Unesco: Début poussif de la réunion sur la réintégration des États-Unis, Russie et Palestine à la manoeuvre

Depuis 2011, et l'admission de la Palestine au sein de l'Unesco, les États-Unis avaient stoppé tout financement à l'organisation onusienne (Photo, AFP).
Depuis 2011, et l'admission de la Palestine au sein de l'Unesco, les États-Unis avaient stoppé tout financement à l'organisation onusienne (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 30 juin 2023

Unesco: Début poussif de la réunion sur la réintégration des États-Unis, Russie et Palestine à la manoeuvre

  • Moscou est en opposition frontale avec Washington depuis son invasion de l'Ukraine
  • La dette américaine auprès de l'Unesco, contractée entre 2011 et 2018, est aujourd'hui de 619 millions de dollars

PARIS: La conférence générale extraordinaire de l'Unesco dédiée à la réintégration des États-Unis au sein de cette institution onusienne a démarré jeudi à Paris de manière très poussive, la Russie et la Palestine ayant notamment multiplié les interventions pour ralentir les débats.

La directrice générale de l'Unesco Audrey Azoulay a d'emblée appelé à répondre à "une question à la fois simple et éminemment stratégique": Alors que les États-Unis sont "enfin" mobilisés pour "un plein retour au sein de notre organisation en juillet 2023, quelle réponse la communauté de 193 États membres qui la composent souhaite-t-elle leur apporter ?"

Si 139 pays appartenant à l'Unesco ont soutenu la tenue d'une conférence générale extraordinaire, qui a démarré jeudi à 15H00 locales (13H00 GMT) et se terminera vendredi à 18H00 (16H00 GMT), plusieurs États - considérés comme distants diplomatiquement des États-Unis - sont intervenus dès les prémisses de cette réunion sur des points de procédure.

Conférence trop précipitée, sans respect des règles de l'institution pour les uns, documents reçus trop tard pour d'autres, pas dans les bonnes langues, endettement de certains États auprès de l'Unesco les empêchant de participer au vote...: telles étaient les critiques soulevées par la Palestine, la Russie, la Chine, Cuba, le Kirghizistan ou l'Afrique du Sud.

"Nous sommes bloqués. C'est ridicule", a regretté un diplomate japonais, s'adressant à la conférence. "Nous tournons en rond avec des questions techniques auxquelles nous avons reçu des réponses extrêmement précises et professionnelles", lui a répondu une diplomate suisse.

Un diplomate russe, dénonçant "une impasse", a appelé à "suspendre la séance", sans succès. "La Fédération de Russie est prête à saluer le retour des États-Unis, a-t-il lancé. Mais cela doit se faire dans les règles".

Le premier point de la conférence, concernant le vote sur la réintégration des États-Unis par des pays qui ne sont pas à jour dans leurs cotisations à l'Unesco, a pris 02H15, bien plus que prévu. Finalement adopté à main levée, la Russie a insisté pour s'en désolidariser.

Stratégie d'obstruction

Moscou, en opposition frontale avec Washington depuis son invasion de l'Ukraine, est "sur une stratégie d'obstruction très claire, mais qui ne fait que mettre en lumière son isolement", seule une dizaine d'États semblant se tenir sur la ligne russe, observe un diplomate de l'Unesco.

À l'inverse, la Chine, dont les relations avec les États-Unis connaissent un léger mieux et qui a affirmé qu'elle ne s'opposerait pas à leur retour dans l'organisation onusienne, "a une stratégie beaucoup plus douce", note-t-il. Ses représentants sont peu intervenus jeudi.

La conférence extraordinaire s'est finalement interrompue vers 18H15 (16H15), après avoir très peu avancé. Elle reprendra vendredi à 10H00 (8H00 GMT) et s'intéressera "au fond", soit l'adhésion américaine, selon le président de l'assemblée, le Brésilien Santiago Irazabal Mourao.

Les États-Unis ont début juin, dans un courrier à Audrey Azoulay, "proposé un plan" pour leur retour au sein de l'organisation onusienne pour l'éducation, la culture et la science, qu'ils ont quittée sous la présidence de Donald Trump.

Cette décision américaine s'inscrit dans le contexte général de la rivalité croissante avec la Chine, alors que Pékin souhaite transformer l'ordre multilatéral international mis en place après la Deuxième guerre mondiale, dont l'Unesco est une émanation.

Washington avait dénoncé en octobre 2017 les "partis pris anti-israéliens persistants" de l'Unesco pour justifier cette décision. Ce retrait, accompagné de celui d'Israël, était effectif depuis décembre 2018.

Depuis 2011, et l'admission de la Palestine au sein de l'Unesco, les États-Unis, dirigés alors par Barack Obama, avaient stoppé tout financement à l'organisation onusienne, un énorme coup d'arrêt pour celle-ci, alors que les contributions américaines représentaient 22% de son budget.

La dette américaine auprès de l'Unesco, contractée entre 2011 et 2018, est aujourd'hui de 619 millions de dollars, soit davantage que le budget annuel de l'Unesco, évalué à 534 millions de dollars.

Les États-Unis ont indiqué avoir demandé au Congrès américain de décaisser 150 millions de dollars pour l'année fiscale 2024, un montant équivalent devant être déboursé les années suivantes "jusqu'à résorption" des arriérés à l'Unesco.


Pas de «  génocide » à Gaza mais Israël doit «  en faire plus pour les civils », affirme la Maison Blanche

Les Etats-Unis ne considèrent pas qu'Israël se livre à un "génocide" dans la bande de Gaza mais appellent leur allié à "en faire plus pour assurer la protection des civils" palestiniens, a déclaré lundi Jake Sullivan, conseiller du président américain Joe Biden. (AFP).
Les Etats-Unis ne considèrent pas qu'Israël se livre à un "génocide" dans la bande de Gaza mais appellent leur allié à "en faire plus pour assurer la protection des civils" palestiniens, a déclaré lundi Jake Sullivan, conseiller du président américain Joe Biden. (AFP).
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  • "Nous pensons qu'Israël peut et doit faire plus pour assurer la protection des civils innocents. Nous ne pensons pas que ce qu'il se passe à Gaza soit un génocide", a dit M. Sullivan, conseiller à la sécurité nationale
  • Il a réitéré que l'administration américaine estimait que "ce serait une erreur de lancer une opération militaire majeure au coeur de Rafah qui mettrait en danger un nombre énorme de civils sans gain stratégique clair"

WASHINGTON: Les Etats-Unis ne considèrent pas qu'Israël se livre à un "génocide" dans la bande de Gaza mais appellent leur allié à "en faire plus pour assurer la protection des civils" palestiniens, a déclaré lundi Jake Sullivan, conseiller du président américain Joe Biden.

"Nous pensons qu'Israël peut et doit faire plus pour assurer la protection des civils innocents. Nous ne pensons pas que ce qu'il se passe à Gaza soit un génocide", a dit M. Sullivan, conseiller à la sécurité nationale, lors d'un point de presse.

Il a affirmé que le président Biden s'efforçait de parvenir à l'issue du conflit à une situation régionale qui "garantisse la sécurité d'Israël tout en ouvrant la voie à un avenir de dignité et de sécurité pour le peuple palestinien, plutôt que de voir Israël embourbé dans une campagne de contre-guérilla qui n'en finisse jamais".

Il a réitéré que l'administration américaine estimait que "ce serait une erreur de lancer une opération militaire majeure au coeur de Rafah qui mettrait en danger un nombre énorme de civils sans gain stratégique clair".

L'engagement du président Biden envers Israël est "en béton armé", mais "cela ne signifie pas qu'il n'y a jamais de désaccord" avec le gouvernement israélien, a souligné Jake Sullivan.


Melinda Gates quitte la fondation philanthropique fondée avec Bill Gates

Melinda Gates, co-fondatrice de la fondation Bill & Melinda Gates, arrive pour une rencontre avec le président français à l'Elysée à Paris le 1er juillet 2021. (Photo, AFP)
Melinda Gates, co-fondatrice de la fondation Bill & Melinda Gates, arrive pour une rencontre avec le président français à l'Elysée à Paris le 1er juillet 2021. (Photo, AFP)
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  • Après ce départ, l'organisation va être renommée et portera le nom de Fondation Gates, a précisé son dirigeant exécutif, Mark Suzman
  • Avant de se lancer dans la philanthropie, Mme French Gates a notamment été programmeuse informatique, puis responsable marketing chez Microsoft

LOS ANGELES: Melinda French Gates, qui présidait l'une des fondations philanthropiques les plus influentes du monde, a annoncé lundi qu'elle allait quitter cette organisation, créée avec son désormais ex-mari, l'un des fondateurs de Microsoft, Bill Gates.

Mme French Gates a déclaré sur X qu'elle était "immensément fière" du travail de la Fondation Bill et Melinda Gates, créée par le couple en 2000. Son dernier jour au sein de cette organisation, particulièrement engagée en matière de santé et de réduction de la pauvreté, sera le 7 juin.

La fondation est l'un des principaux donateurs de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et exerce une influence considérable sur les politiques des pays en développement, notamment dans les domaines de la santé et de l'éducation.

Son travail a entre autres permis de réduire la mortalité liée au paludisme et à d'autres maladies infectieuses.

M. et Mme Gates ont annoncé leur intention de divorcer en mai 2021, après 27 ans de mariage. La fondation avait alors déclaré qu'ils resteraient coprésidents de l'organisation.

"Le moment est venu pour moi d'aborder le prochain chapitre de ma philanthropie", a expliqué Mme French Gates en ajoutant qu'elle allait disposer de 12,5 milliards de dollars pour s'engager "auprès des femmes et des familles".

"Nous vivons un moment crucial pour les femmes et les filles aux Etats-Unis et dans le monde entier, et ceux qui luttent pour protéger et faire progresser l'égalité ont un besoin urgent de soutien", a-t-elle ajouté. 

Nouveau nom

La démocrate Hillary Clinton, ex-candidate à la présidence, a notamment salué l'annonce de Mme French Gates.

"Merci pour tout ce que vous avez déjà fait, et j'ai hâte de voir tout ce que vous ferez ensuite", a-t-elle réagi sur X.

Ce départ avait été balisé peu après l'annonce du divorce du couple.

En juillet 2021, la fondation avait publié un communiqué pour annoncer que "si, après deux ans, l'un ou l'autre décide qu'ils ne peuvent pas continuer à travailler ensemble en tant que coprésidents, Mme French Gates démissionnera de son poste".

"Dans ce cas, Mme French Gates recevra des ressources personnelles de M. Gates pour son travail philanthropique", prévoyait déjà l'organisation.

Avant de se lancer dans la philanthropie, Mme French Gates a notamment été programmeuse informatique, puis responsable marketing chez Microsoft.

Bill Gates a salué lundi les "contributions essentielles" de son ex-femme au sein de la fondation.

"Je suis désolée de voir Melinda partir, mais je suis sûre qu'elle aura un impact énorme dans son futur travail philanthropique", a déclaré sur X le milliardaire, l'un des fondateurs du géant de l'informatique basé près de Seattle.

Il restera "pleinement engagé" au sein de la fondation, a-t-il ajouté.

Après ce départ, l'organisation va être renommée et portera le nom de Fondation Gates, a précisé son dirigeant exécutif, Mark Suzman.

Depuis sa création en 2000, l'organisation a dépensé 53,8 milliards de dollars, selon son site internet. Une somme qui a selon elle contribué à la division par deux de la mortalité chez les enfants de moins de cinq ans, observée depuis 1990.

En 2023, la fondation a financé des projets dans 48 Etats des Etats-Unis et 135 pays du monde.

Outre la fortune personnelle de Bill Gates, l'organisation a également été largement financée par le milliardaire et homme d'affaires américain Warren Buffet.

 


Le chancelier Olaf Scholz en Suède pour un sommet sur la sécurité

Le chancelier allemand Olaf Scholz (Photo, AFP).
Le chancelier allemand Olaf Scholz (Photo, AFP).
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  • Les pays nordiques et l'Allemagne figurent parmi les principaux soutiens de l'Ukraine depuis l'invasion russe
  • M. Scholz doit visiter lundi après-midi l'équipementier de télécommunications Ericsson

STOCKHOLM: Le chancelier allemand Olaf Scholz arrive lundi en Suède pour une visite de deux jours, où il va rencontrer ses homologues des pays nordiques pour discuter des questions de sécurité et de compétitivité économique, selon le gouvernement suédois.

M. Scholz doit visiter lundi après-midi l'équipementier de télécommunications Ericsson, dont les locaux se trouvent en banlieue nord de Stockholm, en compagnie des Premiers ministres d'Islande, du Danemark, de la Norvège, de la Finlande et de la Suède.

Ils y "discuteront des questions de politique de sécurité telles que les menaces hybrides, la préparation civile et les nouvelles technologies", précise le gouvernement dans un communiqué. Une conférence de presse est prévue à 15H55 GMT.

"Le soir, lors d'un dîner, la discussion portera sur la poursuite du soutien à l'Ukraine", ajoute le gouvernement, au moment où l'armée ukrainienne est sur le recul face à la Russie dans la région de Kharkiv (nord-est).

Les pays nordiques et l'Allemagne figurent parmi les principaux soutiens de l'Ukraine depuis l'invasion russe en février 2022, Berlin étant le deuxième plus gros donateur au monde (14,5 milliards d'aides au total), selon le Kiel institute.

Compétitivité 

"La politique de sécurité et le prochain sommet de l'Otan figurent en tête de l'ordre du jour", a déclaré lundi le Premier ministre suédois Ulf Kristersson dans une tribune publiée par le quotidien économique Dagens industri.

"Les questions de compétitivité économique" figurent aussi au menu, a-t-il ajouté, soulignant que "la région nordique souhaite jouer un rôle moteur dans les efforts visant à renforcer l'économie européenne",

Mardi, des entretiens bilatéraux sont prévus entre Olaf Scholz et Ulf Kristersson, et un "partenariat stratégique d'innovation" sera signé entre les deux pays.

Une visite à la pépinière d'entreprises Norrsken Foundation, qui soutient les jeunes sociétés en croissance, est également programmée.

C'est la première fois que les deux chefs de gouvernement se rencontrent depuis l'adhésion de la Suède à l'Otan en mars 2024.

Le prochain sommet de l'Alliance atlantique aura lieu de 9 au 11 juillet à Washington.

"La Suède a et doit avoir une voix internationale claire dans le monde", a noté M. Kristersson dans la tribune, soulignant qu'avec "les deux autres pays de la mer Baltique, la Pologne et l'Allemagne, notre région sera plus sûre et plus forte".