Tunisie: Joey R. Hood, un ambassadeur américain sur la défensive

Joey Hood donne une conférence de presse lors de sa visite au Maroc, à Rabat, le 28 juillet 2021. (Photo, AFP)
Joey Hood donne une conférence de presse lors de sa visite au Maroc, à Rabat, le 28 juillet 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 15 juin 2023

Tunisie: Joey R. Hood, un ambassadeur américain sur la défensive

  • Le nouvel ambassadeur américain s’est attiré les foudres d’une partie des Tunisiens en déclarant qu’il entendait soutenir «de nouveaux efforts pour normaliser les relations diplomatiques et économiques avec l'État d'Israël dans la région»
  • Face à cette situation difficile, Joey R. Hood paraît avoir choisi la retenue

TUNIS: À quatre ans de la fin de la mission qu’il vient de commencer, Joey R. Hood est assuré d’occuper une place à part dans la galerie des ambassadeurs américains en Tunisie. C’est la première fois qu’un représentant de l’Oncle Sam dans ce pays, en l’occurrence le vingt-deuxième, est confronté à l’hostilité d’une partie de l’opinion publique avant même d’avoir pris ses fonctions, le 2 février 2023.

Le nouvel ambassadeur américain s’est attiré les foudres d’une partie des Tunisiens en déclarant le 27 juillet 2022, devant la Commission des affaires étrangères du Sénat, qui devait valider sa nomination à la tête de l’ambassade américaine à Tunis, qu’il entendait soutenir «de nouveaux efforts pour normaliser les relations diplomatiques et économiques avec l'État d'Israël dans la région».

Après les accords de paix d'Oslo signés en septembre 1993 entre Israël et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), la Tunisie était l'un des quatre pays arabes, aux côtés du Maroc, du Qatar et de la Jordanie, à établir des relations avec Israël. Cependant, en raison du déclenchement de la seconde intifada, le président Ben Ali avait décidé le 22 décembre 2000 de rompre ces relations.

En plus des réactions à ses propos sur la normalisation, le nouvel ambassadeur est confronté aux conséquences de la plus grave crise que les relations tuniso-américaines aient connu à ce jour, en raison des critiques de l’administration et du Congrès américains sur la manière dont le président Saïed dirige le pays depuis le mois de juillet 2021.

Malgré les appels de la Ligue tunisienne de défense des droits de l'homme (LTDH) et du parti baasiste, le président Saïed a choisi d'accepter les lettres d'accréditation du nouvel ambassadeur, faisant fi des voix discordantes. Mais outre le fait que Kaïs Saïed ne cesse de clamer haut et fort son rejet de toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures du pays, il y a un signe imperceptible, mais qui ne trompe pas, attestant de la persistance de la tension entre Tunis et Washington: trois mois et demi après son arrivée, Joey R. Hood n’a pas encore été reçu par le deuxième personnage de l’État, Brahim Bouderbala, président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Or, son prédécesseur, Donald Blome, avait été reçu par l'ancien président du Parlement, Mohamed Ennaceur, seulement deux mois après son arrivée.

En plus des réactions à ses propos sur la normalisation, le nouvel ambassadeur est confronté aux conséquences de la plus grave crise que les relations tuniso-américaines aient connu à ce jour, en raison des critiques de l’administration et du Congrès américains sur la manière dont le président Saïed dirige le pays depuis le mois de juillet 2021.

Face à cette situation difficile, Joey R. Hood paraît avoir choisi la retenue. C’est l’impression qu’il donne à un ancien fonctionnaire de l’ambassade américaine qui a décrypté les cent premiers jours du nouvel ambassadeur. Ce dernier n’a à ce jour rencontré que dix membres du gouvernement sur les vingt-six, et il n’a eu aucun échange avec des représentants de partis politiques ou de la société civile, privilégiant principalement les interactions avec des jeunes.

L’ambassadeur américain a déclaré à l’occasion d’une conférence de presse le 23 février 2023 que son premier objectif était «de doubler le volume des échanges commerciaux tuniso-américains». C’est probablement pour cette raison que les seules organisations dont il a rencontré les responsables sont l’Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica) et la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect), ainsi que l’American Chamber of Commerce.

Apparemment, Joey R. Hood a fait marche arrière sur les questions politiquement sensibles. Il a expliqué que ses déclarations concernant la normalisation avec Israël étaient en réalité une réponse à une question posée par un membre du Congrès. De plus, il a affirmé : «Nous respectons la souveraineté de la Tunisie», des propos qui semblent être bien accueillis par les dirigeants de la «nouvelle République». 


Le responsable saoudien de l'IA passe en revue les opérations technologiques du Hajj

M. Al-Ghamdi a évalué l'état de préparation du personnel technique et l'intégration des services afin de faciliter le voyage des pèlerins vers le Royaume pour le Hajj. (SPA)
M. Al-Ghamdi a évalué l'état de préparation du personnel technique et l'intégration des services afin de faciliter le voyage des pèlerins vers le Royaume pour le Hajj. (SPA)
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  • Abdullah Al-Ghamdi, Président de l'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle (SDAIA), a passé en revue le travail des équipes techniques de l'autorité dans 11 aéroports répartis dans sept pays
  • Le travail s'inscrit dans le cadre de l'initiative de la route de La Mecque

RIYAD : Abdullah Al-Ghamdi, Président de l'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle (SDAIA), a passé en revue le travail des équipes techniques de l'autorité dans 11 aéroports répartis dans sept pays, dans le cadre de l'initiative de la route de La Mecque.

Cette initiative est mise en œuvre par le ministère de l'Intérieur dans le cadre du programme Pilgrim Experience, l'un des projets de la Vision 2030 du Royaume.

M. Al-Ghamdi a souligné l'importance de servir les pèlerins et a appelé à redoubler d'efforts pour assurer le succès de l'initiative, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Cette rencontre faisait suite à une réunion virtuelle tenue par le président avec les équipes de l'autorité travaillant sur l'initiative de la route de La Mecque de cette année.

M. Al-Ghamdi a évalué l'état de préparation du personnel technique et l'intégration des services afin de faciliter le voyage des pèlerins vers le Royaume pour le Hajj.

Il a notamment examiné les postes de travail fixes et mobiles dans les aéroports, équipés d'une technologie numérique avancée et d'un enregistrement biométrique efficace dans les pays d'origine des pèlerins.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: l'armée israélienne dit avoir tué un "commandant" du Hezbollah dans le sud

Des soldats de l'armée libanaise se tiennent à côté d'une voiture détruite lors d'une attaque de drone israélien à Abu al-Aswad, dans le sud du Liban, le 17 mai 2025. (AFP)
Des soldats de l'armée libanaise se tiennent à côté d'une voiture détruite lors d'une attaque de drone israélien à Abu al-Aswad, dans le sud du Liban, le 17 mai 2025. (AFP)
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  • L'armée israélienne a annoncé samedi avoir tué un "commandant" du mouvement chiite Hezbollah dans le sud du Liban
  • En dépit du cessez-le-feu conclu il y a plus de cinq mois après deux mois de guerre ouverte avec le Hezbollah pro-iranien, Israël continue de mener régulièrement des frappes au Liban

BEYROUTH: L'armée israélienne a annoncé samedi avoir tué un "commandant" du mouvement chiite Hezbollah dans le sud du Liban, dans sa quatrième frappe meurtrière cette semaine dans le pays voisin.

En dépit du cessez-le-feu conclu il y a plus de cinq mois après deux mois de guerre ouverte avec le Hezbollah pro-iranien, Israël continue de mener régulièrement des frappes au Liban, surtout dans le sud du pays, à sa frontière nord.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a annoncé avoir "frappé et éliminé, dans la région de Mazraat Jemjim au Liban, un commandant du Hezbollah (...) impliqué dans la reconstitution de l’infrastructure terroriste du Hezbollah" dans le secteur.

"La reconstruction d’une telle infrastructure terroriste, ainsi que les activités associées, constituent une violation flagrante des accords conclus entre Israël et le Liban", a ajouté l'armée.

Le ministère libanais de la Santé a annoncé un mort dans un tir de drone sur un véhicule dans la même région, située près de Tyr, selon l'agence nationale d'information Ani.

Un photographe de l’AFP a vu les débris calcinés d’un véhicule dans la région d’Abou al-Aswad, à environ 30 kilomètres de la frontière avec Israël.

Au début de la guerre dans la bande de Gaza, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban, affirmant agir en soutien au Hamas, son allié.

Les hostilités ont dégénéré en guerre ouverte, Israël menant entre septembre et novembre 2024 de violents bombardements sur le Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah, sorti très affaibli du conflit.

Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre, l'armée israélienne continue de bombarder le Liban en disant viser combattants et infrastructures du Hezbollah, et a maintenu cinq positions dans le sud du territoire libanais.

De Bagdad, où il participe à un sommet de la Ligue arabe, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé samedi les "violations quotidiennes de notre souveraineté" par Israël.

Il à nouveau appelé "à faire pression sur la communauté internationale pour obliger Israël à mettre fin à ses agressions et se retirer entièrement de toutes les terres libanaises".


La guerre à Gaza au menu d'un sommet de la Ligue arabe à Bagdad

Le ministre irakien des Affaires étrangères Fuad Hussein aux côtés du président somalien Hassan Sheikh Mahmoud avant le 34e sommet de la Ligue arabe à Bagdad. (Pool/AFP)
Le ministre irakien des Affaires étrangères Fuad Hussein aux côtés du président somalien Hassan Sheikh Mahmoud avant le 34e sommet de la Ligue arabe à Bagdad. (Pool/AFP)
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  • La réunion se déroule plus de deux mois après un sommet au Caire durant lequel les dirigeants arabes avaient adopté un plan pour la reconstruction de la bande de Gaza

BAGDAD: Les pays arabes se réunissent samedi à Bagdad pour un sommet marqué par l'absence de plusieurs dirigeants, et quelque peu éclipsé par la tournée du président américain Donald Trump dans le Golfe.

La réunion se déroule plus de deux mois après un sommet au Caire durant lequel les dirigeants arabes avaient adopté un plan pour la reconstruction de la bande de Gaza qui doit mettre à l'écart le Hamas, présenté comme une alternative au projet de Donald Trump de placer le territoire sous contrôle américain.

M. Trump a quitté vendredi Abou Dhabi, concluant une tournée dans le Golfe riche en étourdissantes annonces économiques et en rebondissements diplomatiques.

Reçu avec faste en Arabie saoudite, au Qatar et enfin aux Emirats arabes unis, il a entrepris une spectaculaire ouverture vis-à-vis du nouveau pouvoir syrien et poussé pour un accord avec l'Iran sur le nucléaire.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, participera au sommet à Bagdad, où les drapeaux des pays arabes et des bannières de bienvenue sont déployés dans les rues principales.

La plupart des dirigeants des pays du Golfe ne feront pas le déplacement dans la capitale irakienne, selon une source diplomatique. Le président syrien sera également absent.

L'Irak a passé la majeure partie des dernières décennies plongé dans des conflits dévastateurs et des troubles politiques, après l'invasion menée par les Etats-Unis en 2003, qui a renversé Saddam Hussein et conduit à l'émergence des jihadistes.

Ce n'est que récemment que le pays a retrouvé un semblant de stabilité et que ses dirigeants espèrent promouvoir une nouvelle image du pays.

"Aujourd'hui, nous ne nous contentons pas de reconstruire l'Irak, nous remodelons également le Moyen-Orient grâce à une politique étrangère équilibrée, un leadership avisé, des initiatives de développement et des partenariats stratégiques", a écrit au début du mois le Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani, dans une tribune.

- Gaza et Syrie -

La guerre à Gaza - qui a débuté en riposte à la sanglante attaque du 7 octobre 2023 sur le sol israélien perpétrée par le mouvement islamiste Hamas - est une priorité du sommet. D'autant que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a averti lundi d'une prochaine entrée "en force" de l'armée à Gaza pour "achever l'opération et vaincre le Hamas".

Le ministre irakien des Affaires étrangères, Fouad Hussein, a précisé que le sommet de Bagdad approuverait les décisions prises lors de la réunion du Caire en mars pour soutenir la reconstruction de Gaza en tant qu'alternative à la proposition largement condamnée de Trump de prendre le contrôle du territoire.

Jeudi au Qatar, le président américain avait dit vouloir faire de Gaza "une zone de liberté".

M. Trump s'est en outre engagé vendredi à "régler" la situation dans la bande de Gaza "affamée", les secouristes de la Défense civile recensant les morts après un intense pilonnage israélien du territoire dévasté par 19 mois de guerre.

L'Irak a accueilli pour la dernière fois un sommet de la Ligue arabe en 2012, au début de la guerre dans la Syrie voisine.

En Arabie saoudite, M. Trump a créé la surprise en annonçant la levée des sanctions américaines visant la Syrie. Il a ensuite rencontré le président syrien Ahmad al-Chareh, ancien jihadiste qui a renversé le dirigeant de longue date Bachar al-Assad voici six mois.

M. Chareh, qui a été emprisonné pendant des années en Irak sous l'accusation d'appartenir à Al-Qaïda, ne participera pas au sommet de Bagdad après que plusieurs hommes politiques irakiens puissants se sont opposés à sa venue.

L'Irak, qui est à la fois un allié important de l'Iran et un partenaire stratégique des Etats-Unis, a réalisé pendant des années un délicat exercice d'équilibriste entre les deux ennemis.

L'Iran a de son côté entamé des pourparlers indirects avec Washington au sujet de son programme nucléaire.

Jeudi, M. Trump a affirmé depuis Doha que Washington et Téhéran se rapprochaient d'un accord, après leur quatrième cycle de négociations la semaine dernière.