PARIS : Jean-Luc Mélenchon (LFI) a reproché au gouvernement de «surfer sur une sorte de vague hostile aux musulmans» et de les «stigmatiser» avec le projet de loi contre le séparatisme, présenté mercredi en Conseil des ministres.
Le chef de file des Insoumis a détaillé lors d'un point presse à l'Assemblée ses trois principaux griefs contre le texte: «stigmatisation des musulmans», «mesures liberticides», notamment en matière de liberté d'association, et «logique concordataire», en poussant selon lui l'Etat à intervenir dans les affaires religieuses.
«C'est un texte d'affichage politique», a complété son collègue Alexis Corbière, qui accuse l'exécutif «d'agiter des thèmes» de façon «binaire et simpliste» tels que les «mariages forcés» , alors que «nombre de ces thèmes sont déjà interdits par la loi».
Pour Alexis Corbière, l'un des «aspects les plus préoccupants est la réduction des libertés publiques», comme les «dispositions plus fortes de dissolution des associations». Il redoute aussi «une intrusion» du pouvoir pour «vérifier si une association est cultuelle ou pas», jugeant que le texte remet en cause la loi de 1905.
Le député LFI s'est dit en revanche «favorable au contrôle des écoles hors contrat», mais demande aussi un contrôle des «écoles privées sous contrat».
Lors de l'examen du projet de loi, probablement en février dans l'hémicycle, «il ne faut pas compter que cela se passe tranquillement», a promis Jean-Luc Mélenchon. «On ne laissera pas passer cette loi comme ça».
Le Premier ministre Jean Castex a assuré, à l'issue du Conseil des ministres, qu'il ne s'agissait pas d'un texte «contre les religions» mais d'une «loi de protection» contre «l'idéologie pernicieuse portant le nom d'islamisme radical».