Le Saoudien enlevé au Liban libéré lors d'une opération «spéciale» de l'armée

L'ambassadeur saoudien au Liban Walid ben Abdallah Boukhari, et le ministre libanais de l'Intérieur Bassam Maoulaoui, lors d’une conférence de presse à l'ambassade d'Arabie saoudite à Beyrouth (Photo, Reuters).
L'ambassadeur saoudien au Liban Walid ben Abdallah Boukhari, et le ministre libanais de l'Intérieur Bassam Maoulaoui, lors d’une conférence de presse à l'ambassade d'Arabie saoudite à Beyrouth (Photo, Reuters).
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Publié le Mercredi 31 mai 2023

Le Saoudien enlevé au Liban libéré lors d'une opération «spéciale» de l'armée

  • Neuf personnes ont été arrêtées lors de perquisitions effectuées par les forces de l’armée libanaise
  • Une rançon de 400 000 dollars américains avait été exigée à la suite de l’enlèvement, samedi, de Mashari al-Mutairi

BEYROUTH: L’armée libanaise a libéré un ressortissant saoudien enlevé le week-end dernier à Beyrouth, a annoncé mardi l'armée. L'homme aurait été détenu contre rançon.

Un communiqué de l'armée libanaise précise que Mushari al-Mutairi a été libéré lors d'une «opération spéciale» le long de la frontière libano-syrienne, où ses ravisseurs l'avaient retenu en otage.

Al-Mutairi a été enlevé samedi après minuit à Beyrouth.

La chaîne de télévision saoudienne Al-Ekhbariya a indiqué que les ravisseurs avaient exigé une rançon de 400 000 dollars américains (1 dollar = 0,93 euro) en échange de la libération de M. Al-Mutairi, qui travaille pour Saudia, la compagnie aérienne nationale du Royaume.

Une source de sécurité a déclaré à Arab News que M. Al-Mutairi sortait de la boîte de nuit Karizma, sur le front de mer de Beyrouth, et rentrait chez lui dans la région d'Aramoun lorsqu'il a été contraint par cinq hommes masqués armés de monter dans leur 4x4.

Les ravisseurs se sont ensuite dirigés vers la vallée de la Bekaa, dans la localité de Qasr, à la frontière libano-syrienne, où se trouvent de nombreux passages illégaux et des bandes faisant passer clandestinement des personnes, des biens et des produits interdits, a indiqué la source.

Bandes organisées

Les ravisseurs de M. Al-Mutairi à Beyrouth sont distincts du groupe qui retenait le ressortissant saoudien dans la zone frontalière, a-t-elle ajouté.

«Ce sont des bandes organisées. Certaines sont responsables de la surveillance et des enlèvements dans les régions libanaises, et de collecter l'argent en livrant la personne kidnappée dans la localité de Qasr, au nord de la Bekaa, où un autre groupe demande une rançon et opère un chantage sur la famille de la victime jusqu'à obtenir l'argent. Nous avons déjà observé de nombreux cas d'enlèvements similaires qui n'ont aucun lien avec quelconque acteur politique, sachant que leur objectif est d'enlever une personne pour obtenir une rançon», a-t-elle précisé.

«Ceux qui ont mené cette opération criminelle sont un groupe de la famille Jaafar, dirigé par Hussein Saadoun Jaafar. Quand les services de renseignement de l'armée ont été mis en alerte au sujet de l'enlèvement, ils ont pris des mesures de sécurité sur le terrain et ont mené des perquisitions dans le quartier de Shrawneh, dans la ville de Baalbek, où vivent certaines des personnes impliquées dans l'enlèvement. Nous avons arrêté une femme de la famille Jaafar», a ajouté la source.

«Lorsque des criminels enfreignent les règles, nous les enfreignons nous-mêmes pour faire pression sur les ravisseurs. Plus tard, lors d'une opération secrète de sécurité dans la zone de Qasr, nous avons réussi à récupérer la personne kidnappée et à arrêter sur le territoire libanais certaines des personnes impliquées, tandis que d'autres ont réussi à s'échapper vers le territoire syrien», a-t-elle déclaré.

«Qasr est l'une des régions libanaises où les territoires libanais et syrien se chevauchent, sachant que les forces de sécurité libanaises ne peuvent mener aucune opération de sécurité sur le territoire syrien», a indiqué la source.

La source de sécurité a décrit la bande qui a kidnappé M. Al-Mutairi comme «un groupe organisé qui achète et vend les personnes enlevées».

Elle a ajouté qu'une équipe spéciale de sécurité avait libéré M. Al-Mutairi, qui en est sorti indemne et en bonne santé. «Le nombre de personnes détenues à ce jour s’élève à 12.»

Toujours selon la même source: «Le fugitif Hussein Saadoun Jaafar, quelques heures après l’opération de sécurité, s'est introduit dans le quartier d'Al-Sharawneh à Baalbek, et a ouvert le feu sur un centre de l'armée libanaise et sur les maisons d'officiers et de soldats dans la région, sans faire de blessés. L'armée continue de poursuivre les individus recherchés dans cette zone.»

«Pendant la guerre syrienne et l'implication du Hezbollah dans cette guerre, la zone frontalière de la localité de Qasr s'est transformée en une zone hors du contrôle de l'État, où les armes circulent en toute liberté, et où les hommes armés sont renforcés par l'environnement politique de la ville», a ajouté la source.

M. Al-Mutairi, qui a été transféré à l'ambassade d'Arabie saoudite à Beyrouth dans l'après-midi, a été reçu par l'ambassadeur Walid Boukhari.

Celui-ci a déclaré dans un communiqué: «Le citoyen saoudien libéré est en bonne santé, et nous remercions l'armée et les forces de sécurité intérieures. Les efforts dans le sens de la sécurité confirment la volonté des autorités libanaises d'assurer la sécurité du tourisme.

Réputation militaire

Bassam Maoulaoui, ministre sortant de l'Intérieur du Liban, s'est rendu à l'ambassade et a déclaré après avoir rencontré Walid Boukhari: «L'armée a mené des opérations de recherche et d'enquête dans le nord de la Bekaa jusqu'à la frontière. Grâce à la coordination des différents organismes, le résultat souhaité a été atteint. Tous les services de sécurité sont pleinement déterminés dans leur lutte contre la criminalité

Bassam Maoulaoui a déclaré que cet enlèvement «n'influait pas sur les relations entre l'Arabie saoudite et le Liban, qui sont solides et bien enracinées, et personne ne peut les menacer ou les ébranler». 

Le général en chef de l'armée, Joseph Aoun, a été le premier à annoncer la libération de M. Al-Mutairi.

Cette libération a créé une atmosphère de soulagement au Liban où existe un consensus sur l'importance du maintien de bonnes relations avec les pays arabes, en particulier l'Arabie saoudite.

Le président du Parlement, Nabih Berri, et le Premier ministre sortant, Najib Mikati, ont salué les efforts de l'armée.

«Nous tenons à garantir le retour de tous les frères arabes au Liban et à prévenir toute menace contre eux, ainsi qu'à empêcher l'utilisation du territoire libanais comme tremplin pour toute action qui menace la sécurité des pays arabes», a affirmé M. Mikati.

L'ancien président Michel Sleiman a salué «l'armée libanaise qui a sauvé la réputation du Liban aux yeux du Royaume, de la Ligue arabe et de la communauté internationale, après le succès du sommet de Djeddah».

«Une partie importante des problèmes auxquels est confronté le peuple libanais est due au déclin du prestige et de l'autorité de l'État, ainsi qu'à la domination de forces illégales sur l’État et ses institutions», a pour sa part indiqué l'ancien Premier ministre Fouad Siniora.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: la Défense civile annonce 16 morts dans des frappes israéliennes 

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  • L'armée israélienne a affirmé dans un communiqué avoir "éliminé plusieurs terroristes dans la bande de Gaza au cours des dernières 24 heures et frappé des complexes militaires, des dépôts d'armes et des positions de tireurs d'élite"
  • "De plus, l'armée de l'air a frappé plus de 75 cibles terroristes à travers la bande de Gaza", ajoute le communiqué

GAZA: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi la mort de 16 personnes dans des frappes israéliennes dans plusieurs zones du territoire palestinien.

Le bilan "des frappes israéliennes dans différentes zones de la bande de Gaza depuis minuit s'élève à 16 morts", a déclaré à l'AFP Mohammed al-Moughayir, un responsable de cette organisation de premiers secours.

Ce responsable a mentionné aussi "des dizaines de blessés" dans ces frappes qui ont touché des habitations dans le centre et dans le sud de la bande de Gaza.

L'armée israélienne a affirmé dans un communiqué avoir "éliminé plusieurs terroristes dans la bande de Gaza au cours des dernières 24 heures et frappé des complexes militaires, des dépôts d'armes et des positions de tireurs d'élite".

"De plus, l'armée de l'air a frappé plus de 75 cibles terroristes à travers la bande de Gaza", ajoute le communiqué.

Israël a repris le 18 mars ses bombardements, après le blocage des négociations indirectes avec le mouvement islamiste palestinien Hamas pour prolonger une trêve qui a duré deux mois.

Depuis, au moins 3.613 personnes ont été tuées dans le territoire palestinien, ce qui porte le bilan total de la guerre à 53.762 morts, pour la plupart des civils, a indiqué jeudi le ministère de la Santé de Gaza.

La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée par l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes alors enlevées, 57 sont toujours retenues en otages à Gaza, et 34 d'entre elles ont été déclarées mortes par l'armée.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 53.762 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.


La Grande Mosquée se dote d’un portail intelligent pour enrichir le parcours des pèlerins

La Grande Mosquée de La Mecque. (Arab News)
La Grande Mosquée de La Mecque. (Arab News)
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  • Ce portail entièrement intégré propose un contenu islamique soigneusement sélectionné, présenté de manière claire et accessible
  • Il s’agit d’un outil interactif conçu pour répondre aux besoins des fidèles grâce à des services religieux enrichissants disponibles en plusieurs langues

RIYAD: À l’approche du Hajj, l’Arabie saoudite met en place un nouveau portail intelligent pour améliorer l’expérience des pèlerins à la Grande Mosquée.

La Présidence des affaires religieuses de la Grande Mosquée et de la Mosquée du Prophète a lancé une plateforme numérique innovante visant à enrichir l’expérience spirituelle et religieuse des pèlerins, visiteurs et participants à l'Omra, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Ce portail entièrement intégré propose un contenu islamique soigneusement sélectionné, présenté de manière claire et accessible. Il s’agit d’un outil interactif conçu pour répondre aux besoins des fidèles grâce à des services religieux enrichissants disponibles en plusieurs langues.

Le cheikh Abdelrahman al-Sudais, président des affaires religieuses, a salué cette initiative comme étant le premier portail confessionnel intelligent de ce type: accessible à l’échelle mondiale, hautement réglementé et à la pointe de l’innovation.

La plateforme offre de nombreuses fonctionnalités, comme l’affichage des horaires de prière, des notifications sur les imams et les muezzins, ainsi que les horaires et lieux des cours religieux. Une fonction de navigation interactive permet aux utilisateurs de localiser facilement les services grâce à des cartes intelligentes intégrées.

En outre, le portail propose un service de chat en direct pour répondre immédiatement aux questions des visiteurs, fournit des conseils pratiques sur la prière et les ablutions, et explique les termes islamiques. Il est accessible à l’adresse suivante: https://services.prh.gov.sa.

Dans le cadre de ses efforts pour intégrer les technologies de pointe au service du pèlerinage, la Présidence a également dévoilé la nouvelle version du robot Manarat al-Haramain. Doté d’intelligence artificielle, ce robot est conçu pour répondre aux questions religieuses au sein de la Grande Mosquée et permet aux visiteurs d’entrer en contact direct par appel vidéo avec des muftis qualifiés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les médecins britanniques travaillant à Gaza décrivent le territoire comme un «abattoir»

Victoria Rose et Graeme Groom sont des chirurgiens britanniques travaillant à l'hôpital Nasser de Khan Younis. (Photo capture d'écran)
Victoria Rose et Graeme Groom sont des chirurgiens britanniques travaillant à l'hôpital Nasser de Khan Younis. (Photo capture d'écran)
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  • Les gens meurent de faim parce qu'il n'y a pas d'entrée de nourriture", déclare le chirurgien Tom Potokar
  • Les dirigeants du monde entier sont invités à "cesser de parler et à faire quelque chose"

LONDRES: Des médecins britanniques travaillant à Gaza ont décrit le territoire comme un "abattoir", où les patients qu'ils soignent sont gravement sous-alimentés.

Des chirurgiens plasticiens et des orthopédistes britanniques sont basés dans les hôpitaux Amal et Nasser à Khan Younis, dans le sud du territoire.

Le Dr Tom Potokar, chirurgien plasticien spécialisé dans les brûlures, a travaillé 16 fois à Gaza, mais a déclaré que cette mission avait révélé un niveau de destruction bien supérieur à celui de sa dernière visite en 2023, a rapporté Sky News.

"Que dire, c'est horrible, c'est un abattoir", a déclaré le Dr Potokar après avoir opéré une femme palestinienne gravement blessée dont le mari et les enfants ont été tués lors d'une attaque israélienne.

Il a exhorté les dirigeants du monde à "cesser de parler et à faire quelque chose".

M. Potokar s'est installé à l'hôpital Amal la semaine dernière, après que l'hôpital européen voisin où il travaillait a été touché par des missiles israéliens et contraint de fermer.

Les soins de santé à Gaza sont en train de s'effondrer, les hôpitaux ayant été pris pour cible à plusieurs reprises par Israël depuis le début de la guerre en octobre 2023.

Les frappes aériennes et les bombardements incessants ont tué plus de 53 000 personnes et les hôpitaux sont remplis de Palestiniens souffrant de blessures liées aux explosions.

Le blocus de l'aide humanitaire mis en place depuis le mois de mars a encore aggravé la situation des hôpitaux, les médecins ne disposant que de peu de matériel pour soigner les blessés.

"Je pense que la différence cette fois-ci réside dans l'intensité", a déclaré M. Potokar. "La dernière fois que je suis venu ici, entre octobre et décembre 2023, il y avait beaucoup de blessés et c'était également très intense.

"Je pense que la différence cette fois-ci est qu'en raison du blocus, il y a si peu de choses qui entrent, il n'y a pas de nourriture qui entre, donc les gens meurent de faim. Il y a très peu de fournitures médicales qui arrivent, mais l'autre chose que l'on remarque, c'est l'ampleur de la destruction. Khan Younis ressemble à Stalingrad".

Le reportage montre le chaos qui règne dans les salles d'urgence de l'hôpital, où des enfants gravement blessés sont amenés pour recevoir un premier traitement avant d'être opérés par les médecins britanniques.

La plupart des blessures sont dues à des explosions et les patients souffrent de malnutrition.

À l'hôpital Nasser, un bébé est arrivé avec des brûlures à la poitrine et au dos, tandis qu'un autre gisait silencieux après avoir été blessé par des éclats d'obus et incapable de voir d'un œil.

Le Dr Victoria Rose, une chirurgienne plastique britannique travaillant à l'hôpital, a montré l'intérieur de l'unité de traitement des brûlures, qui a été fermée après avoir été touchée par des missiles israéliens.

Cette semaine, Israël a ordonné aux habitants d'évacuer Khan Younis, ce qui a empêché plusieurs membres du personnel de l'hôpital de se rendre à leur travail, a déclaré Victoria Rose.

"Mon infirmière anesthésiste et le collègue orthopédiste de Graeme ont dû nous quitter en plein milieu d'un cas pour aller évacuer leurs familles vers une zone sûre", a-t-elle déclaré.

Le Dr Graeme Groom, chirurgien travaillant aux côtés de Mme Rose, a fait l'éloge de ses collègues palestiniens.

"Ce sont des gens comme vous et moi, ils ont leur maison, leur famille, ils vivent une vie normale. Beaucoup d'entre eux sont très impressionnants et, sans préavis, ils doivent prendre un sac et partir, chercher de la nourriture, de l'eau, un abri, mais se présenter au travail tous les jours", a-t-il déclaré.

Les chirurgiens craignent que les hôpitaux ne doivent être évacués car Israël étend son opération militaire dans la région dans le cadre d'un plan visant à prendre le contrôle total du territoire.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com