L'accord sur le plafond de la dette américaine passe une étape clé

Le 28 mai 2023, le président américain Joe Biden et le chef de file des républicains Kevin McCarthy ont déclaré qu'ils étaient convaincus de pouvoir faire adopter par le Congrès un accord sur la crise de la dette et d'éviter un défaut de paiement cataclysmique, malgré le scepticisme de certains législateurs des deux côtés de l'allée. (AFP).
Le 28 mai 2023, le président américain Joe Biden et le chef de file des républicains Kevin McCarthy ont déclaré qu'ils étaient convaincus de pouvoir faire adopter par le Congrès un accord sur la crise de la dette et d'éviter un défaut de paiement cataclysmique, malgré le scepticisme de certains législateurs des deux côtés de l'allée. (AFP).
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Publié le Jeudi 01 juin 2023

L'accord sur le plafond de la dette américaine passe une étape clé

  • Joe Biden a qualifié le vote de «pas en avant essentiel afin de prévenir pour la toute première fois un défaut»
  • Le chef républicain de la Chambre, Kevin McCarthy, a pour sa part estimé, que ce vote «plaçait le citoyen américain en priorité» en réalisant ce «qu'aucune mandature précédente n'avait réussi jusqu'ici»

WASHINGTON : Les élus de la Chambre des représentants ont adopté mercredi à une très large majorité le texte visant à relever le plafond de la dette, éloignant ainsi un peu plus le spectre d'un défaut des Etats-Unis sur sa dette, qui aurait eu des conséquences catastrophiques sur l'économie américaine et mondiale.

Il doit désormais être adopté par le Sénat, qui devrait se prononcer rapidement, le chef de la majorité démocrate, Chuck Schumer assurant un peu plus tôt dans la journée qu'il le soumettrait "aussi vite que possible" afin que "nous évitions le défaut de paiement".

Dans un communiqué, Joe Biden a qualifié le vote de "pas en avant essentiel afin de prévenir pour la toute première fois un défaut". Selon le président démocrate, ce résultat a été obtenu grâce à un "compromis des deux partis".

De son côté, le chef républicain de la Chambre, Kevin McCarthy, a pour sa part estimé, lors d'une conférence de presse, que ce vote "plaçait le citoyen américain en priorité" en réalisant ce "qu'aucune mandature précédente n'avait réussi jusqu'ici": réduire les dépenses fédérales.

"Le vote de ce soir a permis d'adopter les plus importantes coupes budgétaires de l'histoire américaine", a-t-il insisté.

Optimisme

Fruit de négociations marathon et arraché au forceps pendant le week-end prolongé de Memorial Day, le texte doit avant tout permettre d'éviter le pire: que les caisses du pays se retrouvent à sec lundi prochain, risquant alors d'amener les Etats-Unis au défaut de paiement.

C'est pour éviter ce scénario aux répercussions potentiellement catastrophiques pour l'économie que MM Biden et McCarthy ont conclu un accord, qui, comme tout compromis, n'a pleinement satisfait personne.

"Aucun camp n'a obtenu tout ce qu'il voulait", a ainsi résumé Joe Biden après l'adoption du texte.

Kevin McCarthy avait lui reconnu avant le vote qu'il ne ferait pas le plein de voix dans son camp, tout en affichant son optimisme.

Et pour cause, les leaders démocrates, bien qu'ils aient été contraints de retoucher au budget fédéral, s'étaient engagés à apporter les voix qui manqueraient à ce texte.

"Les démocrates de la Chambre feront en sorte que le pays ne fasse pas défaut. Un point, c'est tout", avait déclaré leur chef Hakeem Jeffries.

Promesse tenue puisque le projet de loi a reçu 314 voix en faveur, 165 démocrates et 149 républicains, alors que 117 élus s'y sont opposés, 71 républicains et 46 démocrates.

«Mauvais accord»

Dans les deux camps, cependant, de nombreuses voix avaient fait savoir qu'elles ne voteraient pas le texte.

Chez les républicains, les principales critiques émanent de l'aile trumpiste qui réclamait davantage de coupes dans les dépenses. L'élu du Texas Chip Roy a ainsi fustigé un "mauvais accord", pour lequel "aucun républicain ne devrait voter".

Certains membres de leur groupe envisagent même une motion de censure pour obliger Kevin McCarthy à quitter le perchoir. La proposition peut être déposée par un seul élu.

Des voix plus modérées, comme celle de l'élue de Caroline du Sud, Nancy Mace, ont aussi manqué à l'appel. "Cet 'accord' formalise le niveau record atteint par les dépenses fédérales durant la pandémie et en fait la base de référence des dépenses à venir", avait-elle critiqué en amont du vote.

Côté démocrate, des élues de l'aile gauche comme Pramila Jayapal et Alexandria Ocasio-Cortez, refusaient de soutenir un texte "imposé" selon elles par les républicains.

Le projet de loi suspend le plafond de la dette jusqu'en 2025, soit après les élections présidentielles, fin 2024.

En échange, certaines dépenses se verront limitées afin de les maintenir stables, hors dépenses militaires, en 2024 et en hausse de 1%, hors inflation, en 2025.

Il prévoit par ailleurs une baisse de 10 milliards de dollars des fonds alloués aux services fiscaux pour se moderniser et renforcer les contrôles.

Le bureau de M. McCarthy a par ailleurs déclaré que l'accord prévoit le recouvrement "de milliards de dollars de fonds Covid non dépensés" pendant la pandémie, sans autre précision.

Gros point de contentieux, le compromis inclut des modifications aux conditions imposées pour bénéficier de certaines aides sociales: il augmente de 49 à 54 ans l'âge jusqu'auquel les adultes sans enfants doivent travailler pour recevoir une assistance alimentaire, mais il élimine cette obligation de travailler pour les anciens combattants et les sans-abris.


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.