Biens mal acquis libanais: l'ex-bras droit de Riad Salamé mise en examen en France

Le gouverneur de la Banque centrale du Liban, Riad Salamé, pose lors d'une séance photo en studio dans la capitale Beyrouth, le 20 décembre 2021. (Photo Joseph EID / AFP)
Le gouverneur de la Banque centrale du Liban, Riad Salamé, pose lors d'une séance photo en studio dans la capitale Beyrouth, le 20 décembre 2021. (Photo Joseph EID / AFP)
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Publié le Samedi 01 juillet 2023

Biens mal acquis libanais: l'ex-bras droit de Riad Salamé mise en examen en France

  • Mme Hoayek est soupçonnée d'avoir participé à la constitution d'un patrimoine immobilier et bancaire en Europe au bénéfice de M. Salamé et de son entourage via un montage financier complexe et un détournement massif de fonds publics libanais
  • L'ancienne assistante du gouverneur, âgée de 43 ans, est arrivée vers 9H15 au tribunal judiciaire de Paris

PARIS: Nouveau développement dans les investigations à Paris sur le patrimoine immobilier et bancaire en Europe constitué au bénéficie de Riad Salamé, gouverneur de la Banque du Liban (BDL), et de son entourage: son ancienne bras droit, Marianne Hoayek, a été mise en examen vendredi.

"Marianne Hoayek conteste les accusations et apportera les éléments qui confirment que les fonds perçus proviennent principalement d'une donation du vivant de son père, riche homme d'affaires décédé depuis", a réagi auprès de l'AFP son avocat Me Mario Stasi.

L'ancienne assistante du gouverneur, âgée de 43 ans, était convoquée vendredi par la juge d'instruction chargée de ce dossier.

Après une journée d'interrogatoire, Marianne Hoayek a été mise en examen pour association de malfaiteurs délictuelle et blanchiment en bande organisée, a précisé une source judiciaire. Elle a été placée sous contrôle judiciaire avec interdiction de contact et d'exercer à la BDL, et obligation de verser un cautionnement de 1,5 million d'euros.

Ces soupçons de bien mal acquis font l'objet d'enquêtes dans plusieurs pays européens.

M. Salamé, 72 ans, est soupçonné de s'être constitué un riche patrimoine immobilier et bancaire en Europe via un montage financier complexe et un détournement massif de fonds publics libanais.

Marianne Hoayek a été notamment interrogée sur son rôle dans les flux financiers suspects entre BDL et des comptes bancaires européens.

"Je n'ai jamais travaillé à la gestion des affaires courantes du gouverneur de la Banque du Liban", a-t-elle affirmé lors d'un interrogatoire devant un magistrat financier libanais en mai 2021, dont le résumé traduit a été consulté par l'AFP.

Elle a expliqué avoir touché en six ans, en plus de son salaire, "environ 800.000 dollars américains" dans le cadre d'un projet d'économie numérique mené au sein de la BDL. Ces honoraires, versés sur un compte en Suisse, ont été gelés depuis par les autorités helvètes.

L'ancienne bras droit de M. Salamé a assuré ne pas être "concernée du fait du versement de cette somme à partir du compte personnel du gouverneur".

Au moins deux autres personnes sont inculpées dans le dossier: Anna K., une proche de M. Salamé, soupçonnée d'être l'une de ses prête-noms en France, et Marwan Kheireddine, ancien ministre et actuel patron de la banque privée al-Mawarid.

Saisies contestées 

Riad Salamé, dont le mandat s'achève fin juillet, rejette les accusations, répétant avoir amassé sa fortune lorsqu'il travaillait dans la banque d'investissements américaine Merrill Lynch avant de prendre la tête de la BDL en 1993.

M. Salamé ne s'est pas présenté le 16 mai à la convocation de la juge d'instruction, qui a émis un mandat d'arrêt international à son encontre.

Le Liban n'extrade pas ses ressortissants: après réception de la notice rouge d'Interpol, basée sur ce mandat d'arrêt, la justice libanaise lui a interdit de quitter le Liban et a saisi ses deux passeports libanais et français.

Depuis le début de l'année, des juges européens, dont la magistrate française, se sont rendus à trois reprises au Liban pour l'interroger, ainsi que ses proches, dont son frère Raja Salamé.

Les investigations ont démarré en France par deux plaintes de l'association Sherpa et du "Collectif des victimes des pratiques frauduleuses et criminelles au Liban", constitué par des épargnants spoliés lors de la crise qui frappe le pays depuis 2019.

Après une enquête préliminaire, le Parquet national financier (PNF) a ouvert le 2 juillet 2021 une enquête judiciaire contre X pour blanchiment en bande organisée et association de malfaiteurs.

En mars 2022, la France, l'Allemagne et le Luxembourg avaient gelé 120 millions d'euros d'avoirs libanais soupçonnés d'appartenir à M. Salamé

La cour d'appel de Paris doit en outre se prononcer mardi sur la validité des saisies immobilières et bancaires, pour plusieurs dizaines de millions d'euros. Sont concernés des appartements dans le XVIe arrondissement parisien ou sur les Champs-Elysées, au Royaume-Uni, en Belgique, mais aussi des comptes bancaires...

M. Salamé jouit de bonnes relations avec une grande partie de la classe politique qui défend sa politique monétaire, dans un pays qui connait depuis l'automne 2019 une grave crise économique.


L'envoyé américain Jared Kushner s'entretient avec Benjamin Netanyahu à Jérusalem 

L'envoyé américain Jared Kushner s'entretient lundi à Jérusalem avec Benjamin Netanyahu, a indiqué le bureau du Premier ministre israélien sans fournir davantage de détails. (AFP)
L'envoyé américain Jared Kushner s'entretient lundi à Jérusalem avec Benjamin Netanyahu, a indiqué le bureau du Premier ministre israélien sans fournir davantage de détails. (AFP)
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  • "Le Premier ministre Benjamin Netanyahu rencontre actuellement dans son bureau à Jérusalem l'envoyé spécial et gendre du président américain (Donald) Trump, Jared Kushner"
  • Selon des médias israéliens, la visite de Jared Kushner intervient alors que Washington intensifie ses efforts pour assurer le maintien du cessez-le-feu négocié par les États-Unis dans la bande de Gaza

JERUSALEM: L'envoyé américain Jared Kushner s'entretient lundi à Jérusalem avec Benjamin Netanyahu, a indiqué le bureau du Premier ministre israélien sans fournir davantage de détails.

"Le Premier ministre Benjamin Netanyahu rencontre actuellement dans son bureau à Jérusalem l'envoyé spécial et gendre du président américain (Donald) Trump, Jared Kushner", a déclaré le bureau de Netanyahu.

Selon des médias israéliens, la visite de Jared Kushner intervient alors que Washington intensifie ses efforts pour assurer le maintien du cessez-le-feu négocié par les États-Unis dans la bande de Gaza.

 


Frappe israélienne sur une route principale dans le sud du Liban: un mort 

Deux personnes avaient été tuées dimanche dans deux frappes séparées sur le sud du Liban, et trois autres samedi. (AFP)
Deux personnes avaient été tuées dimanche dans deux frappes séparées sur le sud du Liban, et trois autres samedi. (AFP)
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  • La frappe intervient au lendemain d'un week-end au cours duquel cinq personnes ont été tuées dans des frappes d'Israël, qui a récemment intensifié ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien, l'accusant de se réarmer
  • Selon le ministère de la Santé, "une frappe israélienne sur une voiture dans la localité de Baissariyé a fait un mort"

BEYROUTH: Une frappe israélienne contre une voiture qui circulait sur la route reliant les principales villes du sud du Liban a tué un homme lundi matin, selon le ministère de la Santé, au moment où Israël intensifie ses attaques dans ce secteur.

La frappe intervient au lendemain d'un week-end au cours duquel cinq personnes ont été tuées dans des frappes d'Israël, qui a récemment intensifié ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien, l'accusant de se réarmer.

Selon le ministère de la Santé, "une frappe israélienne sur une voiture dans la localité de Baissariyé a fait un mort".

Un journaliste de l'AFP a vu une voiture calcinée sur la route entre Saïda, principale ville du Liban sud, et Tyr, plus au sud. Des secouristes rassemblaient des restes humains, au milieu d'un embouteillage monstre sur cette route très fréquentée.

Deux personnes avaient été tuées dimanche dans deux frappes séparées sur le sud du Liban, et trois autres samedi.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du mouvement pro-iranien au Liban en l'accusant de chercher à reconstituer ses capacités militaires.

Le Hezbollah a été très affaibli par la dernière guerre avec Israël et les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour le désarmer, ce que le mouvement islamiste refuse.


Sanctions contre le Hezbollah: le Liban dit lutter contre le blanchiment d'argent

Jeudi, les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont imposé des sanctions à plusieurs membres du Hezbollah accusés d'avoir "facilité le transfert de dizaines de millions de dollars de l'Iran vers le Hezbollah en 2025, en utilisant des bureaux de change". (AFP)
Jeudi, les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont imposé des sanctions à plusieurs membres du Hezbollah accusés d'avoir "facilité le transfert de dizaines de millions de dollars de l'Iran vers le Hezbollah en 2025, en utilisant des bureaux de change". (AFP)
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  • La visite de la délégation à Beyrouth, menée par Sebastian Gorka, le chef de la lutte antiterroriste à la Maison Blanche, intervient alors que Washington cherche à couper les sources de financement du Hezbollah
  • Cette déclaration survient quelques jours après que Washington a pris des sanctions économiques contre des personnes accusées de blanchir de l'argent servant à financer les activités du Hezbollah

BEYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a affirmé dimanche à des responsables américains en visite au Liban que son pays appliquait "scrupuleusement" des mesures pour prévenir le blanchiment d'argent et le "financement du terrorisme".

Cette déclaration survient quelques jours après que Washington a pris des sanctions économiques contre des personnes accusées de blanchir de l'argent servant à financer les activités du mouvement libanais pro-iranien Hezbollah.

La visite de la délégation à Beyrouth, menée par Sebastian Gorka, le chef de la lutte antiterroriste à la Maison Blanche, intervient alors que Washington cherche à couper les sources de financement du Hezbollah, tout en continuant à exercer des pressions sur les autorités libanaises pour qu'elles désarment ce mouvement.

Dans un communiqué publié à l'issue de la rencontre, M. Aoun a déclaré avoir informé la délégation que "le Liban applique scrupuleusement les mesures adoptées pour prévenir le blanchiment d'argent, la contrebande ou leur utilisation dans le financement du terrorisme".

Jeudi, les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont imposé des sanctions à plusieurs membres du Hezbollah accusés d'avoir "facilité le transfert de dizaines de millions de dollars de l'Iran vers le Hezbollah en 2025, en utilisant des bureaux de change".

Le mouvement "utilise ces fonds pour soutenir ses forces paramilitaires, reconstruire son infrastructure terroriste et résister aux efforts du gouvernement libanais visant à affirmer son contrôle souverain sur l'ensemble du territoire libanais", indique le communiqué du ministère américain des Finances.

"Nous avons discuté des moyens avec lesquels nous pouvons collaborer pour stopper le flux d’argent en provenance d’Iran à destination du Hezbollah et créer un Liban plus sûr et plus prospère", a déclaré dimanche sur X le secrétaire adjoint au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, John Hurley, qui faisait partie de la délégation.

En septembre, l'émissaire américain Tom Barrack avait affirmé que le groupe recevait "60 millions de dollars par mois".

Affaibli par la guerre qui l'a opposé l'an dernier à Israël, le Hezbollah est sous intense pression pour désarmer.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, Israël continue de mener des attaques régulières contre ses bastions au Liban.

M. Aoun a appelé dimanche à "faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques".