La Slovénie, étoile montante de la gastronomie mondiale

La chef slovène Ana Ros, qui dirige le restaurant deux étoiles Michelin Hisa Franko, pose à Kobarid, le 12 mai 2023.  (Photo Jure Makovec / AFP)
La chef slovène Ana Ros, qui dirige le restaurant deux étoiles Michelin Hisa Franko, pose à Kobarid, le 12 mai 2023. (Photo Jure Makovec / AFP)
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Publié le Dimanche 25 juin 2023

La Slovénie, étoile montante de la gastronomie mondiale

  • «Comme un peintre voit les couleurs, je dis parfois qu'un cuisinier doit visualiser les saveurs et j'ai toujours aimé les combinaisons qui explosent en bouche», explique avec volubilité la star étoilée Ana Ros, 50 ans
  • Dans sa bâtisse en crépit rose sous les glycines, «Hisa Franko», Ana Ros chapeaute une équipe d'une quarantaine d'employés de quelque 20 nationalités, qui concoctent un menu à 255 euros

KOBARID, Slovénie : Propulsée sous les feux de la rampe par une cheffe iconoclaste, la cuisine slovène s'est fait en quelques années une place dans la gastronomie mondiale en mêlant approche locavore et avant-gardisme.

«Comme un peintre voit les couleurs, je dis parfois qu'un cuisinier doit visualiser les saveurs et j'ai toujours aimé les combinaisons qui explosent en bouche», explique avec volubilité la star étoilée Ana Ros, 50 ans.

Autodidacte, elle a transformé en 20 ans une modeste auberge familiale perdue dans la luxuriante vallée de la Soca, à la frontière de l'Italie, en un point de passage obligé pour gourmets globe-trotteurs.

Pourtant rien ne la prédestinait à la cuisine.

Après avoir intégré dans sa jeunesse l'équipe nationale de ski de Yougoslavie, dont faisait partie la Slovénie avant l'indépendance en 1991, cette polyglotte se préparait à une carrière de diplomate.

Mais «son coeur» en décida autrement. Son mari de l'époque, le sommelier Valter Kramer, reprend en 2002 les affaires de ses parents et Ana Ros se retrouve du jour au lendemain derrière les fourneaux.

«Je suis partie de rien, je cuisinais pour survivre», raconte-t-elle. Et puis, peu à peu, elle s'est prise au jeu en surprenant les clients par ses choix téméraires.

«Mes mets reflètent mon caractère teinté d'un grain de folie et d'un reste d'enfance», décrit-elle.

- Etoiles tatouées -

Ses assiettes «frappent les esprits», comme elle dit en rappelant l'une de ses premières recettes à succès, un bar dans sa mousse de citron-basilic accompagné de pâtes au café.

Des années de tâtonnements, de travail acharné, de décryptages de recettes et de rencontres, et puis la reconnaissance, consacrée par un passage en 2016 dans la série culinaire de Netflix «Chef's table».

Cette photographie prise le 12 mai 2023 montre le plat "Crêpe de lentilles fermentées (dosa), chevreau, yaourt salé, feuilles de curry et cresson sauvage" du restaurant Hisa Franko à Kobarid. (Photo Jure Makovec / AFP)
Cette photographie prise le 12 mai 2023 montre le plat "Crêpe de lentilles fermentées (dosa), chevreau, yaourt salé, feuilles de curry et cresson sauvage" du restaurant Hisa Franko à Kobarid. (Photo Jure Makovec / AFP)

Néo-Zélandais, Japonais, Américains... les touristes ont commencé à affluer et les récompenses aussi.

L'influent classement «50 Best» l'élit peu après «meilleure cheffe au monde». Son restaurant figure au 32e rang de l'édition 2023 tout juste publiée.

Elle décroche surtout en 2021 les deux premières étoiles Michelin de son petit pays. Et même si la fortune tourne, elle les aura toujours inscrites à l'encre indélébile sur ses doigts, qui arborent de discrets tatouages du symbole rouge.

Un honneur encore réservé à très peu de femmes. Au sein de l'élite culinaire, «nous sommes comme un animal exotique, même si le tableau change avec les jeunes générations», souffle-t-elle.

Dans sa bâtisse en crépit rose sous les glycines, «Hisa Franko», Ana Ros chapeaute une équipe d'une quarantaine d'employés de quelque 20 nationalités, qui concoctent un menu à 255 euros.

Elle étendra bientôt son empire avec l'ouverture d'un bistrot plus abordable dans la capitale Ljubljana, où elle tient déjà une pâtisserie.

- Creuset latin, slave et germanique -

Dans son sillage se sont engouffrées des dizaines d'adresses visionnaires remettant au goût du jour un savoir-faire ancien. Le guide Michelin en conseille 58.

Ce succès, la nation de deux millions d'habitants le doit en grande partie à sa localisation, entre montagnes, lacs, forêts et mer Adriatique offrant une incroyable diversité alimentaire. Creuset d'influences latines, slaves et germaniques, la Slovénie se traverse en trois heures de voiture.

Associés à une approche avant-gardiste suivant le rythme des saisons, les truites, les baies et les champignons locaux sont ici servis dans des compositions créatives.

«Les gens ont toujours fait leur marché dans la nature environnante», relève Lior Kochavy, qui a cofondé un festival de cuisine en plein air dans les rues de Ljubljana.

Une tradition du «kilomètre zéro», du champ à la table, qui n'est pas très difficile à respecter: «Il suffit de sortir sur la terrasse et le menu s'écrit de lui-même», assure un autre chef reconnu, Tomaz Kavcic.

La demeure où il installe ses hôtes offre une vue plongeante sur les vignobles et les fermes qui produisent la viande, les fruits, les légumes, le fromage et les herbes endémiques fournissant l'établissement, nommé «Gostilna pri Lojzetu».

«On évolue avec les fermiers et agriculteurs des environs, on apprend à leurs côtés - c'est comme une grande famille», confirme Ana Ros.

Revers de la médaille, avec cette montée en gamme, les prix flambent sur cette terre jadis communiste, désormais moins accessible aux routards.

 


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com