Les Palestiniens plus jeunes accorderaient-ils moins d’importance à la «cause»? Un sondage mené par Arab News et YouGov prouve le contraire

Un jeune Palestinien brandit un drapeau alors qu’il passe devant des pneus enflammés lors d’une manifestation près de la frontière entre Israël et Gaza, à l’est de la ville de Gaza, le 26 février 2023. (AFP)
Un jeune Palestinien brandit un drapeau alors qu’il passe devant des pneus enflammés lors d’une manifestation près de la frontière entre Israël et Gaza, à l’est de la ville de Gaza, le 26 février 2023. (AFP)
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Publié le Lundi 15 mai 2023

Les Palestiniens plus jeunes accorderaient-ils moins d’importance à la «cause»? Un sondage mené par Arab News et YouGov prouve le contraire

  • Selon le sondage, les jeunes seraient beaucoup moins enclins à soutenir une solution à deux États, c’est-à-dire la création d’un État palestinien indépendant aux côtés de l’État d’Israël
  • Les récentes escalades et tensions militaires ainsi que les répercussions mondiales de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont une incidence négative sur le niveau de vie des Palestiniens et l’économie

DUBAÏ: Un sondage mené par YouGov auprès de résidents palestiniens de différentes tranches d’âge montre que les jeunes sont beaucoup moins enclins à soutenir une solution à deux États, c’est-à-dire la création d’un État palestinien indépendant aux côtés de l’État d’Israël.

Le sondage – une collaboration spéciale entre Arab News et YouGov – montre que les Palestiniens âgés de 18 à 24 ans représentent 42% des personnes soutenant l’idée, tandis que plus de 63% des personnes âgées de plus de 45 ans sont prêtes à soutenir l’initiative.

Chris Doyle, directeur du Council for Arab-British Understanding, basé à Londres, déclare à Arab News: «La jeunesse palestinienne a montré, en 2021 surtout, qu’elle refuse de renoncer à ses droits. Ses efforts pour empêcher les démolitions et les dépossessions dans le quartier de Cheikh Jarrah étaient remarquables. Cela nous rappelle l’Intifada de 1987 durant laquelle les jeunes Palestiniens ont dirigé et orchestré le soulèvement.»

En 2017, le président américain Donald Trump a déplacé l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, inversant près de sept décennies de politique étrangère américaine et reconnaissant ainsi la ville comme capitale officielle d’Israël.

Cette décision audacieuse a déclenché une vague de critiques parmi les Palestiniens, les dirigeants arabes et au sein de l’Union européenne.

Le sondage montre que, pour la jeunesse palestinienne, reprendre Jérusalem est non négociable. Seulement 1% d’entre eux sont d’accord pour que les Israéliens s’emparent pleinement de Jérusalem et qu’une capitale palestinienne soit établie ailleurs.

D’autres solutions proposées comme la division de la ville, avec Jérusalem-Est pour capitale de l’État palestinien et Jérusalem-Ouest pour capitale d’Israël, n’ont reçu que 15% des votes, ce qui contraste avec les 35% de plus de 45 ans qui soutiennent également cette solution.

La raison pour laquelle les générations plus âgées préfèrent faire des compromis n’est pas claire.

M. Doyle soutient: «C’est peut-être la lassitude qui pousse certaines personnes âgées à faire des compromis. Mais cela peut aussi découler d’un certain réalisme. Pour elles, la solution à deux États est peut-être la seule option possible. Le problème est que toutes ces options ne sont pas claires. Le peuple palestinien ne se voit proposer aucun accord clairement défini. Alors que peut-il bien accepter ou refuser?»

L’établissement d’une Jérusalem unie sous la direction et la supervision de l’ONU a également rassemblé peu de soutien auprès des jeunes (5%), en contradiction avec les 16% parmi les personnes âgées de plus de 45 ans.

Une autre question abordée dans le sondage est la perspective palestinienne sur les accords d’Abraham.

Les accords, une série de déclarations officielles conjointes de normalisation entre les Émirats arabes unis, Israël, Bahreïn, le Soudan et le Maroc qui sont entrés en vigueur en 2020, ont montré un changement fondamental dans les relations arabo-israéliennes.

Trois ans plus tard, l’initiative n’a pas réussi à inciter de nouveaux États membres arabes à normaliser les relations avec Israël. L’enquête montre que la normalisation continue d’être négativement perçue par les Palestiniens de toutes les tranches d’âge.

En supposant qu’un État palestinien soit fondé, le développement économique et la création d’emplois se classent au premier rang des priorités des citoyens.

Aujourd’hui, la Cisjordanie et la bande de Gaza restent fortement dépendantes de l’aide étrangère.

Un rapport de la Banque mondiale publié le mois dernier estime que l’économie palestinienne s’effondrerait davantage cette année. La situation économique austère de la Palestine est due aux restrictions à la mobilité, aux importations et au commerce imposées par Israël.

Les récentes escalades et tensions militaires ainsi que les répercussions mondiales de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont une incidence négative sur le niveau de vie des Palestiniens et l’économie.

Stefan Emblad, directeur national de la Banque mondiale pour la Cisjordanie et Gaza, affirme que «l’augmentation du niveau de vie, l’amélioration de la viabilité des comptes budgétaires et la réduction significative du chômage nécessiteront toutes des taux de croissance nettement plus élevés. Les sources exogènes de risques, comme les prix des denrées alimentaires et de l’énergie, signifient que les perspectives économiques globales restent sombres.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël : le chef de l'opposition appelle à mettre fin à la guerre à Gaza

Un Palestinien marche à côté des décombres d'une maison résidentielle touchée par les frappes israéliennes nocturnes à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 30 juin 2025, alors que le conflit entre Israël et le mouvement islamiste militant Hamas se poursuit. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
Un Palestinien marche à côté des décombres d'une maison résidentielle touchée par les frappes israéliennes nocturnes à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 30 juin 2025, alors que le conflit entre Israël et le mouvement islamiste militant Hamas se poursuit. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
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  • Le leader centriste a déclaré : « L’État d’Israël n’a plus rien à gagner dans cette guerre.
  • « Le Hamas ne sera pas éliminé tant qu’un gouvernement alternatif ne sera pas mis en place à Gaza », a estimé Yaïr Lapid.

JERUSALEM : Le chef de l’opposition israélienne, Yaïr Lapid, a affirmé lundi qu’Israël n’avait « plus aucun intérêt à poursuivre la guerre à Gaza », estimant que le conflit ne faisait que « causer des dommages sécuritaires, politiques et économiques ».

S’exprimant lors de la réunion hebdomadaire de son groupe parlementaire Yesh Atid, le leader centriste a déclaré : « L’État d’Israël n’a plus rien à gagner dans cette guerre. Elle se prolonge inutilement, au détriment de notre stabilité et de nos soldats. » Il a également indiqué que l’armée israélienne partageait désormais ce constat.

« Le chef d’état-major, Eyal Zamir, s’est présenté hier devant le cabinet et a affirmé que la décision sur les objectifs à venir relevait désormais des instances politiques. Cela signifie que l’armée n’a plus de mission claire à Gaza », a-t-il insisté.

Selon les autorités israéliennes, au moins 442 soldats ont été tués depuis le début de l’offensive terrestre le 27 octobre 2023.

Déclenchée après l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, qui avait fait plus de 1.100 morts côté israélien et conduit à la prise de 251 otages, la guerre avait pour objectif déclaré de « démanteler » le mouvement islamiste palestinien. Pourtant, plus de 20 mois après le début des hostilités, le Hamas est toujours présent dans la bande de Gaza.

« Le Hamas ne sera pas éliminé tant qu’un gouvernement alternatif ne sera pas mis en place à Gaza », a estimé Yaïr Lapid. Il a ainsi appelé à une concertation régionale, notamment avec l’Égypte, afin d’envisager une nouvelle gouvernance du territoire, une perspective à laquelle aucun pays arabe ne s’est jusqu’à présent montré favorable.

Cette prise de position intervient une semaine après le cessez-le-feu conclu entre Israël et l’Iran, entré en vigueur le 24 juin. À cette occasion, le chef d’état-major israélien avait annoncé que l’armée « se reconcentrait sur Gaza, pour ramener les otages à la maison et démanteler le régime du Hamas ».

Dimanche, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a évoqué de « nouvelles opportunités » en vue d’une libération des otages. Mais à ce stade, aucune avancée concrète n’a été rendue publique.

Parmi les 251 personnes enlevées le 7 octobre, 49 sont toujours détenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l’armée.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, dont les chiffres sont jugés crédibles par l’ONU, l’offensive israélienne a fait 56.531 morts, en majorité des civils. La guerre a également plongé la bande de Gaza dans une crise humanitaire d’une ampleur inédite.


Le taux de chômage en Arabie saoudite a atteint 2,8 % au premier trimestre

Le taux d'activité des Saoudiens et des non-Saoudiens a augmenté pour atteindre 68,2 %, soit une hausse de 1,8 point par rapport au trimestre précédent et de 2,2 points par rapport à la même période de l'année dernière. AFP/File.
Le taux d'activité des Saoudiens et des non-Saoudiens a augmenté pour atteindre 68,2 %, soit une hausse de 1,8 point par rapport au trimestre précédent et de 2,2 points par rapport à la même période de l'année dernière. AFP/File.
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  • Parmi les ressortissants saoudiens, le taux de chômage est tombé à 6,3 %.
  • La part des femmes saoudiennes dans la population active a augmenté pour atteindre 36,3 %.

RIYAD : Le taux de chômage global de l'Arabie saoudite est tombé à un niveau record de 2,8 % au premier trimestre 2025, en baisse de 0,7 point de pourcentage par rapport au trimestre précédent, selon des données officielles.

Selon les chiffres publiés par l'Autorité générale des statistiques, le taux de chômage a également baissé de 0,7 point par rapport à l'année précédente. Le taux d'activité des Saoudiens et des non-Saoudiens a augmenté pour atteindre 68,2 %, soit une hausse de 1,8 point par rapport au trimestre précédent et de 2,2 points par rapport à la même période de l'année dernière.

Le renforcement du marché du travail du Royaume s'aligne sur la Vision 2030, la feuille de route stratégique de la nation axée sur la création d'opportunités d'emploi pour les citoyens et la stimulation de la croissance économique. La lutte contre le chômage reste un pilier essentiel du programme de réformes socio-économiques.  
Pour soutenir les demandeurs d'emploi et rationaliser les efforts en matière d'emploi, le Royaume continue de promouvoir des plateformes numériques telles que Jadarat, un système national unifié pour connecter les Saoudiens aux opportunités d'emploi.

La part des femmes saoudiennes engagées dans la force de travail a augmenté pour atteindre 36,3 % au premier trimestre, soit une hausse de 0,3 point de pourcentage par rapport au trimestre précédent.

"En outre, le ratio emploi/population des femmes saoudiennes a augmenté de 0,7 point de pourcentage, atteignant 32,5 %. Dans le même temps, le taux de chômage des femmes saoudiennes a diminué de 1,4 point de pourcentage, atteignant 10,5 %, par rapport au trimestre précédent de 2024", a ajouté le GASTAT.

Chez les hommes saoudiens, la participation à l'activité économique a légèrement augmenté pour atteindre 66,4 %, tandis que leur taux de chômage a diminué de 0,3 point de pourcentage pour atteindre 4,0 %.

Le rapport de GASTAT a également révélé que 94,8 % des Saoudiens au chômage sont prêts à travailler dans le secteur privé. Parmi eux, 76,1 % des femmes et 86,3 % des hommes ont exprimé leur volonté de travailler au moins huit heures par jour.

En outre, 58,7 % des femmes saoudiennes à la recherche d'un emploi et 40,4 % de leurs homologues masculins se disent prêts à faire un trajet d'une heure ou plus pour se rendre sur leur lieu de travail.

Parallèlement aux résultats de l'enquête, GASTAT a également publié des statistiques sur le marché du travail basées sur les registres pour la même période.

Le nombre de Saoudiens enregistrés auprès de l'Organisation générale de l'assurance sociale et de la fonction publique a augmenté pour atteindre 2,92 millions au premier trimestre 2025, contre 2,89 millions au trimestre précédent. Parmi eux, 2,42 millions étaient employés dans le secteur privé et 492 620 dans le secteur public.

Dans le même temps, le nombre total de travailleurs enregistrés dans le Royaume - y compris les Saoudiens et les non-Saoudiens - a augmenté pour atteindre 12,8 millions, contre 12,4 millions au quatrième trimestre 2024.

Dans son dernier communiqué, GASTAT a déclaré : "Le ratio emploi-population pour les Saoudiens a augmenté de 0,5 point de pourcentage par rapport au quatrième trimestre de 2024, atteignant 48,0 pour cent, et a augmenté de 0,5 point de pourcentage par rapport au premier trimestre de 2024."

Parmi les ressortissants saoudiens, le taux de chômage est tombé à 6,3 % au premier trimestre, soit une baisse de 0,7 point par rapport au trimestre précédent et de 1,3 point par rapport à l'année précédente. La participation à la main-d'œuvre parmi les Saoudiens a légèrement augmenté pour atteindre 51,3 %, soit une amélioration trimestrielle de 0,2 point.


De nouvelles attaques de civils israéliens contre des soldats en Cisjordanie

Un soldat israélien monte la garde tandis que des colons israéliens visitent le centre historique et le marché de la ville palestinienne d'Hébron, en Cisjordanie occupée, le 28 juin 2025. (Photo : HAZEM BADER / AFP)
Un soldat israélien monte la garde tandis que des colons israéliens visitent le centre historique et le marché de la ville palestinienne d'Hébron, en Cisjordanie occupée, le 28 juin 2025. (Photo : HAZEM BADER / AFP)
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  • Selon les médias locaux, des colons ont pris pour cible le commandant de la base régionale de Binyamin, au centre de la Cisjordanie, le qualifiant de « traître ».
  • Ces violences semblent être une réponse à l’arrestation de six civils israéliens suite aux incidents de vendredi.

JERUSALEM : Plusieurs dizaines d’Israéliens se sont rassemblés dans la nuit de dimanche à lundi devant une base militaire en Cisjordanie occupée. Certains manifestants ont attaqué les forces de sécurité, aspergé les soldats de gaz lacrymogène, vandalisé des véhicules militaires et endommagé une installation stratégique, a indiqué l’armée israélienne.

Selon les médias locaux, des colons ont pris pour cible le commandant de la base régionale de Binyamin, au centre de la Cisjordanie, le qualifiant de « traître ». Ce dernier faisait partie d’un groupe de soldats agressés dans la nuit de vendredi à samedi, après s’être opposés à des colons se dirigeant vers le village palestinien de Kafr Malek, où trois Palestiniens avaient été tués mercredi par des colons, d’après l’Autorité palestinienne.

Ces violences semblent être une réponse à l’arrestation de six civils israéliens suite aux incidents de vendredi. En représailles, des colons se sont à nouveau mobilisés devant la base militaire.

Dans un communiqué, l’armée a confirmé que les forces de sécurité — armée, police et gardes-frontières — étaient intervenues pour disperser le rassemblement. Un civil israélien a été blessé lors des affrontements.

Quelques heures plus tard, l’armée a signalé que des civils israéliens avaient incendié et vandalisé un site de sécurité contenant des équipements utilisés pour prévenir des attentats dans le secteur de la brigade de Binyamin.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réagi en condamnant fermement ces actes, rappelant qu’« aucun pays respectueux des lois ne peut tolérer de tels comportements violents et anarchiques ». Il a exigé l’ouverture immédiate d’une enquête et la traduction des responsables en justice.

Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a convoqué une réunion d’urgence avec les responsables de la sécurité pour discuter des agressions contre les forces armées. « Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour déraciner cette violence à sa source », a-t-il déclaré.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a également condamné « fermement toute violence » envers les forces de sécurité.

Même le ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, pourtant fervent partisan de la colonisation, a reconnu qu’une « ligne rouge » avait été franchie.

Plusieurs ONG de défense des droits humains dénoncent une montée des violences de la part des colons en Cisjordanie, ainsi que l’impunité dont ils jouiraient.

La Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, connaît une flambée de violences depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Environ trois millions de Palestiniens y vivent, aux côtés de près d’un demi-million de colons israéliens, installés dans des colonies considérées comme illégales au regard du droit international.