Tollé après l'interdiction d'entrée au Liban d'une journaliste koweïtienne

Le Liban a connu un tollé jeudi après que l'écrivaine et productrice koweïtienne Fajer al-Saeed a été empêché d'entrer dans le pays (Photo, Twitter/@AlsaeedFajer).
Le Liban a connu un tollé jeudi après que l'écrivaine et productrice koweïtienne Fajer al-Saeed a été empêché d'entrer dans le pays (Photo, Twitter/@AlsaeedFajer).
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Publié le Vendredi 09 juin 2023

Tollé après l'interdiction d'entrée au Liban d'une journaliste koweïtienne

  • Le syndicat des éditeurs de presse et le parti socialiste progressiste ont dénoncé l'interdiction de Fajer al-Saeed après l'épreuve subie à l'aéroport de Beyrouth
  • Le chef du parti des Forces libanaises se demande si le pays n'est pas devenu «une autre Corée du Nord»

BEYROUTH : Le Liban a connu un tollé jeudi après que l'écrivaine et productrice koweïtienne Fajer al-Saeed a été empêchée d'entrer dans le pays.

Al-Saeed a été arrêtée à l'aéroport international Rafiq Hariri de Beyrouth mercredi soir, la Sûreté générale libanaise ayant rejeté une demande des responsables de l'ambassade du Koweït qui souhaitaient qu'elle passe la nuit sur place, avant de prendre le premier vol à destination du Koweït.

Au lieu de cela, elle a été expulsée vers son pays jeudi matin, après avoir passé la nuit à l'aéroport.

Al-Saeed s'était rendue au Liban pour tourner un épisode de l'émission «We Want the Truth» («Nous voulons la vérité») sur la plate-forme électronique Sawt Beirut International.

Elle a cependant affirmé avoir été détenue au poste de contrôle de la sécurité générale pour une «question de similitude de nom» avant d'apprendre qu'un arrêté d'expulsion permanent avait été pris à son encontre, lui interdisant d'entrer dans le pays.

En 2021, la Ligue arabe a désigné Beyrouth comme capitale des médias arabes pour 2023, en signe de solidarité avec la ville après l'explosion dévastatrice du port.

Joseph al-Kosseifi, président du syndicat des rédacteurs de presse libanais, a déclaré à Arab News : «Nous sommes opposés à toute entrave au travail d'un journaliste au Liban, qu'il soit libanais ou étranger.»

«Ce qui s'est passé doit être clarifié. Certains prétendent qu’Al-Saeed a été empêchée d'entrer au Liban à cause du tampon israélien apposé sur son passeport, tandis que d'autres affirment que sa position audacieuse contre le Hezbollah en est la cause.»

«Je m'abstiendrai de m'engager dans des querelles politiques, mais notre position est claire. Nous nous opposons à ce qu'un journaliste ou un professionnel des médias soit empêché d'exercer ses fonctions professionnelles», a-t-il signalé.

Dans une déclaration, le Parti socialiste progressiste a affirmé que l'interdiction était «fondée uniquement sur ses positions et opinions politiques».

Il a ajouté : «Un tel comportement condamnable porte atteinte à l'essence même du Liban, qui est fondé sur les libertés, la diversité et le respect de la presse et des journalistes, qu'ils soient libanais ou étrangers.»

Samir Geagea, chef du parti des Forces libanaises, a qualifié l'interdiction d'«action policière sans aucune justification légale.»

«Cette interdiction porte atteinte à tout ce que le Liban représente en termes de civilisation, de culture et de médias, et cela reflète un mépris total pour les relations arabes avec le Liban», a-t-il indiqué.

«Le Koweït a toujours été une source de soutien, d'assistance et d'amitié pour le Liban dans divers domaines, en particulier dans les projets de développement mis en œuvre par le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe, qui ont dépassé ce que l'État libanais a réalisé dans certains domaines.

«Est-ce ainsi que nous rendons la pareille à nos amis ? Il semble que la seule raison d'empêcher cette journaliste indépendante d'entrer au Liban réside dans ses positions claires et transparentes à l'égard de l'axe de la résistance. Le Liban s'est-il transformé en une nouvelle Corée du Nord ?»

«Je respecte les lois du Liban»

Al-Saeed a fait remarquer que la décision de lui interdire l'entrée sur le territoire pourrait avoir été prise à cause de sa position à l'égard du Hezbollah, exprimée lors d'une interview télévisée au Liban en novembre.

Elle a déclaré : «Je respecte les lois du Liban, tout comme je respecte les lois de mon propre pays et de tout autre pays. Si l'on décide de m'empêcher de voyager, que je parte.»

Al-Saeed a révélé qu'elle ne pouvait pas appeler l'ambassade du Koweït jusqu'à ce qu'un officier lui donne son téléphone, qu'elle a utilisé pour poster un tweet sur ce qui se passait.

Elle a indiqué : «Cela fait cinq heures que je suis à l'aéroport de Beyrouth et je n'en connais pas la raison. Ils m'ont dit que j'étais interdite d'entrée dans le pays. Merci, le Liban.»

Lorsqu'il a appris la nouvelle de sa détention, le chargé d'affaires koweïtien par intérim s'est rendu à l'aéroport avec d'autres membres du personnel de l'ambassade et a suggéré qu'Al-Saeed attende à l'ambassade jusqu'à ce que l'affaire soit clarifiée. Mais la sécurité générale a refusé la proposition.

«Ils m'ont informée que j'étais détenue. Je tiens à souligner que je respecte les lois de tous les pays. Si vous ne voulez pas de moi, je ne m'imposerai à personne.

«Mais cela ne veut pas dire que je n'aime pas le peuple libanais. Vous connaissez la situation du Liban et les décideurs qui s'y trouvent, et il s'agit d'une question purement politique.

«Je n'ai commis aucun crime. Il s'agit de mes opinions politiques, et peut-être que certaines personnes y sont devenues sensibles et ne peuvent tolérer des points de vue différents.

«Nous comprenons leur sensibilité. Ces gens me brisent le cœur ; ceux qui défendent ce qui est juste sont les plus forts», a ajouté Al-Saeed.

Elle a remercié les agents de la sécurité générale de l'avoir traitée avec respect et a reconnu les conditions de travail difficiles auxquelles ils étaient confrontés.

Al-Saeed a déclaré : «C'est la situation actuelle dans ce pays. Mais je voudrais demander à ceux qui m'ont empêchée d'entrer au Liban s'ils peuvent empêcher ma voix d'atteindre le peuple libanais.»

Dans une déclaration, la direction générale de la sûreté générale a affirmé que l'examen des documents d’Al-Saeed à son arrivée à l'aéroport avait révélé l'existence d'un arrêté interdisant son entrée sur le territoire libanais.

«Les procédures d'entrée et de séjour au Liban pour les Arabes et les étrangers relèvent exclusivement de la compétence de la direction, conformément aux lois et règlements en vigueur.

«Les personnes touchées par l’interdiction peuvent s'adresser à la direction, en personne ou par l'intermédiaire d'un représentant légal, pour demander un réexamen de toute décision prise, à condition de présenter des données et des documents pertinents qui justifient un réexamen», a précisé le communiqué.

Le député Ghayath Yazbeck a déclaré que «l'État et le système de connivence» avaient «étiqueté les défenseurs de la liberté d'expression comme des ennemis». S'excusant auprès d'Al-Saeed pour le traitement qui lui a été réservé, il a soutenu : «Cela ne représente pas du tout notre aéroport et ce n'est pas ainsi que nous accueillons notre peuple et nos amis.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne annonce mener une offensive sur le sud du Liban

Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
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  • "Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant
  • Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi mener une "action offensive" sur le sud du Liban, où elle affirme que son aviation et son artillerie ont frappé 40 cibles du Hezbollah libanais et tué la moitié de ses commandants dans ce secteur.

"Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant dans un communiqué.

"La moitié des commandants du Hezbollah dans le sud du Liban ont été éliminés, l'autre moitié se cache et laisse le champ libre aux opérations" militaires israéliennes.

Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi.

Le mouvement libanais pro-iranien n'a pas réagi dans l'immédiat aux déclarations israéliennes.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah mène des attaques quasi-quotidiennes contre Israël pour soutenir le mouvement islamiste palestinien, son allié.

L'armée israélienne riposte en bombardant de plus en plus en profondeur le territoire libanais et en menant des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah.

"Il y a peu de temps, les avions de combat et l'artillerie israélienne ont frappé environ 40 cibles terroristes du Hezbollah" autour d'Aïta el-Chaab dans le sud du Liban, y compris des sites de stockage d'armes, a affirmé plus tôt l'armée israélienne dans un communiqué.

Le Hezbollah "a mis en place des dizaines de moyens et d'infrastructures terroristes dans la région" pour attaquer Israël, a-t-elle ajouté.

L'agence officielle libanaise ANI a fait état de son côté de 13 frappes israéliennes près d'Aïta el-Chaab.

"Des avions militaires israéliens ont effectué plus de 13 frappes aériennes ciblant la périphérie des villes d'Aïta el-Chaab, Ramya, Jabal Balat et Khallet Warda", a déclaré l'agence.

Le Hezbollah avait annoncé mardi avoir tiré des dizaines de roquettes sur le nord d'Israël, en représailles à la mort de deux civils dans le sud du Liban dans une frappe imputée à Israël.

Ces violences entre Hezbollah et Israël ont fait depuis le 7 octobre 380 morts du côté libanais, en majorité des combattants du mouvement libanais ainsi que 72 civils, selon un décompte de l'AFP.

Dans le nord d'Israël, onze soldats et huit civils ont été tués d'après l'armée.

 

 


L'Égypte nie avoir discuté avec Israël d’une offensive à Rafah

Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
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  • Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains
  • L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah

LE CAIRE: L’Égypte nie avoir tenu des discussions avec Israël au sujet d’une offensive dans la ville palestinienne de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains, selon lequel l’Égypte a discuté avec Israël de ses projets d’offensive à Rafah.

M. Rashwan a réaffirmé l’opposition totale de l’Égypte à cette opération, position annoncée à plusieurs reprises par les responsables politiques du pays, qui estiment que cette opération conduira à de nouveaux massacres, à des pertes humaines massives et à une destruction généralisée.

Il a ajouté que les avertissements répétés de l’Égypte sont parvenus à la partie israélienne par tous les moyens depuis qu’Israël a proposé de mener une opération militaire à Rafah. Ces avertissements mentionnent les pertes attendues et les répercussions négatives sur la stabilité de l’ensemble de la région.

Alors qu’Israël envisage de mener cette opération à laquelle l’Égypte, la plupart des pays du monde et leurs institutions internationales s’opposent, les efforts de l’Égypte depuis le début de l’agression israélienne se focalisent sur la conclusion d’un accord de cessez-le-feu et sur l’échange de prisonniers et de détenus, a précisé M. Rashwan.

Ce dernier a indiqué que l’Égypte cherchait à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, en particulier dans le nord et dans la ville de Gaza, ainsi que l’évacuation des blessés et des malades pour qu’ils soient soignés en dehors de cette région.

L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le roi Salmane d’Arabie saoudite admis à l’hôpital pour un contrôle de routine

Le roi Salmane admis dans un hôpital de Djeddah pour un contrôle de routine. (Photo, SPA)
Le roi Salmane admis dans un hôpital de Djeddah pour un contrôle de routine. (Photo, SPA)
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  • Les tests devraient durer «quelques heures», a déclaré la Cour royale, citée par SPA
  • Le roi Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres

DJEDDAH: Le roi Salmane d’Arabie saoudite a été admis au King Faisal Specialist Hospital and Research Centre à Djeddah pour un contrôle de routine, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Les tests devraient durer «quelques heures», a déclaré la Cour royale, citée par SPA.

Le roi Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com