est parti pour Sofia mercredi" et doit interroger M. Grechushkin jeudi, a précisé sous couvert d'anonymat un responsable de la justice libanaise à l'AFP.

L'ambassade libanaise à Sofia s'est occupée de trouver un traducteur et un huissier chargé de prendre en note l'interrogatoire, qui se fera en présence d'autorités judiciaires bulgares, a précisé la même source.

La justice libanaise espère obtenir des informations sur la cargaison de nitrate d'ammonium et en particulier son commanditaire. Elle veut aussi savoir si Beyrouth était la destination finale du navire.

Le juge indépendant Tarek Bitar avait repris en début d'année l'enquête qu'il avait dû interrompre en janvier 2023, se heurtant à l'hostilité d'une grande partie de la classe politique, notamment du Hezbollah qui l'accusait d'impartialité, avant d'être poursuivi pour insubordination.

Son enquête a pu reprendre après l'entrée en fonction du président Joseph Aoun et de son Premier ministre, qui ont promis de préserver l'indépendance de la justice, à la suite de la guerre entre Israël et le Hezbollah dont le mouvement chiite soutenu par l'Iran est sorti très affaibli à l'automne 2024.


«Des habitants meurent de froid»: Gaza frappé par de nouvelles intempéries

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Short Url
  • "Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa)
  • "Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré

GAZA: De nouvelles pluies hivernales se sont abattues cette semaine sur la bande de Gaza, déjà ravagée par la guerre, faisant au moins 18 morts depuis le début des intempéries.

Des Palestiniens poussant une voiture dans une rue inondée, une charrette tirée par un âne progressant difficilement à travers les eaux, des tentes et des abris de fortune de déplacés inondés: la situation s'aggrave dans un territoire palestinien en ruines.

"Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre après deux années de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Nourrissons «en danger»

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs.

Trois enfants étaient décédés dans des conditions similaires la semaine dernière, d'après la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Environ 1,3 million de personnes, sur une population de plus de deux millions d'habitants dans le territoire, ont actuellement besoin d'un hébergement d'urgence, selon les Nations unies, qui mettent en garde contre un risque croissant d'hypothermie.

Les nourrissons encourent particulièrement un "grand danger" avec les conditions hivernales, avertit l'organisation.

«Reconstruire le territoire»

La Défense civile de Gaza avait indiqué vendredi qu'au moins 16 personnes étaient mortes en 24 heures des suites de l'effondrement de bâtiments ou des effets du froid.

Outre le nourrisson, le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, a fait état mardi d'un autre décès après l'effondrement du toit d'un bâtiment à la suite de fortes pluies dans le nord-ouest de la ville de Gaza.

Il a précisé que la maison avait déjà été endommagée par des frappes aériennes pendant la guerre.

Des images de l'AFP montrent des secouristes extraire le corps d'un Palestinien des décombres d'un bâtiment. Non loin, des proches en deuil pleurent.

"Nous appelons le monde à résoudre nos problèmes et à reconstruire le territoire afin que nous puissions avoir des maisons au lieu (...) de vivre dans la rue", a déclaré Ahmed al-Hossari, qui a perdu un membre de sa famille.

La bande de Gaza connaît généralement un épisode de fortes pluies à la fin de l'automne et en hiver, mais l'état de dévastation du territoire, des conséquences de la guerre, a rendu ses habitants plus vulnérables.