Les Etats-Unis et l'Inde s'accordent sur un plan de coopération dans la défense

Cette photo prise le 5 juin 2023 et diffusée par le ministère indien de la Défense montre le ministre indien de la Défense Rajnath Singh (à droite) et le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin (à gauche) lors de leur rencontre à New Delhi. (PHOTO AFP/MINISTÈRE INDIEN DE LA DÉFENSE)
Cette photo prise le 5 juin 2023 et diffusée par le ministère indien de la Défense montre le ministre indien de la Défense Rajnath Singh (à droite) et le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin (à gauche) lors de leur rencontre à New Delhi. (PHOTO AFP/MINISTÈRE INDIEN DE LA DÉFENSE)
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Publié le Lundi 05 juin 2023

Les Etats-Unis et l'Inde s'accordent sur un plan de coopération dans la défense

  • Cette visite entre dans le cadre d'une tournée en Asie qui l'a auparavant conduit au Japon et à Singapour, face à l'influence accrue de la Chine et à une Corée du Nord de plus en plus belliqueuse
  • Des pays occidentaux, dont les États-Unis et la France, négocient des accords s'élevant à plusieurs milliards de dollars et des diplomates affirment que l'Inde attache une grande importance au transfert de technologies dans le cadre de tout accord

NEW DELHI : Les États-Unis et l'Inde sont convenus lundi d'une feuille de route de coopération militaro-industrielle, au moment où New Delhi cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis de l'armement russe et dans un contexte de tensions avec Pékin.

"Nous avons établi une nouvelle feuille de route ambitieuse de coopération industrielle dans le domaine de la défense, qui permettra d'accélérer les projets prioritaires de codéveloppement et de coproduction", a déclaré Lloyd Austin, le secrétaire américain à la Défense, à l'issue de sa visite dans la capitale indienne.

Cette visite entre dans le cadre d'une tournée en Asie qui l'a auparavant conduit au Japon et à Singapour, face à l'influence accrue de la Chine et à une Corée du Nord de plus en plus belliqueuse.

Mais les analystes ont averti que ces promesses devaient être soutenues par des actions concrètes.

New Delhi et Moscou sont des alliés depuis des décennies, la Russie étant de loin le principal fournisseur d'armes de l'Inde.

Aujourd'hui, l'Inde, qui n'a jamais condamné la Russie pour son invasion de l'Ukraine, cherche à mettre fin à cette dépendance dans le domaine militaire, à la fois en élargissant ses sources d'importation d'armes et en augmentant sa production nationale.

«Technologies de pointe»

Des pays occidentaux, dont les États-Unis et la France, négocient des accords s'élevant à plusieurs milliards de dollars et des diplomates affirment que l'Inde attache une grande importance au transfert de technologies dans le cadre de tout accord.

Celui avec Washington permettra ainsi d'accélérer la coopération technologique et la coproduction, en particulier dans les systèmes de combat aérien et de mobilité terrestre, le "domaine sous-marin" et le renseignement, la surveillance et la reconnaissance, selon le département américain de la Défense.

Cette initiative "vise à changer le paradigme de la coopération des secteurs de la défense américain et indien", a-t-il ajouté, et "pourrait permettre à l'Inde d'accéder à des technologies de pointe et de soutenir les plans de modernisation de la défense indienne".

Le ministère indien de la Défense a précisé que les discussions étaient "en particulier axées sur l'identification des moyens de renforcer la coopération industrielle" avec Washington, notamment "le codéveloppement de nouvelles technologies et la coproduction de systèmes existants et nouveaux".

La coopération accrue de l'Inde avec les pays occidentaux en matière de sécurité et ses vieux liens de défense avec la Russie d'où elle importe du pétrole ont placé New Delhi dans une posture diplomatique délicate.

Mais les analystes ont déclaré qu'ils attendraient de voir si l'accord était autre chose que de la rhétorique.

Les espoirs que M. Austin évoque un transfert de technologies vers l'Inde et un accord sur le drone militaire Predator, ont été déçus, a fait remarquer Rahul Bedi, un analyste indien du secteur de la défense.

«Intimidations»

"Nous avons déjà entendu cela à plusieurs reprises de la part des différents secrétaires (américains) à la Défense, ainsi que de la partie indienne", a déclaré l'analyste à l'AFP.

"Mais à moins que quelque chose de concret n'émerge, je reste sceptique. La bonne conduite (des relations indo-américaines) doit être soutenue par des contrats fermes, des assurances fermes", a-t-il ajouté.

L'Inde cherche à développer des liens plus étroits avec en particulier les États-Unis, le Japon et l'Australie, membres du Quad, qui eux-mêmes la courtisent face à la Chine.

Washington et Pékin se livrent une concurrence féroce sur les plans diplomatique, militaire, technologique et économique, tandis que les relations entre la Chine et l'Inde sont marquées par des tensions territoriales et commerciales.

M. Austin, s'adressant aux journalistes après avoir rencontré son homologue indien Rajnath Singh, a martelé que le renforcement des partenariats avec New Delhi s'inscrivait dans un contexte d'"intimidations" et de "coercition" de la part de la Chine, avec en toile de fond l'"agression de l'Ukraine" par la Russie.

La visite en Inde de M. Austin précède un voyage du Premier ministre indien Narendra Modi à Washington en juin.

Les États-Unis sont "engagés à étroitement collaborer avec l'Inde pour soutenir notre vision commune d'un Indo-Pacifique libre et ouvert", a ajouté M. Austin.

Mais le secrétaire américain a tenu à souligner que Washington n'essayait "absolument pas d'établir un équivalent de l'Otan" dans la région.


Washington annonce fermer son ambassade à Jérusalem jusqu'à vendredi

Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
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  • Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit
  • Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances"

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient.

"En raison de la situation sécuritaire et conformément aux directives du commandement du front intérieur israélien, l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem sera fermée de demain (mercredi 18 juin) à vendredi (20 juin)", peut-on lire sur un avis publié sur le site de l'ambassade américaine.

"En raison de la situation sécuritaire actuelle et du conflit en cours entre Israël et l'Iran, l'ambassade des Etats-Unis a demandé à tous les employés du gouvernement américain et aux membres de leur famille de continuer à s'abriter sur place à l'intérieur et à proximité de leur résidence jusqu'à nouvel ordre", ajoute l'avis.

Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit.

Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances".

Les Etats-Unis ont déjà réduit les effectifs de leur ambassade en Irak pour des raisons de sécurité et autorisé du personnel non essentiel, ainsi que leurs proches, à quitter ce pays et Israël.

Le président américain Donald Trump a réuni mardi à la Maison Blanche son conseil de sécurité nationale, après avoir appelé à la reddition de l'Iran après l'offensive israélienne visant à détruire le programme nucléaire iranien.


De fortes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem après des tirs de missiles iraniens

Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
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  • « Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.
  • Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

JERUSALEM : De fortes explosions ont été entendues au-dessus de Tel-Aviv et Jérusalem mardi matin par des journaliste de l'AFP après le retentissement des sirènes d'alerte dans certaines régions d'Israël à la suite de tirs de missiles depuis l'Iran, selon l'armée.

« Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.

Elle a ajouté que l'armée de l'air « opérait pour intercepter et frapper là où c'était nécessaire pour éliminer la menace ».

Une vingtaine de minutes plus tard, l'armée a publié un communiqué indiquant que la population était autorisée à quitter les abris dans plusieurs régions du pays, ajoutant que des équipes de secours étaient à l'œuvre dans plusieurs endroits où des informations sur la chute de projectiles avaient été reçues.

Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

Les services d'incendie et de secours ont indiqué de leur côté avoir reçu les premières indications concernant un « tir de missile et un incendie » dans une ville du district de Dan, une zone entourant Tel-Aviv.

« Vers 8 h 45 (5 h 45 GMT), de nombreux appels ont été reçus concernant un tir de missile et un incendie dans la région de Gush Dan. Les équipes de lutte contre les incendies se rendent sur les lieux », ont-ils indiqué dans un communiqué.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.